Evènemen Rencontre avec Laurent Tanguy pour la 20e édition de Paris Manga & Sci-Fi Show

C’est le 3 et 4 octobre 2015 que Paris Manga & Sci-Fi Show sera de retour à Porte de Versailles, à Paris. Cette édition ne s’annonce pas comme les autres puisque ce vingtième round sera l’occasion pour le salon de fêter sa dixième bougie.
Pour l’occasion, nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Laurent Tanguy, fondateur et organisateur du salon qui est revenu sur son expérience, sa passion ainsi que sur ce qui nous attend au mois d’octobre…


Bonjour Laurent, peux-tu présenter cette édition de dixième anniversaire de Paris Manga & Sci-Fi Show ?
Je suis Laurent Tanguy, organisateur et distributeur de Paris Manga & Sci-Fi Show. Effectivement, nous allons signer la vingtième édition pour les dix ans d’anniversaire, une édition qui s’annonce très, très riche, que ce soit en invités, en animations et en stands. On a mis les petits plats dans les grands aussi bien dans le qualitatif que dans le quantitatif avec plus d’une centaine d’animations dispersées sur tout le week-end et plus de deux cents invités sachant qu’on tourne autour d’une soixantaine d’habitude. Ils gravitent aussi bien dans le domaine du manga que du cinéma, de la série télévisée, du comics, des youtubeurs, des comédiens de doublage, et j’en oublie sans doute encore. On fait vraiment très large car on a voulu marquer le coup avec cette édition. Et pour répondre d’avance à une prochaine question qui n’a pas été posée et qui le sera sûrement, « est-ce que vous garderez cette cadence pour les prochains salons ? », la réponse est oui. Du moins, on va essayer, je ne sais pas si on va réussir mais on essaiera. On prépare donc une vingtième édition très différente de la toute première. Rappelons que la première édition de Paris Manga avait lieu à l’espace Champerret, sur 1700m², 3500 visiteurs, une quarantaine d’exposants… C’était alors fin 2004 ou début 2005. Il y a eu une évolution puisqu’on a envahi l’espace Champerret sur plus de 9000m², puis on est allés sur Porte de Versailles pour être aujourd’hui autour des 20 000m² et on compte à l’année plus de 150 000 visiteurs. On a fait du chemin mais en gardant toujours le même état d’esprit par rapport à la première édition : une proximité du public, de nos partenaires, de nos exposants et de nos invités.


Qu’est ce qui a changé entre le moment où vous êtes passés de Champerret à Porte de Versailles ?
Ce qui a changé, c’est d’abord la grandeur du site et son mode de fonctionnement, c’est un autre métier. J’ai souvenir qu’on a « pris cher » sur la dixième édition, on était déjà dépassés à midi tellement on était pris par les événements. Le public ne l’a pas forcément vu parce qu’on a tenté de colmater les dégâts, mais c’était incroyable. Nous n’étions pas habitués au site et nous ne savions pas gérer sa grandeur, ça a donc été très dur. On a tenu jusqu’au dimanche soir, mais on a mis un mois à s’en remettre (rires). On est passés ce jour-là à une dimension supérieure aussi bien en nombre de visiteurs, en image, en nombre d’exposants et en nombre d’invités et d’animation. C’est largement moins qu’aujourd’hui, c’est sûr, mais nous avons fait un tel bond entre la neuvième et la dixième édition… C’était à la fois fantastique et éprouvant.



Qu’est-ce que t’a poussé à ouvrir Paris Manga, initialement dédié à la culture japonaise, aux autres univers tels que le comics et les séries télévisées ?
Il faut savoir qu’avant d’entamer Paris Manga, on s’occupait d’un autre salon dédié aux séries, aux univers américains et aux comics. Le manga y était présent mais de manière très marginale car il y a dix ans, on ne mélangeait pas les univers du manga et américain, les deux publics étaient très différents. Aujourd’hui, la personne qui lit Naruto sera la même qui ira voir Avengers au cinéma et qui regardera Game of Thrones.
On a enfin pu réunir les gens de la « Japan culture » à ceux de la Sci-fi américaine, comprenant donc le cinéma, les séries télévisées et le comics. On a réussi à faire ce mix sans tout séparer, il y a un mélange qui opère aussi bien au niveau des animations qu’au niveau des stands et des invités.

Comment arrives-tu à renouveler les événements sachant qu’il y a deux éditions par an ? Mettre en place un salon prend du temps, comment t’y prends-tu pour agir en si peu de temps ?
Effectivement, les deux éditions de Paris Manga & Sci-Fi Show sont en février et en octobre. La partie boutique ne change pas trop, c’est en revanche la partie invités/animations qui se développe. On essaie de faire évoluer les animations en fonction de la demande et de l’actualité, et c’est un petit peu la même chose en ce qui concerne les invités : on se calque aussi sur l’actualité et les demandes, on interagit notamment beaucoup avec notre public via Facebook pour connaître ses envies. Pour se renouveler, c’est assez simple : on travaille sur le salon à venir, mais aussi sur les deux suivants. C’est-à-dire qu’on négocie déjà les invités pour février et octobre prochain. Certains intervenants dont je tairais les noms ont même déjà conclu pour les prochaines éditions. Un invité ne se contacte pas deux mois à l’avance mais un an au préalable, c’est ainsi qu’on peut se renouveler.

Tu as dit vouloir aller plus loin en termes d’invités, mais comment vas-tu réussir à gérer 200 intervenants ?
C’est un travail de folie, on a dû élargir l’équipe (rires). Je ne vais pas dire qu’on travaille jours et nuits mais sur la période du salon, on a des horaires très larges. Mais c’est à la fois un job et une passion, c’est ce qui nous fait avancer tout en sachant qu’on a des processus mis en place en matière d’actes, de gestion pré-salon, de réception, de gestion sur place, de dédicaces… Le processus est compliqué mais une fois mis en place, il nous permet de gérer un nombre plus important d’invités. Je ne dirai pas que tout est facile, mais disons qu’on peut ainsi assumer deux cents invités.


L’expérience des années passées t’a donc aidé ?
Tout à fait ! L’avantage aussi c’est qu’à Paris Manga, nos invités ne sont pas en stress. Paris Manga, c’est la bonne humeur et la convivialité au sein du salon comme au sein des équipes. On n’est donc pas dans un état d’affolement comme certains événements dans le monde où c’est, pour eux, un travail d’être présent. Je vais citer un de nos invités récurrents qui est Christopher Judge (Teal’c dans Stargate SG1). Il a à chaque fois un succès de folie, pareil pour le youtubeur Bob Lennon. C’est beaucoup plus simple de travailler avec ces invités récurrents, mais ça ne nous empêche pas non plus d’avoir de nouveaux invités. On s’apprête par exemple à accueillir Jason Maomoa (Khal Drogo dans Game of Thrones) et Hirofumi Suzuki qui a travaillé sur Naruto et Boruto. C’est plus difficile de travailler sur ces nouveaux invités car il y a beaucoup plus de procédures et de validations autour d’eux. Mais tout finit par se goupiller, et on parvient à se charger de ces 200 invités. Effectivement, ce n’est pas simple vu que c’est une première, mais on va y arriver.

On parle beaucoup de Japan Expo, mais qu’est-ce qui démarque Paris Manga & Sci-Fi Show de son concurrent estival ?
Ce qui démarque Paris Manga & Sci-Fi Show de Japan Expo, c’est ce côté « taille humaine ». Aussi, on est sur Paris et non sur Villepinte, un avantage même pour moi qui me rend à Japan Expo qui est un très beau salon. On a aussi réussi à garder notre convivialité et notre accessibilité. Aussi, même si vous ne faites pas la queue pour un artiste, vous pouvez le voir. Tout est accessible. Il y a aussi le côté animation qui donne un rendu festival accessible facilement et rapidement, aussi bien physiquement que visuellement. C’est quelque chose d’important, que l’on veut garder. Ce qui nous différencie aussi, c’est qu’on a lieu deux fois par an, deux rendez-vous certes plus modestes mais de notre côté ça nous fait deux fois plus de travail. Ça nous permet toutefois de nous poser le problème des animations et des invités.


De quoi es-tu le plus fier ? Qu’est-ce qui t’a le plus marqué durant ces dix années ?
C’est très drôle puisqu’on m’a posé la même question l’autre jour, je vais donc donner la même réponse. Ce qui me comble de bonheur c’est le moment où l’on ouvre les portes au public le matin, c’est voir le sourire et la lueur dans les yeux des gens, ça me rappelle ma première fois à Disneyland Paris. C’est cette bonne humeur et cette effervescence qui constituent mon moment préféré de la journée. Bien-sûr, la chose dont je suis le plus fier est d’être passé d’un petit salon au rang de troisième plus grand événement de France de ce type, me semble-t-il.

Quelle sera la ou les nouveautés majeur(es) de cette édition ?
Ce ne sont pas des nouveautés majeures qu’on va avoir mais plein de petites choses. J’insiste de nouveau sur les invités, par exemple avec Jason Momoa, la Stargate Reunion qui réunira différents acteurs de Stargate, pareil pour Star Wars où on a organisé un petit pôle acteurs de l’ancienne génération avant de passer à la nouvelle pour l’édition de février. On compte aussi des invités de dernière minute de Game of Thrones, du Seigneur des Anneaux, de Doctor Who… On a réussi à être très larges dessus. La grosse nouveauté est aussi le panel plus large des invités musicaux avec Bee Shuffle, Ike du groupe Spyair, Miyavi. Pour les jeux vidéo, on note toute l’exposition Amano et la présentation de nouveautés. Pour les grandes nouveautés, on a créé un autre pôle Youtube en parallèle à celui qu’on avait avant, c’est celui des jeunes talents. Il concerne les youtubeurs qui commencent à être connus, et même chose pour les webséries montantes. Autres nouveautés appréciables, ce seront des cadeaux distribués au niveau des filles d’attente, par les invités.