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Ciné-Asie Chronique ciné asie - 20th century boys - Film #1

Mercredi, 27 Août 2014 à 13h00

Est-il encore utile de présenter l’un des chefs d’oeuvre de Naoki Urasawa ?
20th Century Boys fait partie des titres phares du mangaka, au même titre que Monster, si bien que le succès français du titre a justifié la parution d’une édition grand format depuis quelques semaines. Ainsi, il n’est pas si étonnant qu’une adaptation ait eu lieu, sauf que celle-ci prend la forme d’une trilogie de films à prises de vues réelles.




Plus étonnant encore, cette saga, sortie de 2008 à 2009, a bénéficié d’un budget de production de 6 milliards de yens, ce qui représente le plus gros budget de l’histoire du cinéma japonais. Rien que ça ! En 1969, Kenji et sa bande de copains profitent de leurs vacances d’été à construire une cabane qu’ils nomment la « Base Secrète », et à s’inventer un scénario de fin du monde où ils agiraient en sauveurs de l’humanité.



En 1997, un peu moins de trente ans après, la troupe a grandi et chacun est devenu adulte. Kenji aide sa mère à la supérette, mais voit son passé le rattraper, car devant lui réapparaît l’ancien logo que la bande d’enfants a inventé durant leur jeunesse. Cet emblème serait la marque d’une secte gagnant en influence et dirigée par un certain « Ami ». Alors que d’étranges morts parsèment le monde, Kenji se rend compte que les histoires écrites dans le « Cahier des prédictions » deviennent réalité. La fin de l’humanité est proche, et seuls les anciens enfants peuvent l’empêcher… Ce premier film adapte la première partie du manga, celle allant de 1997 à 2000, autrement dit les cinq premiers volumes.



Lors des premières minutes, il est difficile d’imaginer l’ampleur du scénario tant les ambitions du récit vont crescendo. Le film tarde en effet à être explicite quant aux intentions de l’histoire, ce qui ne fait que renforcer notre curiosité vis-à-vis de celle-ci. Au fil des minutes, nous découvrons que la bande d’adultes qui forme le noyau de héros de l’œuvre, ces anciens garnements qui imaginaient des scénarios extraordinaires durant leurs vacances d’été, vont devoir assumer le lourd fardeau de sauveurs de l’humanité. Progressivement, l’intrigue devient passionnante, car dirigée d’une main de maître. On va de surprise en surprise, le quotidien ordinaire d’une poignée d’individus ordinaire bascule chaque jour un peu plus, de simples salariés deviennent ainsi les nouveaux sauveurs de l’humanité.



Dans son manga, Urasawa parvenait à prendre des situations banales et leur insuffler une grande dose de fantastique, une mécanique retranscrite à l’écran. 20th Century Boys, ce sont ces trentenaires ordinaires et attachants, ces anciens enfants qui s’amusaient à inventer entre eux des scénarios abracadabrants. Cette galerie de personnages est projetée à l’écran d’excellente manière, notamment parce que ces personnages sont justement très ordinaires. Les acteurs sélectionnés endossent leurs rôles à la perfection, et il n’est pas bien difficile de deviner qui interprète qui, d’un seul coup d’œil. L’un des paris d’une adaptation cinématographique, c’est bien ce respect de l’œuvre originale, chose que cette trilogie cinéma a dû assumer. Le respect de l’œuvre ne signifie pas pour autant copier/coller chaque case du manga. Et ça, Yukihiko Tsutsumi, le réalisateur, l’a bien compris.



Nous retrouvons certains pans de la narration d’Urasawa, notamment ce jonglage permanent entre différentes époques, ce qui permet de présenter les différents contextes historiques, développer l’intrigue et apporter différentes informations à l’histoire. Puis, l’adaptation fait parfois preuve de plus d’audace, notamment dans son introduction qui présente directement un contexte du sixième volume. En réalité, tout ce premier film n’est qu’un flash-back, celui du récit qui a mené à la destruction de l’humanité, là où le manga reste dans cette succession narrative de différentes époques, sans que ces séquences soient narrées par un quelconque protagoniste. La saga 20th Century Boys a bénéficié d’un budget plus que conséquent, et c’est une chose qui se ressent surtout dans la dernière partie du film.



Si certains effets spéciaux, notamment sanguinolents, sonnent comme un tour de série B, la mise en scène de la grande scène finale prouve davantage les 6 milliards de yens de financement. Sans atteindre la réussite visuelle d’une production hollywoodienne à gros budget, les effets spéciaux s’avèrent convaincants, suffisamment pour nous immerger dans cette séquence aussi spectaculaire que dramatique, permettant presque au film de se conclure sur un cliffhanger et introduire le second. Yukihiko Tsutsumi a souhaité être fidèle au manga de Naoki Urasawa, chose qu’il réussit parfaitement tout en imprégnant ce premier film de sa propre patte. Kazé s’est montré aux petits soins avec cette trilogie, notamment pour le premier film. Celui-ci a bénéficié d’une sortie cinéma ainsi que différentes éditions, allant du DVD au Blu-Ray, de la version simple au collector.



Ainsi, cette édition unitaire est assez pauvre en bonus, mais propose tout ce dont nous avons besoin pour un bon visionnage : une image haute-définition fluide, une version originale sous-titrée français, et un doublage plus que correct. Forcément, les voix occidentales sur des acteurs japonais provoquent toujours un certain décalage, mais le doublage reste bon et les performances des acteurs vocaux très justes. Le premier film de 20th Century Boys parvient à adapter fidèlement les cinq premiers volumes d’une saga de l’un des plus grands auteurs de manga de cette génération.



Captivant, le scénario du manga se prête très bien à l’écran, d’autant plus que la réalisation sonne juste, de même pour les performances des différents comédiens. Pour ceux qui rechigneraient à lire plus d’une vingtaine de tomes, voilà un compromis idéal.
Le pari semble tenu, et c’est sans hésitation qu’on se dirigera vers les deux films suivants qui devront remplir un challenge de taille : adapter d’avantages de volumes sans trop synthétiser l’œuvre ni la dénaturer.


Chroniqueur : Takato
  

commentaires

Cobra

De Cobra [2995 Pts], le 29 Août 2014 à 15h50

De bons films

Bobmorlet

De Bobmorlet [5633 Pts], le 27 Août 2014 à 20h44

Super série!

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