Dvd Conférence de Masao Maruyama
Si Japan Expo 2012 accueillait Naoki Urasawa en invité d'honneur manga, le salon avait également la chance de recevoir cette année le producteur Masao Maruyama, que l'on connaît entre autres pour sa participation aux adaptations animées des mangas du maître, notamment Monster et Master Keaton.
Pour bien commencer le salon, cet homme de 70 ans tenait le jeudi une conférence publique où il revint volontiers sur sa carrière, sur son métier, sur les faits qui l'ont marqué, sur ses regrets et les ultimes projets qu'il envisage avant de prendre une retraite bien méritée.
Masao Maruyama, qui fut accueilli dans la salle sous les applaudissements alors qu'il avouait avoir peur qu'on ne le connaisse pas, commença par se présenter très brièvement, en quelques mots. Lui qui a longtemps travaillé au sein du studio Madhouse (dont il est le co-fondateur) l'a quitté l'année dernière pour fonder un nouveau studio: Mappa, que l'on connaît d'ores et déjà pour le remarqué Kids on the Slope.
Très proche du public français au point de le prendre en photo et de plaisanter régulièrement, il demanda à celui-ci de ne pas hésiter à poser des questions. Ce qui tombait bien, puisque la conférence consista en une petite heure de questions-réponses, dont voici le compte-rendu complet.
Bonjour Mr Maruyama, je suis un grand fan de la première série animée de Gunslinger Girl, dont vous êtes le producteur. Pouvez-vous décrire le travail que vous avez fait sur cette œuvre ?
Masao Maruyama : Deux séries ont été faites à quelques années d'intervalle, et je me suis effectivement occupé de la première. Cette oeuvre est difficile à appréhender. Comme il s'agit de l'histoire de fillettes tuant des gens, c'était difficile de réfléchir au public visé et de monter le projet. Comme j'aime les petites filles et les tueries (rires), j'ai voulu monter le projet comme une histoire triste. Pour ce projet, je me suis inspiré du film Léon de Luc Besson. C'est un film que j'adore.
Pour rester sur le premier anime de Gunslinger Girl, à quel niveau l'auteur original du manga, Yu Aida, a-t-il été impliqué ?
Yu Aida est un auteur qui aime beaucoup son œuvre, du coup il a beaucoup discuté avec le réalisateur. C'est plutôt avec ce dernier que s'est passée la collaboration.
De manière générale, il est vrai que j'ai beaucoup d'occasions de travailler sur des adaptations de manga, comme Card Captor Sakura ou Monster. Mais selon moi, l'anime est à la charge du réalisateur. De mon côté, je m'occupe plutôt des relations avec les maisons d'édition et de production.
Les remarques que peut avoir l'auteur original du manga sont très importantes, doivent être prises en compte. Mais à côté de ça, un anime est un travail réunissant de nombreuses personnes : réalisateur, directeur artistique, animateur... et il doit être conçu de sorte à durer au maximum 30 minutes par épisode. Par rapport à tout ça, les responsables de l'anime doivent donc prendre des prédispositions qui peuvent déplaire aux auteurs originaux. Même si l'anime est différent du manga, pour moi ce qui compte c'est que le public apprécie le résultat.
Le studio Madhouse a adapté des oeuvres de Naoki Urasawa à plusieurs reprises, entre autres Monster et Master Keaton. Comptez-vous en adapter d'autres avec votre nouveau studio ?
Je suis moi-même un grand fan de Naoki Urasawa, et quand j'ai su qu'il allait venir à Japan Expo en France, j'ai dit "si je peux, je veux bien venir aussi" (rires).
En fait, j'ai envie d'adapter tous les mangas de Naoki Urasawa, mais il y a un petit problème : comme ses œuvres sont souvent longues voire très longues, il est difficile de regrouper ça en anime. Même pour des adaptations en film, ce serait difficile. Du coup les sponsors ne veulent pas forcément financer des projets de ce type.
J'ai déjà 70 ans, et je pense qu'avec beaucoup d'efforts je ne pourrai plus travailler que pendant environ trois ans. Pendant mes dernières années dans le métier, j'aimerais absolument faire une adaptation animée de Pluto. J'ai débuté dans le monde de l'animation il y a 50 ans, en rentrant à Mushi Production, la maison de production qui a fait l'anime d'Astro Boy adapté du manga d'Osamu Tezuka, sur lequel j'ai travaillé, et parmi les oeuvres d'Urasawa adaptées en anime j'ai travaillé sur Yawara, Master Keaton et Monster. Alors forcément, quand je lis Pluto où Urasawa reprend Tezuka, je me dis que c'est un signe du destin et que ça doit à tout prix être mon dernier grand projet que d'en faire une adaptation animée. Cependant il y a un problème : si je veux l'adapter, je dois réaliser 8 épisodes d'une heure chacun. Si j'arrive à rassembler l'argent du monde entier, je pourrais le faire immédiatement. Merci de participer au financement ! (rires)
Votre premier travail chez Madhouse a été Ace wo Nerae (Jeu Set et Match en français). Quelle a été votre implication dessus ? Quel impact cet anime a-t-il eu sur le studio ?
En fait, la première oeuvre de Madhouse n'est pas Ace wo Nerae, mais cette dernière est la première à avoir rencontré une certaine reconnaissance.
J'ai longtemps travaillé dans le monde de l'animation, et certains réalisateurs m'ont particulièrement marqué : Satoshi Kon, Tetsurô Araki... Mais celui dont j'étais le plus proche est Osamu Dezaki, le réalisateur d'Ace wo Nerae, malheureusement décédé l'année dernière. Nous avons travaillé ensemble depuis l'époque de Mushi Production. J'ai notamment travaillé avec lui sur Ashita no Joe. Mushi Production a malheureusement fermé à cause de problèmes financiers, et avec Osamu Dezaki nous avons alors fondé Madhouse. Quand Osamu Dezaki est mort d'un cancer l'année dernière, j'ai décidé de quitter Madhouse pour fonder le studio Mappa, car pour moi, Madhouse sans Osamu Dezaki n'est plus Madhouse. De par l'importance qu'a eue Mr Dezaki à mes côtés, les oeuvres sur lesquelles j'ai travaillé avec lui, à savoir Ashita no Joe et Ace wo Nerae, ont pour moi une place un peu particulière.
Qu'avez-vous pensé de Texhnolyze et des projets de Satoshi Kon ?
Texhnolyze est une oeuvre de Yoshitoshi Abe, est la personne qui en a réalisé l’adaptation animée en est un grand fan. J'ai co-produit cette série en compagnie de Yasuyuki Ueda. Mr Ueda est l'un des producteurs japonais en qui j'ai le plus confiance.
En ce qui concerne Satoshi Kon, j'ai travaillé avec lui sur de nombreuses œuvres, et c'est un homme qui restera gravé au fond de mon cœur. Là, je suis en train de me souvenir des fois où je suis venu à Paris avec lui pour les présentations de Tokyo Godfathers et Paprika. S'il était encore vivant, je pense qu'il aurait insisté pour venir avec moi à Japan Expo. Malheureusement il ne peut pas venir, alors pour pallier à ça, j'ai sur moi le t-shirt d'un anime que j'ai réalisé avec lui : Paranoia Agent. Si vous voulez, je vous le montre.
Masao Maruyama se lève alors, enlève le t-shirt qu'il a sur lui et le brandit devant le public qui l'applaudit.
Vous aimez Paranoia Agent ? Tenez, je vous donne le t-shirt. Il y a quelques microbes, alors n'oubliez pas de le laver !
Sous des tonnerres d'applaudissements, Mr Maruyama offre alors son t-shirt à la personne qui a posé la question.
Entre les années 80 et aujourd'hui, il y a de grandes différences au niveau des dessins des animes, ceux d'aujourd'hui étant faits par ordinateur. Pouvez-vous dire quelque chose là-dessus ?
Que ce soit autrefois ou maintenant, je pense qu'il y a autant d’œuvres qui peuvent être bonnes ou mauvaises. Je pense qu'il n'y a pas vraiment de différence là-dessus. C'est vrai qu'avant, comme on faisait tout à la main, ça paraît plus raffiné, mais même aujourd'hui, avec les innovations techniques, on arrive à faire des choses assez précises. Que ce soit avant ou aujourd'hui, je pense que la beauté des images doit surtout au directeur artistique.
Vous étiez producteur des films de Satoshi Kon, et l'on sait que ce dernier travaillait sur un dernier film au moment de sa mort : Yume Miru Kikkai. Le studio Madhouse avait annoncé qu'il finirait le film, mais on sait que c'est un projet compliqué et qu'il est actuellement au point mort. Si Madhouse ne peut pas le finir, est-ce que vous pourriez vous en charger avec le studio Mappa ?
Je ne sais pas. Je m'attendais à avoir cette question, et c'est ce qui me faisait un peu peur si je venais à Japan Expo. Cependant, je pense que j'ai l'obligation de répondre à cette question.
Le travail que Satoshi Kon a fait sur ce film est entre mes mains, le scénario est déjà écrit jusqu'à la fin. Les derniers mots que m'a adressé Satoshi Kon furent "je te laisse le film".
Comme je l'ai déjà dit, j'ai 70 ans, je vais bientôt en avoir 71, et même avec beaucoup d'efforts je pense que je ne pourrai plus travailler qu'environ 3 ans. Si je ne finis pas le film dans ce laps de temps, je pense que quand j'irai le rejoindre, mon ami décédé me dira d'aller en enfer plutôt qu'au paradis.
Un peu partout au Japon, de nombreuses personnes travaillant dans l'animation admirent encore Satoshi Kon, ça motive, mais le problème reste le financement. J'espère que pendant mon temps restant dans le milieu, je pourrai finir cette œuvre.
Masao Maruyama est alors applaudi par le public, tandis que l'interprète et animatrice de la conférence tente de cadrer la conférence sur Kids on the Slope.
Sur Kids on the Slope, on constate une excellente animation des scènes de musique. Quel fut le budget alloué à ces scènes ?
Kids on the Slope est ma première collaboration avec le réalisateur Shinichiro Watanabe, qui a conçu Samurai Champloo et Cowboy Bebop. Comme c'est la première série du studio Mappa, je n'ai pas réfléchi au budget, j'ai surtout voulu concevoir une belle œuvre. Comme la diffusion s'est terminée il y a peu, je n'ai pas encore fait tous les calculs financiers, mais je pense que ce sera dans le rouge (rires). Si jamais Mappa n'existe plus dans quelques mois, la cause sera sûrement là.
Mamoru Hosoda, avec lequel vous avez travaillé chez Madhouse, a créé l'année dernière son propre studio, le studio Chizu, pour réaliser Les Enfants-Loups – Ame & Yuki. Le film a été conçu conjointement par Chizu et Madhouse. Quelle fut la part de travail de chacun des deux studios ? Mamoru Hosoda a-t-il fondé ce studio dès le début, ou pendant la production du film ?
Madhouse est plus impliqué dan la réalisation du projet, et la réalisation du film lui-même était à la charge de Chizu.
C'est sur cette question que s'acheva la conférence, sous une ultime séance d'applaudissements.
Pour bien commencer le salon, cet homme de 70 ans tenait le jeudi une conférence publique où il revint volontiers sur sa carrière, sur son métier, sur les faits qui l'ont marqué, sur ses regrets et les ultimes projets qu'il envisage avant de prendre une retraite bien méritée.
Masao Maruyama, qui fut accueilli dans la salle sous les applaudissements alors qu'il avouait avoir peur qu'on ne le connaisse pas, commença par se présenter très brièvement, en quelques mots. Lui qui a longtemps travaillé au sein du studio Madhouse (dont il est le co-fondateur) l'a quitté l'année dernière pour fonder un nouveau studio: Mappa, que l'on connaît d'ores et déjà pour le remarqué Kids on the Slope.
Très proche du public français au point de le prendre en photo et de plaisanter régulièrement, il demanda à celui-ci de ne pas hésiter à poser des questions. Ce qui tombait bien, puisque la conférence consista en une petite heure de questions-réponses, dont voici le compte-rendu complet.
Bonjour Mr Maruyama, je suis un grand fan de la première série animée de Gunslinger Girl, dont vous êtes le producteur. Pouvez-vous décrire le travail que vous avez fait sur cette œuvre ?
Masao Maruyama : Deux séries ont été faites à quelques années d'intervalle, et je me suis effectivement occupé de la première. Cette oeuvre est difficile à appréhender. Comme il s'agit de l'histoire de fillettes tuant des gens, c'était difficile de réfléchir au public visé et de monter le projet. Comme j'aime les petites filles et les tueries (rires), j'ai voulu monter le projet comme une histoire triste. Pour ce projet, je me suis inspiré du film Léon de Luc Besson. C'est un film que j'adore.
Pour rester sur le premier anime de Gunslinger Girl, à quel niveau l'auteur original du manga, Yu Aida, a-t-il été impliqué ?
Yu Aida est un auteur qui aime beaucoup son œuvre, du coup il a beaucoup discuté avec le réalisateur. C'est plutôt avec ce dernier que s'est passée la collaboration.
De manière générale, il est vrai que j'ai beaucoup d'occasions de travailler sur des adaptations de manga, comme Card Captor Sakura ou Monster. Mais selon moi, l'anime est à la charge du réalisateur. De mon côté, je m'occupe plutôt des relations avec les maisons d'édition et de production.
Les remarques que peut avoir l'auteur original du manga sont très importantes, doivent être prises en compte. Mais à côté de ça, un anime est un travail réunissant de nombreuses personnes : réalisateur, directeur artistique, animateur... et il doit être conçu de sorte à durer au maximum 30 minutes par épisode. Par rapport à tout ça, les responsables de l'anime doivent donc prendre des prédispositions qui peuvent déplaire aux auteurs originaux. Même si l'anime est différent du manga, pour moi ce qui compte c'est que le public apprécie le résultat.
Le studio Madhouse a adapté des oeuvres de Naoki Urasawa à plusieurs reprises, entre autres Monster et Master Keaton. Comptez-vous en adapter d'autres avec votre nouveau studio ?
Je suis moi-même un grand fan de Naoki Urasawa, et quand j'ai su qu'il allait venir à Japan Expo en France, j'ai dit "si je peux, je veux bien venir aussi" (rires).
En fait, j'ai envie d'adapter tous les mangas de Naoki Urasawa, mais il y a un petit problème : comme ses œuvres sont souvent longues voire très longues, il est difficile de regrouper ça en anime. Même pour des adaptations en film, ce serait difficile. Du coup les sponsors ne veulent pas forcément financer des projets de ce type.
J'ai déjà 70 ans, et je pense qu'avec beaucoup d'efforts je ne pourrai plus travailler que pendant environ trois ans. Pendant mes dernières années dans le métier, j'aimerais absolument faire une adaptation animée de Pluto. J'ai débuté dans le monde de l'animation il y a 50 ans, en rentrant à Mushi Production, la maison de production qui a fait l'anime d'Astro Boy adapté du manga d'Osamu Tezuka, sur lequel j'ai travaillé, et parmi les oeuvres d'Urasawa adaptées en anime j'ai travaillé sur Yawara, Master Keaton et Monster. Alors forcément, quand je lis Pluto où Urasawa reprend Tezuka, je me dis que c'est un signe du destin et que ça doit à tout prix être mon dernier grand projet que d'en faire une adaptation animée. Cependant il y a un problème : si je veux l'adapter, je dois réaliser 8 épisodes d'une heure chacun. Si j'arrive à rassembler l'argent du monde entier, je pourrais le faire immédiatement. Merci de participer au financement ! (rires)
Votre premier travail chez Madhouse a été Ace wo Nerae (Jeu Set et Match en français). Quelle a été votre implication dessus ? Quel impact cet anime a-t-il eu sur le studio ?
En fait, la première oeuvre de Madhouse n'est pas Ace wo Nerae, mais cette dernière est la première à avoir rencontré une certaine reconnaissance.
J'ai longtemps travaillé dans le monde de l'animation, et certains réalisateurs m'ont particulièrement marqué : Satoshi Kon, Tetsurô Araki... Mais celui dont j'étais le plus proche est Osamu Dezaki, le réalisateur d'Ace wo Nerae, malheureusement décédé l'année dernière. Nous avons travaillé ensemble depuis l'époque de Mushi Production. J'ai notamment travaillé avec lui sur Ashita no Joe. Mushi Production a malheureusement fermé à cause de problèmes financiers, et avec Osamu Dezaki nous avons alors fondé Madhouse. Quand Osamu Dezaki est mort d'un cancer l'année dernière, j'ai décidé de quitter Madhouse pour fonder le studio Mappa, car pour moi, Madhouse sans Osamu Dezaki n'est plus Madhouse. De par l'importance qu'a eue Mr Dezaki à mes côtés, les oeuvres sur lesquelles j'ai travaillé avec lui, à savoir Ashita no Joe et Ace wo Nerae, ont pour moi une place un peu particulière.
Qu'avez-vous pensé de Texhnolyze et des projets de Satoshi Kon ?
Texhnolyze est une oeuvre de Yoshitoshi Abe, est la personne qui en a réalisé l’adaptation animée en est un grand fan. J'ai co-produit cette série en compagnie de Yasuyuki Ueda. Mr Ueda est l'un des producteurs japonais en qui j'ai le plus confiance.
En ce qui concerne Satoshi Kon, j'ai travaillé avec lui sur de nombreuses œuvres, et c'est un homme qui restera gravé au fond de mon cœur. Là, je suis en train de me souvenir des fois où je suis venu à Paris avec lui pour les présentations de Tokyo Godfathers et Paprika. S'il était encore vivant, je pense qu'il aurait insisté pour venir avec moi à Japan Expo. Malheureusement il ne peut pas venir, alors pour pallier à ça, j'ai sur moi le t-shirt d'un anime que j'ai réalisé avec lui : Paranoia Agent. Si vous voulez, je vous le montre.
Masao Maruyama se lève alors, enlève le t-shirt qu'il a sur lui et le brandit devant le public qui l'applaudit.
Vous aimez Paranoia Agent ? Tenez, je vous donne le t-shirt. Il y a quelques microbes, alors n'oubliez pas de le laver !
Sous des tonnerres d'applaudissements, Mr Maruyama offre alors son t-shirt à la personne qui a posé la question.
Entre les années 80 et aujourd'hui, il y a de grandes différences au niveau des dessins des animes, ceux d'aujourd'hui étant faits par ordinateur. Pouvez-vous dire quelque chose là-dessus ?
Que ce soit autrefois ou maintenant, je pense qu'il y a autant d’œuvres qui peuvent être bonnes ou mauvaises. Je pense qu'il n'y a pas vraiment de différence là-dessus. C'est vrai qu'avant, comme on faisait tout à la main, ça paraît plus raffiné, mais même aujourd'hui, avec les innovations techniques, on arrive à faire des choses assez précises. Que ce soit avant ou aujourd'hui, je pense que la beauté des images doit surtout au directeur artistique.
Vous étiez producteur des films de Satoshi Kon, et l'on sait que ce dernier travaillait sur un dernier film au moment de sa mort : Yume Miru Kikkai. Le studio Madhouse avait annoncé qu'il finirait le film, mais on sait que c'est un projet compliqué et qu'il est actuellement au point mort. Si Madhouse ne peut pas le finir, est-ce que vous pourriez vous en charger avec le studio Mappa ?
Je ne sais pas. Je m'attendais à avoir cette question, et c'est ce qui me faisait un peu peur si je venais à Japan Expo. Cependant, je pense que j'ai l'obligation de répondre à cette question.
Le travail que Satoshi Kon a fait sur ce film est entre mes mains, le scénario est déjà écrit jusqu'à la fin. Les derniers mots que m'a adressé Satoshi Kon furent "je te laisse le film".
Comme je l'ai déjà dit, j'ai 70 ans, je vais bientôt en avoir 71, et même avec beaucoup d'efforts je pense que je ne pourrai plus travailler qu'environ 3 ans. Si je ne finis pas le film dans ce laps de temps, je pense que quand j'irai le rejoindre, mon ami décédé me dira d'aller en enfer plutôt qu'au paradis.
Un peu partout au Japon, de nombreuses personnes travaillant dans l'animation admirent encore Satoshi Kon, ça motive, mais le problème reste le financement. J'espère que pendant mon temps restant dans le milieu, je pourrai finir cette œuvre.
Masao Maruyama est alors applaudi par le public, tandis que l'interprète et animatrice de la conférence tente de cadrer la conférence sur Kids on the Slope.
Sur Kids on the Slope, on constate une excellente animation des scènes de musique. Quel fut le budget alloué à ces scènes ?
Kids on the Slope est ma première collaboration avec le réalisateur Shinichiro Watanabe, qui a conçu Samurai Champloo et Cowboy Bebop. Comme c'est la première série du studio Mappa, je n'ai pas réfléchi au budget, j'ai surtout voulu concevoir une belle œuvre. Comme la diffusion s'est terminée il y a peu, je n'ai pas encore fait tous les calculs financiers, mais je pense que ce sera dans le rouge (rires). Si jamais Mappa n'existe plus dans quelques mois, la cause sera sûrement là.
Mamoru Hosoda, avec lequel vous avez travaillé chez Madhouse, a créé l'année dernière son propre studio, le studio Chizu, pour réaliser Les Enfants-Loups – Ame & Yuki. Le film a été conçu conjointement par Chizu et Madhouse. Quelle fut la part de travail de chacun des deux studios ? Mamoru Hosoda a-t-il fondé ce studio dès le début, ou pendant la production du film ?
Madhouse est plus impliqué dan la réalisation du projet, et la réalisation du film lui-même était à la charge de Chizu.
C'est sur cette question que s'acheva la conférence, sous une ultime séance d'applaudissements.
De skippy [807 Pts], le 03 Août 2012 à 01h51
dommage que j'étais pas là ...
De bob455, le 02 Août 2012 à 22h12
pareil pour moi, j'ai fait signer par contre la traversée du temps. J'au rais peu etre du faire signer kids on the slope.
ben moi je trouve qu'il a vraiment un air de yoshitsune (20th century boys)
De tsubasadow [4303 Pts], le 02 Août 2012 à 21h16
Interview sympa à lire, ça devait être un bon moment :)
De FinalMangaka [763 Pts], le 02 Août 2012 à 12h06
*sourire en coin
De FinalMangaka [763 Pts], le 02 Août 2012 à 12h06
Il était super sympa pendant les séances de dédicace ! J'ai eu ma dédicace + la photo, aves son sourire en quoi ! Kids on the Slope fait maintenant parti de mes animes préférés, un chef d'oeuvre !