Rencontre avec Julie Blanchin-Fujita- Actus manga
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Culture Rencontre avec Julie Blanchin-Fujita

Dimanche, 13 Mai 2018 à 18h00 - Source :Rubrique Interviews

Lors de sa venue sur le stand des éditions Kana au salon Livre Paris en mars, nous avons eu l'occasion de rencontrer pour une interview Julie Blanchin-Fujita, autrice de J'aime le nattô et illustratrice du guide La Cuisine Japonaise sans sushi... ou presque.


Julie, merci beaucoup d'avoir accepté cette interview. Pour commencer, peux-tu nous dire comment tu es devenue illustratrice ?

Julie Blanchin-Fujita : Je dessine depuis que je suis toute petite, et j'ai toujours voulu faire un métier lié au dessin. L'illustration est venue naturellement. Après le Bac, j'ai donc décidé de poursuivre mes études supérieures en allant à l'école des Arts décoratifs de Strasbourg, qui est une école publique où il y a un gros atelier d'illustrations. J'en suis ressortie diplômée, puis j'ai naturellement cherché du travail. J'ai commencé surtout dans la presse jeunesse, et par la suite il m'est arrivé plein d'aventures. J'ai pu faire un premier livre sur le Japon, J'aime le nattô, et ensuite il y a eu la collaboration chez Kana pour La Cuisine Japonaise sans sushi.


Tu as été illustratrice documentaire. Qu'est-ce que ce travail t'a appris ?

J'ai fait des illustrations documentaires au tout début, mais maintenant on peut dire que je fais aussi des illustrations d'auteur puisque j'ai pu sortir mon livre en tant qu'auteure. Je fais donc désormais de l'illustration documentaire, de l'illustration pure, et un travail en tant qu'auteure. Concernant le travail documentaire, moi je travaille surtout sur le réel, même si j'adore d'autres domaines comme la SF. Dans mes livres je parle beaucoup du quotidien, surtout celui du Japon avec sa culture, sa vie... Le côté documentaire est un peu le côté didactique, on y apprend des choses. L'auteur doit savoir expliquer des choses dans son dessin. Ce travail m'a fait progresser sur le réalisme des dessins, et m'a aussi appris à synthétiser des idées.



Ton premier livre en tant qu'auteure a été J'aime le nattô. Quelles sont les origines de ce projet, et qu'as-tu souhaité y développer ?

Quand je suis partie au Japon, au départ je ne pensais pas du tout y rester longtemps, et finalement j'y suis restée 6 ans. A chaque fois que je rentrais en France, on me posait des questions très concrètes, du type « Qu'est-ce que tu manges ? », « Comment tu fais tes courses ? », « Comment tu prends le train ? », « Est-ce qu'il fait chaud ou froid ? »... Face à ces questions très concrètes sur le quotidien japonais, j'ai décidé de commencer à écrire mes aventures du quotidien sur un blog, et ça plaisait bien aux gens. Je le faisais en Français, mais aussi en Japonais pour mes amis nippons, car ils trouvaient que c'était intéressant d'avoir le point de vue d'une Française au Japon. Au bout de 6 ans je suis définitivement rentrée en France, entre-temps j'ai rencontré un homme qui est devenu mon mari, et quand il regardait tout ce que j'avais fait il disait que ce serait quand même dommage de laisser ça « dans des cartons ». On s'est alors dit que ce serait bien d'en faire un livre, puis j'ai regroupé quelques pages que j'ai proposées à plein d'éditeurs, et finalement ce sont les éditions Hikari qui m'ont répondu. Pour l'édition en livre, j'ai rajouté des histoires, parce que j'avais écrit beaucoup d'autres choses. J'ai aussi redessiné des histoires, j'ai travaillé avec des photos,


Comment est né le projet de La Cuisine Japonaise sans sushi, et comment es-tu arrivée dessus ?

Quand j'habitais au Japon, par le biais d'un ami j'ai rencontré Stéphane Chapuy, qui est un Français marié à une Japonaise et qui adore cuisiner. Ca faisait un an qu'il avait un projet de livre de cuisine, mais il ne trouvait pas d'illustrateur. Il m'en a alors parlé, m'a proposé d'en être l'illustratrice. J'ai tout de suite fait des petites illustrations, j'ai créé une petite maquette, on a proposé le tout aux éditions Kana et elles ont tout de suite été emballées.



As-tu également participé à la conception des recettes ?

C'est quand même Stéphane qui est à l'origine des recettes. Par contre, l'avantage, c'est qu'en démarchant ensemble pour le projet, du temps est passé et je suis rentrée en France. A partir de là, Stéphane était au Japon et moi en France. Du coup, quand il élaborait une recette il réunissait les ingrédients, puis il me demandait si tous les ingrédients et ustensiles nécessaires étaient facilement trouvables en France.


L'un des principaux enjeux de l'ouvrage était donc de proposer des recettes qui soient facilement faisables en France.

C'est exactement ça. Souvent, on met la cuisine japonaise sur un piédestal, on la sacralise, alors qu'en fait la cuisine du quotidien japonais n'est pas si difficile que ça. On a voulu faire quelque chose avec ce que mangent vraiment les Japonais tous les jours, car ils ne mangent pas de sushis quotidiennement, loin de là. Stéphane s'est bien attelé à ce que les recettes soient faisables en France, et soient également variées et pas excessivement difficile, car il en faut pour tous les goûts.



Qui a eu l'idée de faire des fiches thématiques sur les recettes ? Par exemple samouraï, ninja...

C'est Stéphane . Dès le départ il voulait introduire des personnages pour égayer les recettes, et il a trouvé ce système d'associer une fiche de recettes à un personnage imaginaire ou de la vie quotidienne au Japon. Ca collait aussi très bien aux petites explication sur l'Histoire et la culture qu'on a insérées. C'est pour ça que l'idée était d'avoir un livre de recettes mais pas que.


Au niveau des illustrations, avais-tu des consignes particulières pour les concevoir ?

Je n'avais pas vraiment de consignes, par contre il était assez difficile d'illustrer les plats, parce qu'il fallait qu'ils soient appétissants bien sûr. C'était un challenge de bien rendre les textures, les couleurs... pour que ça ait l'air bon, et qu'en même temps ce soit suffisamment réaliste et rigolo. Par contre, dessiner tous les petits ingrédients, ça n'a été que du plaisir.


Et concernant les petits personnages ?

J'ai plutôt voulu faire quelque chose dans un réalisme simplifié tout compte fait, parce que le livre a un côté documentaire et quotidien et que les illustrations devaient ne pas être trop réalistes non plus afin de garder une légèreté.



Les illustrations soignent beaucoup la présentation des plats, comment as-tu travaillé ça ?

Là-dessus, je dois aussi signaler le travail de la graphiste. Sans elle ça n'aurait peut-être pas ressemblé à ça, et elle a vraiment réussi à bien mettre en page la présentation. Concernant la documentation, il y avait soit des photos que j'avais prises moi-même quand j'étais au Japon, soit des photos prises par Stéphane ou des documents (notamment vidéos) trouvés sur internet.


Enfin, quels outils utilises-tu pour illustrer ?

J'utilise beaucoup l'aquarelle, et aussi le crayon de couleur. Après, il y a aussi un travail sur ordinateur, pour nettoyer les dessins.


Interview réalisée par Koiwai. Remerciements à Julie Blanchin-Fujita, ainsi qu'à Stéphanie Nunez des éditions Kana pour la mise en place de cette rencontre.

commentaires

Yuminekoi

De Yuminekoi [2120 Pts], le 16 Mai 2018 à 11h54

sympa l'interview. merci. Les illustrations sont  très jolies.

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