Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 18 Décembre 2025
Après un premier volume tout à fait sympathique, l'heure est déjà venue pour ce court spin-off de KAIJU N°8 de tirer sa révérence, au bout d'un deuxième et dernier tome qui ne change aucunement de recette et où il est toujours question de mettre un peu plus en avant certains aspects du parcours personnel de quelques-uns des charismatiques personnages gravitant autour de Kafka Hibino dans la série-mère, et plus particulièrement Kikoru Shinomiya (déjà pas mal à l'honneur dans le premier opus) et Gen Narumi.
Dans le premier cas, on suit la continuité directe de la dernière partie du tome 1, en voyant Kikoru poursuivre son dantesque combat contre le honju à l'allure de crabe, pour un résultat tout à fait prenant. Brillant en premier lieu pour l'affirmation de la jeune, qui ne veut absolument pas se montrer faible et est même parfois délicieusement provocatrice dans sa volonté de montrer de quoi elle est capable, cette séquence montre également comme Kikoru se nourrit des attentes de Hoshina et de son rapport avec Kafka pour faire preuve d'encore plus de détermination, et nous permet aussi, bien sûr, de découvrir plus en détails le contexte dans lequel elle a obtenu en guise d'arme spéciale, son imposante hache, arme initialement considérée comme un prototype ratée tant sa grande puissance est très difficile à manier et exige une force peu commune. De quoi confirmer tout le côté badass de la blondinette, même si la formule est on ne peut plus convenue pour un shônen d'action de ce type.
Quant au deuxième et dernier cas de la série, il revient donc sur Gen Narumi qui, avant de devenir un commandant d'unité aux talents exceptionnels, à dû passer par les cases "recrutement" et "rookie" entre autres, ce que l'on va découvrir ici en remontant quelques années plus tôt, à l'époque où il a été repéré par Hasegawa et où Isao Shinomiya était encore le commandant de la première unité. Au fil de quelques affrontements fluides contre des monstres aux designs soignés (c'est aussi l'une des qualités de ce spin-off: il reste très proche de la série-mère en terme d'efficacité visuelle), on a l'occasion de cerner soigneusement le potentiel inné de Narumi (il le montrera bien dès sa première rencontre avec Hasegawa), son manque d'expérience initial où sa fougue a parfois fini par le mettre en danger, et surtout son caractère profondément provocateur voire un peu incontrôlable qui a des origines claires (le fait qu'il a dû grandir seul face aux menaces) et qui a parfois pu lui attirer les foudres de ses supérieurs... Un dernier aspect face auquel Hasegawa et surtout Isao Shinomiya ont tâche de répondre en lui faisant comprendre, certes durement, qu'ils ont toujours cru en son potentiel. Ajoutons à cela certains petits plaisir secondaires, comme les premiers pas de la "jeunette" Mina dans ce flashback ou encore, dans le présent, le petit lien de rivalité entre Gen et Kikoru qui veut faire ses preuves face à lui, et là aussi on obtient des pages qui se lisent toutes seules et où, au-delà de l'action, les auteurs tirent bien parti des dynamiques relationnelles entre les personnages.
A l'arrivée, quand on aime KAIJU N°8 il n'y a aucune raison de bouder son plaisir face à ce bon petit spin-off. Les ficelles ont beau être globalement très classiques du genre, ce "side B" apporte pas mal d'approfondissements convaincants sur les personnages mis en avant, le tout sous un dessin qui se maintient constamment à un niveau suffisant à côté de la série-mère. Notez également que ce deuxième tome, sorti en juin dernier, a bénéficié d'une édition collector toujours facilement trouvable actuellement et qui, pour 1,84€ de plus que l'édition classique, propose un coffret voué à accueillir les deux tomes ainsi que trois cartes de jolie facture, celles-cis mettant évidemment à l'honneur chacun des trois visages essentielles de ce spin-off que sont Hoshina, Kikoru et Gen.
04/06/2025