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Dvd Chronique animation - Mobile Suit Gundam - Char Contre-Attaque - Blu-Ray

Jeudi, 26 Mars 2020 à 11h00 - Source :Univers Animation

L'éditeur @anime (ou All The Anime) poursuit sa politique d'édition en blu-ray de différentes œuvres Gundam. Après une première fournée ayant consisté à proposer les premiers grands chapitres de la franchise, à savoir les films Mobile Suit Gundam et les séries Zeta Gundam et Gundam ZZ, l'éditeur ne pouvait ne pas achever, au moins, le premier grand cycle de la saga. Après une édition DVD simple chez Beez en 2005, le film Gundam : Char contre-attaque arrive ainsi en juillet 2019 chez l'éditeur, dans une version collector blu-ray.

Un peu d'historique autour de ce film, souvent considéré comme l'un des meilleurs de la licence. Char contre-attaque sort dans les cinémas japonais le 12 mars 1988, soit un peu plus d'un an après la conclusion de Gundam ZZ. Le long-métrage, une nouvelle fois dirigé par Yoshiyuki Tomino, le papa de la saga, a pour lourde tâche de conclure le grand arc narratif initié avec la Guerre d'Un An, et ciblant ici l'éternelle rivalité entre Amuro Ray et Char Aznable. Un chapitre important de Gundam, donc, et encore plus du Siècle Universel au sein duquel il y a clairement un avant et un après Char contre-attaque. De manière logique, il semble donc important d'avoir de bonnes bases en matière de Gundam pour saisir l'intégralité du film. Celui-ci repose sur des données précises, l'évolution de conflits qui perdurent depuis la première œuvre Gundam et des évolutions de personnages débutées en 1979. S'attaquer au long-métrage comme première approche de Gundam n'est donc clairement pas la chose à faire.

  

L'histoire d'une confrontation finale

En l'an 0093 du Siècle Universel, Char Aznable a fait son retour, et prend la tête de Neo Zeon. Déterminé à octroyer à la Terre un repos en la débarassant des terriens qui refuseraient de migrer vers l'Espace, il réalise un terrible coup d'éclat en projetant un astéroïde sur la planète bleue. Mais celui qui fut surnommé la « Comète Rouge » est loin d'avoir achevé son projet. Tandis que des membres influents du gouvernement terrien tentent de le dissuader et d'acheter naïvement une paix, Amuro Ray et Bright Noa se prépare à l'affrontement final, tandis qu'une nouvelle génération se retrouve projetée dans les horreurs de la guerre...

Hathaway Noa, fils de Bright et de Mirai, rejoint l'Espace et fait la connaissance de Quess Paraya, fille d'un politicien terrien qui a pour mission secrète de négocier avec Char. Cherchant leur place dans un monde où les adultes s'autodétruisent, iles deux adolescents seront amenés à connaître la tragédie des conflits.

  

L'ultime combat porté par une réalisation impeccable

En 1988, Char contre-attaque était déjà un film sublime, servi par une réalisation de qualité et une animation excellente. La technique pouvait faire défaut à Gundam sur son format de séries télévisées, mais elle devient un atout dans ce long-métrage. Un atout important qui vient sublimer une confrontation aussi dramatique qu'épique, que beaucoup de fans japonais pouvaient attendre à l'époque. Le concept d'apporter une fin au duel entre Amuro et Char paraît simple, et Yoshiyuki Tomino en a fait un outil aux enjeux divers. L'un d'entre eux est sa dimension grand spectacle. Car entre les chutes d'astéroïdes et les combats menés par des robots bien plus puissants que dans les premières séries, Char contre-attaque nous offre un spectacle qui n'a pas vieilli. La remastérisation HD rend parfaitement honneur aux atouts techniques du film, si bien que même ceux qui possèdent l'édition de Beez ne se tromperont pas en tentant la version haute-définition, qui apporte une vraie plus-value au film. Pour Yoshiyuki Tomino qui aime traiter l'animation comme le 7e Art, il propose d'une part un divertissement spectaculaire, de manière à rendre l'expérience cinématographiquement percutante.

  

Du spectacle... et une intrigue puissante

L'autre facette du film, né de l'idée de conclure le duel éternel entre Amuro et Char, est représentée par son intrigue. Engagé comme jamais, Yoshiyuki Tomino nous livre une épopée cruelle et dramatique, où la guerre et l'humanité nous sont souvent montrés sous leurs plus sombres aspects. Les adultes se lancent une nouvelle fois dans un conflit et sont prêts à multiplier les morts pour accomplir leurs desseins, les politiques ne pensent que finances à une époque où l'humanité n'aura sans doute jamais été tant décimée, et la nouvelle génération assiste, presque impuissante, à ce jeu de dupes. Derrière un scénario plutôt simple, permettant de créer de nouvelles tensions vives entre Char et ses ennemis de toujours, se cache un plaidoyer contre la guerre, marqué ici par de grands élans dramatiques. Le créateur de Gundam est fidèle à lui-même ici : pas de happy-end, et des personnages passant régulièrement l'arme à gauche de manière brutale, et parfois absurde. Pas d'héroïsme dans le film, si ce n'est dans la grande scène finale qui fait office de lueur d'espoir dans la vision du réalisateur, mais une fatalité qui nous bouscule à bien des moments au cours du film.

  

Émotionnellement, Char contre-attaque remplit largement sa part du marché. Il constitue aussi une excellente conclusion à l'intrigue lancée avec Mobile Suit Gundam (ou ses films récapitulatifs), notamment en présentant cette guerre dépeinte par les héros d'autrefois. Amuro et Char ont évolué et sont devenus des êtres plus ambigus que jamais. Garçon turbulent au tout départ, le héros est un soldat qui a repris les armes malgré lui, un non-héroïsme qui contraste parfaitement avec la figure mystique qu'il représente, cette patte mystique ayant un grand rôle à jouer dans le film. A côté de lui, Char est plus tiraillé que jamais, convaincus par une cause écologique noble, mais étant prêt à utiliser autrui et à multiplier les cadavres pour accomplir ses projets.

Beaucoup d'idées et énormément de sujets sont donc dépeints dans le film, en s'appuyant sur des parcours de personnages qui ne loupent jamais d'exposer leurs visions du monde. Particulièrement écologique et dressant un portrait mitigé de l'humanité, Char contre-attaque véhicule bien des idées. Il perdra aussi, probablement, quelques spectateurs lors de son final qui a de quoi diviser. La fin de Char contre-attaque, et donc du cycle lancé en 1979, est particulièrement abrupte et évasive, si bien qu'un autre visionnage s'imposera peut-être pour comprendre la conclusion du métrage. Une conclusion pourtant forte et portée par l'excellente chanson « Beyond The Time » de TM Network, devenue culte au sein de la saga. La fin de Char contre-attaque est particulière et déroutante, sans épilogue ni volonté de vraiment présenter l'avenir, mais pouvait-il en être autrement ?

  

Bilan : Par delà le temps

Char contre-attaque est un film très important pour Gundam, et une histoire qui sera pleinement appréciée par ceux qui ont vu les trois grandes œuvres précédent le long-métrage. Riche d'un scénario simple mais véhiculant mille et une idées, porté par une réalisation magistrale, Char contre-attaque constitue un divertissement haletant d'en bout en bout, et ne laissera pas indifférent grâce à ses particularités et à sa fin troublante. Si dense, le film apporte à chaque fois de nouvelles choses à chaque revisionnage. En ce sens, peut-être pouvons-nous considérer que nous avons là l'un des films Gundam les plus aboutis.
  

L'avis du chroniqueur
Takato

Jeudi, 26 Mars 2020
17 20

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