Manga Chronique série manga - Delivery
Avec Delivery, on redécouvre Shiori Teshigori, désormais connue comme l’auteur de plusieurs spin-off sur la saga Saint Seiya - Lost Canvas, dans son genre de prédilection, le shôjo. Mais attention, pas n’importe quel shôjo !
Adapté d’un roman de Tohko Ohta, Delivery traite d’un sujet fort, le Delivery Health, véritable problème de société au Japon. Il s’agit en fait d’une forme de prostitution également connue sous l’abréviation deriheru, qui contourne la loi en proposant des services à domicile.
On a donc affaire à une œuvre shôjo plus dure et plus mûre, qui s’adresse à un public plus âgé.
"Je travaille dans le delivery health"
"je caresse son sexe avec mes jambes"
"je le fais jouir dans ma bouche et je récupère l’argent"
C’est sûr ces paroles que débute la première des six nouvelles qui composent ce manga. Dès la première page, Shiori Teshigori nous plonge dans l’univers du Delivery Health. On y rencontre Risa, la vingtaine. Son travail consiste à satisfaire les désirs de ses clients, mais sans pénétration. Son tarif est de 100 euros de l’heure. Ce travail ne la répugne pas et elle apprécie même de pouvoir se faire rapidement beaucoup d’argent. Parmi ses collègues, la plupart sont contraintes à faire ce travail pour rembourser une dette, mais Risa, elle, l’a choisi pour satisfaire ses désirs matérialistes. L’histoire se complique avec l’entrée en scène du petit ami. L’amour pourra-t-il la sauver de cette course à l’argent et à la consommation ?
Les autres nouvelles abordent le même sujet avec pour fil rouge le Delivery Health (à une exception près). On y suit d’autres jeunes femmes, perdues dans la société du loisir et de l’hyper-consommation, qui jouent de leur beauté physique et vendent leur corps pour gagner toujours plus. Parfois contraintes, mais le plus souvent cédant à la facilité, elles se retrouvent confrontées aux réactions de leurs proches et aux conséquences dans leur vie amoureuse, mais surtout aux dangers qu’implique un tel métier.
Ce qui marque d'emblée, c’est le contraste entre le style de l’auteur, très doux, voire sensuel, et la dureté des sujets abordés. Shiori Teshigori nous démontre une fois de plus ses talents d’illustratrice, en offrant un dessin magnifique et une grande maîtrise de la narration. S’appropriant les codes du shôjo, elle parvient à faire passer une émotion forte à travers des scènes poignantes et réalistes. Son trait fin et délicat s’y prête parfaitement. Au final, cela ne fait qu’amplifier les émotions parfois opposées que suscite la lecture de Delivery. En se concentrant sur la psychologie des personnages, leur mal-être, la perte des repères et l’obsession de l’argent, elle touche un point sensible. Prostitution, viol, drogue et suicide, c’est un portrait peu idyllique de la jeunesse japonaise que l’auteur nous dresse à travers son manga.
On dénotera tout de même quelques faiblesses. Bien que les thèmes soient on ne peut plus sérieux, on n’échappe pas aux éternels défauts du genre. Car on ne fait pas de shôjo sans histoire d’amour. Amitiés et amours sont assaisonnés à la traditionnelle sauce mièvre. On tombe dans le schéma de la cruche qui finit par s’épanouir et prendre son indépendance. Cela gênera les lecteurs exigeants, mais plaira aux aficionados du shôjo.
Autres défauts, une fois de plus lié au genre, les hommes n’ont rien de « vrai méchants ». Ce qui peut choquer, c’est de voir que tous ces clients du Delivery Health sont en fait des jeunes hommes au physique avenant et au visage d’ange. Cela explique aussi pourquoi les héroïnes s’attachent à leur travail et tombent même parfois amoureuses de leurs clients. On est en droit de douter de la possibilité d’une telle réalité. Le manga paraît alors un peu trop romancé. Mais ce qui est fort malgré tout, ce que bien qu’ils aient tous l’air angélique, l’auteur parvient à mettre en avant les terribles défauts de ces hommes obsédés et manipulateurs.
Delivery est une œuvre forte, à la fois très agréable à lire et très émouvante. Ce shôjo pour jeune adulte s’approche du josei (le manga pour jeune femme) sans pour autant renier ses codes. Malgré les défauts que cela implique, Shiori Teshigori réussit à mêler le kawai à une critique de la société. Ce manga plaira à des lectrices (et lecteurs, oui ça existe !) de shôjo qui ont grandi et qui cherchent des histoires plus poignantes et dures.
Chroniqueur : Bakasan
Adapté d’un roman de Tohko Ohta, Delivery traite d’un sujet fort, le Delivery Health, véritable problème de société au Japon. Il s’agit en fait d’une forme de prostitution également connue sous l’abréviation deriheru, qui contourne la loi en proposant des services à domicile.
On a donc affaire à une œuvre shôjo plus dure et plus mûre, qui s’adresse à un public plus âgé.
"Je travaille dans le delivery health"
"je caresse son sexe avec mes jambes"
"je le fais jouir dans ma bouche et je récupère l’argent"
C’est sûr ces paroles que débute la première des six nouvelles qui composent ce manga. Dès la première page, Shiori Teshigori nous plonge dans l’univers du Delivery Health. On y rencontre Risa, la vingtaine. Son travail consiste à satisfaire les désirs de ses clients, mais sans pénétration. Son tarif est de 100 euros de l’heure. Ce travail ne la répugne pas et elle apprécie même de pouvoir se faire rapidement beaucoup d’argent. Parmi ses collègues, la plupart sont contraintes à faire ce travail pour rembourser une dette, mais Risa, elle, l’a choisi pour satisfaire ses désirs matérialistes. L’histoire se complique avec l’entrée en scène du petit ami. L’amour pourra-t-il la sauver de cette course à l’argent et à la consommation ?
Les autres nouvelles abordent le même sujet avec pour fil rouge le Delivery Health (à une exception près). On y suit d’autres jeunes femmes, perdues dans la société du loisir et de l’hyper-consommation, qui jouent de leur beauté physique et vendent leur corps pour gagner toujours plus. Parfois contraintes, mais le plus souvent cédant à la facilité, elles se retrouvent confrontées aux réactions de leurs proches et aux conséquences dans leur vie amoureuse, mais surtout aux dangers qu’implique un tel métier.
Ce qui marque d'emblée, c’est le contraste entre le style de l’auteur, très doux, voire sensuel, et la dureté des sujets abordés. Shiori Teshigori nous démontre une fois de plus ses talents d’illustratrice, en offrant un dessin magnifique et une grande maîtrise de la narration. S’appropriant les codes du shôjo, elle parvient à faire passer une émotion forte à travers des scènes poignantes et réalistes. Son trait fin et délicat s’y prête parfaitement. Au final, cela ne fait qu’amplifier les émotions parfois opposées que suscite la lecture de Delivery. En se concentrant sur la psychologie des personnages, leur mal-être, la perte des repères et l’obsession de l’argent, elle touche un point sensible. Prostitution, viol, drogue et suicide, c’est un portrait peu idyllique de la jeunesse japonaise que l’auteur nous dresse à travers son manga.
On dénotera tout de même quelques faiblesses. Bien que les thèmes soient on ne peut plus sérieux, on n’échappe pas aux éternels défauts du genre. Car on ne fait pas de shôjo sans histoire d’amour. Amitiés et amours sont assaisonnés à la traditionnelle sauce mièvre. On tombe dans le schéma de la cruche qui finit par s’épanouir et prendre son indépendance. Cela gênera les lecteurs exigeants, mais plaira aux aficionados du shôjo.
Autres défauts, une fois de plus lié au genre, les hommes n’ont rien de « vrai méchants ». Ce qui peut choquer, c’est de voir que tous ces clients du Delivery Health sont en fait des jeunes hommes au physique avenant et au visage d’ange. Cela explique aussi pourquoi les héroïnes s’attachent à leur travail et tombent même parfois amoureuses de leurs clients. On est en droit de douter de la possibilité d’une telle réalité. Le manga paraît alors un peu trop romancé. Mais ce qui est fort malgré tout, ce que bien qu’ils aient tous l’air angélique, l’auteur parvient à mettre en avant les terribles défauts de ces hommes obsédés et manipulateurs.
Delivery est une œuvre forte, à la fois très agréable à lire et très émouvante. Ce shôjo pour jeune adulte s’approche du josei (le manga pour jeune femme) sans pour autant renier ses codes. Malgré les défauts que cela implique, Shiori Teshigori réussit à mêler le kawai à une critique de la société. Ce manga plaira à des lectrices (et lecteurs, oui ça existe !) de shôjo qui ont grandi et qui cherchent des histoires plus poignantes et dures.
Chroniqueur : Bakasan
De kokitolous [2243 Pts], le 02 Janvier 2015 à 18h31
Un des shôjo chez Tonkam qui m'intéresse le plus!
De lilianneterre [1651 Pts], le 02 Janvier 2015 à 10h09
Je ne me souviens pas de ce titre, j'ai - sans doute - dû penser que ce n'était qu'un énième shojo...
De musa [225 Pts], le 01 Janvier 2015 à 20h51
les dessin son trés beau
De cicipouce [3180 Pts], le 01 Janvier 2015 à 15h51
C'est l'un des premiers mangas que j'ai lu et ça m'a beaucoup touchée.
Je recommande vivement