Dvd Chronique animation - Re:Zero
Entre avril et septembre 2016 fut diffusée l'adaptation animée du light-novel Re:Zero, œuvre signée Tappei Nagatsuki qui connut aussi un franc succès chez nous grâce à sa diffusion sur Crunchyroll. Et tandis que les éditions Ofelbe et Ototo proposèrent respectivement le roman illustré original et les différents adaptations manga, une version physique de l'anime se faisait furieusement attendre. La bonne nouvelle a finalement eu lieu au mois d'avril 2017 : Les éditions Crunchyroll et @Anime s'associent une nouvelle fois pour proposer la série dans une édition matérielle, mais avec un soin tout particulier. Car outre être proposée en DVD et Blu-Ray, Re:Zero a droit à un coffret qui s'annonçait d'excellente facture, un joli digipack accompagné d'un livret dans un fourreau rigide, et non pas de simples boîtiers plastiques.
Avant de passer à notre avis sur ce coffret, petite piqûre de rappel par rapport au scénario, d'une extrême fidélité au light-novel original écrit par Tappei Nagatsuki. Subaru, adolescent que l'on pourrait presque qualifier de hikikomori, passe s'acheter quelques vivres dans une supérette quand, pris de fatigue et se frottant les yeux, il se retrouve dans un monde parallèle de fantasy, digne des RPG auxquels il a pu jouer. Une telle invocation doit nécessairement impliquer des pouvoirs hors du commun mais il n'en n'est rien : pas plus costaud qu'à l'accoutumée et incapable d'utiliser de la magie ou du mana, Subaru ne semble pas avoir changé. Secouru par une jeune fille prétendant s’appeler Satella, alors qu'il est agressé par trois voyous, le jeune homme décide d'aider sa jolie sauveuse en l'épaulant dans sa recherche d'une insigne volée par un pickpocket. Lors de cette quête, Subaru et Satella vont être les cibles d'un crime atroce. Pourtant, Subaru rouvre les yeux dans la grande rue commerçante où il a été invoqué, comme si rien ne s'était passé... Hallucination, ou pouvoir d'une mort réversible ?
Dans cette chronique, nous ne reviendrons pas sur l'anime en lui-même, votre serviteur ayant déjà consacré une chronique complète. Nos éloges autour de la série produite par le studio White Fox restent alors inchangées, et Re:Zero constitue toujours un excellent exemple d'isekai en 2018. L'oeuvre pourrait donner l'allure d'un manque d'inventivité en réutilisant le concept d'invocation dans un monde parallèle (et de fantasy), mais elle tire son épingle du jeu par le pouvoir de Subaru qui, héros revivant les événements qui ont précédé lorsqu'il meurt, contribue aussi bien à l'intensité du récit par une multitude de rebondissements qu'un outil de narration exemplaire. En effet, chaque boucle permet au scénario d'aborder l'arc sous un angle inédit, et d'apporter différentes approches des personnages qui sont introduits au compte gouttes. Si le premier arc, « Une journée à la capitale », sert d'introduction et permet de planter efficacement le concept ainsi que la rencontre entre Subaru et « Satella », la seconde intrigue, « Une semaine au manoir », explore avec brio la mécanique phare du scénario et sait dérouter son spectateur (ainsi que son protagoniste) avant de proposer une conclusion habile et sans incohérence.
Dans ces onze premiers épisodes, les deux premiers arcs sont ainsi couverts dans leur intégralité, sans laisser le spectateur en suspens. En ce qui concerne les correspondances par rapport aux différentes œuvres papier, la question ne se pose pas du côté des mangas puisque les arcs sont scindés de manière distinctes, les deux premiers étant intégralement disponibles chez Ototo à l'heure où ces lignes sont écrites. Concernant le light-novel original, les trois premiers tomes (disponibles chez nous chez Ofelbe) correspondent à ces onze premiers épisodes dans leur intégralité.
Parlons maintenant de ce qui devait constituer la force du produit : le coffret. Et effectivement, dans la fabrication, @Anime nous propose une très jolie pièce. Le fourreau, rigide et arborant un artwork de « Satella » de manière épurée, accueille le digipack, sobre mais efficace, contenant les deux galettes. Supplément agréable : un artbook à la couverture rigide regroupant des settei (ou character-designs) des personnages apparaissant dans ce coffret accompagnés d’annotations, ainsi que des croquis et artworks aussi commentés. Une lecture sympathique donc, mais on regrette l'absence d'interviews du staff technique autour de la conception des épisodes, suppléments qui figurent assez souvent sur ce genre de mini-livret.
Concernant le contenu des galettes, le premier disque propose les 5 premiers épisodes, et le second blu-ray les épisodes 6 à 11, le tout en vostfr et vf, doublage sur lequel nous reviendrons ensuite. Côté bonus, quelques suppléments qu'apprécieront les grands amoureux de l'univers de Tappei Nagatsuki sans toutefois être foisonnants : l'opening en version sans crédits, et six épisodes pour chacune des deux mini-séries qui s'intitulent Re:Zero Pauses et Re:Zero – Un monde parallèle qui commence tout petit. Les deux présentent les personnages au format SD au cours de sketchs où il est question de gags dans l'univers réel de Subaru dans le premier cas, et dans le monde parallèle dans le second. La deuxième mini-série a pour plus-value son apport de quelques précisions supplémentaires sur l'univers, ce qui en fait un bonus un peu plus intéressant. Contrairement à ce qui est indiqué dans le descriptif du coffret, l'ending sans crédit est absent, sans dout y a-t-il eu une confusion dans l'écriture de cette description.
Pourtant, un gros point noir vient frapper le contenu des deux galettes : la présence de colorbanding. Autrement dit, ce sont des sortes de bandes qui apparaissent sur certaines séquences, souvent celles où l'image est la plus sombre, ce qui a tendance à marquer le spectateur et à le sortir du visionnage. Pour un anime produit en 2016, que ce soit sur de la haute-définition ou du simple DVD vendus au prix fort, autant dire qu'il y a de quoi grincer des dents si on est pointilleux sur la qualité d'image.
Parlons maintenant d'un des éléments centraux de cette édition : le doublage. @Anime ayant conscience qu'une communauté attendait la version française avec une grande curiosité, l'éditeur n'a pas hésité à dévoiler le casting vocal dès annonce de la sortie physique. L'éditeur semblait avoir confiance en lui, plaçant nos attentes assez hautes, mais on ressort avec une impression assez amère de ce doublage français. D'une manière générale, on pourrait résumer notre version française selon deux constats : les comédiens bien choisis et qui se prêtent assez bien au jeu, et les autres qui, soit n'ont pas totalement cerné leurs personnages, soit ne collent simplement pas à leur rôle en ce qui concerne le timbre de voix. Parmi les bonnes surprises, nous pouvons citer Emma Gariepy, Lucile Boudonnat, Jessie Lambotte et Jen-Pierre Leblan qui incarnent respectivement « Satella », Pack, Fekt et Roswaal. Les personnages se révèles ici fidèles aux intentions d'origine de Tappei Nagatsuki : « Satella » est assez dynamique et rendue très attachante par sa comédienne, Pack est mignon à croquer, Felt intrépide comme il se doit, et Roswaal déjanté par son timbre de haute bourgeoisie caricaturé de manière efficace.
Là où ça se gâte, c'est en ce qui concerne les autres personnages clefs, à commencer par Subaru. On connaît Grégory Laisné pour bon nombre de rôles dans l'animation japonaise, par exemple Finnian dans Black Butler et Takagi dans Bakuman, un comédien à l'aise avec les personnages enjoués. Mais concernant Subaru, l'artiste manque cruellement de dynamisme. La bonne humeur est présente mais le protagoniste est volontairement dans l'excès total, un rendu qui n'a pas seulement lieu que dans le doublage original mais qui se ressent aussi dans le texte original du light-novel et dans les différentes adaptations. C'est donc un Subaru qui manque cruellement d'énergie qui nous fait face, ce qui trahit un peu le personnage tout en créant un fossé parfois gênant avec la version originale.
Deux autres choix viennent aussi surprendre dans le mauvais sens du terme : Catherine Collomb sur Béatrice, et Estelle Darazi pour les jumelles Rem et Ram. Concernant Béatrice, son interprète n'a tout simplement pas le timbre adapté, le rendu de fillette n'étant absolument pas présent. Une voix trop mature donc, dommage puisqu'on sent que la comédienne a bien cerné la demoiselle au caractère assez hautain et plutôt mystique dans son aura.
Vient ensuite le plus gros bémol de cette version française : Estelle Darazi sur Rem et Ram. Le constat est un peu le même qu'avec Catherine Collomb, mais en plus extrême. Le premier gros dommage vient dans sa manière de jongler entre un timbre aigu et un autre plus grave sur les deux fillettes, la comédienne étant à côté de la plaque en attribuant la voix fluette à Ram, ainée et plus sévère des deux sœurs, et un air plus grave à Rem, pourtant plus fragile et sensible. Rem donne simplement l'air d'avoir dix ans de plus, et on sent en permanence que quelque chose ne colle pas avec le timbre de sa voix, beaucoup, beaucoup trop grave et mature. La scène finale de l'épisode 11, pourtant ô combien touchante quelque soit le support de l'histoire, peine ainsi à convaincre associé à un Suzaku qui manque de dynamisme. Évidemment, le talent des comédiens n'est pas à remettre en cause, un ratage étant malheureusement possible dans une carrière. Reste que la présence d'une version française doublée est toujours hautement bénéfique pour une édition physique et pour de nombreuses raisons.
Avant de passer à notre avis sur ce coffret, petite piqûre de rappel par rapport au scénario, d'une extrême fidélité au light-novel original écrit par Tappei Nagatsuki. Subaru, adolescent que l'on pourrait presque qualifier de hikikomori, passe s'acheter quelques vivres dans une supérette quand, pris de fatigue et se frottant les yeux, il se retrouve dans un monde parallèle de fantasy, digne des RPG auxquels il a pu jouer. Une telle invocation doit nécessairement impliquer des pouvoirs hors du commun mais il n'en n'est rien : pas plus costaud qu'à l'accoutumée et incapable d'utiliser de la magie ou du mana, Subaru ne semble pas avoir changé. Secouru par une jeune fille prétendant s’appeler Satella, alors qu'il est agressé par trois voyous, le jeune homme décide d'aider sa jolie sauveuse en l'épaulant dans sa recherche d'une insigne volée par un pickpocket. Lors de cette quête, Subaru et Satella vont être les cibles d'un crime atroce. Pourtant, Subaru rouvre les yeux dans la grande rue commerçante où il a été invoqué, comme si rien ne s'était passé... Hallucination, ou pouvoir d'une mort réversible ?
Dans cette chronique, nous ne reviendrons pas sur l'anime en lui-même, votre serviteur ayant déjà consacré une chronique complète. Nos éloges autour de la série produite par le studio White Fox restent alors inchangées, et Re:Zero constitue toujours un excellent exemple d'isekai en 2018. L'oeuvre pourrait donner l'allure d'un manque d'inventivité en réutilisant le concept d'invocation dans un monde parallèle (et de fantasy), mais elle tire son épingle du jeu par le pouvoir de Subaru qui, héros revivant les événements qui ont précédé lorsqu'il meurt, contribue aussi bien à l'intensité du récit par une multitude de rebondissements qu'un outil de narration exemplaire. En effet, chaque boucle permet au scénario d'aborder l'arc sous un angle inédit, et d'apporter différentes approches des personnages qui sont introduits au compte gouttes. Si le premier arc, « Une journée à la capitale », sert d'introduction et permet de planter efficacement le concept ainsi que la rencontre entre Subaru et « Satella », la seconde intrigue, « Une semaine au manoir », explore avec brio la mécanique phare du scénario et sait dérouter son spectateur (ainsi que son protagoniste) avant de proposer une conclusion habile et sans incohérence.
Dans ces onze premiers épisodes, les deux premiers arcs sont ainsi couverts dans leur intégralité, sans laisser le spectateur en suspens. En ce qui concerne les correspondances par rapport aux différentes œuvres papier, la question ne se pose pas du côté des mangas puisque les arcs sont scindés de manière distinctes, les deux premiers étant intégralement disponibles chez Ototo à l'heure où ces lignes sont écrites. Concernant le light-novel original, les trois premiers tomes (disponibles chez nous chez Ofelbe) correspondent à ces onze premiers épisodes dans leur intégralité.
Parlons maintenant de ce qui devait constituer la force du produit : le coffret. Et effectivement, dans la fabrication, @Anime nous propose une très jolie pièce. Le fourreau, rigide et arborant un artwork de « Satella » de manière épurée, accueille le digipack, sobre mais efficace, contenant les deux galettes. Supplément agréable : un artbook à la couverture rigide regroupant des settei (ou character-designs) des personnages apparaissant dans ce coffret accompagnés d’annotations, ainsi que des croquis et artworks aussi commentés. Une lecture sympathique donc, mais on regrette l'absence d'interviews du staff technique autour de la conception des épisodes, suppléments qui figurent assez souvent sur ce genre de mini-livret.
Concernant le contenu des galettes, le premier disque propose les 5 premiers épisodes, et le second blu-ray les épisodes 6 à 11, le tout en vostfr et vf, doublage sur lequel nous reviendrons ensuite. Côté bonus, quelques suppléments qu'apprécieront les grands amoureux de l'univers de Tappei Nagatsuki sans toutefois être foisonnants : l'opening en version sans crédits, et six épisodes pour chacune des deux mini-séries qui s'intitulent Re:Zero Pauses et Re:Zero – Un monde parallèle qui commence tout petit. Les deux présentent les personnages au format SD au cours de sketchs où il est question de gags dans l'univers réel de Subaru dans le premier cas, et dans le monde parallèle dans le second. La deuxième mini-série a pour plus-value son apport de quelques précisions supplémentaires sur l'univers, ce qui en fait un bonus un peu plus intéressant. Contrairement à ce qui est indiqué dans le descriptif du coffret, l'ending sans crédit est absent, sans dout y a-t-il eu une confusion dans l'écriture de cette description.
Pourtant, un gros point noir vient frapper le contenu des deux galettes : la présence de colorbanding. Autrement dit, ce sont des sortes de bandes qui apparaissent sur certaines séquences, souvent celles où l'image est la plus sombre, ce qui a tendance à marquer le spectateur et à le sortir du visionnage. Pour un anime produit en 2016, que ce soit sur de la haute-définition ou du simple DVD vendus au prix fort, autant dire qu'il y a de quoi grincer des dents si on est pointilleux sur la qualité d'image.
Parlons maintenant d'un des éléments centraux de cette édition : le doublage. @Anime ayant conscience qu'une communauté attendait la version française avec une grande curiosité, l'éditeur n'a pas hésité à dévoiler le casting vocal dès annonce de la sortie physique. L'éditeur semblait avoir confiance en lui, plaçant nos attentes assez hautes, mais on ressort avec une impression assez amère de ce doublage français. D'une manière générale, on pourrait résumer notre version française selon deux constats : les comédiens bien choisis et qui se prêtent assez bien au jeu, et les autres qui, soit n'ont pas totalement cerné leurs personnages, soit ne collent simplement pas à leur rôle en ce qui concerne le timbre de voix. Parmi les bonnes surprises, nous pouvons citer Emma Gariepy, Lucile Boudonnat, Jessie Lambotte et Jen-Pierre Leblan qui incarnent respectivement « Satella », Pack, Fekt et Roswaal. Les personnages se révèles ici fidèles aux intentions d'origine de Tappei Nagatsuki : « Satella » est assez dynamique et rendue très attachante par sa comédienne, Pack est mignon à croquer, Felt intrépide comme il se doit, et Roswaal déjanté par son timbre de haute bourgeoisie caricaturé de manière efficace.
Là où ça se gâte, c'est en ce qui concerne les autres personnages clefs, à commencer par Subaru. On connaît Grégory Laisné pour bon nombre de rôles dans l'animation japonaise, par exemple Finnian dans Black Butler et Takagi dans Bakuman, un comédien à l'aise avec les personnages enjoués. Mais concernant Subaru, l'artiste manque cruellement de dynamisme. La bonne humeur est présente mais le protagoniste est volontairement dans l'excès total, un rendu qui n'a pas seulement lieu que dans le doublage original mais qui se ressent aussi dans le texte original du light-novel et dans les différentes adaptations. C'est donc un Subaru qui manque cruellement d'énergie qui nous fait face, ce qui trahit un peu le personnage tout en créant un fossé parfois gênant avec la version originale.
Deux autres choix viennent aussi surprendre dans le mauvais sens du terme : Catherine Collomb sur Béatrice, et Estelle Darazi pour les jumelles Rem et Ram. Concernant Béatrice, son interprète n'a tout simplement pas le timbre adapté, le rendu de fillette n'étant absolument pas présent. Une voix trop mature donc, dommage puisqu'on sent que la comédienne a bien cerné la demoiselle au caractère assez hautain et plutôt mystique dans son aura.
Vient ensuite le plus gros bémol de cette version française : Estelle Darazi sur Rem et Ram. Le constat est un peu le même qu'avec Catherine Collomb, mais en plus extrême. Le premier gros dommage vient dans sa manière de jongler entre un timbre aigu et un autre plus grave sur les deux fillettes, la comédienne étant à côté de la plaque en attribuant la voix fluette à Ram, ainée et plus sévère des deux sœurs, et un air plus grave à Rem, pourtant plus fragile et sensible. Rem donne simplement l'air d'avoir dix ans de plus, et on sent en permanence que quelque chose ne colle pas avec le timbre de sa voix, beaucoup, beaucoup trop grave et mature. La scène finale de l'épisode 11, pourtant ô combien touchante quelque soit le support de l'histoire, peine ainsi à convaincre associé à un Suzaku qui manque de dynamisme. Évidemment, le talent des comédiens n'est pas à remettre en cause, un ratage étant malheureusement possible dans une carrière. Reste que la présence d'une version française doublée est toujours hautement bénéfique pour une édition physique et pour de nombreuses raisons.
Alors, malgré un packaging vraiment satisfaisant, l'édition physique de Re:Zero n'est pas une réussite totale : un manque de bonus (défaut que l'on retrouve globalement dans toutes les éditions physiques d'animation nippone), une image parfois calamiteuse et un doublage mitigé freine notre enthousiasme par rapport à ce premier coffret. Notons qu'en ce qui concerne l'image, il n'est pas trop tard pour que @Anime rectifie le tir sur la suite.