Dvd Chronique - Mobile Suit Gundam Unicorn 5 - The black Unicorn
Voici la chronique de Glass Heart consacrée au 5ème Blu-ray de Gundam Unicorn.
Banagher Links et le Gundam Unicorn sont capturés par un mystérieux Unicorn noir tombé du ciel. Aux commandes se trouve Marida Cruz, ancienne pilote d'élite des Manchettes, qui a subi un lavage de cerveau de la part de la Fondation Vist. A nouveau Plew Twelve, son ancienne personnalité semble avoir disparue et elle est redevenue une machine à tuer sans émotion se contentant d'obéir aux ordres qui lui sont donnés. Transféré sur le vaisseau-mère de Londo Bell, le Ra Cailum, Banagher est placé en détention tandis que les ingénieurs d'Anaheim tentent de récupérer les coordonnées de la Boîte de Laplace dans la mémoire de l'Unicorn où elles ont été sécurisées par le jeune pilote. Réalisant qu'ils se trouvent dans une impasse, Martha Vist Carbine, dirigeante de la Fondation Vist et d'Anaheim Electronics, décide de convaincre Mineva Zabi de s'allier à elle, sachant que Banagher la rejoindrait. Mais la princesse de Neo Zeon s'avère une politicienne redoutable en dépit de son jeune âge et Martha n'a d'autre choix que de la faire monter à bord du vaisseau Garuda qui doit réceptionner l'Unicorn et son pilote afin de l'utiliser pour faire chanter Banagher.
L'équipage du Ra Cailum a toutefois du mal à tolérer qu'une entreprise civile puisse comploter ainsi avec l'état major de l'armée dans leur dos. Le colonel Bright Noa, commandant du vaisseau, désire alors discuter avec Banagher afin d'en apprendre davantage sur sa mission et ses intentions. Réalisant la véritable nature des enjeux du conflit et percevant dans les yeux de Banagher la volonté de créer l'avenir, il décide de l'aider à sauver Mineva Zabi en arrangeant une mission de sauvetage au cours du transfert de l'Unicorn sur le Garuda. Avec l'aide de quelques vieux amis, Bright parvient à contacter le Garancières, le vaisseau des Manchettes bloqué sur Terre, et le Nahel Argama, resté sur l'orbite terrestre, pour une mission conjointe, posant les bases d'une nouvelle alliance qui pourrait libérer définitivement l'Universal Century de sa malédiction centenaire. Se voyant confier le sort du monde par Bright et par les nombreuses personnes prêtes à l'accompagner dans son périple, Banagher reprend les commandes de l'Unicorn avec à l'esprit l'objectif qu'il s'est fixé: sauver Mineva Zabi et l'aider à bâtir un monde en paix. Mais sur sa route se dressent déjà la Fédération Terrestre et la Fondation Vist, déterminés à empêcher une telle alliance. Alors que l'Unicorn noir est envoyé pour éliminer Banagher, le vaisseau des Manchettes entame sa mission de sauvetage. Le capitaine Zinnerman, l'homme qui a toujours agi comme un père envers Marida, va t-il subir la colère destructrice de Plew Twelve ? Banagher pourra t-il la sauver de la malédiction des clones d'Elpeo Plew dont l'existence semble irrémédiablement vouée à être manipulée et exploitée pour servir les ambitions d'autrui ?
Un cinquième oav intense qui marque un tournant majeur de l'histoire de Gundam Unicorn. Les évolutions des personnages approchent de leur terme. Après une longue période d'errance, et grâce à l'aide inestimable de Bright Noa, Banagher a retrouvé l'objectif qu'il s'était fixé initialement et qui est à l'origine de son statut de pilote de l'Unicorn: le désir de sauver Mineva Zabi et de l'aider à construire un monde sans guerre. Après s'être confronté à la dure réalité de la guerre, sa détermination est plus affermie que jamais alors que la bataille finale approche à grands pas. De son côté, Mineva a également un choix à faire: rejoindre Riddie Marcenas qui, ayant réalisé que maintenir le monde bâti par la fédération, bien qu'il soit pourri, est indispensable afin d'assurer la sécurité des habitants de la Terre, a décidé de manipuler le système afin de lui garantir un avenir libéré des manipulations politiques, ou bien rejoindre le nouveau camp constitué des dissidents de la fédération et de Neo Zeon et qui luttent côte à côte afin de bâtir un avenir meilleur en dévoilant au monde la vérité sur la Boîte de Laplace. Les évolutions de ces deux personnages commencent à arriver à leur finalité, ramenant les thématiques aux questions soulevées lors du premier épisode et qui trouvent enfin leurs réponses.
Il est par ailleurs intéressant de voir comment le sous-lieutenant Riddie Marcenas, personnage sympathique lors des premiers oav, a pu évoluer après avoir appris le secret de la Boîte de Laplace pour démarrer une véritable chute aux enfers, ayant désormais conscience la vérité cachée de l'Universal Century. Désillusionné et ayant perdu tout espoir pour l'avenir, il est devenu un être en colère contre le monde, haïssant la famille Vist, les Gundam et la Boîte de Laplace pour tout le mal qu'ils auront fait. Il n'a cependant pas renoncé à Mineva Zabi, la seule personne qui puisse le comprendre et qu'il désire protéger par dessus tout, et il serait prêt à vendre son âme au côté obscur pour y parvenir, mais va t-elle seulement accepter cette réalité des choses ? Et se voir rejeter par la femme qu'il aime ne risquerait-il pas de l'enfoncer encore davantage dans la haine ? On ne peut qu'être surpris par l'évolution de Riddie, aussi inattendue que remarquablement amenée et qui n'est pas sans rappeler quelque part un Anakin Skywalker en plus torturé.
Enfin, une grande partie des enjeux de l'oav gravitent autour du personnage de Marida Cruz, confrontée à la malédiction d'Elpeo Plew. Si la thématique de l'opposition entre l'homme et la machine a toujours été intrinsèque à son personnage, elle se retrouve ici en plein coeur du drame de l'oav qui voit la machine à tuer (Plew Twelve) sur le point d'exterminer la vie de Marida: le capitaine Zinnerman, le Garancières, son équipage... Alors que Banagher tente de ramener son ancienne personnalité à la surface pour l'empêcher de détruire tout ce qui lui est cher, les souvenirs de Marida plongent le personnage dans un état de confusion extrême et de torture mentale entre ses deux personnalités, son humanité longtemps refoulée se débattant désormais pour exister. Cette évolution importante du personnage est brillamment appuyée par le travail de mise en scène qui met en valeur les deux visages de Marida, en pleine crise de schizophrénie.
Tout ce noeud dramatique impliquant l'ensemble des personnages principaux prend place durant une grande bataille aérienne qui est indéniablement le climax de cette série. Très longue, occupant près de la moitié de la durée totale de l'oav, c'est finalement au cours de cette bataille que les véritables enjeux humains de la série se jouent et que les évolutions des personnages empruntent un tournant majeur, approchant de leur finalité. Cela n'empêche pas bien sûr cette bataille de continuer d'assurer au niveau du grand spectacle, plus grandiose que jamais et incroyablement épique. Que ce soit la confrontation des deux Unicorn qui déchaînent leur psychoframes ou la lutte mentale de Marida, cette séquence se révèle d'une intensité faramineuse alors que les destins des personnages se jouent, le tout étant brillamment porté par un travail de mise en scène remarquable et par une animation bluffante.
Que dire si ce n'est que la série trouve son apogée grandiose avec cet oav et l'un des instants les plus mémorables de la franchise Gundam ! Le scénariste n'hésite d'ailleurs pas à raccorder son histoire à l'oeuvre originale de Yoshiyuki Tomino par le biais d'un final d'anthologie qui crée le lien avec l'ultime scène du film Char contre-attaque qui acheva l'oeuvre à l'époque. Le message est passé: l'histoire de l'Universal Century arrive bientôt à sa conclusion, la grande bataille finale entre Neo Zeon et la Fédération Terrestre est sur le point de se tenir et un troisième camp pacifiste composé de leurs dissidents vient de faire son apparition, réunis autour de la lumière d'espoir portée par Banagher et l'Unicorn, héritiers de la volonté d'Amuro Ray. Un moyen comme un autre de rassembler les fans de Gundam de toutes générations, les spectateurs historiques de l'Universal Century comme ceux de l'ère moderne qui ne seront pas dépaysés par ces éléments hérités des très populaires séries Gundam Seed et Gundam Seed Destiny qui revigorèrent la franchise dans les années 2000 après une sombre période de déclin dans les années 90.
D'un point de vue technique, cet oav s'avère être une réussite complète, supérieure encore aux précédents. L'animation est toujours de qualité somptueuse mais c'est cette fois surtout la réalisation qui retient notre attention, avec un travail de mise en scène impressionnant qui fourmille d'idées. La réalisation se veut le plus proche possible des émotions des personnages et c'est une réussite: on ressent la moindre de leurs émotions, que ce soit la terreur, le doute ou la plongée dans les méandres du désespoir. Même le travail d'Hiroyuki Sawano, pourtant magistral d'un bout à l'autre de cette série, nous donne l'impression que ce compositeur de génie nous réservait ses meilleurs morceaux pour cet oav, contribuant lui aussi à une intensité épique et lyrique qui dépasse les précédents.
Du côté du doublage japonais, on saluera une nouvelle fois le talent des seiyus. Beaucoup de personnages phares ont droit à des moments d'émotions très intenses et tous les seiyus ont assuré, leur donnant une profondeur émotionnelle incroyable dans leur complexité et leur humanité. En particulier, Yuko Kaida nous livre une prestation très impressionnante dans le rôle de Marida Cruz qui joue ici ses scènes les plus importantes, définissant l'ensemble de son personnage et les thématiques existentielles qui l'entourent. On retrouve aussi quelques personnages issus de l'oeuvre originale de Tomino tels que Bright Noa dont c'est la grande apparition phare dans cette série ou encore Kai Shiden et Beltorchika Irma qui viennent faire de très rapides caméos (plus du fan-service qu'autre chose). Si Bright est à nouveau incarné par Ken Narita, le digne successeur du regretté Hirotaka Suzuoki, Kai et Beltorchika retrouvent quant à eux les voix de leurs seiyus historiques, Toshio Furukawa et Maria Kawamura. On se montre par contre très surpris par l'absence de Shuichi Ikeda au casting, d'autant que son personnage de Full Frontal a droit à une apparition très remarquée dans les dernières minutes de l'oav, mais ce n'est que partie remise.
L'édition de Bandai Visual est toujours de qualité, même si on lui reprochera encore une fois son prix assez prohibitif pour un simple oav d'une petite heure. Sauf que cette fois, il ne fait même que 53 minutes, plus court que les précédents, même si cela ne retire rien à sa qualité. Pour ce prix-là, heureusement, l'image et le son sont toujours de grande qualité (les joies de la Full HD) et l'immersion est encore plus importante que dans les oav précédents. Plus que jamais, on a l'impression de se tenir dans le cockpit des Mobile Suits auprès des personnages et de prendre part à cette grande bataille aérienne complètement démesurée et riche en sensations. Un vrai plaisir pour les yeux et les oreilles qui imposait d'office le format Blu-Ray pour pouvoir en profiter pleinement. Le sous-titrage a également bénéficié d'un travail sérieux pour un résultat qui offre un véritable confort de lecture, se lisant très rapidement pour que nos yeux perdent rien de l'action. Les bonus ne consistent quant à eux qu'en un résumé toujours assez sympathique des oav précédents et en une série de bandes-annonces concernant le quatrième épisode qui ne sont évidemment pas sous-titrées en français, Bandai semblant faire des économies. On trouvera toutefois en complément une version karaoké du générique de fin "Broken Mirror" (dont les paroles sont intégralement en anglais) pour les fans éventuels du groupe Boom Boom Satellites.
Après un quatrième oav qui excellait à tous les points de vue, Gundam Unicorn atteint véritablement son apogée avec ce cinquième épisode d'une intensité faramineuse. Les éléments et les enjeux dramatiques abordés depuis le début de la série y convergent tous et les fans de l'oeuvre originale de Yoshiyuki Tomino auront même droit à quelques surprises. Surtout, on trouve là le meilleur de cette série avec plusieurs des meilleurs aspects de la franchise Gundam toute entière. Un cocktail explosif qui impose plus que jamais Gundam Unicorn comme une grande série de la science-fiction japonaise, à l'égal du chef d'oeuvre original de Yoshiyuki Tomino, et qui nous laisse espérer une conclusion encore plus magistrale à ce grand chapitre final de la saga de l'Universal Century. Du grand art, arrivant à allier classicisme et modernité pour un résultat qui transcende les âges et les générations. Un vrai phénomène du genre, auréolé d'un succès commercial et critique colossal et mérité à sa sortie au Japon !
Banagher Links et le Gundam Unicorn sont capturés par un mystérieux Unicorn noir tombé du ciel. Aux commandes se trouve Marida Cruz, ancienne pilote d'élite des Manchettes, qui a subi un lavage de cerveau de la part de la Fondation Vist. A nouveau Plew Twelve, son ancienne personnalité semble avoir disparue et elle est redevenue une machine à tuer sans émotion se contentant d'obéir aux ordres qui lui sont donnés. Transféré sur le vaisseau-mère de Londo Bell, le Ra Cailum, Banagher est placé en détention tandis que les ingénieurs d'Anaheim tentent de récupérer les coordonnées de la Boîte de Laplace dans la mémoire de l'Unicorn où elles ont été sécurisées par le jeune pilote. Réalisant qu'ils se trouvent dans une impasse, Martha Vist Carbine, dirigeante de la Fondation Vist et d'Anaheim Electronics, décide de convaincre Mineva Zabi de s'allier à elle, sachant que Banagher la rejoindrait. Mais la princesse de Neo Zeon s'avère une politicienne redoutable en dépit de son jeune âge et Martha n'a d'autre choix que de la faire monter à bord du vaisseau Garuda qui doit réceptionner l'Unicorn et son pilote afin de l'utiliser pour faire chanter Banagher.
L'équipage du Ra Cailum a toutefois du mal à tolérer qu'une entreprise civile puisse comploter ainsi avec l'état major de l'armée dans leur dos. Le colonel Bright Noa, commandant du vaisseau, désire alors discuter avec Banagher afin d'en apprendre davantage sur sa mission et ses intentions. Réalisant la véritable nature des enjeux du conflit et percevant dans les yeux de Banagher la volonté de créer l'avenir, il décide de l'aider à sauver Mineva Zabi en arrangeant une mission de sauvetage au cours du transfert de l'Unicorn sur le Garuda. Avec l'aide de quelques vieux amis, Bright parvient à contacter le Garancières, le vaisseau des Manchettes bloqué sur Terre, et le Nahel Argama, resté sur l'orbite terrestre, pour une mission conjointe, posant les bases d'une nouvelle alliance qui pourrait libérer définitivement l'Universal Century de sa malédiction centenaire. Se voyant confier le sort du monde par Bright et par les nombreuses personnes prêtes à l'accompagner dans son périple, Banagher reprend les commandes de l'Unicorn avec à l'esprit l'objectif qu'il s'est fixé: sauver Mineva Zabi et l'aider à bâtir un monde en paix. Mais sur sa route se dressent déjà la Fédération Terrestre et la Fondation Vist, déterminés à empêcher une telle alliance. Alors que l'Unicorn noir est envoyé pour éliminer Banagher, le vaisseau des Manchettes entame sa mission de sauvetage. Le capitaine Zinnerman, l'homme qui a toujours agi comme un père envers Marida, va t-il subir la colère destructrice de Plew Twelve ? Banagher pourra t-il la sauver de la malédiction des clones d'Elpeo Plew dont l'existence semble irrémédiablement vouée à être manipulée et exploitée pour servir les ambitions d'autrui ?
Un cinquième oav intense qui marque un tournant majeur de l'histoire de Gundam Unicorn. Les évolutions des personnages approchent de leur terme. Après une longue période d'errance, et grâce à l'aide inestimable de Bright Noa, Banagher a retrouvé l'objectif qu'il s'était fixé initialement et qui est à l'origine de son statut de pilote de l'Unicorn: le désir de sauver Mineva Zabi et de l'aider à construire un monde sans guerre. Après s'être confronté à la dure réalité de la guerre, sa détermination est plus affermie que jamais alors que la bataille finale approche à grands pas. De son côté, Mineva a également un choix à faire: rejoindre Riddie Marcenas qui, ayant réalisé que maintenir le monde bâti par la fédération, bien qu'il soit pourri, est indispensable afin d'assurer la sécurité des habitants de la Terre, a décidé de manipuler le système afin de lui garantir un avenir libéré des manipulations politiques, ou bien rejoindre le nouveau camp constitué des dissidents de la fédération et de Neo Zeon et qui luttent côte à côte afin de bâtir un avenir meilleur en dévoilant au monde la vérité sur la Boîte de Laplace. Les évolutions de ces deux personnages commencent à arriver à leur finalité, ramenant les thématiques aux questions soulevées lors du premier épisode et qui trouvent enfin leurs réponses.
Il est par ailleurs intéressant de voir comment le sous-lieutenant Riddie Marcenas, personnage sympathique lors des premiers oav, a pu évoluer après avoir appris le secret de la Boîte de Laplace pour démarrer une véritable chute aux enfers, ayant désormais conscience la vérité cachée de l'Universal Century. Désillusionné et ayant perdu tout espoir pour l'avenir, il est devenu un être en colère contre le monde, haïssant la famille Vist, les Gundam et la Boîte de Laplace pour tout le mal qu'ils auront fait. Il n'a cependant pas renoncé à Mineva Zabi, la seule personne qui puisse le comprendre et qu'il désire protéger par dessus tout, et il serait prêt à vendre son âme au côté obscur pour y parvenir, mais va t-elle seulement accepter cette réalité des choses ? Et se voir rejeter par la femme qu'il aime ne risquerait-il pas de l'enfoncer encore davantage dans la haine ? On ne peut qu'être surpris par l'évolution de Riddie, aussi inattendue que remarquablement amenée et qui n'est pas sans rappeler quelque part un Anakin Skywalker en plus torturé.
Enfin, une grande partie des enjeux de l'oav gravitent autour du personnage de Marida Cruz, confrontée à la malédiction d'Elpeo Plew. Si la thématique de l'opposition entre l'homme et la machine a toujours été intrinsèque à son personnage, elle se retrouve ici en plein coeur du drame de l'oav qui voit la machine à tuer (Plew Twelve) sur le point d'exterminer la vie de Marida: le capitaine Zinnerman, le Garancières, son équipage... Alors que Banagher tente de ramener son ancienne personnalité à la surface pour l'empêcher de détruire tout ce qui lui est cher, les souvenirs de Marida plongent le personnage dans un état de confusion extrême et de torture mentale entre ses deux personnalités, son humanité longtemps refoulée se débattant désormais pour exister. Cette évolution importante du personnage est brillamment appuyée par le travail de mise en scène qui met en valeur les deux visages de Marida, en pleine crise de schizophrénie.
Tout ce noeud dramatique impliquant l'ensemble des personnages principaux prend place durant une grande bataille aérienne qui est indéniablement le climax de cette série. Très longue, occupant près de la moitié de la durée totale de l'oav, c'est finalement au cours de cette bataille que les véritables enjeux humains de la série se jouent et que les évolutions des personnages empruntent un tournant majeur, approchant de leur finalité. Cela n'empêche pas bien sûr cette bataille de continuer d'assurer au niveau du grand spectacle, plus grandiose que jamais et incroyablement épique. Que ce soit la confrontation des deux Unicorn qui déchaînent leur psychoframes ou la lutte mentale de Marida, cette séquence se révèle d'une intensité faramineuse alors que les destins des personnages se jouent, le tout étant brillamment porté par un travail de mise en scène remarquable et par une animation bluffante.
Que dire si ce n'est que la série trouve son apogée grandiose avec cet oav et l'un des instants les plus mémorables de la franchise Gundam ! Le scénariste n'hésite d'ailleurs pas à raccorder son histoire à l'oeuvre originale de Yoshiyuki Tomino par le biais d'un final d'anthologie qui crée le lien avec l'ultime scène du film Char contre-attaque qui acheva l'oeuvre à l'époque. Le message est passé: l'histoire de l'Universal Century arrive bientôt à sa conclusion, la grande bataille finale entre Neo Zeon et la Fédération Terrestre est sur le point de se tenir et un troisième camp pacifiste composé de leurs dissidents vient de faire son apparition, réunis autour de la lumière d'espoir portée par Banagher et l'Unicorn, héritiers de la volonté d'Amuro Ray. Un moyen comme un autre de rassembler les fans de Gundam de toutes générations, les spectateurs historiques de l'Universal Century comme ceux de l'ère moderne qui ne seront pas dépaysés par ces éléments hérités des très populaires séries Gundam Seed et Gundam Seed Destiny qui revigorèrent la franchise dans les années 2000 après une sombre période de déclin dans les années 90.
D'un point de vue technique, cet oav s'avère être une réussite complète, supérieure encore aux précédents. L'animation est toujours de qualité somptueuse mais c'est cette fois surtout la réalisation qui retient notre attention, avec un travail de mise en scène impressionnant qui fourmille d'idées. La réalisation se veut le plus proche possible des émotions des personnages et c'est une réussite: on ressent la moindre de leurs émotions, que ce soit la terreur, le doute ou la plongée dans les méandres du désespoir. Même le travail d'Hiroyuki Sawano, pourtant magistral d'un bout à l'autre de cette série, nous donne l'impression que ce compositeur de génie nous réservait ses meilleurs morceaux pour cet oav, contribuant lui aussi à une intensité épique et lyrique qui dépasse les précédents.
Du côté du doublage japonais, on saluera une nouvelle fois le talent des seiyus. Beaucoup de personnages phares ont droit à des moments d'émotions très intenses et tous les seiyus ont assuré, leur donnant une profondeur émotionnelle incroyable dans leur complexité et leur humanité. En particulier, Yuko Kaida nous livre une prestation très impressionnante dans le rôle de Marida Cruz qui joue ici ses scènes les plus importantes, définissant l'ensemble de son personnage et les thématiques existentielles qui l'entourent. On retrouve aussi quelques personnages issus de l'oeuvre originale de Tomino tels que Bright Noa dont c'est la grande apparition phare dans cette série ou encore Kai Shiden et Beltorchika Irma qui viennent faire de très rapides caméos (plus du fan-service qu'autre chose). Si Bright est à nouveau incarné par Ken Narita, le digne successeur du regretté Hirotaka Suzuoki, Kai et Beltorchika retrouvent quant à eux les voix de leurs seiyus historiques, Toshio Furukawa et Maria Kawamura. On se montre par contre très surpris par l'absence de Shuichi Ikeda au casting, d'autant que son personnage de Full Frontal a droit à une apparition très remarquée dans les dernières minutes de l'oav, mais ce n'est que partie remise.
L'édition de Bandai Visual est toujours de qualité, même si on lui reprochera encore une fois son prix assez prohibitif pour un simple oav d'une petite heure. Sauf que cette fois, il ne fait même que 53 minutes, plus court que les précédents, même si cela ne retire rien à sa qualité. Pour ce prix-là, heureusement, l'image et le son sont toujours de grande qualité (les joies de la Full HD) et l'immersion est encore plus importante que dans les oav précédents. Plus que jamais, on a l'impression de se tenir dans le cockpit des Mobile Suits auprès des personnages et de prendre part à cette grande bataille aérienne complètement démesurée et riche en sensations. Un vrai plaisir pour les yeux et les oreilles qui imposait d'office le format Blu-Ray pour pouvoir en profiter pleinement. Le sous-titrage a également bénéficié d'un travail sérieux pour un résultat qui offre un véritable confort de lecture, se lisant très rapidement pour que nos yeux perdent rien de l'action. Les bonus ne consistent quant à eux qu'en un résumé toujours assez sympathique des oav précédents et en une série de bandes-annonces concernant le quatrième épisode qui ne sont évidemment pas sous-titrées en français, Bandai semblant faire des économies. On trouvera toutefois en complément une version karaoké du générique de fin "Broken Mirror" (dont les paroles sont intégralement en anglais) pour les fans éventuels du groupe Boom Boom Satellites.
Après un quatrième oav qui excellait à tous les points de vue, Gundam Unicorn atteint véritablement son apogée avec ce cinquième épisode d'une intensité faramineuse. Les éléments et les enjeux dramatiques abordés depuis le début de la série y convergent tous et les fans de l'oeuvre originale de Yoshiyuki Tomino auront même droit à quelques surprises. Surtout, on trouve là le meilleur de cette série avec plusieurs des meilleurs aspects de la franchise Gundam toute entière. Un cocktail explosif qui impose plus que jamais Gundam Unicorn comme une grande série de la science-fiction japonaise, à l'égal du chef d'oeuvre original de Yoshiyuki Tomino, et qui nous laisse espérer une conclusion encore plus magistrale à ce grand chapitre final de la saga de l'Universal Century. Du grand art, arrivant à allier classicisme et modernité pour un résultat qui transcende les âges et les générations. Un vrai phénomène du genre, auréolé d'un succès commercial et critique colossal et mérité à sa sortie au Japon !