Manga Rencontre avec Redjet (Space Duck RG)
Cet été, Japan Expo accueillait de nouveaux auteurs du catalogue H2T. Mangaka d'origine italienne à qui nous devons Space Duck RG, Redjet est venu rencontrer ses lecteurs français pour la première fois. Pour nous, ce fut l'occasion de nous entretenir avec l'auteur au sujet de son one-shot, narrant l'histoire d'un canard pas comme les autres... A ses côtés, Mahmoud Larguem, le directeur éditorial de H2T, nous a apporté quelques éclaircissements à propos du projet.
Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs français ? Comment en êtes-vous venu au dessin et au manga ?
Redjet : Je suis Redjet, auteur de Space Duck RG. Je me suis toujours intéressé au manga, que j'ai découvert par le biais des anime. Et c'est parce que je voulais me rapprocher des personnages que j'aimais et que je voulais dessiner que je me suis mis aux mangas. Par la suite, c'est naturellement que j'ai commencé à en dessiner.
Est-ce que certains auteurs ou certains anime en particulier vous ont marqué ?
Redjet : Les shônen au sens large, comme One Piece d'Eiichirô Oda ou Naruto de Masashi Kishimoto. Certains titres de niche m'ont marqué, comme le manga Gon de Masashi Tanaka.
En France, nous vous connaissons pour Space Duck RG, aux éditions H2T. Avez-vous eu l'occasion d'être publié en Italie ou de dessiner d'autres histoires en indépendant, de votre côté ?
Redjet : Aussi étrange que cela puisse paraître, je n'ai jamais été publié en Italie. En revanche, certaines de mes histoires sont parues au Japon, grâce à des concours internationaux.
Comment a eu lieu votre rencontre avec la plateforme Weekly Comics et les éditions H2T ?
Redjet : J'ai reçu une proposition de la part de l'éditeur H2T, qui m'a de suite laissé une très bonne impression. J'ai vite compris que c'était une belle opportunité pour publier des mangas en version papier. C'est comme ça que la collaboration a débuté.
Mahmoud Larguem : Lors de la constitution du catalogue de départ des éditions H2T, je passais énormément de temps sur internet. Redjet a une très grande présence sur les réseaux sociaux et sur presque toutes les plateformes en rapport avec la bande-dessinée ou les milieux artistiques. Car en dehors de la bande-dessinée, Redjet dessine aussi beaucoup d'illustrations. Il est assez connu pour ça, et il reçoit énormément de commandes. Il a un savoir-faire de la couleur qui m'a interpellé, sans compter ses résultats dans les concours de mangas internationaux. J'étais justement séduit par ces plateformes regroupant des artistes du monde entier, voulant se confronter au marché japonais. Je me suis naturellement dit que si un auteur comme Redjet est en mesure de tenir ce pari, il devrait briller sous la bannière H2T et dans l’hexagone.
Justement Redjet, votre maîtrise de la couleur est impressionnante. Comment en êtes-vous venu à ce résultat ? Avez-vous fait des études de graphisme ou en rapport avec l'art ? Quels sont vos outils pour travailler cette couleur ?
Redjet : Pour la maîtrise de la couleur, j'ai appris en observant d'autres artistes, sur des plateformes comme Pixiv. Petit aparté pour le travail en noir et blanc : je travail à 70% en traditionnel pour le crayonné et l'encrage, puis les trames à l'informatique. Je travaille uniquement la couleur au numérique.
Space Duck RG, votre one-shot paru en France, a une grande part humoristique. Quelles sont vos influences en terme d'humour ?
Redjet : Étant un grand fan du travail de Tanaka sur le manga Gon, j'aime beaucoup me baser sur un humour construit sur des situations autour desquelles des éléments réels se produisent. Sur ces éléments se greffe un certain surréalisme, ce qui créer un décalage.
Le fait que le protagoniste de l'histoire soit un canard joue beaucoup dans l'humour. Pourquoi avoir choisi le canard comme animal plutôt qu'un autre ?
Redjet : Les canards sont naturellement très maladroits, à la différence des autres animaux. De ce fait, c'est encore plus marquant de voir qu'un canard réussisse à réaliser de grandes choses. Dans un certain sens, à un moment donné de notre vie, nous devenons tous des canards. (rires)
Le nom du héros est aussi marquant : Renoir Germain Paris-Saint-Germain. D'où vous est venue cette idée ? Un lien avec l'équipe de football de Paris ?
Redjet : Le choix de Germain vient d'une espèce de canard appelée colvert en France. Renoir étant un nom français qui me plait, ça a donné Renoir Germain. Paris-Saint-Germain a été rajouté pour insister sur le côté absurde du personnage.
Renoir Germain a beau être absurde, il est aussi très touchant. De ce fait, Space Duck RG ne se limite pas au registre comique. Est-ce une volonté de votre part de vouloir toucher le lecteur de différentes manières, que ce soit par l'humour et les situations touchantes ?
Redjet : Dans mon idée, un enfant rira automatiquement face à une situation du manga. Un adulte aura une autre réflexion face à cette même situation, il se dira "j'ai des rêves, et je veux les réaliser". Il y a tout un langage et selon l'individu, la perception est différente.
Parmi les grandes thématiques de Space Duck RG, on retrouve l'accomplissement de nos rêves, mais aussi la différence et l'intégration. Ces sujets vous intéressent-ils personnellement ?
Redjet : Le fait qu'un canard rêve d'aller dans l'espace et y parvienne a deux significations. Il y a d'abord une résonance personnelle par rapport à ma carrière d'auteur. Pour les lecteurs, je veux transmettre que n'importe qui peut réaliser ses rêves.
Il y a donc ce parallèle entre vous et Renoir Germain. Avez-vous mis d'autres éléments de vous-même dans le personnage ?
Redjet : Oui, la timidité, j'ai toujours été timide. Et comme moi, RG arrive à se perdre dans des situations simples, et a des rêves beaucoup plus grands que lui. Mais, quand il décide de faire quelque chose, il y arrive toujours. (rires)
Space Duck RG se finit de manière ouverte, si bien qu'on pourrait imaginer d'autres aventures pour le jeune canard. Cette conclusion est-elle une volonté de votre part, ou plutôt un choix éditorial ?
Redjet : La réponse à cette question sera apportée dans quatre ou cinq ans, car RG est une toute petite partie d'un ensemble beaucoup plus grand. Je peux vous dire que les aventures de RG ne sont pas terminées.
Ainsi, on peut supposer que vous avez déjà de futurs projets en tête...
Redjet : La suite sera un projet totalement différent de RG, dans lequel je pourrai m'investir et développer toutes mes capacités.
Mahmoud Larguem : Petite précision éditoriale : Space Duck RG a été réalisé à un moment où Redjet était occupé par beaucoup d'autres projets, comme des concours japonais et des commandes faites par des éditeurs japonais. Malgré ces impératifs, notre collaboration s'est très bien passée, et Redjet n'a jamais manqué à ses obligations. Mais de son point de vue, la qualité de RG ne représente pas le maximum de ce qu'il peut donner sur le plan technique. Dans son prochain projet, vu que le sujet sera plus sérieux, il pourra montrer l'ensemble de ses talents. Il s'agira d'un projet à destination du marché relié, et en prépublication sur Weekly Comics en parallèle.
Interview réalisée par Takato. Remerciements à Redjet ainsi qu'à Mahmoud Larguem pour l'interprétation et ses précisions éditoriales.
Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs français ? Comment en êtes-vous venu au dessin et au manga ?
Redjet : Je suis Redjet, auteur de Space Duck RG. Je me suis toujours intéressé au manga, que j'ai découvert par le biais des anime. Et c'est parce que je voulais me rapprocher des personnages que j'aimais et que je voulais dessiner que je me suis mis aux mangas. Par la suite, c'est naturellement que j'ai commencé à en dessiner.
Est-ce que certains auteurs ou certains anime en particulier vous ont marqué ?
Redjet : Les shônen au sens large, comme One Piece d'Eiichirô Oda ou Naruto de Masashi Kishimoto. Certains titres de niche m'ont marqué, comme le manga Gon de Masashi Tanaka.
En France, nous vous connaissons pour Space Duck RG, aux éditions H2T. Avez-vous eu l'occasion d'être publié en Italie ou de dessiner d'autres histoires en indépendant, de votre côté ?
Redjet : Aussi étrange que cela puisse paraître, je n'ai jamais été publié en Italie. En revanche, certaines de mes histoires sont parues au Japon, grâce à des concours internationaux.
Comment a eu lieu votre rencontre avec la plateforme Weekly Comics et les éditions H2T ?
Redjet : J'ai reçu une proposition de la part de l'éditeur H2T, qui m'a de suite laissé une très bonne impression. J'ai vite compris que c'était une belle opportunité pour publier des mangas en version papier. C'est comme ça que la collaboration a débuté.
Mahmoud Larguem : Lors de la constitution du catalogue de départ des éditions H2T, je passais énormément de temps sur internet. Redjet a une très grande présence sur les réseaux sociaux et sur presque toutes les plateformes en rapport avec la bande-dessinée ou les milieux artistiques. Car en dehors de la bande-dessinée, Redjet dessine aussi beaucoup d'illustrations. Il est assez connu pour ça, et il reçoit énormément de commandes. Il a un savoir-faire de la couleur qui m'a interpellé, sans compter ses résultats dans les concours de mangas internationaux. J'étais justement séduit par ces plateformes regroupant des artistes du monde entier, voulant se confronter au marché japonais. Je me suis naturellement dit que si un auteur comme Redjet est en mesure de tenir ce pari, il devrait briller sous la bannière H2T et dans l’hexagone.
Justement Redjet, votre maîtrise de la couleur est impressionnante. Comment en êtes-vous venu à ce résultat ? Avez-vous fait des études de graphisme ou en rapport avec l'art ? Quels sont vos outils pour travailler cette couleur ?
Redjet : Pour la maîtrise de la couleur, j'ai appris en observant d'autres artistes, sur des plateformes comme Pixiv. Petit aparté pour le travail en noir et blanc : je travail à 70% en traditionnel pour le crayonné et l'encrage, puis les trames à l'informatique. Je travaille uniquement la couleur au numérique.
Space Duck RG, votre one-shot paru en France, a une grande part humoristique. Quelles sont vos influences en terme d'humour ?
Redjet : Étant un grand fan du travail de Tanaka sur le manga Gon, j'aime beaucoup me baser sur un humour construit sur des situations autour desquelles des éléments réels se produisent. Sur ces éléments se greffe un certain surréalisme, ce qui créer un décalage.
Le fait que le protagoniste de l'histoire soit un canard joue beaucoup dans l'humour. Pourquoi avoir choisi le canard comme animal plutôt qu'un autre ?
Redjet : Les canards sont naturellement très maladroits, à la différence des autres animaux. De ce fait, c'est encore plus marquant de voir qu'un canard réussisse à réaliser de grandes choses. Dans un certain sens, à un moment donné de notre vie, nous devenons tous des canards. (rires)
Le nom du héros est aussi marquant : Renoir Germain Paris-Saint-Germain. D'où vous est venue cette idée ? Un lien avec l'équipe de football de Paris ?
Redjet : Le choix de Germain vient d'une espèce de canard appelée colvert en France. Renoir étant un nom français qui me plait, ça a donné Renoir Germain. Paris-Saint-Germain a été rajouté pour insister sur le côté absurde du personnage.
Renoir Germain a beau être absurde, il est aussi très touchant. De ce fait, Space Duck RG ne se limite pas au registre comique. Est-ce une volonté de votre part de vouloir toucher le lecteur de différentes manières, que ce soit par l'humour et les situations touchantes ?
Redjet : Dans mon idée, un enfant rira automatiquement face à une situation du manga. Un adulte aura une autre réflexion face à cette même situation, il se dira "j'ai des rêves, et je veux les réaliser". Il y a tout un langage et selon l'individu, la perception est différente.
Parmi les grandes thématiques de Space Duck RG, on retrouve l'accomplissement de nos rêves, mais aussi la différence et l'intégration. Ces sujets vous intéressent-ils personnellement ?
Redjet : Le fait qu'un canard rêve d'aller dans l'espace et y parvienne a deux significations. Il y a d'abord une résonance personnelle par rapport à ma carrière d'auteur. Pour les lecteurs, je veux transmettre que n'importe qui peut réaliser ses rêves.
Il y a donc ce parallèle entre vous et Renoir Germain. Avez-vous mis d'autres éléments de vous-même dans le personnage ?
Redjet : Oui, la timidité, j'ai toujours été timide. Et comme moi, RG arrive à se perdre dans des situations simples, et a des rêves beaucoup plus grands que lui. Mais, quand il décide de faire quelque chose, il y arrive toujours. (rires)
Space Duck RG se finit de manière ouverte, si bien qu'on pourrait imaginer d'autres aventures pour le jeune canard. Cette conclusion est-elle une volonté de votre part, ou plutôt un choix éditorial ?
Redjet : La réponse à cette question sera apportée dans quatre ou cinq ans, car RG est une toute petite partie d'un ensemble beaucoup plus grand. Je peux vous dire que les aventures de RG ne sont pas terminées.
Ainsi, on peut supposer que vous avez déjà de futurs projets en tête...
Redjet : La suite sera un projet totalement différent de RG, dans lequel je pourrai m'investir et développer toutes mes capacités.
Mahmoud Larguem : Petite précision éditoriale : Space Duck RG a été réalisé à un moment où Redjet était occupé par beaucoup d'autres projets, comme des concours japonais et des commandes faites par des éditeurs japonais. Malgré ces impératifs, notre collaboration s'est très bien passée, et Redjet n'a jamais manqué à ses obligations. Mais de son point de vue, la qualité de RG ne représente pas le maximum de ce qu'il peut donner sur le plan technique. Dans son prochain projet, vu que le sujet sera plus sérieux, il pourra montrer l'ensemble de ses talents. Il s'agira d'un projet à destination du marché relié, et en prépublication sur Weekly Comics en parallèle.
Interview réalisée par Takato. Remerciements à Redjet ainsi qu'à Mahmoud Larguem pour l'interprétation et ses précisions éditoriales.