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Dvd Chronique série animée - Kill la Kill coffret 2

Mardi, 26 Avril 2016 à 11h00

Suite à son combat contre Nui Harime, Grand Couturier de la famille Kiryuin et meurtrière du père de l’héroïne, Ryûko a perdu la volonté de se battre et de porter Senketsu. Pire encore, elle n’a pas remis les pieds à l’académie Honnôji. Pourtant, d’importants événements se trament : Satsuki ordonne le raid des trois cités de l’ouest dans le but d’étendre sa souveraineté. Mais Mako est bien décidée à redonner de la volonté à son amie car seule Ryûko peut s’opposer aux ambitions mégalo de Satsuki Kiryuin et de son Conseil des Quatre…
Les événements de la fin des douze premiers épisodes de Kill la Kill ont pris une ampleur importante qui soulevait les enjeux de la série au-delà de ce qu’on pouvait imaginer lors de ces premiers moments. Sur ce second coffret, nous assistons à la fin d’un arc narratif qui permet à l’œuvre d’exploser littéralement tout en sachant que si l’anime du studio Trigger est bien composé de deux actes, les scinder catégoriquement est chose difficile sans le récit se veut progressif et la globalité de l’œuvre concerne un seul et même aboutissement, formé autour d’une réelle menace.



Ainsi, parler de cette salve d’épisodes sans parler de l’intrigue et éviter le spoile n’est pas une chose simple. Un peu comme Gurren Lagann en son temps, le ton de la série devient moins hybride et l’ambiance décalée des premiers épisodes n’a plus lieu d’être tant le fil conducteur de Kill la Kill se précise au fil des épisodes et se voit traité sans réel détour à partir du quinzième épisode. On assiste dès lors à un véritable spectacle, dans tous les sens du terme, qui semble être la marque de fabrique de Hiroyuki Imaishi et Kazuki Nakashima tant les deux créateurs cherchent purement et simplement à créer un divertissement fou, sans trop se prendre au sérieux. Toutes les pistes scénaristiques plantées dans les premiers épisodes sont alors développées dans la plus totale démesure. Et effectivement, comment raconter une histoire sérieuse base sur des vêtements donnant des pouvoirs et des antagonistes souhaitant asservir l’humanité par leur biais ? Par ce concept délirant, toutes les possibilités sont permises pour faire partir le scénario dans tous les sens et maintenir un rythme effréné jusqu’à la fin de la série. Nekketsu jusqu’au bout, Kill la Kill fait bouillir tant le sang de ses personnages que le fil rouge de l’œuvre qui peut se targuer de ne pas faiblir en vivacité.



Pour autant, est-ce que cela veut dire que l’intrigue de Kill la Kill n’a aucun sens ? Loin de là. Si on prend le scénario et la démesure dont il fait preuve pour ce qu’il est, difficile de ne pas être convaincu puisque Kazuki Nakashima maîtrise son intrigue capillotractée sur le bout des doigts. Tous les mystères de la série trouvent un sens et si le nombre important de pirouettes narratives a de quoi perdre, ce qui en découle est étonnant tant le scénario s’avère au final d’une grande fluidité, ne laissant plus de points d’ombres, et jouant avec brio sur l’excentricité des thèmes choisis. Ce qui peut constituer la vraie faiblesse de l’histoire est peut-être l’absence de développement de nombreux personnages. Ces derniers ont beau resté très attachants pour ce qu’ils sont, leur psychologie n’évolue pas spécialement jusqu’au dernier épisode. Néanmoins, c’est un juste sacrifice étant donné que l’accent est largement bien sur la dynamique Ryûko/Satsuki qui est au cœur de l’intrigue, et qui s’avère être une belle surprise en termes de développement de personnages. En quelques sortes, l’histoire de Kill la Kill évolue en même temps que la rivalité entre les deux jeunes filles et lorsque les liens entre ces deux dernières ont atteint leur apogée, alors la boucle est bouclée et l’œuvre peut tirer sa révérence.



Alors, de ce feu d’artifice d’intrigues, on pouvait aisément imaginer un spectacle visuel qui aurait aussi fier allure. Dans les douze premiers épisodes, on ressentait un budget limité par l’absence flagrante d’animation, mais le travail de mise en scène et de jeux de couleur permettait de garder un dynamisme global. Le constat est ici le même mais face à un scénario de plus en plus grandiloquent et des enjeux de taille, la réalisation est aussi montée d’un cran afin de montrer un spectacle retentissant, et même si les lacunes d’animation subsistent. Quelques séquences de mouvement, les plus importantes, sont dotées d’un fort panache mais une fois encore, c’est bien sur la mise en scène fort bien pensée en termes de rythme et de nervosité qui prime et permet à la série de s’en sortir sans une fluidité d’animation folle. On se surprendra même des nombreux plans fixes ou des mouvements volontairement saccadés, ce qui s’ancre dans un certain kitsch de l’intrigue et n’empêche jamais d’autres séquences de se montrer jubilatoire.



Et là où la bande son pouvait montrer des faiblesses dans les douze premiers épisodes, elle s’envole véritablement pour la dizaine de derniers épisodes de la série. Hiroyuki Sawano a la réputation de faire du Hiroyuki Sawano, de composer de manière similaire tout en proposant de nombreuses musiques d’action lyriques qui présentent moult similarités de l’une à l’autre. Et si la formule ne change pas tellement dans la seconde moitié de la série, les pistes qu’il confectionne s’accordent à merveille avec les ambitions toujours plus vastes du scénario, lui conférant une dimension davantage poussée, sans compter que les mélodies restent aisément en tête là où les compositions de Sawano s’avèrent quelconques dans bien des œuvres. En revanche, sur la question des génériques, on reste dans la même veine que pour la première moitié de l’anime. Bien que le second opening interprété par GARNiDELiA soit plus accrocheur musicalement, le tout reste très convenu et manque de punch par rapport à ce que la série peut proposer.



Un mot du côté de l’édition qui s’avère particulièrement riche. Le seul point noir réside dans l’étrange changement de format pour le coffret qui devient aussi épais que ce que @anime avait proposé sur L’Attaque des Titans, par exemple, là où la première box était plus fine. Qu’à cela ne tienne, l’éditeur se rattrape sur les différents suppléments, à commencer l’OAV qui est loin d’être anecdotique et permet de fixer véritablement la fin de la série, notamment quant au sort des personnages, à travers une ultime bataille alléchante. Et dans l’optique du goodies, ce deuxième digipack est proposé avec un coffret destiné à accueillir les deux volets, ainsi qu’un petit artbook très riches en croquis et visuels qui constitue un excellent complément à cette série à l’esthétique si atypique. Finalement, on se retrouve avec un seul et unique grand coffret pour l’ensemble de la série, de quoi satisfaire les plus férus des collectionneurs.



Gageons aussi que si le doublage français reste de même facture que dans les premiers épisodes, la prestation de Virginie Ledieu (aka la déesse Athéna dans Saint Seiya pour ne citer que ce rôle) est des plus remarquable tant la comédienne campe une Ragyô Kiryuin calculatrice et malveillante à souhait, une performance qui étonne tant elle est éloignée des autres rôles de l’actrice dans l’animation japonais. Aussi, l’adaptation corrige parfois ses coquilles, notamment le fameux « perte de la volonté de se battre » qui redevient la perte de la fibre de combat. Difficile alors de traiter plus en profondeur ces douze nouveaux épisodes (treize si on compte l’OAV) sans dévoiler les surprises de l’intrigue. Néanmoins, le bilan que l’on tire de cette seconde partie de Kill la Kill est extrêmement positive dans l’anime ne cache jamais son excentricité, lui permettant de développer son scénario de la manière la plus poussée qui soit et assurer un divertissement jouissif jusqu’au bout. C’est même avec regret que l’on achève le dernier épisode tant la série a su nous en mettre plein les yeux, preuve aussi qu’elle a accompli son rôle comme il se devait.
L'avis du chroniqueur
Takato

Mardi, 26 Avril 2016
18 20

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