Manga Interview du mangaka Takafumi Adachi (Beyblade, Ballet Hero Fantasy)
Nous avons eu la chance de pouvoir poser nos questions à Takafumi Adachi, auteur de plusieurs mangas Beyblade, mais aussi de Ballet Hero Fantasy – Adventure of Dan (inédit en France), dans une interview mail. Voici ses réponses !
Bonjour M. Adachi, merci de répondre à notre interview. Pouvez-vous d’abord nous parler de vos débuts en tant que mangaka ? Qu’est-ce qui vous a amené vers le métier ?
Takafumi Adachi : Quand j'étais jeune, j'ai appris comment dessiner petit à petit grâce à mon père. Ma mère m'a quant à elle transmis son goût pour les romans et les contes. Ces racines ont été le fondement de ma carrière de mangaka. C'est lorsque j'étais à l'école élémentaire que mon envie de devenir mangaka est née. Durant ma scolarité, j'ai cependant lu énormément de mangas, sans pour autant dessiner. C'est après le lycée, et avec le soutien de mes parents, que j'ai commencé à étudier sérieusement le manga et à dessiner.
J'ai envoyé mes dessins à un éditeur, et c'est ainsi que ma carrière a commencé.
Est-ce que certains auteurs vous ont inspiré ?
L'auteur qui m'inspire le plus et qui a eu une énorme influence sur moi est Fujiko Fujio. Son travail est universel et met brillamment en scène l'aspect merveilleux. Je lisais avec beaucoup d'intérêt sa série lorsque j'étais jeune, et qui m'a donné cette vocation.
L'autre auteur que je peux citer est Yoshitomi Akihito. J'apprécie beaucoup sa maîtrise technique du dessin. Quand j'étais étudiant à l'université, je suis devenu son assistant et j'ai beaucoup appris en travaillant quotidiennement à ses côtés. Par la suite je suis même devenu son premier assistant, autrement dit son bras droit. Nous avons presque le même âge mais sa longue carrière et son expérience, ainsi que son talent pour dessiner, m'ont toujours impressionné. J'aime aussi beaucoup Yûichi Hasegawa, Takehiko Ito ou encore Mamoru Nagano.
En France, nous vous connaissons beaucoup pour vos séries Beyblade, notamment Metal Fusion et Shogun Steel. Pouvez-vous nous parler de vos expériences sur cette franchise ? Quel est votre rapport à Beyblade ?
J'ai commencé ma carrière en travaillant pour le magazine Comic Gao, qui proposait des récits SF et Fantasy pour adolescents. Cependant, je me suis rendu compte que mon style était plus en phase avec celui du magazine Corocoro Comic de Shôgakukan, j'ai donc migré vers ce magazine lorsque l'occasion s'est présentée. En 2008, j'ai eu l'opportunité de travailler sur la saga Beyblade, ça a été l'une des périodes les plus excitantes de mon existence !
On m'a donné beaucoup de liberté dans la réalisation de cette série, et cette liberté m'a permis de m'investir au maximum de mes capacités. Mon leitmotiv à l'époque était de proposer du divertissement appréciable par tous les types de lecteurs. Et le succès de la série a été celui que vous connaissez aujourd'hui.
Parlons maintenant de votre série Ballet Hero Fantasy – Adventure of Dan. Pouvez-vous nous la présenter ? Comment ce projet est-il né ?
L'histoire commence lorsqu'un garçon prénommé Dan rencontre Steven McRae. Ce dernier est l'un des danseurs les plus talentueux du Royal Opera House. Il pouvait sans nul doute appartenir à l'univers de mon manga, qui a pour nom « Dance World ». Dans ce monde on peut utiliser la danse comme un pouvoir, ou comme un moyen de retrouver l'espoir dans les moments difficiles.
Alors qu'une menace va apparaître dans ce monde, Dan et Steven vont coopérer pour lutter contre elle, et se transformeront finalement en super-héros.
Ce projet a commencé à prendre forme lorsque j'ai rencontré Steven. Je lui ai alors fait part de mon envie de travailler avec lui, et il a répondu positivement à ma requête immédiatement. Nous nous sommes mis d'accord sur un récit parlant du ballet mais différent de ce qui a été fait auparavant sur le même sujet. Nous voulions aussi que la série s'adresse avant tout à un jeune lectorat.
Comment s’est déroulée la sortie de la série en anglais ?
Il y a six épisodes en tout, et pour le moment seul le premier a été commercialisé. Les épisodes 2 et 3 seront proposés plus tard dans l'année. La traduction anglaise a été assurée par Tomo Kimura (traducteur de Black Butler pour les territoires anglais) sous la supervision de Steven McRae.
Le manga met en scène Steven McRae, danseur australien qui collabore avec vous pour ce manga. Quelle est son implication exacte ? Comment se déroule votre collaboration ?
Il est avant tout un consultant technique, qui m'a conseillé lorsque je le sollicitais. Il m'a notamment envoyé des vidéos dans lequel je pouvais observer comment il dansait. En clair, le personnage de Steven dans le manga est très proche du Steven McRae de la vie réelle.
Est-ce que M. McRae était familier avec le manga avant de débuter la collaboration ?
Quand je l'ai rencontré, il m'a dit qu'il avait apprécié le manga Sailor Moon. Même s'il n'a pas une grande expérience dans les mangas, Steven aime l'animation, et son intérêt pour les nouveaux médias est très fort. Il a découvert que le manga était un bon vecteur de divertissement et a été emballé par mon projet.
La danse est un thème finalement peu abordé dans le manga. Quelles furent vos documentations pour découvrir cet univers et le retranscrire dans votre œuvre ?
Le thème principal est simple, c'est « Il faut croire en ses rêves ». Tous les mangas traitant du ballet au Japon s'intéressent à la progression des danseurs. Mais c'est dans le fond un seul aspect du ballet.
Mon œuvre s'intéresse plus à l'aspect scénique, et à la magie que les danseurs peuvent transmettre uniquement à ceux qui les regardent lorsqu'ils sont sur scène.
Vous avez associé un univers de fantasy au thème de la danse. Comment avez-vous établi l’équilibre dans le mélange magie et danse ?
C'est en regardant des spectacles de ballet que j'ai compris comment trouver cet équilibre. En plus de ça, j'ai pu compter sur ma propre imagination !
La série compte deux volumes au total. Quel fut l’accueil du lectorat lors de sa publication ? De votre côté, quel regard avez-vous sur ce titre par rapport à votre carrière ?
La série a été prépubliée dans un magazine consacré au ballet, et a été apprécié par beaucoup d'adolescents qui aiment la danse, ainsi que ce eux aiment regarder des ballets. Cependant, je voudrais recommander ce manga à ceux qui ne connaissent rien à la danse, car je pense que d'autres thématiques de la série pourraient trouver une résonance chez d'autres lecteurs.
D’une manière générale, vos œuvres s’adressent à un très jeune lectorat. Quelles sont les difficultés dans l’écriture et le dessin de ce public ?
En terme de lectorat, je pense que les adultes et les enfants ne différent pas tant que ça. Le plus important est de trouver le bon thème pour votre manga, et si vous y parvenez, le succès sera au rendez-vous. Ballet Hero Fantasy se destine aux adolescents, mais peut aussi être apprécié par des lecteurs adultes. La seule attention particulière dont vous devez faire preuve pour un manga à destination des enfants, c'est le vocabulaire que vous employez.
Pouvez-vous nous parler de vos projets actuels et de vos futurs projets ?
Dans les prochains mois je vais continuer de travailler sur Ballet Hero Fantasy. Avec l'adaptation au format kindle, je dois notamment ajuster certains dessins. Par la suite, je voudrais travailler sur un manga s'inscrivant dans la culture japonaise.
Interview réalisée par Takato et shinob. Remerciements à Takafumi Adachi.
Bonjour M. Adachi, merci de répondre à notre interview. Pouvez-vous d’abord nous parler de vos débuts en tant que mangaka ? Qu’est-ce qui vous a amené vers le métier ?
Takafumi Adachi : Quand j'étais jeune, j'ai appris comment dessiner petit à petit grâce à mon père. Ma mère m'a quant à elle transmis son goût pour les romans et les contes. Ces racines ont été le fondement de ma carrière de mangaka. C'est lorsque j'étais à l'école élémentaire que mon envie de devenir mangaka est née. Durant ma scolarité, j'ai cependant lu énormément de mangas, sans pour autant dessiner. C'est après le lycée, et avec le soutien de mes parents, que j'ai commencé à étudier sérieusement le manga et à dessiner.
J'ai envoyé mes dessins à un éditeur, et c'est ainsi que ma carrière a commencé.
Est-ce que certains auteurs vous ont inspiré ?
L'auteur qui m'inspire le plus et qui a eu une énorme influence sur moi est Fujiko Fujio. Son travail est universel et met brillamment en scène l'aspect merveilleux. Je lisais avec beaucoup d'intérêt sa série lorsque j'étais jeune, et qui m'a donné cette vocation.
L'autre auteur que je peux citer est Yoshitomi Akihito. J'apprécie beaucoup sa maîtrise technique du dessin. Quand j'étais étudiant à l'université, je suis devenu son assistant et j'ai beaucoup appris en travaillant quotidiennement à ses côtés. Par la suite je suis même devenu son premier assistant, autrement dit son bras droit. Nous avons presque le même âge mais sa longue carrière et son expérience, ainsi que son talent pour dessiner, m'ont toujours impressionné. J'aime aussi beaucoup Yûichi Hasegawa, Takehiko Ito ou encore Mamoru Nagano.
En France, nous vous connaissons beaucoup pour vos séries Beyblade, notamment Metal Fusion et Shogun Steel. Pouvez-vous nous parler de vos expériences sur cette franchise ? Quel est votre rapport à Beyblade ?
J'ai commencé ma carrière en travaillant pour le magazine Comic Gao, qui proposait des récits SF et Fantasy pour adolescents. Cependant, je me suis rendu compte que mon style était plus en phase avec celui du magazine Corocoro Comic de Shôgakukan, j'ai donc migré vers ce magazine lorsque l'occasion s'est présentée. En 2008, j'ai eu l'opportunité de travailler sur la saga Beyblade, ça a été l'une des périodes les plus excitantes de mon existence !
On m'a donné beaucoup de liberté dans la réalisation de cette série, et cette liberté m'a permis de m'investir au maximum de mes capacités. Mon leitmotiv à l'époque était de proposer du divertissement appréciable par tous les types de lecteurs. Et le succès de la série a été celui que vous connaissez aujourd'hui.
Parlons maintenant de votre série Ballet Hero Fantasy – Adventure of Dan. Pouvez-vous nous la présenter ? Comment ce projet est-il né ?
L'histoire commence lorsqu'un garçon prénommé Dan rencontre Steven McRae. Ce dernier est l'un des danseurs les plus talentueux du Royal Opera House. Il pouvait sans nul doute appartenir à l'univers de mon manga, qui a pour nom « Dance World ». Dans ce monde on peut utiliser la danse comme un pouvoir, ou comme un moyen de retrouver l'espoir dans les moments difficiles.
Alors qu'une menace va apparaître dans ce monde, Dan et Steven vont coopérer pour lutter contre elle, et se transformeront finalement en super-héros.
Ce projet a commencé à prendre forme lorsque j'ai rencontré Steven. Je lui ai alors fait part de mon envie de travailler avec lui, et il a répondu positivement à ma requête immédiatement. Nous nous sommes mis d'accord sur un récit parlant du ballet mais différent de ce qui a été fait auparavant sur le même sujet. Nous voulions aussi que la série s'adresse avant tout à un jeune lectorat.
Comment s’est déroulée la sortie de la série en anglais ?
Il y a six épisodes en tout, et pour le moment seul le premier a été commercialisé. Les épisodes 2 et 3 seront proposés plus tard dans l'année. La traduction anglaise a été assurée par Tomo Kimura (traducteur de Black Butler pour les territoires anglais) sous la supervision de Steven McRae.
Le manga met en scène Steven McRae, danseur australien qui collabore avec vous pour ce manga. Quelle est son implication exacte ? Comment se déroule votre collaboration ?
Il est avant tout un consultant technique, qui m'a conseillé lorsque je le sollicitais. Il m'a notamment envoyé des vidéos dans lequel je pouvais observer comment il dansait. En clair, le personnage de Steven dans le manga est très proche du Steven McRae de la vie réelle.
Est-ce que M. McRae était familier avec le manga avant de débuter la collaboration ?
Quand je l'ai rencontré, il m'a dit qu'il avait apprécié le manga Sailor Moon. Même s'il n'a pas une grande expérience dans les mangas, Steven aime l'animation, et son intérêt pour les nouveaux médias est très fort. Il a découvert que le manga était un bon vecteur de divertissement et a été emballé par mon projet.
La danse est un thème finalement peu abordé dans le manga. Quelles furent vos documentations pour découvrir cet univers et le retranscrire dans votre œuvre ?
Le thème principal est simple, c'est « Il faut croire en ses rêves ». Tous les mangas traitant du ballet au Japon s'intéressent à la progression des danseurs. Mais c'est dans le fond un seul aspect du ballet.
Mon œuvre s'intéresse plus à l'aspect scénique, et à la magie que les danseurs peuvent transmettre uniquement à ceux qui les regardent lorsqu'ils sont sur scène.
Vous avez associé un univers de fantasy au thème de la danse. Comment avez-vous établi l’équilibre dans le mélange magie et danse ?
C'est en regardant des spectacles de ballet que j'ai compris comment trouver cet équilibre. En plus de ça, j'ai pu compter sur ma propre imagination !
La série compte deux volumes au total. Quel fut l’accueil du lectorat lors de sa publication ? De votre côté, quel regard avez-vous sur ce titre par rapport à votre carrière ?
La série a été prépubliée dans un magazine consacré au ballet, et a été apprécié par beaucoup d'adolescents qui aiment la danse, ainsi que ce eux aiment regarder des ballets. Cependant, je voudrais recommander ce manga à ceux qui ne connaissent rien à la danse, car je pense que d'autres thématiques de la série pourraient trouver une résonance chez d'autres lecteurs.
D’une manière générale, vos œuvres s’adressent à un très jeune lectorat. Quelles sont les difficultés dans l’écriture et le dessin de ce public ?
En terme de lectorat, je pense que les adultes et les enfants ne différent pas tant que ça. Le plus important est de trouver le bon thème pour votre manga, et si vous y parvenez, le succès sera au rendez-vous. Ballet Hero Fantasy se destine aux adolescents, mais peut aussi être apprécié par des lecteurs adultes. La seule attention particulière dont vous devez faire preuve pour un manga à destination des enfants, c'est le vocabulaire que vous employez.
Pouvez-vous nous parler de vos projets actuels et de vos futurs projets ?
Dans les prochains mois je vais continuer de travailler sur Ballet Hero Fantasy. Avec l'adaptation au format kindle, je dois notamment ajuster certains dessins. Par la suite, je voudrais travailler sur un manga s'inscrivant dans la culture japonaise.
Interview réalisée par Takato et shinob. Remerciements à Takafumi Adachi.
De primoG13 [428 Pts], le 03 Juin 2017 à 19h32
hello shiro