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Ciné-Asie Critique - Naraka 19

Mardi, 11 Décembre 2012 à 11h49

Voici la chronique de Kimi portant sur Naraka 19, film d'horreur réalisé en 2007 par Carol Lai !


 
 
L’Enfer : ce lieu faisant l’objet d’une multitude de débats a été retourné dans tous les sens par les cinéastes au sein du septième art. En terme de cinéma asiatique, l’exemple le plus frappant reste l’excellent The Ring que nous avait concocté Hideo Nakata à la fin du vingtième siècle. Le réalisateur faisait endurer un véritable calvaire à ses protagonistes par le biais d’une cassette vidéo maudite. Avec Naraka 19, la cinéaste hongkongaise Carol Lai reste dans l’univers du numérique et aborde le thème de l’enfer d’une manière différente. Le résultat saura t’il se montrer convaincant ?

Vous avez déjà du entendre vos géniteurs se plaindre lorsque vous aviez votre portable allumé en permanence dans votre poche. On dit souvent que les parents ont toujours raison, au grand dam des adolescents restants scotchés sur leur mobile, n‘en faisant qu‘à leur tête. Quoiqu'on en dise,Le portable a, en effet, des effets néfastes au niveau cérébral et il peut même provoquer la mort d’un individu selon la réalisatrice hongkongaise.

Le speech de Naraka 19 est très simplet et tient juste sur un fil. Rain, une étudiante comme une autre, emménage dans un appartement avec ses amies Mandy, Violet & Eva. Cette dernière est complètement accro à son mobile, ne s’en séparant jamais et passant le plus clair de son temps à tapoter les touches de son appareil. L’attitude pour le moins suspecte alerte ses amies qui s’agitent autour d’elle. Rien de bien original pour le moment, puis Eva met subitement fin à ses jours, le dernier message sur son téléphone portable indiquant « Game Over ». Rain découvre alors que sa défunte amie participait à un jeu : Naraka 19, uniquement jouable sur mobile. Afin de résolver ce mystère, Rain décide de commencer une partie et devra arriver au bout de cette dernière pour découvrir la vérité.

Dans Naraka 19 il n’est pas question de développer les protagonistes. Oh ça non…. Carol Lai préfère mettre cela en retrait et rentrer directement dans le vif du sujet. En se focalisant uniquement sur ce point, la cinéaste crée un premier problème : à vouloir trop en faire, elle s’éparpille, voulant mettre en place une multitude de choses mais se perd également dans les nombreux tiroirs qu’elle a ouvert elle-même.

Le point prometteur du film est justement l’Enfer, divisé en 19 portes (entendez par là niveaux) que notre héroïne devra franchir, une à une, pour savoir ce qui a poussé son amie au suicide. A première vue, ce aspect est plutôt attirant mais Carol Lai n’arrive pas à creuser ce dernier : celui-ci restant très superficiel. Le téléphone portable sera donc un outil primordial au sein de Naraka 19, permettant de faire des choix, de s’orienter et même de trouver une issue dans des situations compliquées. Bizarrement, Naraka 19 m’a fait pensé au jeu Dystopia, présent dans le one-shot Reset de Tetsuya Tsutsui : si le/la joueur/oueuse fait un pas de travers, ce sera la mort assurée pour lui/elle. L’architecture et les environnements de Naraka 19 manquent cruellement d’originalité, pire encore : quelques uns frisent même le ridicule, il faut vraiment le voir pour le croire. D‘une manière générale, Carol Lai fera plus rire le spectateur qu’autre chose.

Faisons juste une petite pause : vous vous attendiez à avoir la trouille de votre vie en regardant Naraka 19 ? Détrompez vous, vous êtes très très loin… Abandonnez tout espoir car la peur est complètement inexistante au sein du film. Le tout reste très prévisible au niveau du scénario et de ses rebondissements. Tout est tellement exagéré, ridicule et grotesque qu’au final le spectateur aura du mal à y croire, ne saisissant pas le pourquoi du comment et c’est la lassitude qui s’installera au fur et à mesure. La bande son du film de la cinéaste hongkongaise est d’un classicisme aberrant : composée de musiques stridentes et pesantes, elle n’apporte rien au film, jouant un rôle très mineur.

Par ailleurs, le jeu d’acteurs est caricatural au possible, cela s’explique grâce au choix hasardeux de la réalisatrice. Les protagonistes n’arrivent pas à insuffler une once d’émotion et de crédibilité aux yeux du spectateur, ils manquent clairement de prestance.

La fin du film, quant à elle, est dotée d’un amateurisme flagrant. Se terminant en queue de poisson, la réalisatrice a dû s’endormir en cours de route et, en se réveillant à quelques minutes du clap de fin, a remué ciel et terre pour nous offrir quelque chose de potable. Pas de chance, la pilule a du mal à passer… Comme si cela ne suffisait pas, l’édition d’Action&Communication est très succincte. S’il n’y a rien à reprocher au niveau de la traduction et de la syntaxe, on pourra souligner une superposition de la traduction des onomatopées sur celles déjà traduites à la base. Le comble du comble restant la non présence de bonus au sein du DVD. Vous avez bien lu, il n’y a aucun supplément à se mettre sous la dent…

Vous l’aurez compris Naraka 19 est un film catastrophique et ce, sur tous les points. Il aurait pu être bien meilleur mais se relève être très insignifiant à cause de son manque de profondeur. C’est donc un « Game Over » définitif pour Carol Lai, aucun « Try Again » n‘est disponible.
   

commentaires

Kimi

De Kimi [3391 Pts], le 11 Décembre 2012 à 21h33

Si tu veux perdre 90 minutes de ta vie Koiwai ne te gêne pas. :D

Koiwai

De Koiwai [12811 Pts], le 11 Décembre 2012 à 20h06

Ca a l'air merveilleux de nullité, je veux le voir !

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