Dvd Rencontre avec Masaaki Yuasa et Eunyoung Choi sur Lou et l'île aux sirènes
Prévu dans nos salles de cinéma le 30 août, le film Lou et l'île aux sirènes fut d'abord présenté en juin dernier en compétition officielle du Festival International du Film d'animation d'Annecy, où il s'est illustré en remportant le convoité Cristal du long métrage. Le tout, en présence du réalisateur Masaaki Yuasa et de la productrice Eunyoung Choi. Tous deux donnèrent sur place une conférence aussi bien pour la presse que pour le public, en forme de questions-réponses. En voici un compte-rendu !
Quelle est la place de la musique dans le film ?
Masaaki Yuasa : Dans le film, la ville est inscrite dans une logique, où l'homme est dans une bulle et est replié sur lui-même, jusqu'à ce qu'il soit « libéré » par la sirène. La musique, comme la sirène, est un déclencheur de cette libération.
Avec Lou et l'île aux sirènes, ça vous fait un sacré changement de ton à côté de votre projet d'adaptation de Devilman...
MY : C'est toujours mieux de relever d'autres défis, de ne jamais se cantonner au même style. Quelle que soit l'oeuvre, il y a des thèmes fondamentaux, et c'est ce qui m'interpelle. Et même dans une œuvre pessimiste comme Devilman, il peut y avoir du positif.
Il y a étonnamment peu de noms d'animateurs au générique...
MY : C'était mieux de travailler sur ce projet avec une équipe plus compacte, ça nous permettait d'être tous ensemble et de nous comprendre plus facilement dans le travail.
Eunyoung Choi : De plus, le choix de faire l'animation en flash nous a poussé à resserrer l'effectif.
MY : Et l'un de mes défis dans mon travail, c'est de faire des choses qui ont l'air terribles à animer alors que ce n'est pas forcément le cas.
Quel duo formez-vous entre réalisation et production ?
MY : On a créé ensemble le studio Science Saru. Moi je suis plus ce qui est créatif, et Eunyoung Choi est plutôt sur la gestion. Nous avons ensuite un rapport d'égal à égal.
EC : Nous avons fondé notre studio il y a quatre ans et demi pour travailler par nous-mêmes et ouvrir notre propre chemin.
Quelle liberté laissez-vous aux animateurs ?
MY : Je conçois un storyboard rudimentaire, puis je leur explique le cœur du récit et ce qu'il nécessite. Ensuite, il faut bien sûr contenir leurs envies personnelles, sauf quand ça ne va pas à l'encontre des nécessités.
Vous avez travaillé sur trois projets à la fois : Lou et l'île aux sirènes, Yoru wa Mijikashi Arukeyo Otome, et Devilman Crybaby. Comment avez-vous géré ça ? Etait-ce nouveau pour vous ?
MY : C'était la première fois que ça m'arriver de travailler sur autant de projets en une même période, mais ceux-ci n'étaient pas strictement simultanés. J'alternais, il y avait toujours une continuité dans le travail, jamais de blanc, mais ce n'était pas dur.
Il y a des noms occidentaux dans le staff. Pourquoi vous êtes-vous tournés vers l'Occident ?
EC : Je trouve ça bien et je souhaite pouvoir renouveler ce type de chose. Après, ce n'est pas un leitmotiv, mais simplement une question de talent.
Quel est votre procédé d'écriture ?
MY : Je cherche d'abord à construire une histoire qui a d'emblée un intérêt particulier, et je la structure sans passer par le dessin. Je continue toujours d'apprendre comment faire pour bien construire un récit. Ensuite, concernant le procédé visuel, quand il faut adapter une œuvre il y a déjà du matériel graphique. Par contre, pour un projet original, dès que le concept est fixé il y a ensuite beaucoup de dessins à décanter.
Le film accorde aussi une place au rapport à l'autre et à la communauté.
MY : C'est important. Même dans notre réalité moderne avec les réseaux sociaux ou les forums, on peut voir naître des mouvements de masse immédiats, plus libres et plus ouverts, via les communautés. C'est un aspect que j'ai voulu utiliser d'une certaine manière dans le film, en faisant en sorte que naisse l'impensable voire l'inexplicable grâce à la coopération entre les gens.
Pourquoi avoir fait le choix d'animer en flash et de réaliser les décors à la main ?
MY : Concernant le flash, une précédente expérience m'avait séduit, et je trouvais que ça se prêtait bien à l'exercice d'un long-métrage. On a pu y apporter une beauté dans les lignes et une fluidité de mouvements qui était totalement satisfaisante pour ce que je voulais faire. Pour les décors à la main, le directeur artistique Hiroshi Ohno s'est beaucoup donné.
Les personnages principaux du film ont tous un être qui leur manque...
MY : La question la plus importante est ce que l'on peut penser intérieurement et que l'on n'exprime pas. Au Japon on s'abstient beaucoup, on extériorise peu, et je pense que ça empêche d'avancer. Il faut exprimer ce qu'on pense.
Quelle est la place de la musique dans le film ?
Masaaki Yuasa : Dans le film, la ville est inscrite dans une logique, où l'homme est dans une bulle et est replié sur lui-même, jusqu'à ce qu'il soit « libéré » par la sirène. La musique, comme la sirène, est un déclencheur de cette libération.
Avec Lou et l'île aux sirènes, ça vous fait un sacré changement de ton à côté de votre projet d'adaptation de Devilman...
MY : C'est toujours mieux de relever d'autres défis, de ne jamais se cantonner au même style. Quelle que soit l'oeuvre, il y a des thèmes fondamentaux, et c'est ce qui m'interpelle. Et même dans une œuvre pessimiste comme Devilman, il peut y avoir du positif.
Il y a étonnamment peu de noms d'animateurs au générique...
MY : C'était mieux de travailler sur ce projet avec une équipe plus compacte, ça nous permettait d'être tous ensemble et de nous comprendre plus facilement dans le travail.
Eunyoung Choi : De plus, le choix de faire l'animation en flash nous a poussé à resserrer l'effectif.
MY : Et l'un de mes défis dans mon travail, c'est de faire des choses qui ont l'air terribles à animer alors que ce n'est pas forcément le cas.
Quel duo formez-vous entre réalisation et production ?
MY : On a créé ensemble le studio Science Saru. Moi je suis plus ce qui est créatif, et Eunyoung Choi est plutôt sur la gestion. Nous avons ensuite un rapport d'égal à égal.
EC : Nous avons fondé notre studio il y a quatre ans et demi pour travailler par nous-mêmes et ouvrir notre propre chemin.
Quelle liberté laissez-vous aux animateurs ?
MY : Je conçois un storyboard rudimentaire, puis je leur explique le cœur du récit et ce qu'il nécessite. Ensuite, il faut bien sûr contenir leurs envies personnelles, sauf quand ça ne va pas à l'encontre des nécessités.
Vous avez travaillé sur trois projets à la fois : Lou et l'île aux sirènes, Yoru wa Mijikashi Arukeyo Otome, et Devilman Crybaby. Comment avez-vous géré ça ? Etait-ce nouveau pour vous ?
MY : C'était la première fois que ça m'arriver de travailler sur autant de projets en une même période, mais ceux-ci n'étaient pas strictement simultanés. J'alternais, il y avait toujours une continuité dans le travail, jamais de blanc, mais ce n'était pas dur.
Il y a des noms occidentaux dans le staff. Pourquoi vous êtes-vous tournés vers l'Occident ?
EC : Je trouve ça bien et je souhaite pouvoir renouveler ce type de chose. Après, ce n'est pas un leitmotiv, mais simplement une question de talent.
Quel est votre procédé d'écriture ?
MY : Je cherche d'abord à construire une histoire qui a d'emblée un intérêt particulier, et je la structure sans passer par le dessin. Je continue toujours d'apprendre comment faire pour bien construire un récit. Ensuite, concernant le procédé visuel, quand il faut adapter une œuvre il y a déjà du matériel graphique. Par contre, pour un projet original, dès que le concept est fixé il y a ensuite beaucoup de dessins à décanter.
Le film accorde aussi une place au rapport à l'autre et à la communauté.
MY : C'est important. Même dans notre réalité moderne avec les réseaux sociaux ou les forums, on peut voir naître des mouvements de masse immédiats, plus libres et plus ouverts, via les communautés. C'est un aspect que j'ai voulu utiliser d'une certaine manière dans le film, en faisant en sorte que naisse l'impensable voire l'inexplicable grâce à la coopération entre les gens.
Pourquoi avoir fait le choix d'animer en flash et de réaliser les décors à la main ?
MY : Concernant le flash, une précédente expérience m'avait séduit, et je trouvais que ça se prêtait bien à l'exercice d'un long-métrage. On a pu y apporter une beauté dans les lignes et une fluidité de mouvements qui était totalement satisfaisante pour ce que je voulais faire. Pour les décors à la main, le directeur artistique Hiroshi Ohno s'est beaucoup donné.
Les personnages principaux du film ont tous un être qui leur manque...
MY : La question la plus importante est ce que l'on peut penser intérieurement et que l'on n'exprime pas. Au Japon on s'abstient beaucoup, on extériorise peu, et je pense que ça empêche d'avancer. Il faut exprimer ce qu'on pense.
De Jacob [0 Pts], le 30 Août 2017 à 00h43
De Mitsuko62 [3752 Pts], le 29 Août 2017 à 19h28
Je veux absolument aller le voir !