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Dvd Chronique animation - One Piece, film 5 : La malédiction de l'épée sacrée - Blu-Ray

Samedi, 31 Août 2019 à 16h00 - Source :Univers Animation

Il fut une époque où Toei Animation, profitant à fond du boom de One Piece dans les années 2000, enchaînait à rythme annuel les déclinaisons de l'oeuvre d'Oda en films d'animation, parallèlement à la série TV. 1er film en mars 2000, 2e en mars 2001, 3e en mars 2002, 4e en mars 2003... pour des résultats qui étaient bien souvent tout au plus sympathiques, sans être inoubliables. Du moins, jusqu'à l'arrivée du 4e film, "L'aventure sans issue" ("Dead End"), qui montrait déjà plus d'ambitions, que ce soit via sa longueur plus longue que les 3 premiers films (qui ne dépassaient pas une durée 1h), son imagination plus présente, ou son aspect technique un peu revu à la hausse. Inutile de dire, alors, que le 5e long-métrage, arrivé dans les cinémas japonais en mars 2004 (on ne change pas les habitudes...), était attendu au tournant,en espérant le voir confirmer le gain d'intérêt entamé par le 4e film. Alors, "La malédiction de l'épée sacrée" ("Norowareta Seiken" en vo) est-il à la hauteur ? Un bon moment après avoir décortiqué les 4 premiers longs-métrages, revenons enfin sur ce 5e film.

La chronique ici présente se base sur l'édition Blu-ray sortie chez Kazé en 2012, et toujours facilement trouvable.



Parlons d'abord un peu du staff, dans lequel on retrouve des habitués de l'univers One Piece. Le scénario a été assuré par Yoshiyuki Suga, qui a déjà occupé une fonction similaire sur le 4 film et sur plusieurs épisodes de la série. Et comme souvent sur la saga One Piece en anime, on retrouve évidemment Noboru Koizumi au character design (il a aussi occupé ce poste sur les 402 premiers épisodes de la série, sur les films 3 et 4, sur plusieurs épisodes spéciaux...), et l'inévitable Kôhei Tanaka aux musiques. Seul élément un peu plus étonnant: le réalisateur, Kazuhisa Takenouchi, qui n'avait auparavant jamais travaillé sur One Piece, et dont le 5e film reste d'ailleurs l'unique réalisation dans l'univers de Luffy. Peu prolifique à la réalisation, on lui doit essentiellement les storyboards d'épisodes de séries diverses.

Côté histoire, ce film, à l'instar du 4e, nous plonge à une période que l'on peut situer un peu après l'arc d'Alabasta, puisque Nico Robin y est toujours la dernière en date à avoir rejoint l'équipage du Chapeau de paille. Alors que nos héros décident de faire une halte sur l'île d'Aska, Nami leur compte une histoire qu'elle a entendue: il existerait sur cette île une légendaire épée maudite, le "sabre aux 7 étoiles", capable de posséder celui ou celle qui l'a quand, tous les 100 ans, apparaît la lune rouge. L'humain possédé dévoile alors une puissance décuplée et démoniaque, risquant de mener le monde à sa perte... Une rumeur qui ne tarde pas à prendre des proportions inquiétantes quand Zoro disparaît du bateau sans laisser de traces ! En partant à sa recherche, Luffy et Usopp trouvent le moyen de se perdre, tandis que les autres finissent par rencontre Maya, jeune femme habitant le village de l'île. Avec les villageois, elle doit lutter contre les menaces d'un groupe de la Marine nommé Saga, en possession de l'épée maudite et complètement possédé... Y a-t-il quelque chose à faire ? Cet homme peut-il être sauvé ? Quel est son lien avec Maya ? Où retrouver les trois sphères pouvant servir à la cérémonie censée pouvoir sauver Saga ? Et, surtout, pourquoi donc Zoro réapparaît-il... en tant que sbire de Saga et de la Marine ?!

  

Au départ, le film repose sur une idée alléchante: Zoro, en traître, désormais au service de la Marine. Evidemment, cela cache quelque chose. Une chose que l'on sera amené à découvrir au bout d'un certain moment, dévoilant un élément du passé du bretteur et une promesse faite il y a bien longtemps... mais malheureusement, le travail sur Zoro se limite à ça, sans plus d'approfondissements. Une nouvelle fois, il y a peu de prise de risques, aucun approfondissement réel, le scénario ne fait que rester en surface, probablement pour être sûr de ne pas contredire des choses qu'Oda aurait éventuellement pu développer plus tard dans son manga.

  

Mais même en ayant cette idée en tête, il est difficile de ne pas trouver ce long-métrage un peu pauvre au niveau de son histoire. Bien que celle-ci soit facilement distrayante, elle se cantonne à des éléments très, très classiques: une épée maudite, un homme possédé menaçant l'île, une relation avec une jolie habitante de l'île, une cérémonie sacrée à accomplir... Rien de bien neuf à l'horizon. Mais à défaut d'avoir du neuf, on aurait quand même pu attendre un peu plus de richesse dans le déroulement de l'intrigue. Il y a pourtant de bonnes idées, comme la relation Saga/Maya, ou le fait d'avoir séparé Luffy et Usopp des autres pour un duo que l'on n'a pas forcément souvent l'habitude de voir. Mais le premier cas est plutôt expédié. Quant au deuxième... hé bien, pendant quasiment la moitié du film, il ne s'agit que d'une espèce de running gag où les deux larrons sont perdus dans un souterrain labyrinthique, et où Usopp flippe en permanence pendant que Luffy s'éclate à actionner les divers pièges. 5 minutes là-dessus, ça aurait été drôle, mais le récit étire inutilement cela, comme pour meubler et atteindre désespérément l'heure et demi. Qui plus est, il est vraiment dommage de ne pas avoir cherché à aborder sous un autre angle le duo Luffy/Usopp, ce dernier restant cantonné, comme trop souvent, à un rôle de trouillard bouffon. Et ne parlons pas de la façon dont les 3 sphères sont retrouvées, véritable coïncidence arrangeant bien le scénariste... A part ça, côté nouveaux personnages, Maya est celle qui s'en sort le mieux en étant assez touchante. Saga campe son rôle honnêtement sans être aussi charismatique que certains antagonistes d'autres films de One Piece. En revanche, ses principaux sbires sont transparents, ce qui est plutôt dommage vu qu'il s'agit là aussi de personnages inédits et au design suffisamment honnête pour les faire ressortir.

  

Techniquement, ça reste toujours mieux que les trois premiers films, mais bien moins réussi que le 4e. L'animation est tout au plus acceptable, pas laide, mais en deçà de ce que l'on peut attendre d'un film d'animation sorti en 2004. Les combats sont rudimentaires dans leur mise en scène, malgré plusieurs angles de vue au départ bien trouvés. Enfin, niveau design, c'est globalement honnête, mais aussi parfois très laid sur des plans un petit peu plus éloignés où les visages ne ressemblent quasiment à rien, chose que l'on pardonne plus facilement sur la série TV où le rythme de diffusion est très soutenu, mais pas sur un film.

Au bout au compte, après une "Aventure sans issue" franchement enthousiasmante, cette "Malédiction de l'épée sacrée" reste tout de même divertissante, mais fait un pas en arrière en revenant à un niveau plus proche des trois premiers longs-métrages. On ne s'ennuie pas vraiment, mais il y avait mieux à faire, et autant côté scénario que côte technique on a plus l'impression d'avoir un long épisode de la série qu'un vrai vrai film.

  

Côté édition, pas grand chose à redire: c'est un Blu-ray classique dans un boîtier bleu standard. L'image est correcte, tout comme les pistes sonores. En plus de la vostf, on a droit à une vf potable, malgré quelques erreurs d'intonation, en particulier concernant le personnage de Maya qui est régulièrement à côté de la plaque niveau émotions. Enfin, un seul bonus à l'horizon: un court-métrage de 5 minutes 30 mettant en scène l'équipage dans une improbable partie de base-ball face à Arlong et ses sbires, le tout commentée par Baggy le Clown et Bon-Clay. Lui aussi doublé en français, il se révèle anecdotique mais plutôt rigolo, en tirant bien parti des spécificités de chaque personnage.

L'avis du chroniqueur
Koiwai

Samedi, 31 Août 2019
12 20

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