Dvd Chronique animation - Reborn Saison 2 & Saison 3

Dimanche, 10 Juillet 2016 à 12h00 - Source :Chronique Animation

Tsuna pensait passer des jours paisibles malgré l’éducation de Reborn qui continue d’être sévère bien qu’amenant des aventures délirantes, mais voilà qu’un nouveau danger le rattrape. Une sortie en ville est interrompue par le combat entre deux hommes, tous deux affiliés à la Mafia. Basil, l’un d’entre eux, remet à Tsuna les demi-anneaux Vongola qui, complètent, attestent la légitimité du parrain et de ses gardiens. L’autre moitié de chaque anneau est possédée par les lieutenants de la Varia, une escouade redoutable appartenant aux Vongola dirigée par Xanxus, fils du neuvième du nom et prétendant au titre de dixième parrain Vongola. Afin de départager les deux camps, le groupe de Tsuna et la Varia vont devoir se livrer une guerre à travers un tournoi impitoyable.

Changement total de ton et de cap avec ce second coffret adaptant le manga phare d’Akira Amano. Ici, beaucoup moins de place à l’humour, qui reste toutefois présent de manière ponctuelle grâce à ses personnages bien décalés, tandis que l’action et les codes du nekketsu dominent. L’arc Varia, se déroulant sur les épisodes 34 à 65, nous offre un premier scénario construit au sein de la saga, un changement radical dans la série qui ne repose plus sur un rythme exclusivement épisodique. Les adeptes de la comédie légère représentée par la première box regretteront un peu tout en sachant que cette suite n’est que bénéfique pour l’intrigue. Outre le côté purement shônen qui consiste en un tournoi entre deux camps, sur un schéma très linéaire, l’intrigue se révèle captivante pour tout ce qu’elle apporte à la mythologie de la série. Dans sa version papier, Akira Amano profitait de la nouvelle orientation de sa série pour s’intéresser pleinement aux Vongola et à sa structure. A ce titre, ces épisodes ne manquent pas de surprises et décortiquent la famille mafieuse qui est finalement loin de ressembler à un simple amas de truands. On s’éloigne évidemment quelque peu de la réalité de la Mafia mais pris à la sauce shônen, tout ce background est des plus captivants.
Gageons aussi que le scénario, malgré son schéma classique, s’avère correctement rythmé. De nombreux mystères gravitent autour de cet arc, que ce soit par rapport aux gardiens de Tsuna dont les identités sont parfois gardées secrètes où le complot de Xanxus qui se montre imprévisible, apportant ainsi des rebondissements bienvenus qui savent renouveler l’intrigue quand il le faut. Ce n’est pas pour rien que dans le manga, cet arc est souvent cité comme le préféré des lecteurs et en a convaincus bon nombre à suivre la série.

Ce deuxième coffret marque aussi une hausse d’intérêt en ce qui concerne les combats proposés par la série. Cette partie de Reborn ! entame en effet une ascension dans la puissance des personnages dont le potentiel dépasse souvent celui d’humains ordinaires comparés à l’arc Kokuyo, par exemple. Le tout arrive peut-être un peu trop vite, les personnages si débiles jusque-là obtenant en une semaine la puissance d’assassins d’élite mais une fois ce bémol accepté, les combats proposés se révèlent plaisants à suivre et excellents, parfois, dans leurs rebondissements. Néanmoins, la réalisation du studio Artland ne leur rend pas toujours hommage, notamment dans la représentation des notions de puissance qui est très abstraites, jamais spectaculaire là où le manga d’Akira Amano insistait sur le point de vue grandiose des affrontements grâce au style graphique de la mangaka qui atteignait son apogée à cette époque.

La réalisation et l’aspect techniques sont alors deux défauts majeurs de l’anime à ce stade. Si les animations sont correctes lorsqu’elles dépeignent des personnages en mouvements, la mise en scène est flemmarde et représente la plupart du temps les scènes d’actions par des plans fixes, ne jouant que sur les arrières plans pour apporter un semblant de dynamisme. La réalisation globale, elle aussi, ne prend pas trop de risque et retranscrit les pages dessinées par la mangaka case par case… le style graphique d’artiste en moins tant que character-design est lissé tant que possible.
Il est alors dommage que l’anime soit entaché par ces bémols de réalisation, une tare souvent présente dans les anime fleuves, d’autant plus que la bande originale signée Toshihiko Sahashi continue d’émerveiller et d’apporter une multitude d’ambiances qui correspondant totalement à cet arc.

L’édition que nous propose Kazé est similaire à la première… ou presque. On passe ainsi de 33 épisodes pour le premier coffret à 40 pour le second pour un prix inchangé, oscillant entre les 35 et 40 euros selon les enseignes, soit un prix défiant toute concurrence. Gageons que pour atteindre ce tarif, le packaging est toujours constitué du minimum syndical et qu’aucun bonus notable n’est à relever.
Une grande question se pose désormais, à l’issue de ce second coffret. Les épisodes disponibles en support physique correspondent exactement à ceux mis à disposition sur la plateforme Anime Digital Network, le long mais passionnant arc du Futur restant désormais inédit. On peut alors craindre que l’aventure Reborn ! s’arrête là étant donné qu’il n’est pas rare que Kazé arrête l’édition de ses anime fleuves en cours de route, les exemples étant multiples : Dr Slump, les films Détective Conan, Inu Yasha, Toriko… On espère que l’éditeur nous donne tort dans les mois à venir mais pour l’heure, on craint énormément que l’anime s’arrête là pour nous.

Après une première vague d’épisodes délirante mais posant un univers et des personnages, nous voici face à des épisodes plus sérieux où les combats fusent et s’avèrent divertissants à souhait malgré la réalisation plus que plate, et proposant une intrigue plus soutenue, mature et riche en rebondissements. On ne peut désormais que prier pour que Kazé nous offre le meilleur segment de la saga, l’arc du Futur et ses orientations scénaristiques encore différentes et plus sombres…