Test du jeu √Letter sur PlayStation 4- Actus manga
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Jeux Video Test du jeu √Letter sur PlayStation 4

Mardi, 15 Novembre 2016 à 12h00 - Source :Univers Jeux Vidéo

Quelque part à Tôkyô, un jeune adulte de 32 ans fait le tri dans ses affaires jusqu'à ce qu'il retombe sur des lettres qu'il avait presque oubliées : celles de sa correspondante d'il y a 15 ans, une certaine Aya Fumino, alors en deuxième année de lycée dans la ville de Matsue, et avec qui il partageait ses interrogations sur leur vie d'alors et sur leur avenir sous le pseudonyme de Max. Le jeune homme conserve un souvenir fort de cette correspondance d'une dizaine de lettres... mais quelle n'est pas sa surprise en découvrant dans la pile une onzième lettre, étrangement non-timbrée. Dessus, seulement quelques mots, où Aya déclare avoir tué quelqu'un 15 ans auparavant, et devoir désormais expier son crime. Intrigué, Max décide de partir jusqu'à Matsue, à la recherche de cette fille dont il n'avait plus eu la moindre nouvelle pendant 15 ans...



Annoncé en grandes pompes par Kadokawa Games en novembre 2015, puis sorti au Japon en juin 2016, en Europe fin octobre et en Amérique du Nord début novembre, √Letter (ou Root Letter) était attendu avec curiosité, puisqu'il inaugure la gamme "Kadokawa Game Mystery", une toute nouvelle série de visual novels que les développeurs veulent très ambitieuse, notamment sur le plan visuel.




Et le premier constat que l'on peut faire sur le jeu concerne en effet son rendu graphique, que l'on peut qualifier de magnifique. Loin de se contenter de nous offrir une histoire se déroulant à Matsue, les développeurs de Kadokawa ont mis les bouchées doubles pour retranscrire avec finesse et détails la principale ville de la préfecture de Shimane, célèbre pour son très important patrimoine culturel. Ainsi, bien que le début du jeu précise que les noms des personnages et des boutiques sont fictifs, le joueur découvrira de façon immersive une ville retranscrite de façon réaliste, puisque ses recherches sur Aya l'emmèneront dans nombre de lieux de la cité, allant des endroits historiquement connus (le parc Shiroyama où trône le majestueux Château de Matsue, le musée d'art au design moderne et en bordure d'eau, certains temples traditionnels, la rue marchande de Kyomise, les bords du Lac Shinji, le musée dédié à Lafcadio Hearn...) à d'autres lieux plus communs (boutiques, hôtel...). Le design de ces nombreux décors se veut très détaillé et très proche de la réalité, mais le rendu global se veut toutefois assez proche de ce qu'on pourrait voir dans un animé, ce qui se traduit notamment par un rendu plus coloré et aussi plus enchanteur. Assuré par Mino Taro, le design des personnages est lui aussi assez typé animé, mais sans en faire trop et avec une bonne dosse de réalisme dans les physique, et là aussi le résultat est très séduisante de par sa finesse et la variété des expressions des principaux personnages. A cela, il faut ajouter le fait que l'ensemble est très rarement figé : il y a toujours au minimum les bords de l'écran qui bougent un peu, et l'ensemble comporte de nombreuses petits animations au design moderne qui font qu'on évite constamment les simples dessins fixes si propres au genre du visual novel habituellement.



L'ambiance sonore de Root Letter est, elle aussi, très soignée. Au total, ce sont 19 morceaux différents qui viennent porter le scénario, et même si l'on peut regretter que certains reviennent trop en boucle au point de saouler un peu, on constate que chacune de ces musiques colle bien aux différents moments de l'intrigue. L'une est là pour souligner les moments tristes, une autre se fait entendre lors des découvertes intimistes des lettres Aya, une autre encore arrivera lors des moments de flashback... En utilisant entre autres le piano et le violon, le compositeur Takashi Nitta a su offrir des mélodies qui restent gravées en tête.
Chose très appréciable : hormis pour Max qui n'a pas de voix, tous les personnages sont doublés en japonais, y compris les plus secondaires. Et le résultat, porté par quelques comédiennes de doublage reconnues, est globalement d'excellente facture, surtout concernant la voix captivante d'Aya qui a vraiment été bien choisie. On peut quand même noter par-ci par-là quelques tonalités qui ne sonnent pas très juste (notamment concernant le personnage de Fatty), mais rien de mauvais.




C'est donc dans un rendu visuel et sonore saisissant, à la fois très riche, réaliste, finement coloré et assez vivant, et au coeur d'une ville que l'on prend plaisir à parcourir et découvrir, que se dévoile une histoire intéressante dès le départ grâce au mystère entourant Aya Fumino.



Le scénario, écrit par Dario Fuji, se divise en dix chapitres pour autant de jours passés à Matsue, et consiste essentiellement à retrouver la trace des sept amis de lycée d'Aya, que la correspondante évoqua les uns après les autres dans ses lettres. Ses seuls indices au départ sont les surnoms qu'Aya donnait à chacun d'eux et qui avaient un rapport avec leur personnalité ou leur physique : Four-Eyes, Monkey, Fatty, Bitch, Snappy, Shorty, et Bestie.
Pendant les huit premiers chapitres, le schéma reste linéaire, et aurait même pu sembler trop répétitif puisqu'il consiste à dénicher les uns après les autres les 7 amis en question, et à parvenir à leur faire reconnaître qui ils sont à l'aide des indices accumulés. Mais l'écriture s'avère suffisamment maligne pour entretenir constamment le désir de lever le voile sur toute la vérité : au-delà des énigmes posées au tout début (d'où vient cette 11ème lettre non-timbrée ? Aya a-t-elle vraiment tué quelqu'un ? Qu'est-elle devenue ? ), chaque nouveau témoignage des amis apporte autant d'éclaircissements que de nouveaux mystères rendant parfois le voile encore plus opaque. Les questions se bousculent ainsi de plus en plus et prennent parfois des allures inquiétantes : est-ce vraiment avec Aya Fumino que Max correspondait ? Ses lettres disent-elles la vérité ? Aya existe-t-elle seulement ? Est-elle un fantôme comme l'affirment des rumeurs ? Et il ne s'agit que d'un échantillon des interrogations pouvant venir bousculer l'esprit du joueur... Il devient dès lors passionnant de reconstituer petit à petit le puzzle de sa vie lycéenne, des bonheurs qu'elle a pu connaître avec ses amis, des malheurs ayant frappé son existence, et de sa personnalité devenant étonnamment attachante au fil qu'on la perce.



Au-delà de cette forte et captivante aura de mystère entourant la figure centrale d'Aya, le récit tire également bien parti du développement des sept amis d'enfance de la jeune fille. Il faut tout de même avouer que ceux-ci conservent des allures très stéréotypées (le binoclard studieux, le sportif, la fille fashion rêvant de célébrité, le garçon manqué, le bien-portant adorant manger...), et que le fait qu'ils peuvent chacun représenter un des 7 péchés capitaux n'a rien d'original et est un brin surfait. Mais chacun d'eux s'avère presque aussi développé qu'Aya, car on découvre qu'ils avaient tous un rapport à Aya assez spécifique, et que durant ces 15 années écoulées ils ont parfois beaucoup évolué, entrant dans la vie adulte avec ce que cela peut impliquer de fiertés, de remords, de regrets ou d'espoirs. Remuer leur passé et leurs secrets qu'ils voulaient parfois oublier pourra autant faire renaître certaines douleurs que eut-être leur permettre de changer. Tout cela finit par rendre chacun d'eux autant bourrés de qualités que de défauts et de tourments, ce qui les rend particulièrement humains et crédibles.




Mais quel avenir attend tous ces personnages ainsi que Max ? Quelle est l'entière vérité concernant Aya Fumino ? Cette vérité, elle pourra être très différente selon votre progression dans le jeu. En effet, comme beaucoup de visual novels, Root Letter propose plusieurs fins possibles, plusieurs vérités. Elles sont cinq au total, et dépendant d'une seule chose à faire au début des chapitres : la réponse que vous donnez à Aya à ses lettres d'il y a 15 ans. De ces réponses dépendra l'orientation du scénario dans les chapitres 9 et 10. Et même si l'on y notera quelques légers défauts d'écriture (il y a un peu trop de coïncidences parfois...), chaque route a le mérite de varier les choses tout en se rattachant toujours de façon cohérente aux 8 premiers chapitres. Ainsi, vous pourrez avoir une conclusion entièrement heureuse, une autre totalement malheureuse (et horrifique et glauque à souhait) ou d'autres teintées de fantastique inquiétant, de mélancolie... Même si certaines routes se veulent assez fantaisistes, le jeu se veut assez mâture jusque dans ces différentes fins. D'autant qu'en réalité, il n'y a qu'une seule route où les choses se terminent bien...



Concrètement les 8 premiers chapitres connaissent toujours exactement le même déroulement. Mais rassurez-vous : si vous ne vous sentez pas le courage de recommencer 5 fois le jeu en entier, il est tout à fait possible de passer les 7 premiers chapitres après avoir simplement répondu différemment aux lettres d'Aya, afin d'ensuite découvrir les différentes routes à partir du chapitre 9.




Au niveau du gameplay, Root Letter propose quelque chose qui est assez proche d'un vieux jeu d'aventure en point'n click, avec un curseur à déplacer sur l'écran, et à droite une colonne de menu regroupant les différentes possibilités d'action : changer de lieu, observer les décors pour y dénicher des choses, parler aux gens présents, consulter son inventaire (généralement pour montrer des objets aux interlocuteurs), penser (utile notamment quand on ne sait pas quoi faire), consulter son guide touristique pour repérer les lieux où en apprendre plus sur ceux-ci, et utiliser son smartphone pour sauvegarder ou charger une partie. Cela reste plutôt simple, mais intuitif.



La routine du gameplay se voit régulièrement brisée par deux autres éléments.
Tout d'abord, les phases d'investigation, qui visent à faire avouer aux 7 amis d'Aya qui ils sont en utilisant les indices adaptés (objets, ou éléments de discussions) : ces parties s'avèrent bien rythmées et un poil tendues, d'autant que vous n'avez droit qu'à 5 erreurs dans le choix des objets et des discussions. Mais à partir du moment où vous réfléchissez un peu sur les indices accumulés, il est franchement impossible de perdre. D'autant que si vous perdez votre phase d'investigation, le jeu vous invitera tout simplement à la recommencer.



Ensuite, l'utilisation du "Max Mode" : cela consiste à choisir la bonne réponse sur un cercle où celles-ci défilent. Ca a le mérite de rendre le déroulement des choses encore un peu plus vivant, même si en réalité c'est loin d'être l'élément de gameplay le plus intéressant puisque si vous vous trompez de réponse vous pourrez immédiatement en essayer une autre sans que ça ait la moindre conséquence.
Cela souligne autre chose : le jeu est très facile et ne vous posera jamais de problème, l'essentiel étant à chercher dans le déroulement passionnant du scénario et dans les graphismes, comme souvent avec les visual novels.



Une fois le jeu terminé une première fois, trois petites "quêtes annexes" viennent s'ajouter au fil de l'histoire. Concrètement, celles-ci sont très courtes (elle se bouclent en quelques minutes dans un même chapitre), sont scénaristiquement vides, et consistent surtout à vous faire reparcourir les différents lieux de Matsue afin de débloquer, une fois terminées, les différents éléments du mode galerie.




Et parlons un peu de ce mode galerie. On y regrettera essentiellement l'absence d'une galerie concernant les personnages. En dehors de ceci, ce mode regroupe les longs scripts, les musiques, les présentations des nombreux lieux, et un petit bonus non-négligeable : des commentaires des trois principales comédiennes de doublage.



L'évocation de ce mode nous permet de revenir sur un point déjà un peu évoqué : le très grand soin apporté à l'immersion dans la ville de Matsue. Au-delà du scénario, Root Letter se présente réellement comme une sorte de guide touristique et historique de cette ville aux multiples richesses et beautés. Cela se ressent évidemment dans les visuels très soignés comme déjà dit, mais aussi dans l'utilisation du guide qui apporte de nombreuses précisions historiques et géographiques sur les lieux (c'est ce que l'on retrouve dans le mode galerie), ou dans différents éléments qui au cours du jeu nous invitent par exemple à découvrir certaines fêtes, des légendes et histoires propres à la ville, un peu de sa gastronomie via les nombreux passages au restaurant Kamiari-an... La richesse et le soin apporté à cet aspect du jeu sont admirables et donnent follement envie de découvrir encore plus en profondeur cette cité. Il s'agissait sans doute de l'un des principaux objectif du jeu, et c'est totalement réussi.




On peut dire que Root Letter atteint sans mal ses ambitions. Sans révolutionner le genre du visual novel, le soft bénéficie d'une réalisation exemplaire, d'une grande richesse dans son rendu de la ville de Matsue, et d'un scénario qui sait capter l'attention d'un bout à l'autre tout en développant réellement ses personnages.



Notez bien, toutefois, que le jeu est uniquement en japonais sous-titré anglais. Cela pourrait en rebuter certains, mais sachez toutefois que les textes anglais restent plutôt simples et n'ont rien de difficile à comprendre (c'est quelqu'un ayant un piètre niveau d'anglais qui vous l'affirme !).
  
L'avis du chroniqueur
Koiwai

Mardi, 15 Novembre 2016
16.5 20

commentaires

hanaisakura

De hanaisakura [1355 Pts], le 18 Novembre 2016 à 18h35

Les traducteur français pour les jeux, sont trop fainéant pour traduire des bons jeux en français. On peut aussi dire qu'ils passent parfois les traduction sur des jeux qu'ils veulent même pas la peine et sa casse grave au final. C'est pour ça, qu'après la vente de ces jeux ce font que peu qui sortent. C'est pareil pour Arlsam. Voilà, pourquoi tout bon jeux ne voit pas une traduction au final. Quel dommage.

Ryukosama

De Ryukosama, le 18 Novembre 2016 à 18h11

Il me tente pas mal je vais essayer de me le prendre si j'ai les sous pour ^^

 

herazalila

De herazalila [826 Pts], le 16 Novembre 2016 à 17h31

J'attendrais une eventuelle sortie sur PC je n'ai aucune envie d'acheter une PS4.Par contre logic que cela soit traduit qu'en anglais public trop restreint. Comme tous les jeux du genre il y a aucune rentabilité à les sortir en français.

F

De F, le 16 Novembre 2016 à 13h19

Un jeux qui aurai pu m'intéresser....dommage qu il ne soit pas traduit dans notre langue 

Shinguru

De Shinguru, le 15 Novembre 2016 à 13h03

Un jeu qui m'intéresse fort malheureusement je crois qu'il n'ai pas traduit dans nôtre langue et c'est fort dommage encore un jeu que je laisserai passé

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