Manga Qui est Motoei Shinzawa, l'auteur de Kimengumi ? Réponse en 30 questions/ réponses - Partie 1
Mais qui est donc Motoei Shinzawa (新沢基栄), auteur de la saga Kimengumi (Le collège fou!fou fou!), dont l'esprit a accouché de tant de personnages et de gags sans farfelus ?
Alors que les éditions Black Box s’apprêtent à sortir à la rentrée prochaine un coffret collector nommé les oubliés contenant Kaettekita High School! Kimengumi (Les épisodes perdus), un recueil d'histoires inédites publiées en 2004 et Shinzawa Motei Tanpenshû - kodai-san ie no kyôryû-kun (Kimengumi Special), un spin-off sur les différentes bandes qui gravitent autour des kimengumi, nous vous proposons de découvrir en avant première une série de questions que l'éditeur lui a posées directement, et auxquelles il a eu la gentillesse de répondre.
Voici la première partie de cette interview.
Comment avez-vous choisi les noms des personnages ?
Motoei Shinzawa : En ce qui concerne la bande du Kimengumi, je n'avais pas prévu de faire de leurs noms, des jeux de mots.
En fait, au départ, ils n'avaient pas de noms de famille, juste des prénoms. Je les avais simplement choisis pour leur sonorité, ou leur style.
Quand je m'adresse à mes amis, j'ai l'habitude de les appeler simplement par leur prénom, donc je m'étais dit que ça suffisait bien.
Ce n'est qu'ensuite, qu'on m'a demandé de leur donner des noms de famille.
Pour Rei Ichidô (en japonais, jeu de mots qu'on pourrait traduire par « Tous ensemble, saluez ! »), l'idée m'es arrivée assez facilement, en fait.
Mais pour les quatre autres, ce fut un long combat, j'y ai laissé beaucoup de forces (rires).
Pour les personnages qui sont arrivés après, j'avais simplement fait un stock de noms dans lequel je venais piocher quand j'en avais besoin.
Mais à l'époque, Satô (Satô Tadashi, l'assistant de Motoei Shinzawa de l'époque. Auteur du chef-d’œuvre Moeru ! Oniisan ndr) ou d'autres me disaient : "Mais plus personne ne fait ce genre de blagues avec les noms, c'est dépassé !".
Mais moi j'ai pensé : "Personne ne l'a encore fait avec la totalité des personnages d'un manga !", et on a fini par continuer comme ça jusqu'à la fin.
Vous êtes-vous inspiré de véritables personnes ou lieux pour dessiner votre manga ?
M.S. : Pour ce qui est du Kimengumi, j'ai démarré de personnages que j'avais griffonnés dans un carnet, et choisi ceux qui me paraissaient les plus charismatiques. Je n'avais pas de modèles.
Pour la ville d'Ichiô, je me suis inspiré de lieux comme l'arrondissement d'Edogawa à Tokyo, qui es le premier endroit où j'ai vécu, quand je suis monté à la capitale.
Plus tard, j'ai déménagé sur la ligne Odakyû, et là aussi, je me suis un peu inspiré des gares ou de mon quartier.
Quels sont vos personnages préférés ?
M.S. : Ceux que je n'avais pas de mal à faire remuer, ou bien ceux dont les répliques me venaient immédiatement.
Concrètement, le professeur Ikari, par exemple. Les personnages qui avaient tendance à hurler, comme elle, me permettaient de me défouler un peu (rires).
Pour les mêmes raisons, j'aime aussi beaucoup le professeur Jidai, mais son hyper-activité était un peu épuisante (rires).
Y-a-t'il d'autres personnages que vous auriez aimé dessiner ?
M.S. : Il y a des personnages que j'aurais aimé pouvoir continuer à dessiner oui, le Honegumi (les bosseurs en VF), peut être.
Mais c'était ennuyeux de devoir écrire sur leurs études, alors je ne les ai pas fait poursuivre au lycée. Mais c'était un groupe important, du point de vue de l'équilibre avec les autres.
Comment avez vous décidé des traits de caractère du Kimengumi ?
M.S. : Très simplement. Je me suis dit : "Quelles sont les caractéristiques des cancres ?". Puis je leur ai distribuées.
Ensuite, j'ai tenté de leur attribuer une particularité à chacun, autant que possible.
Ce n'est qu'ensuite que les personnes qui s'occupaient de l'anime m'ont demandé d'ajouter quelques détails quant aux désirs des personnages. J'ai pensé que c'était une bonne idée.
Quelle est votre manière de travailler ?
M.S. : Au départ, je me lançais sans forcément avoir bien préparé ce que je devais faire à l'avance. Je me lançais dans le manuscrit directement, sans avoir décidé de chaque réplique ou de chaque dessin. Je n'avais pas de plan précis avant de commencer l'étape de création.
Par exemple, quand je devais faire treize ou quinze pages, il m'arrivait d'en dessiner dix sans réfléchir, puis arrivé à ce stade, je commençais à me demander comment j'allais terminer mon histoire (rires).
C'est toujours un peu le cas d'ailleurs. Quand je dois expliquer ce que je vais faire, je dis seulement : "Ça va parler de ça". Pas plus.
En fait, quand j'ai un plan trop précis et que je sais où je dois aller, je le ressens comme un poids, et je n'arrive pas à avancer. C'est plus important de laisser le tempo s'adapter à l'histoire.
Comment trouvez-vous toutes ces idées ?
M.S. : Je commence toujours par griffonner quelque chose. Peu importe le story-board, si je n'ai pas dessiné au moins dix pages d'une histoire vite fait, je n'y arrive pas.
Même quand je ne sais pas du tout de quoi je vais parler, je dois d'abord dessiner quelque chose. C'est de là que naissent mes idées.
Quelles sont vos histoires préférées ?
M.S. : Eh bien, il y en a certaines pour lesquelles tout s'était déroulé à la perfection. Le genre de chose dont je suis incapable, maintenant.
Par exemple, dans la première série, il y a l'histoire du bowling. Je n'ai eu besoin que de 5 ou 6 heures pour faire le story-board (rires).
Le tempo était bon et ça plaisait beaucoup.
Maintenant, je ne peux plus travailler aussi vite, mais j'attache beaucoup d'importance au rythme, à la lecture. Alors j'essaie de faire en sorte de ne pas passer trop de temps sur les story-board, et de me concentrer sur ça.
Y en a-t-il d'autres qui on été rejetées ?
M.S. : Il m'est arrivé de m'emporter un peu et de placer des personnes qui ressemblaient à mes éditeurs à chaque page, ou bien de faire des pages entières avec seulement le visage d'un personnage en gros plan, presque sans texte. Mais comme je m'y attendais, ça ne passait pas (rires).
Il y a eu aussi une passage dans lequel je voulais qu'une jeune fille saute du toit de l'école, mais nous l'avons abandonnée. Ce n'était pas un bon thème pour faire un gag.
Je crois qu'il n'est arrivé que deux fois qu'on doive reprendre totalement un story-board du début.
Est-ce qu'on a réussi à tout corriger à temps pour la sortie ? En fait, début, on me donnait de fausses deadline (rires). Il est arrivé qu'on me donne la vraie deux semaines après que j'aurais dû rendre mon travail.
C'est mon responsable de l'époque qui ne voulait pas me stresser, alors il ne me disait rien (rires) !
Est-ce que l'écoulement du temps dans le manga correspondait à celui de la vie réelle, ou était-il différent ?
M.S. J'essayais simplement de faire correspondre les saisons dans l'histoire pour qu'on ressente mieux l'ambiance. Et puis comme ça, quand j'avais besoin d'inspiration, j'avais les modèles sous les yeux (rires).
À l'origine, je me disais que comme le lycée ne dure que 3 ans, au Japon, au bout de trois ans, mon histoire se terminerait automatiquement (rires) (la publication de Highschool Kimengumi en a duré 5).
Mais ce n'est pas comme ça que ça se passe dans le monde des mangas. Tant qu'il y a du public, ça continue.
Et puis une fois que l'anime a été lancé, j'étais obligé de continuer jusqu'à ce qu'il se termine, lui aussi.
La suite dans quelques jours ....
Déja disponible en librairie : Flash Kimengumi dont vous pouvez lire les premiers chapitres gratuitement sur notre site...
Alors que les éditions Black Box s’apprêtent à sortir à la rentrée prochaine un coffret collector nommé les oubliés contenant Kaettekita High School! Kimengumi (Les épisodes perdus), un recueil d'histoires inédites publiées en 2004 et Shinzawa Motei Tanpenshû - kodai-san ie no kyôryû-kun (Kimengumi Special), un spin-off sur les différentes bandes qui gravitent autour des kimengumi, nous vous proposons de découvrir en avant première une série de questions que l'éditeur lui a posées directement, et auxquelles il a eu la gentillesse de répondre.
Voici la première partie de cette interview.
Comment avez-vous choisi les noms des personnages ?
Motoei Shinzawa : En ce qui concerne la bande du Kimengumi, je n'avais pas prévu de faire de leurs noms, des jeux de mots.
En fait, au départ, ils n'avaient pas de noms de famille, juste des prénoms. Je les avais simplement choisis pour leur sonorité, ou leur style.
Quand je m'adresse à mes amis, j'ai l'habitude de les appeler simplement par leur prénom, donc je m'étais dit que ça suffisait bien.
Ce n'est qu'ensuite, qu'on m'a demandé de leur donner des noms de famille.
Pour Rei Ichidô (en japonais, jeu de mots qu'on pourrait traduire par « Tous ensemble, saluez ! »), l'idée m'es arrivée assez facilement, en fait.
Mais pour les quatre autres, ce fut un long combat, j'y ai laissé beaucoup de forces (rires).
Pour les personnages qui sont arrivés après, j'avais simplement fait un stock de noms dans lequel je venais piocher quand j'en avais besoin.
Mais à l'époque, Satô (Satô Tadashi, l'assistant de Motoei Shinzawa de l'époque. Auteur du chef-d’œuvre Moeru ! Oniisan ndr) ou d'autres me disaient : "Mais plus personne ne fait ce genre de blagues avec les noms, c'est dépassé !".
Mais moi j'ai pensé : "Personne ne l'a encore fait avec la totalité des personnages d'un manga !", et on a fini par continuer comme ça jusqu'à la fin.
Vous êtes-vous inspiré de véritables personnes ou lieux pour dessiner votre manga ?
M.S. : Pour ce qui est du Kimengumi, j'ai démarré de personnages que j'avais griffonnés dans un carnet, et choisi ceux qui me paraissaient les plus charismatiques. Je n'avais pas de modèles.
Pour la ville d'Ichiô, je me suis inspiré de lieux comme l'arrondissement d'Edogawa à Tokyo, qui es le premier endroit où j'ai vécu, quand je suis monté à la capitale.
Plus tard, j'ai déménagé sur la ligne Odakyû, et là aussi, je me suis un peu inspiré des gares ou de mon quartier.
Quels sont vos personnages préférés ?
M.S. : Ceux que je n'avais pas de mal à faire remuer, ou bien ceux dont les répliques me venaient immédiatement.
Concrètement, le professeur Ikari, par exemple. Les personnages qui avaient tendance à hurler, comme elle, me permettaient de me défouler un peu (rires).
Pour les mêmes raisons, j'aime aussi beaucoup le professeur Jidai, mais son hyper-activité était un peu épuisante (rires).
Y-a-t'il d'autres personnages que vous auriez aimé dessiner ?
M.S. : Il y a des personnages que j'aurais aimé pouvoir continuer à dessiner oui, le Honegumi (les bosseurs en VF), peut être.
Mais c'était ennuyeux de devoir écrire sur leurs études, alors je ne les ai pas fait poursuivre au lycée. Mais c'était un groupe important, du point de vue de l'équilibre avec les autres.
Comment avez vous décidé des traits de caractère du Kimengumi ?
M.S. : Très simplement. Je me suis dit : "Quelles sont les caractéristiques des cancres ?". Puis je leur ai distribuées.
Ensuite, j'ai tenté de leur attribuer une particularité à chacun, autant que possible.
Ce n'est qu'ensuite que les personnes qui s'occupaient de l'anime m'ont demandé d'ajouter quelques détails quant aux désirs des personnages. J'ai pensé que c'était une bonne idée.
Quelle est votre manière de travailler ?
M.S. : Au départ, je me lançais sans forcément avoir bien préparé ce que je devais faire à l'avance. Je me lançais dans le manuscrit directement, sans avoir décidé de chaque réplique ou de chaque dessin. Je n'avais pas de plan précis avant de commencer l'étape de création.
Par exemple, quand je devais faire treize ou quinze pages, il m'arrivait d'en dessiner dix sans réfléchir, puis arrivé à ce stade, je commençais à me demander comment j'allais terminer mon histoire (rires).
C'est toujours un peu le cas d'ailleurs. Quand je dois expliquer ce que je vais faire, je dis seulement : "Ça va parler de ça". Pas plus.
En fait, quand j'ai un plan trop précis et que je sais où je dois aller, je le ressens comme un poids, et je n'arrive pas à avancer. C'est plus important de laisser le tempo s'adapter à l'histoire.
Comment trouvez-vous toutes ces idées ?
M.S. : Je commence toujours par griffonner quelque chose. Peu importe le story-board, si je n'ai pas dessiné au moins dix pages d'une histoire vite fait, je n'y arrive pas.
Même quand je ne sais pas du tout de quoi je vais parler, je dois d'abord dessiner quelque chose. C'est de là que naissent mes idées.
Quelles sont vos histoires préférées ?
M.S. : Eh bien, il y en a certaines pour lesquelles tout s'était déroulé à la perfection. Le genre de chose dont je suis incapable, maintenant.
Par exemple, dans la première série, il y a l'histoire du bowling. Je n'ai eu besoin que de 5 ou 6 heures pour faire le story-board (rires).
Le tempo était bon et ça plaisait beaucoup.
Maintenant, je ne peux plus travailler aussi vite, mais j'attache beaucoup d'importance au rythme, à la lecture. Alors j'essaie de faire en sorte de ne pas passer trop de temps sur les story-board, et de me concentrer sur ça.
Y en a-t-il d'autres qui on été rejetées ?
M.S. : Il m'est arrivé de m'emporter un peu et de placer des personnes qui ressemblaient à mes éditeurs à chaque page, ou bien de faire des pages entières avec seulement le visage d'un personnage en gros plan, presque sans texte. Mais comme je m'y attendais, ça ne passait pas (rires).
Il y a eu aussi une passage dans lequel je voulais qu'une jeune fille saute du toit de l'école, mais nous l'avons abandonnée. Ce n'était pas un bon thème pour faire un gag.
Je crois qu'il n'est arrivé que deux fois qu'on doive reprendre totalement un story-board du début.
Est-ce qu'on a réussi à tout corriger à temps pour la sortie ? En fait, début, on me donnait de fausses deadline (rires). Il est arrivé qu'on me donne la vraie deux semaines après que j'aurais dû rendre mon travail.
C'est mon responsable de l'époque qui ne voulait pas me stresser, alors il ne me disait rien (rires) !
Est-ce que l'écoulement du temps dans le manga correspondait à celui de la vie réelle, ou était-il différent ?
M.S. J'essayais simplement de faire correspondre les saisons dans l'histoire pour qu'on ressente mieux l'ambiance. Et puis comme ça, quand j'avais besoin d'inspiration, j'avais les modèles sous les yeux (rires).
À l'origine, je me disais que comme le lycée ne dure que 3 ans, au Japon, au bout de trois ans, mon histoire se terminerait automatiquement (rires) (la publication de Highschool Kimengumi en a duré 5).
Mais ce n'est pas comme ça que ça se passe dans le monde des mangas. Tant qu'il y a du public, ça continue.
Et puis une fois que l'anime a été lancé, j'étais obligé de continuer jusqu'à ce qu'il se termine, lui aussi.
La suite dans quelques jours ....
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De Cycylavachedellespace [820 Pts], le 18 Juin 2014 à 12h11
Merci pour ce témoignage rare d'un mangaka humble et discret, mais qui a incontestablement marqué son époque et l'univers du shonen.
De Ogui [2445 Pts], le 18 Juin 2014 à 10h05
Très interessante interview