Jeux Video Test rétro - Gran Turismo 3
Aujourd'hui, place au test rétro de RogueAerith de Gran turismo 3, sorti sur Playstation 2 il y a tout juste 12 ans en Europe (juillet 2001).
Dire que Gran turismo 3 était attendu est un euphémisme. A son lancement, la Playstation 2 avait eu un line-up limité, et Gran turismo 3 devait faire partie de la première salve de jeux destinés à épater la galerie et faire craquer les joueurs pour la console de Sony. L'été 2001 livrait donc les premiers vrais gros jeux de la PS2 – Onimusha et Gran turismo 3 – juste avant un Noël 2001 gigantesque pour ceux qui s'en souviennent (Jak and Daxter, Devil May Cry, GTA III, Klonoa 2). Mais la gestation de ce troisième volet n'a pas été facile. Initialement prévu pour faire partie du lancement de la Playstation 2 et servir de vitrine technologique, Gran turismo 3 s'appelait Gran turismo 2000. Le studio Polyphony Digital ayant obtenu un délai, le jeu est finalement sorti quelques mois plus tard, prenant l'appellation de véritable troisième volet de la série, et agrémenté d'un sous-titre inédit : A-Spec.
Fort de son statut de deuxième jeu le plus vendu de la Playstation 2, à près de 15 millions d'exemplaires (derrière GTA : San Andreas et devant... Gran turismo 4), Gran turismo 3 a apporté, outre l'amélioration graphique évidente due au nouveau support, des innovations majeures, là où Gran turismo 2 s'était contenté de faire plus et mieux. Pourtant, sur le papier, Gran Turismo 3 s'avère bien moins complet que le volet précédent : seulement 180 voitures contre plus de 600 pour GT2, et peu de nouveaux circuits (avec un total s'élevant à un peu plus de 35). Mais alors, qu'est-ce qui fait que Gran turismo 3 méritait que l'on s'y intéresse ? Réponse : un souci du détail qui faisait la différence.
Comme les premiers volets, GT3 reprend la séparation classique entre mode Arcade et mode Gran turismo qui a fait le succès de la série. Le mode Arcade offre le contenu complet dès le début du jeu, tandis que le mode Gran turismo demande de longues heures pour avoir accès à toutes les voitures, toutes les pièces, tous les circuits, toutes les compétitions. Le mode Gran turismo est désormais divisé en 5 catégories (novice, amateur, professionnel, rallye, endurance)... accessibles uniquement après avoir obtenu vos permis, comme d'habitude. Au niveau du gameplay, les sensations procurées par GT3 semblaient encore meilleures : chacune des voitures, oui, chacune, a sa propre conduite avec laquelle il faut se familiariser pour espérer devenir performant. Et, surtout, chaque petit réglage (carénage, amortisseur, hauteur de la voiture, pneus, système électronique, boîtier de vitesse) a toujours sur la conduite, ce qui amène des heures de test. Le plus dantesque reste certainement le temps passé à tenter de maîtriser les monstres de puissance disponibles, dotés de moteurs surpuissants et de turbos, et les sensations ressenties manette en mains, le Dualshock remplissant toujours impeccablement son office : sentir tout le poids passé sur les roues arrière à la moindre petite accélération et essayer de réaliser des virages avec ces voitures légendaires était tout simplement génial.
Mais intéressons-nous aux nouveautés de cet épisode. Parmi les nouveautés majeures, on compte des courses se déroulant sous la pluie, ainsi qu'une très nette amélioration du mode rallye, point faible de GT2. Désormais, la maniabilité des véhicules est beaucoup plus réaliste et s'approche d'un vrai jeu de rallye, là où l'aspect savonnette de GT2 confinait au ridicule. Cependant, Polyphony n'a pas estimé nécessaire de changer les fondements de ce mode rallye, puisque les courses se déroulent toujours contre un adversaire (pourquoi pas seul contre-la-montre, comme cela est le cas en réalité ?). Autre détail assez bizarre, les courses « normales » sur asphalte vous confrontent à 5 adversaire, là où 3 adversaires sont disponibles sur circuits mouillés... Mouais... Dernière critique sur le contenu, le studio nippon a jugé bon d'implanter de la conduite Formule1. Problème, cette nouveauté était au moins aussi ratée que le rallye l'était dans GT2. Comprendre que les sensations étaient franchement mauvaises face au jeux spécialisés dans la F1. Dernières critiques en matière de gameplay : les angles de vue étaient en nombre très limité, avec même l'absence de vue cockpit, ce qui limitait l'expérience pour beaucoup de joueurs, et les traditionnels défauts de la série (IA automatique et absence de localisation des dégâts sur les voitures) commençaient à agacer.
Autre nouveauté, bien plus maîtrisée : dans tous les modes, une aide au pilotage (via un témoin lumineux) était disponible, vous indiquant le rapport conseillé pour les virages et vous avertissant du meilleur moment pour le freinage. Enfin, parmi les petits détails qui faisaient plaisir, notons que pour la première fois, le jeu était compatible avec les volants à retour de force (une nouveauté pour contenter les passionnés, sachant que ces volants restaient extrêmement coûteux à l'époque) et que six joueurs pouvaient s'affronter via un réseau local.
Côté graphismes, la modélisation des véhicules était toujours irréprochable, les changements effectués dans les menus visibles à l'écran, les effets de lumière bluffants (ah, le soleil aveuglant), et ceux de fumée, de projections (boue et pluie), de poussière (en mode rallye, merci à l'IA nous empêchant de voir la route à cause de la terre soulevée !) impressionnants. Cependant, si on peut passer l'éponge sur des décors encore un peu pixellisés (on en était qu'aux débuts de la PS2), il faut bien avouer que l'aliasing gâchait l'expérience, problème que l'on retrouvait sur beaucoup de jeux sortis dans les premières années de la console. GT3 était effectivement sorti l'époque où les studios tentaient désespérément de solutionner ce problème (voir le superbe Final Fantasy X défiguré par cet effet d'escalier), qui ne sera limité qu'en fin de vie de console (voir les deux God of War, ou un Gran turismo 4 nettement plus propre et lisse).
Graphismes :
Les détails sur les voitures étaient franchement remarquables, de même que l'ensemble des effets spéciaux. Toutefois, l'aliasing demeurait hélas bien trop présent, de même qu'un léger clipping. Soulignons la présence d'une cinématique d'introduction en images de synthèse qui en mettait plein la vue..
Jouabilité :
Toujours aussi réaliste et efficace, la maniabilité millimétrée était transcendée par le Dualshock 2.
Bande-son :
Aucun bruitage de moteur n'est identique, et les musiques savaient ne pas être répétitives.
Durée de vie :
Un mode Gran Turismo toujours gigantesque, un mode rallye très nettement amélioré, des compétitions à n'en plus finir : que demander de plus ?
Scénario :
Pas de scénario évidemment, mais notons une localisation française des menus assez hasardeuse.
En résumé :
Les petits défauts de GT3 (aliasing très présent, conduite F1 anecdotique, localisation des dégâts toujours absente, IA énervante, vues en nombre limité) ne gâchaient pas une expérience de jeu encore améliorée par le passage sur PS2. Mais c'est Gran turismo 4 qui signera vraiment l'apogée de la série.
16/20
Dire que Gran turismo 3 était attendu est un euphémisme. A son lancement, la Playstation 2 avait eu un line-up limité, et Gran turismo 3 devait faire partie de la première salve de jeux destinés à épater la galerie et faire craquer les joueurs pour la console de Sony. L'été 2001 livrait donc les premiers vrais gros jeux de la PS2 – Onimusha et Gran turismo 3 – juste avant un Noël 2001 gigantesque pour ceux qui s'en souviennent (Jak and Daxter, Devil May Cry, GTA III, Klonoa 2). Mais la gestation de ce troisième volet n'a pas été facile. Initialement prévu pour faire partie du lancement de la Playstation 2 et servir de vitrine technologique, Gran turismo 3 s'appelait Gran turismo 2000. Le studio Polyphony Digital ayant obtenu un délai, le jeu est finalement sorti quelques mois plus tard, prenant l'appellation de véritable troisième volet de la série, et agrémenté d'un sous-titre inédit : A-Spec.
Fort de son statut de deuxième jeu le plus vendu de la Playstation 2, à près de 15 millions d'exemplaires (derrière GTA : San Andreas et devant... Gran turismo 4), Gran turismo 3 a apporté, outre l'amélioration graphique évidente due au nouveau support, des innovations majeures, là où Gran turismo 2 s'était contenté de faire plus et mieux. Pourtant, sur le papier, Gran Turismo 3 s'avère bien moins complet que le volet précédent : seulement 180 voitures contre plus de 600 pour GT2, et peu de nouveaux circuits (avec un total s'élevant à un peu plus de 35). Mais alors, qu'est-ce qui fait que Gran turismo 3 méritait que l'on s'y intéresse ? Réponse : un souci du détail qui faisait la différence.
Comme les premiers volets, GT3 reprend la séparation classique entre mode Arcade et mode Gran turismo qui a fait le succès de la série. Le mode Arcade offre le contenu complet dès le début du jeu, tandis que le mode Gran turismo demande de longues heures pour avoir accès à toutes les voitures, toutes les pièces, tous les circuits, toutes les compétitions. Le mode Gran turismo est désormais divisé en 5 catégories (novice, amateur, professionnel, rallye, endurance)... accessibles uniquement après avoir obtenu vos permis, comme d'habitude. Au niveau du gameplay, les sensations procurées par GT3 semblaient encore meilleures : chacune des voitures, oui, chacune, a sa propre conduite avec laquelle il faut se familiariser pour espérer devenir performant. Et, surtout, chaque petit réglage (carénage, amortisseur, hauteur de la voiture, pneus, système électronique, boîtier de vitesse) a toujours sur la conduite, ce qui amène des heures de test. Le plus dantesque reste certainement le temps passé à tenter de maîtriser les monstres de puissance disponibles, dotés de moteurs surpuissants et de turbos, et les sensations ressenties manette en mains, le Dualshock remplissant toujours impeccablement son office : sentir tout le poids passé sur les roues arrière à la moindre petite accélération et essayer de réaliser des virages avec ces voitures légendaires était tout simplement génial.
Mais intéressons-nous aux nouveautés de cet épisode. Parmi les nouveautés majeures, on compte des courses se déroulant sous la pluie, ainsi qu'une très nette amélioration du mode rallye, point faible de GT2. Désormais, la maniabilité des véhicules est beaucoup plus réaliste et s'approche d'un vrai jeu de rallye, là où l'aspect savonnette de GT2 confinait au ridicule. Cependant, Polyphony n'a pas estimé nécessaire de changer les fondements de ce mode rallye, puisque les courses se déroulent toujours contre un adversaire (pourquoi pas seul contre-la-montre, comme cela est le cas en réalité ?). Autre détail assez bizarre, les courses « normales » sur asphalte vous confrontent à 5 adversaire, là où 3 adversaires sont disponibles sur circuits mouillés... Mouais... Dernière critique sur le contenu, le studio nippon a jugé bon d'implanter de la conduite Formule1. Problème, cette nouveauté était au moins aussi ratée que le rallye l'était dans GT2. Comprendre que les sensations étaient franchement mauvaises face au jeux spécialisés dans la F1. Dernières critiques en matière de gameplay : les angles de vue étaient en nombre très limité, avec même l'absence de vue cockpit, ce qui limitait l'expérience pour beaucoup de joueurs, et les traditionnels défauts de la série (IA automatique et absence de localisation des dégâts sur les voitures) commençaient à agacer.
Autre nouveauté, bien plus maîtrisée : dans tous les modes, une aide au pilotage (via un témoin lumineux) était disponible, vous indiquant le rapport conseillé pour les virages et vous avertissant du meilleur moment pour le freinage. Enfin, parmi les petits détails qui faisaient plaisir, notons que pour la première fois, le jeu était compatible avec les volants à retour de force (une nouveauté pour contenter les passionnés, sachant que ces volants restaient extrêmement coûteux à l'époque) et que six joueurs pouvaient s'affronter via un réseau local.
Côté graphismes, la modélisation des véhicules était toujours irréprochable, les changements effectués dans les menus visibles à l'écran, les effets de lumière bluffants (ah, le soleil aveuglant), et ceux de fumée, de projections (boue et pluie), de poussière (en mode rallye, merci à l'IA nous empêchant de voir la route à cause de la terre soulevée !) impressionnants. Cependant, si on peut passer l'éponge sur des décors encore un peu pixellisés (on en était qu'aux débuts de la PS2), il faut bien avouer que l'aliasing gâchait l'expérience, problème que l'on retrouvait sur beaucoup de jeux sortis dans les premières années de la console. GT3 était effectivement sorti l'époque où les studios tentaient désespérément de solutionner ce problème (voir le superbe Final Fantasy X défiguré par cet effet d'escalier), qui ne sera limité qu'en fin de vie de console (voir les deux God of War, ou un Gran turismo 4 nettement plus propre et lisse).
Graphismes :
Les détails sur les voitures étaient franchement remarquables, de même que l'ensemble des effets spéciaux. Toutefois, l'aliasing demeurait hélas bien trop présent, de même qu'un léger clipping. Soulignons la présence d'une cinématique d'introduction en images de synthèse qui en mettait plein la vue..
Jouabilité :
Toujours aussi réaliste et efficace, la maniabilité millimétrée était transcendée par le Dualshock 2.
Bande-son :
Aucun bruitage de moteur n'est identique, et les musiques savaient ne pas être répétitives.
Durée de vie :
Un mode Gran Turismo toujours gigantesque, un mode rallye très nettement amélioré, des compétitions à n'en plus finir : que demander de plus ?
Scénario :
Pas de scénario évidemment, mais notons une localisation française des menus assez hasardeuse.
En résumé :
Les petits défauts de GT3 (aliasing très présent, conduite F1 anecdotique, localisation des dégâts toujours absente, IA énervante, vues en nombre limité) ne gâchaient pas une expérience de jeu encore améliorée par le passage sur PS2. Mais c'est Gran turismo 4 qui signera vraiment l'apogée de la série.
16/20