Dvd Critique - Dragon Ball Z le film 1

Voici la chronique de Takato consacrée au Film Dragon Ball Z, produit en 1995.
    



A l’époque du Club Dorothée, la série Dragon Ball Z bat son plein, une sortie cinéma des longs métrages de la franchise paraissait donc logique. Seul bémol : Les films durent en moyenne une cinquantaine de minutes, un format inapproprié au cinéma français. AB utilisa une méthode alors simple. Tandis que les premiers films de la franchise ont droit à une sortie vidéo, les films 12 et 13 sont assemblés pour former « Dragon Ball Z : Le film », sortit sur les grands écrans français le 25 Octobre 1995, puis réédité en DVD.

Les fans le savent, le film se découpe donc en deux parties d’une quarantaine de minutes chacun, il convient donc de les traiter indépendamment.

La « première époque » du film, c’est ainsi qu’AB a nommé la première partie, est en réalité le douzième film de la franchise, à savoir « Fusions ». L’histoire se déroule au beau milieu de l’arc Boo, de manière très mystérieuse. Goku dispute un tournoi dans l’au-delà quand dans les enfers, l’employé chargé de vider les machines d’énergie maléfique manque à sa tâche. Les machines explosent et l’énergie maléfique se vide, ce qui a pour effet de transformer le béat employé en un puissant monstre du nom de Janema, tandis que les esprits des enfers sont libérés et s’acharnent sur Terre. Goku et Vegeta affrontent Janemba tandis que Gohan, Videl, Trunks et Goten se chargent des « ressuscités » sur Terre.

Le film prend le parti de narrer deux batailles parallèles, sur des tons radicalement opposés. Le combat phare est bien entendu celui contre Janemba, puissant adversaire du film qui donne beaucoup de fil à retordre à Goku et Vegeta. Le combat sur Terre, concernant d’avantage Gohan, est d’avantage centré sur l’humour. C’est l’occasion pour l’équipe technique d’amuser la galerie avec des références culturelles, mais aussi de faire réapparaître le légendaire Freezer le temps de quelques secondes ou encore confronter Trunks et Goten à une armée de tanks.
Nous le savons, chaque film Dragon Ball Z possède son ingrédient fan-service, la fusion est le thème de cette première partie. Le titre de ce métrage est un spoil à lui seul, le but des scénaristes était ici de faire fusionner Goku et Vegeta, à la manière de Trunks et Goten dans l’arc Boo. Gogeta est ainsi un personnage très apprécié des fans, même si son intervention est ici décevante car ne durant que quelques secondes. Ce que nous retenons d’avantage, c’est l’affrontement contre Janemba dont la transformation est des plus réussies.
On notera que ce film, dans le montage crée pour le cinéma français, a souffert d’une grande censure. Ainsi, l’armée de tanks qu’affrontent Goten et Trunks est en réalité dirigée par Adolph Hitler ridiculisé. Du côté de la bande originale plutôt délirante, elle est remplacée par celle du film suivant qui compose la deuxième partie du film cinéma français, sans doute pour créer une cohérence sonore. Néanmoins, la bande originale de l’attaque du dragon instaure une ambiance plus sérieuse au film, ce qui n’est finalement pas un mal. Dans tous les cas, connaître la véritable version de ce film est désormais chose possible grâce aux coffrets intégrales des films de la licence Dragon Ball édités par AB.

On notera que ce film est sans doute le moins légitime parmi ceux de Dragon Ball Z, et ce pour de nombreuses raisons. Vegeta et Goku étant tous les deux morts, l’histoire est censée de situer en plein arc Boo, ce qui paraît inconcevable. Plus précisément, Goten et Trunks savant fusionner, le combat doit avoir lieu après que les deux garnements aient assimilé la fusion, ce qui paraît encore plus improbable étant donné que Goku est en plein tournoi céleste et que la situation terrienne est propice à la paix.

La seconde partie du film français est bien plus intéressante puisqu’il s’agit de l’un des films favoris des fans, d’une manière générale. « L’attaque du dragon » se déroule quelques mois après la défaite de Boo. Ayant repris leurs études, Gohan et Viden continuent d’œuvrer en tant que duo Great Saiyaman, et en viennent à aider un vieux fou cherchant à délivrer un certain Tapion emprisonné dans une boîte à musique. En exauçant le souhait du vieillard grâce aux Dragon Ball, les guerriers Z ne s’attendaient pas à libérer par la même occasion Hildegarn, un monstre redoutable jadis scellé…
Le treizième film (et dernier avant l’apparition de Battle of Gods) prend un parti différent des précédents. Plutôt que d’introduire bêtement un adversaire lié à certaines thématiques de la saga, nous assistons à une histoire différente qui épaissit quelque peu le background de la saga. L’histoire de Tapion s’avère aussi tragique qu’intéressante et pour une fois, les scénaristes prennent le temps de développer un scénario centré sur un personnage nouveau qui brillera bien plus que d’autres personnages. L'intrigue prend un certain temps à se mettre en place tant le film brille d’un côté relationnel entre Trunks et Tapion. Pour une fois, nous ne sommes pas dans le fan-service pur et simple et ce film a un réel intérêt scénaristique. Pour autant, nous assistons à une bataille finale spectaculaire où les scénaristes utilisent toutes les grandes ficelles de la saga Boo comme la fusion ou le Super Saiyen 3, sans pour autant traîner en longueur ou renier l’intérêt de l’histoire.
Aussi, ce film jouit d’une qualité musicale indéniable. Le thème de Tapion est célèbre et n’a pourtant lieu que dans ce film. Le reste des compositions est assez inédit, bien que certaines ont été entendues furtivement lors de l’arc Boo.

Il reste cependant un point négatif à l’Attaque du dragon. A la base, le film devait légitimer l’épée que portait Trunks lorsqu’il a anéanti Freezer et le roi Cold, épée qui serait celle remise par Tapion. Seulement, le fait que le Trunks du futur n’ait jamais pu connaître Tapion est une évidence, ce qui anéanti cette théorie de la puissante épée.
En bref, le premier film français Dragon Ball Z constitue un divertissement très réussi. La première partie est sympathique sans pour autant générer un enthousiasme aussi grand que lors de certains films comme celui de Broly, et l’histoire de Tapion change de ce qu’on a pu voir dans les précédents métrages, et en bien. Chacune des deux parties possède ses atouts et si on exclut l’incohérence de la situation de « Fusions » dans l’histoire de Dragon Ball Z, il demeure un divertissement de qualité pour tous les fans du manga d’Akira Toriyama. Des deux films français Dragon Ball Z, ce premier est sans doute le plus séduisant.