Dvd Chronique animation - My Hero Academia Saison 1
Il est très difficile d’être passé à côté du phénomène shônen de ces derniers mois, My Hero Academia. Initialement un manga de Kohei Horikoshi, ce même auteur qui n’a pas connu le succès avec le pourtant excellent Crazy Zoo, le titre est l’une des étoiles montantes du Shônen Jump et fait de plus en plus parler de lui au Pays du Soleil Levant tandis que Ki-oon se charge, chez nous, de l’édition française.
La nouvelle d’une adaptation animée pour le printemps 2016 n’a donc surpris personne, d’autant plus que c’est le studio Bones qui a remporté le droit d’adapter l’œuvre. Avec cette première saison de 13 épisodes qui a connu un succès fulgurant en France sur la plateforme Anime Digital Network, et visiblement nettement moins au Japon selon ses audiences télévisées, l’académie Yûhei livre ses premières aventures sur les petits écrans et force est de constater que le résultat est des plus convaincants.
L’histoire, conforme au récit papier, nous projette dans un monde où les humains ont progressivement développé des Alters, des pouvoirs variant d’un individu à l’autre et concernant 80% de la population. Autrement dit, un individu sur cinq n’a pas la chance de développer cette faculté… Ainsi, la société connaît une recrudescence de super-héros combattant le mal avec acharnant, mais aussi de vilains utilisant leurs dons à mauvais escient. Parmi ces sauveurs, l’un d’entre eux est le véritable symbole de la Justice, le puissant All Might.
Izuku Midoriya voue une adoration pour les super-héros depuis son enfance, en particulier pour All Might. Pour lui, le métier de héros est une vocation innée qu’il espère caresser dès que son Alter se développera. Malheureusement, Izuku fait partie des 20% de la population qui ne possède pas d’Alters et s’il s’accroche à sa passion pour les héros, il ne peut projeter d’intégrer l’académie Yûhei, célèbre pour former la crème des super-héros. Mais par un concours de circonstances, Izuku rencontre un jour All Might, son idole, et découvre ainsi son terrible secret. Le héros apprend alors à son fan qu’il n’est jamais impossible de concrétiser ses rêves et propose alors un marché au jeune homme…
My Hero Academia se présente d’abord comme une série d’action loin de révolutionner son genre mais prenant comme contexte le phénomène des super-héros. Déjà adapté à plusieurs reprises en mangas et anime, notamment dans le déjà culte One-Punch Man, le voir retranscrit à la sauce shônen nekketsu pouvait donner un brillant résultat. A ce titre, la série, conformément au manga de Kohei Horikoshi, ne manque jamais d’idées. L’univers dépeint est riche et survolté grâce à l’omniprésence des héros dans la société, donnant alors de multiples possibilités à l’œuvre. A côté de ça, l’intrigue utilise nombre d’éléments classiques aux séries d’action de cet acabit, notamment le protagoniste entrant en possession d’un pouvoir fabuleux ou son rival surpuissant au mauvais caractère sans passer par des séquences d’entraînement et d’examens en académie, mais le tout est toujours justement dosé. L’intrigue n’en fait jamais trop et utilise ces codes classiques le mieux possible pour garantir un récit rythmé qui ne reste pas éternellement sur des séquences qui auraient pris plusieurs épisodes sur d’autres séries. Au final, entre la découverte du héros de ses propres pouvoirs, les examens d’entrée à l’académie Yûhei, les premiers cours donnés aux élèves et les combats contre de redoutables ennemis, le cocktail de ces treize premiers épisodes est bien garni.
Une autre force du récit est sa galerie de personnages, notamment en ce qui concerne la classe d’Izuku et quelques professeurs qui sortent du lot. Le concept des Alters donne d’abord un panel de figures très variées au niveau du design et la série s’efforce de mettre tout ce petit monde en avant, que ce soit par les caractères de chacun correctement mis en exergue où le fait qu’à certains moments, chacun ait son petit rôle à jouer, l’action ne fonctionnant donc pas seulement par Izuku. Chose surprenante, la rivalité classique, ici fondée sur Izuku et le ronchon Bakugo, se voit justement traitée et apporte beaucoup de relief aux deux personnages. Bakugo a beau énerver au premier abord par son sale caractère, il en ressort un personnage vivant à fond sa condescendance et voué à évoluer dans un milieu où les pouvoirs de quelques camarades peuvent dépasser les siens.
Avoir à la réalisation un studio aussi prestigieux que Bones était rassurant. Le groupe n’a rien à prouver depuis certaines grandes séries comme les adaptations de FullMetal Alchemist, RahXephon, Wolf’s Rain ou Eureka Seven. Bones fait ici un travail globalement excellent, d’abord par sa manière de sublimer l’ambiance du manga à bien des instants. Avec une palette de couleur très flashy, la dimension visuelle de My Hero Academia est celle qui se prête le mieux à cet univers pétillant, aux héros bien souvent excentriques dans leurs designs. Dans les choix de réalisation, chaque scène est servie par une ambiance caractérisée. Si la série se présente comme explosive, elle se bâtit néanmoins sur des moments forts en émotion, comiques à d’autres instants et intense lorsque l’action se veut plus endiablée. La bande originale de Yûki Hayashi joue un très grand rôle, notamment dans ses compositions liées aux scènes de combat où un chant rap accompagne les riffs de guitare pour un tout efficace pour servir l’adrénaline des batailles. La réalisation de Kenji Nagasaki fait aussi son office, on retiendra notamment la fin de l’excellent épisode douze où le budget de l’anime se ressent tant l’animation et les mouvements de caméras aident à l’intensité, empêchant le spectateur de quitter une seule seconde l’écran des yeux.
On peut néanmoins redire sur un seul point dans cette adaptation : son rythme. Les treize épisodes adaptent alors les vingt-et-un premiers chapitres de l’œuvre papier, soit un peu plus des deux premiers tomes, un ratio très faible quand on sait que la moyenne d’une courte saison est de quatre opus environ. On sent alors que l’anime prend son temps pour retranscrire la moindre parcelle d’événements du manga, un choix légitime pour décortiquer le long premier chapitre qui présentait une multitude d’événements, mais qui apporte de la lourdeur dans la globalité de la série. Quand on est passé par la case manga, certains événements donnent l’impression de s’étendre plus que nécessaire, mais peut-être était-ce aussi le meilleur choix possible pour donner une visibilité correcte à chaque personnage, les élèves de Yûhei étant un ingrédient fort de la série, voués à prendre encore plus d’importance à l’avenir.
Le succès de My Hero Academia était justifié pour sa monture manga, il l’est tout autant pour l’adaptation animée qui sublime différents aspects du récit d’origine et n’a que pour seule faiblesse son rythme tant la série cherche à décortiquer la moindre page de l’histoire de Kohei Horikoshi. Pour tout amateur de série d’action, la recette fonctionne parfaitement, le tout ponctué d’une réalisation aux petits oignons… Heureusement que seul l’été nous sépare de la seconde saison qui adaptera l’arc du festival des sports de Yûhei !
La nouvelle d’une adaptation animée pour le printemps 2016 n’a donc surpris personne, d’autant plus que c’est le studio Bones qui a remporté le droit d’adapter l’œuvre. Avec cette première saison de 13 épisodes qui a connu un succès fulgurant en France sur la plateforme Anime Digital Network, et visiblement nettement moins au Japon selon ses audiences télévisées, l’académie Yûhei livre ses premières aventures sur les petits écrans et force est de constater que le résultat est des plus convaincants.
L’histoire, conforme au récit papier, nous projette dans un monde où les humains ont progressivement développé des Alters, des pouvoirs variant d’un individu à l’autre et concernant 80% de la population. Autrement dit, un individu sur cinq n’a pas la chance de développer cette faculté… Ainsi, la société connaît une recrudescence de super-héros combattant le mal avec acharnant, mais aussi de vilains utilisant leurs dons à mauvais escient. Parmi ces sauveurs, l’un d’entre eux est le véritable symbole de la Justice, le puissant All Might.
Izuku Midoriya voue une adoration pour les super-héros depuis son enfance, en particulier pour All Might. Pour lui, le métier de héros est une vocation innée qu’il espère caresser dès que son Alter se développera. Malheureusement, Izuku fait partie des 20% de la population qui ne possède pas d’Alters et s’il s’accroche à sa passion pour les héros, il ne peut projeter d’intégrer l’académie Yûhei, célèbre pour former la crème des super-héros. Mais par un concours de circonstances, Izuku rencontre un jour All Might, son idole, et découvre ainsi son terrible secret. Le héros apprend alors à son fan qu’il n’est jamais impossible de concrétiser ses rêves et propose alors un marché au jeune homme…
My Hero Academia se présente d’abord comme une série d’action loin de révolutionner son genre mais prenant comme contexte le phénomène des super-héros. Déjà adapté à plusieurs reprises en mangas et anime, notamment dans le déjà culte One-Punch Man, le voir retranscrit à la sauce shônen nekketsu pouvait donner un brillant résultat. A ce titre, la série, conformément au manga de Kohei Horikoshi, ne manque jamais d’idées. L’univers dépeint est riche et survolté grâce à l’omniprésence des héros dans la société, donnant alors de multiples possibilités à l’œuvre. A côté de ça, l’intrigue utilise nombre d’éléments classiques aux séries d’action de cet acabit, notamment le protagoniste entrant en possession d’un pouvoir fabuleux ou son rival surpuissant au mauvais caractère sans passer par des séquences d’entraînement et d’examens en académie, mais le tout est toujours justement dosé. L’intrigue n’en fait jamais trop et utilise ces codes classiques le mieux possible pour garantir un récit rythmé qui ne reste pas éternellement sur des séquences qui auraient pris plusieurs épisodes sur d’autres séries. Au final, entre la découverte du héros de ses propres pouvoirs, les examens d’entrée à l’académie Yûhei, les premiers cours donnés aux élèves et les combats contre de redoutables ennemis, le cocktail de ces treize premiers épisodes est bien garni.
Une autre force du récit est sa galerie de personnages, notamment en ce qui concerne la classe d’Izuku et quelques professeurs qui sortent du lot. Le concept des Alters donne d’abord un panel de figures très variées au niveau du design et la série s’efforce de mettre tout ce petit monde en avant, que ce soit par les caractères de chacun correctement mis en exergue où le fait qu’à certains moments, chacun ait son petit rôle à jouer, l’action ne fonctionnant donc pas seulement par Izuku. Chose surprenante, la rivalité classique, ici fondée sur Izuku et le ronchon Bakugo, se voit justement traitée et apporte beaucoup de relief aux deux personnages. Bakugo a beau énerver au premier abord par son sale caractère, il en ressort un personnage vivant à fond sa condescendance et voué à évoluer dans un milieu où les pouvoirs de quelques camarades peuvent dépasser les siens.
Avoir à la réalisation un studio aussi prestigieux que Bones était rassurant. Le groupe n’a rien à prouver depuis certaines grandes séries comme les adaptations de FullMetal Alchemist, RahXephon, Wolf’s Rain ou Eureka Seven. Bones fait ici un travail globalement excellent, d’abord par sa manière de sublimer l’ambiance du manga à bien des instants. Avec une palette de couleur très flashy, la dimension visuelle de My Hero Academia est celle qui se prête le mieux à cet univers pétillant, aux héros bien souvent excentriques dans leurs designs. Dans les choix de réalisation, chaque scène est servie par une ambiance caractérisée. Si la série se présente comme explosive, elle se bâtit néanmoins sur des moments forts en émotion, comiques à d’autres instants et intense lorsque l’action se veut plus endiablée. La bande originale de Yûki Hayashi joue un très grand rôle, notamment dans ses compositions liées aux scènes de combat où un chant rap accompagne les riffs de guitare pour un tout efficace pour servir l’adrénaline des batailles. La réalisation de Kenji Nagasaki fait aussi son office, on retiendra notamment la fin de l’excellent épisode douze où le budget de l’anime se ressent tant l’animation et les mouvements de caméras aident à l’intensité, empêchant le spectateur de quitter une seule seconde l’écran des yeux.
On peut néanmoins redire sur un seul point dans cette adaptation : son rythme. Les treize épisodes adaptent alors les vingt-et-un premiers chapitres de l’œuvre papier, soit un peu plus des deux premiers tomes, un ratio très faible quand on sait que la moyenne d’une courte saison est de quatre opus environ. On sent alors que l’anime prend son temps pour retranscrire la moindre parcelle d’événements du manga, un choix légitime pour décortiquer le long premier chapitre qui présentait une multitude d’événements, mais qui apporte de la lourdeur dans la globalité de la série. Quand on est passé par la case manga, certains événements donnent l’impression de s’étendre plus que nécessaire, mais peut-être était-ce aussi le meilleur choix possible pour donner une visibilité correcte à chaque personnage, les élèves de Yûhei étant un ingrédient fort de la série, voués à prendre encore plus d’importance à l’avenir.
Le succès de My Hero Academia était justifié pour sa monture manga, il l’est tout autant pour l’adaptation animée qui sublime différents aspects du récit d’origine et n’a que pour seule faiblesse son rythme tant la série cherche à décortiquer la moindre page de l’histoire de Kohei Horikoshi. Pour tout amateur de série d’action, la recette fonctionne parfaitement, le tout ponctué d’une réalisation aux petits oignons… Heureusement que seul l’été nous sépare de la seconde saison qui adaptera l’arc du festival des sports de Yûhei !
De CM17, le 06 Juillet 2016 à 13h43
EXCELLENTE SERIE !
Je viens de suivre les derniers épisodes sur j-one, tout me laisse à penser que la suite sera du même accabit!
Action, émotion, personnages multiples et interressants : on se laisse happer par l'histoire qui, sans être originale, se laisse suivre comme tout bon shonen d'action!
Risque bien de s'implanter dans la durée sur nos écrans. Tant mieux!!