Dvd Chronique animation - Les Chevaliers du Zodiaque - La Légende du Sanctuaire

Après un Albator – corsaire de l’espace remarqué l’an dernier, les studios Toei Animation remettent le couvert en nous proposant un nouveau long-métrage d’animation en images de synthèse adapté d’un classique du manga. Les chevaliers du Zodiaque – la Légende du Sanctuaire par Keiichi Satô est une nouvelle mouture d’un des arcs les plus célèbres du manga de Masami Kurumada.



Pour résumer brièvement l’histoire, nous suivons Saori Kido, une lycéenne qui apprend être la réincarnation de la déesse Athéna. Menacée par le Grand Pope qui ne reconnaît pas sa légitimité, elle est protégée par les chevaliers de bronze : Seiya de Pégase, Shiryu du Dragon, Yoga du Cygne et Shun d’Andromède. Ensemble, ils se rendent au Sanctuaire pour faire entendre raison au Grand Pope. Mais ce dernier ordonne au chevaliers d’or de bloquer l’entrée des maisons du zodiaque à nos héros…



Il y a 2 points principaux à noter concernant le niveau d’adaptation du film : d’une part, il dure 1h30, ce qui implique de nombreux raccourcis par rapport au matériau de base ; d’autre part, le public cible n’est pas la communauté de fans de la première heure, mais les jeunes spectateurs en quête d’un spectacle tout feu tout flamme. Ainsi, outre le design des armures (voire du physique) des personnages, c’est leur psychologie qui a été complètement refondue. Seiya et ses amis sont des ados, comme on pourrait en rencontrer dans des mangas modernes, et de ce fait, ils pourront agacer certains spectateurs plus mûrs.



Pour peu que l’on connaisse un tant soit peu l’histoire de base, les raccourcis opérés dans l’intrigue laissent perplexes. Plusieurs affrontements mythiques sont shuntés, comme celui qui oppose les héros à Shaka de la Vierge et ses six mondes de la métempsychose, par exemple. D’autres adversaires sont revisités de manière surprenante et leur charisme de protagonistes emblématiques en pâtit : Masque de Mort du Cancer paraît moins inquiétant dans sa dangerosité que ridicule dans sa folie.


Ce film les Chevaliers du Zodiaque a donc de quoi décevoir les fans les plus exigeants de la saga (et c’est peu dire). Pourtant, il a une utilité bien particulière : proposer un beau spectacle visuel à des spectateurs à la recherche d’un film simple. Et en cela, il fait mouche. Même si par moment, le film ressemble à une gigantesque cinématique vidéoludique, la qualité de l’animation est de haut vol (d’autant plus que le cinéma et l’animation japonais ne sont pas réputés pour la qualité de leurs productions en images de synthèse).



Comme dit plus haut, le design des armures a été complètement repensé, et on sait à quel point l’esthétique des armures dans la licence Saint Seiya est importante. Visuellement, c’est donc très plaisant (sauf si on est complètement allergique au design « à la Final Fantasy », mais je vous invite à ne pas vous fier aux visuels publicitaires et à voir tout cela en mouvement).


La réalisation est également très « manga » : l’enchaînement des plans-séquences et les zooms sont au service d’un dynamisme efficace.
Que retenir de ce film ? C’est un genre d’ovni en fin de compte, un blockbuster à licence à la sauce japonaise, amputé de bien des qualités du matériau de base, mais qui arrive à proposer « autre chose » à plusieurs égards.


La vitalité du film est de bonne facture, et elle doit cela à son héritage manga/anime. Dans le même temps, elle s’éloigne de son identité japonaise par les moyens employés pour créer une qualité d’images de synthèse qui a vocation à toucher un public international. Mais pour cela, le réalisateur a un peu trahi l’esprit du manga original (encore faut il n’ait jamais été trahit avec les multiples spin-off de qualité variable).



Ces défauts sont assez lourds pour laisser sceptiques les spectateurs en recherche d’un divertissement de grande qualité (et bien sûr, les fans du manga). Les Chevalier du Zodiaque – la Légende du Sanctuaire est un donc un effet de style d’une heure trente, simple, pas prise de tête, assez épique pour contenter un ennui momentané, mais guère plus.



En tout cas, on sent que les studios japonais misent sur quelque chose de nouveau avec ces deux films en image de synthèse, et malgré tout, nous pouvons nous attendre à d’autres films du genre et nous en réjouir.
Un jour, l’essai sera peut-être complètement transformé.

© 2014 Masami Kurumada / SAINT SEIYA production committee