Manga Rencontre avec Konami Kanata
A l'occasion de sa venue en France lors du salon du livre de Montreuil, nous avons le plaisir de rencontrer la mangaka Konami Kanata, créatrice de Chi, une vie de chat.
Voici le compte-rendu de notre de notre entretien.
Bonjour et merci de nous accorder cet entretien. Comment vous est venue l'idée du manga Chi ?
L'idée de Chi m'est venue lorsque j'ai adopté un petit chaton. J'avais déjà plusieurs chats à la maison, mais je n'en avais jamais eu d'aussi petit. Il était tellement plein d'énergie, plein de vie, qu'il était devenu le centre d'attention de ma famille. C'est ainsi qu'il m'a inspiré pour en faire le personnage d'un manga.
Beaucoup d'éléments dans Chi renvoient à la famille : En japonais la série s'appelle Chi's sweet home et souligne donc l'aspect chaleureux qui se dégage de la nouvelle famille de Chi. Que représente l'importance du lien familial dans votre série ?
Pour moi, la famille, ce sont des personnes qui sont dans le même bateau, qui vivent ensemble envers et contre tout. Les animaux y compris.
Chi dépeint un quotidien finalement assez réaliste où la petite chatte doit apprendre beaucoup de choses (faire pipi dans la litière,...), enchaîne les bonnes et mauvaises expériences ainsi que les bêtises... On devine que vous avez dû observer beaucoup de chats (et notamment le vôtre) pour arriver à un tel résultat ! Qu'est-ce qui a été le plus dur à retranscrire pour offrir un portrait de chaton crédible ?
Je pense que le point le plus dur a été au niveau graphique : il fallait que je représente les chats de manière réaliste, sans déformer leurs gestes. C'est très difficile, mais c'est aussi un travail d'observation très amusant qui m'a pris beaucoup de temps au début de la série.
Mais j'avoue que je ne me lasse jamais de les regarder même encore aujourd'hui !
Dans l'interview présente à la fin du tome 2 vous avouez que pour dessiner le visage déterminé de Chi, vous vous inspirez de la tête de votre responsable de publication ! Y a-t-il d'autres personnes de votre entourage qui, de cette manière, vous influencent pour la création des mimiques de Chi ?
Les expressions enfantines de Chi viennent elles aussi de mon éditrice ! (rires)
Elle est plutôt réservée et sérieuse dans la vie, mais se montre plus expressive dans un cadre privé et elle est ainsi devenue une source d'inspiration malgré elle.
Pour le reste, notamment pour l'entourage de Chi, je pense que cela provient des expressions des membres de ma famille, et des personnes que je côtoie régulièrement mais ce n'est pas vraiment volontaire.
Comment procédez-vous pour varier autant les attitudes de Chi ?
D'un côté, j'observe des chats, et de l'autre... j'observe mon éditrice ! (rires)
Vous avez l'air de partager une grande complicité avec votre éditrice !
Oui, nous nous vouons une vraie confiance mutuelle. C'est très important pour un mangaka, de pouvoir s'appuyer sur son éditeur. Ce lien est primordial pour la réalisation d'une série telle que Chi.
Parlons un peu de vos méthodes de travail. A quoi ressemble votre journée type ?
Je me lève à midi, pour travailler toute l'après-midi jusqu'au soir. Je fais une pause repas vers 19h où je me change les idées en regardant la télé, puis je me remets au travail à partir de 22h, jusqu'à très tard dans la soirée.
Est-ce que cela inclut les temps d'observation ?
Je ne consacre pas un temps spécifique à l'observation : étant constamment entourée de chats, j'ai tout le loisir de les contempler quotidiennement. Et j'avoue que maintenant je n'en ai plus vraiment besoin.
On ressent une très grande complicité entre Chi et Yohei, le petit garçon de la famille, tous deux grandissant simultanément. Pourquoi ce parallèle entre chaton et enfant vous tenait-il à cœur ?
Ce sont tous les deux des enfants, et même s'ils n'arrivent pas à se comprendre mutuellement, il y a quand même quelque chose qui passe entre eux deux. Je trouvais important de mettre en avant cette relation, malgré la différence de leurs espèces.
Je me suis également inspiré de la complicité qu'entretenait mon fils avec l'un de nos chats, Pi. Ils se comportaient comme deux frères, Pi considérait mon fils comme s'il était de sa race. Et c'est en partie cela que j'ai voulu transmettre au travers de cette série.
Cela va faire bientôt dix ans que les aventures de Chi sont publiées au Japon. Si les lecteurs de Chi ont évolué et grandi depuis les débuts de la série, Chi, quant à elle, est toujours un petit chaton. Comptez-vous un jour la faire grandir également ?
Dans cette série précisément, Chi restera un petit chaton jusqu'au bout de l'aventure.
Doit-on comprendre que l'on pourrait la retrouver plus grande dans une autre série ?
Il n'y a aucun projet à ce sujet pour le moment, mais ce n'est pas impossible. On peut espérer la voir grandi un jour, en effet !
Parallèlement à Chi, vous dessinez toujours au Japon Fuku-Fuku Funyan New, un autre manga de chats dérivé d'une autre de vos œuvres plus anciennes (Fuku-Fuku Funyan). Pouvez-vous nous dire quelques mots sur cette saga et nous dire en quoi elle se démarque de Chi ?
C'est l'histoire d'un chat adulte, qui vit chez une dame âgée. Leur quotidien peut paraître banal, mais je voulais montrer que l'on pouvait trouver des sources de joie dans ces journées bien tranquilles. Dans cette série, j'ai voulu que le chat soit un « véritable » chat, qu'il se comporte comme un félin le ferait dans la réalité, sans l'interprétation humaine des pensées que l'on peut observer avec Chi.
Envisageriez-vous d'écrire une série où le chat n'a pas une place omniprésente ?
Pour l'instant, pas vraiment, les chats restent mon principal sujet de prédilection.
En français votre série bénéficie d'une excellente traduction où les textes de Chi sont écrits de façon enfantine (par exemple elle zozote, elle dit "miam-miam" au lieu de "repas", ...). Ce langage enfantin de Chi est-il également présent dans la version japonaise ? Et que pensez-vous de l'édition française ?
Dans la version japonaise, Chi s'exprime également comme un petit enfant, et n'arrive pas à prononcer certains mots.
Je suis ravie du travail apporté par l'édition française, d'autant qu'il y a de plus en plus de produits dérivés qui sortent autour d'elle. J'apprécie notamment le travail effectué sur l'adaptation graphique. D'autant que, pour moi, la France est le pays de l'Art ! (rires)
Il est assez rare qu'un manga soit décliné d'autant de manières différentes. Réalisez-vous vraiment la part importante qu'a pris Chi en France ? Dans quels pays connaissez-vous un succès similaire ?
Non, je n'avais pas vraiment réalisé avant de venir, et je crois que j'ai encore du mal aujourd'hui ! La série s'est également bien développée aux États-Unis et en Chine, où Chi a été la star d'une gamme de cadeau des menus enfant de KFC. Il y a également la Thaïlande, la Corée, ainsi que la Finlande.
Vous avez aussi dessiné Chi – c'est mon prénom, un album illustré revenant sur les origines du prénom de Chi. Quelles sont les grandes différences entre la réalisation d'un livre d'images de ce type et celle du manga Chi ?
En réalité, à part l'illustration de couverture, je n'ai fait que superviser cet ouvrage,. Les dessins à l'intérieur ont été confiés à un autre graphiste. Je suis plutôt satisfaite du résultat, même si j'aurais une petite préférence pour l'édition française. J'ai bien du mal à savoir pourquoi, mais je trouve le rendu plus mignon ! (rires)
Pour la version japonaise, l'ouvrage était conçu de sorte à ressembler à un paquet de gâteau, une idée qui a été soufflée par mon éditrice.
Chi a connu une adaptation animée, que l'on va bientôt avoir la chance de découvrir en France, ainsi qu'un jeu vidéo. Y avez-vous participé ?
Pour l'anime, j'ai participé à de nombreuses réunions avec l'équipe de production. Il fallait déterminer ce qu'ils allaient garder, quelles mimiques mettre en avant, définir le design. En outre, nous avons longuement discuté pour choisir la voix de Chi, et sur la retranscription de son aspect enfantin.
Merci beaucoup pour cet entretien.
Merci à vous.
Remerciements à Konami Kanata, son éditrice, à l'interprète ainsi qu'aux éditions Glénat .
Pour en savoir plus sur la série n’hésitez pas à consulter notre dossier qui lui est consacré ICI ...
Voici le compte-rendu de notre de notre entretien.
Bonjour et merci de nous accorder cet entretien. Comment vous est venue l'idée du manga Chi ?
L'idée de Chi m'est venue lorsque j'ai adopté un petit chaton. J'avais déjà plusieurs chats à la maison, mais je n'en avais jamais eu d'aussi petit. Il était tellement plein d'énergie, plein de vie, qu'il était devenu le centre d'attention de ma famille. C'est ainsi qu'il m'a inspiré pour en faire le personnage d'un manga.
Beaucoup d'éléments dans Chi renvoient à la famille : En japonais la série s'appelle Chi's sweet home et souligne donc l'aspect chaleureux qui se dégage de la nouvelle famille de Chi. Que représente l'importance du lien familial dans votre série ?
Pour moi, la famille, ce sont des personnes qui sont dans le même bateau, qui vivent ensemble envers et contre tout. Les animaux y compris.
Chi dépeint un quotidien finalement assez réaliste où la petite chatte doit apprendre beaucoup de choses (faire pipi dans la litière,...), enchaîne les bonnes et mauvaises expériences ainsi que les bêtises... On devine que vous avez dû observer beaucoup de chats (et notamment le vôtre) pour arriver à un tel résultat ! Qu'est-ce qui a été le plus dur à retranscrire pour offrir un portrait de chaton crédible ?
Je pense que le point le plus dur a été au niveau graphique : il fallait que je représente les chats de manière réaliste, sans déformer leurs gestes. C'est très difficile, mais c'est aussi un travail d'observation très amusant qui m'a pris beaucoup de temps au début de la série.
Mais j'avoue que je ne me lasse jamais de les regarder même encore aujourd'hui !
Dans l'interview présente à la fin du tome 2 vous avouez que pour dessiner le visage déterminé de Chi, vous vous inspirez de la tête de votre responsable de publication ! Y a-t-il d'autres personnes de votre entourage qui, de cette manière, vous influencent pour la création des mimiques de Chi ?
Les expressions enfantines de Chi viennent elles aussi de mon éditrice ! (rires)
Elle est plutôt réservée et sérieuse dans la vie, mais se montre plus expressive dans un cadre privé et elle est ainsi devenue une source d'inspiration malgré elle.
Pour le reste, notamment pour l'entourage de Chi, je pense que cela provient des expressions des membres de ma famille, et des personnes que je côtoie régulièrement mais ce n'est pas vraiment volontaire.
Comment procédez-vous pour varier autant les attitudes de Chi ?
D'un côté, j'observe des chats, et de l'autre... j'observe mon éditrice ! (rires)
Vous avez l'air de partager une grande complicité avec votre éditrice !
Oui, nous nous vouons une vraie confiance mutuelle. C'est très important pour un mangaka, de pouvoir s'appuyer sur son éditeur. Ce lien est primordial pour la réalisation d'une série telle que Chi.
Parlons un peu de vos méthodes de travail. A quoi ressemble votre journée type ?
Je me lève à midi, pour travailler toute l'après-midi jusqu'au soir. Je fais une pause repas vers 19h où je me change les idées en regardant la télé, puis je me remets au travail à partir de 22h, jusqu'à très tard dans la soirée.
Est-ce que cela inclut les temps d'observation ?
Je ne consacre pas un temps spécifique à l'observation : étant constamment entourée de chats, j'ai tout le loisir de les contempler quotidiennement. Et j'avoue que maintenant je n'en ai plus vraiment besoin.
On ressent une très grande complicité entre Chi et Yohei, le petit garçon de la famille, tous deux grandissant simultanément. Pourquoi ce parallèle entre chaton et enfant vous tenait-il à cœur ?
Ce sont tous les deux des enfants, et même s'ils n'arrivent pas à se comprendre mutuellement, il y a quand même quelque chose qui passe entre eux deux. Je trouvais important de mettre en avant cette relation, malgré la différence de leurs espèces.
Je me suis également inspiré de la complicité qu'entretenait mon fils avec l'un de nos chats, Pi. Ils se comportaient comme deux frères, Pi considérait mon fils comme s'il était de sa race. Et c'est en partie cela que j'ai voulu transmettre au travers de cette série.
Cela va faire bientôt dix ans que les aventures de Chi sont publiées au Japon. Si les lecteurs de Chi ont évolué et grandi depuis les débuts de la série, Chi, quant à elle, est toujours un petit chaton. Comptez-vous un jour la faire grandir également ?
Dans cette série précisément, Chi restera un petit chaton jusqu'au bout de l'aventure.
Doit-on comprendre que l'on pourrait la retrouver plus grande dans une autre série ?
Il n'y a aucun projet à ce sujet pour le moment, mais ce n'est pas impossible. On peut espérer la voir grandi un jour, en effet !
Parallèlement à Chi, vous dessinez toujours au Japon Fuku-Fuku Funyan New, un autre manga de chats dérivé d'une autre de vos œuvres plus anciennes (Fuku-Fuku Funyan). Pouvez-vous nous dire quelques mots sur cette saga et nous dire en quoi elle se démarque de Chi ?
C'est l'histoire d'un chat adulte, qui vit chez une dame âgée. Leur quotidien peut paraître banal, mais je voulais montrer que l'on pouvait trouver des sources de joie dans ces journées bien tranquilles. Dans cette série, j'ai voulu que le chat soit un « véritable » chat, qu'il se comporte comme un félin le ferait dans la réalité, sans l'interprétation humaine des pensées que l'on peut observer avec Chi.
Envisageriez-vous d'écrire une série où le chat n'a pas une place omniprésente ?
Pour l'instant, pas vraiment, les chats restent mon principal sujet de prédilection.
En français votre série bénéficie d'une excellente traduction où les textes de Chi sont écrits de façon enfantine (par exemple elle zozote, elle dit "miam-miam" au lieu de "repas", ...). Ce langage enfantin de Chi est-il également présent dans la version japonaise ? Et que pensez-vous de l'édition française ?
Dans la version japonaise, Chi s'exprime également comme un petit enfant, et n'arrive pas à prononcer certains mots.
Je suis ravie du travail apporté par l'édition française, d'autant qu'il y a de plus en plus de produits dérivés qui sortent autour d'elle. J'apprécie notamment le travail effectué sur l'adaptation graphique. D'autant que, pour moi, la France est le pays de l'Art ! (rires)
Il est assez rare qu'un manga soit décliné d'autant de manières différentes. Réalisez-vous vraiment la part importante qu'a pris Chi en France ? Dans quels pays connaissez-vous un succès similaire ?
Non, je n'avais pas vraiment réalisé avant de venir, et je crois que j'ai encore du mal aujourd'hui ! La série s'est également bien développée aux États-Unis et en Chine, où Chi a été la star d'une gamme de cadeau des menus enfant de KFC. Il y a également la Thaïlande, la Corée, ainsi que la Finlande.
Vous avez aussi dessiné Chi – c'est mon prénom, un album illustré revenant sur les origines du prénom de Chi. Quelles sont les grandes différences entre la réalisation d'un livre d'images de ce type et celle du manga Chi ?
En réalité, à part l'illustration de couverture, je n'ai fait que superviser cet ouvrage,. Les dessins à l'intérieur ont été confiés à un autre graphiste. Je suis plutôt satisfaite du résultat, même si j'aurais une petite préférence pour l'édition française. J'ai bien du mal à savoir pourquoi, mais je trouve le rendu plus mignon ! (rires)
Pour la version japonaise, l'ouvrage était conçu de sorte à ressembler à un paquet de gâteau, une idée qui a été soufflée par mon éditrice.
Chi a connu une adaptation animée, que l'on va bientôt avoir la chance de découvrir en France, ainsi qu'un jeu vidéo. Y avez-vous participé ?
Pour l'anime, j'ai participé à de nombreuses réunions avec l'équipe de production. Il fallait déterminer ce qu'ils allaient garder, quelles mimiques mettre en avant, définir le design. En outre, nous avons longuement discuté pour choisir la voix de Chi, et sur la retranscription de son aspect enfantin.
Merci beaucoup pour cet entretien.
Merci à vous.
Remerciements à Konami Kanata, son éditrice, à l'interprète ainsi qu'aux éditions Glénat .
Pour en savoir plus sur la série n’hésitez pas à consulter notre dossier qui lui est consacré ICI ...
De Tomoyochan [1661 Pts], le 14 Décembre 2013 à 10h02
Merci pour cette interview, comme beaucoup, je n'ai pas pu voir Konami Kanata lors de son passage à Paris. Par ailleurs les cadeaux offerts lors du salon de Montreuil étaient très chouettes (le badge ne me quitte plus!) et les personnes du stand Glénat très sympathiques. Merci à l'éditeur pour cet événement offert aux fans de Chi.
Plus qu'à attendre le dvd de l'anime qui est trop choupi tout plein :)
De Sakura [1411 Pts], le 12 Décembre 2013 à 18h41
Très bonne interview avec peu de fautes et une bonne syntaxe (ce qui devient malheureusement remarquable ici depuis quelques temps...). Bravo au rédacteur qui en a fait un article vraiment constructif sur une série aussi amusante qu'émouvante ^^ !!!
De kilari83 [498 Pts], le 11 Décembre 2013 à 20h12
Super interview, merci !
De kokitolous [2243 Pts], le 10 Décembre 2013 à 20h49
Miaou, et dire que je vais offrir "Chi, c'est mon prénom" à mon neveu, qui a 3 ans, afin qu'il découvre les mangas, ça me ravit!^^
De StrawberryFruit [629 Pts], le 10 Décembre 2013 à 18h51
Ce manga est vraiment adorable ^^
De ukilo123 [174 Pts], le 10 Décembre 2013 à 13h35
trop !!!
De shun [2006 Pts], le 10 Décembre 2013 à 10h53
dommage de n'avoir pas posé la question du temps jusque la "fin"
De Elenwea [187 Pts], le 09 Décembre 2013 à 22h48
Hâte de voir l'animé ! *-*
De Dim12 [4930 Pts], le 09 Décembre 2013 à 21h34
Vivement qu'il arrive, espèrons une VOSTFR et une VF !