Dorohedoro - All-Star Guide Book : Critiques

Après avoir lancé en début d'année leur nouvelle édition du manga culte Dorohedoro, les éditions Soleil Manga proposent en librairies, depuis le début de ce mois de juillet, le guidebook officiel de la série, intitulé "Dorohedoro - All*Star Guide Book - édition complète". Sorti au Japon en novembre 2018, en même temps que le 23e et dernier volume du manga, cet ouvrage propose des informations sur les personnages, des planches, des illustrations en couleurs et des histoires exclusives, pour un complément qui, sur le papier, est alléchant... mais le résultat est-il à la hauteur de nos espérances ?

Après quatre premières pages en couleurs nous gratifiant d'une sublime illustration puis des dessins de certaines tenues emblématiques, le vif du sujet démarre réellement avec une vaste partie présentant l'immense galerie de personnages de l'oeuvre. De Caïman à Nikaidô en passant par En, Shin, Ebisu, l'iconique Gyoza-Man et beaucoup d'autres visages y compris les plus secondaires, ce sont plus de 130 personnages qui sont décortiqués sur 90 pages, même si le mot "décortiqués" est un peu fort puisque les 50 premiers personnages (les plus importants, bien sûr) ont juste droit chacun à une pleine page en couleurs, tandis que les autres se contentent d'une demi-page en noir et blanc. Dans chaque cas, il n'en reste pas moins que Q-Hayashida présente l'essentiel des personnages, leur quête/rôle respectifs, leur personnalité dans les grands lignes et leurs particularités physiques. S'ensuivent six pages en n&b revenant sur un autre aspect essentiel de la série, à savoir l'aspect culinaire, via une petite présentation de 29 mets dont les emblématiques gyozas dont ce cher Caïman raffole tant. Et après tout ça, un index de deux pages est là pour récapituler le contenu de cette grande première partie du livre.

La deuxième partie, elle propose de découvrir, sur un total de 49 pages, deux histoires courtes ayant à chaque fois leurs deux premières pages en couleurs, et constituant évidemment des bonus délicieux de par leur aspect inédit et exclusif ainsi que par la possibilité qu'elles offrent de replonger un petit peu dans le foisonnant et si original univers imaginé par Q-Hayashida, l'autrice y montrant toujours autant d'idées et de de verve graphique. Il faudra ensuite attendre la toute fin de l'ouvrage pour découvrir un autre petit chapitre/maléfice bonus de 11 pages, et entre les deux la mangaka nous propose une troisième partie plus hétéroclite puisque, sur un total de 58 pages dominées par quelques couleurs, elle regroupe des formats courts très sympathiques à lire ainsi que de détonantes illustrations ayant souvent des allures d'affiches aux influences marquées, le tout avec toute l'originalité visuelle dont est capable l'artiste.

En résulte un bel ouvrage qui, le temps d'environ 220 pages, se veut suffisamment généreux, surtout à travers ses chapitres/histoires bonus qui constituent une belle exclusivité pour quiconque est absolument fan de Dorohedoro. A cela s'ajoute un rapport qualité/prix assez justifié au vu du grand format similaire aux tomes de la série, de la jaquette très joliment travaillée avec ses dorures métallisées, de son papier de haute qualité, bien épais et opaque, de sa traduction sans couacs de la part de Sylvain Chollet (qui connaît bien la série-mère puisqu'il en fut aussi le traducteur), et du grand nombre de pages en couleurs (116 au total).