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Jeux Video Test - Resident Evil 5

Lundi, 30 Juillet 2012 à 10h00

Après avoir décortique le quatrième opus, Rogue Aerith continue d'explorer la plus célèbre saga de zombies vidéoludiques avec Resident Evil 5 et sa version XBox360. Sorti en 2009, ce nouveau volet aura soulevé bien des déceptions... quel sera le verdict de notre chronique ? 
   
  
   
   
Resident Evil 5 a bénéficié d'une sortie mondiale sur Playstation 3 et Xbox360 en mars 2009 (le 5 au Japon, et une semaine après en Europe et aux Etats-Unis). Il est l'épisode le plus vendu de la série avec plus de 5 millions d'exemplaires, et représente le deuxième plus gros succès commercial de Capcom. A noter qu'en Europe, une édition collector est sortie, comprenant le jeu, un DVD bonus contenant un making-of ainsi qu'un trailer du film d'animation Resident Evil Degeneration. En mars 2010, une version augmentée du jeu est sortie, appelée Resident Evil 5 Gold Edition, comprenant le jeu et tous ses DLC. Si ce cinquième opus a profité d'un succès commercial considérable, nous allons voir qu'il n'en était pas de même du succès critique. Car les défauts sont excessivement nombreux.
   
Intéressons-nous dans un premier temps au scénario. RE5 se déroule en 2009, soit un peu plus de 10 ans après l'incident du manoir et la contamination de Raccoon city. La multinationale Umbrella, responsable du chaos, n'est plus. Mais il semble qu'une société concurrente, Tricell, déjà aperçue dans RE4, soit à l'origine d'un nouveau mal. Chris Redfield, qui appartient au BSAA (Association de l’Évaluation et de la Sécurité contre le Bioterrorisme) qu'il a contribué à créer, se rend à Kijuju, un village d'Afrique, pour empêcher une vente illégale d'armes biologiques. Il est accompagné par Sheva Alomar, une membre de la section africaine de la BSAA. Mais les deux agents vont découvrir des villageois plus agressifs que prévu. Après avoir récolté des informations, ils apprennent que Wesker tient encore un rôle important dans la contamination et que la Tricell a pris la suite d'Umbrella. 
   
Le synopsis paraît accrocheur, mais sachez que plus vous avancerez dans l'aventure, plus vous serez déçus. Car si le début est franchement tonitruant, avec une ambiance extrêmement violente, on ne peut pas en dire autant des événements qui suivront, jusqu'à un final très prévisible, proposant tout ce qui était attendu par les fans depuis un moment. Bien pire, Capcom tue le mythe attaché à certains personnages. Attendez-vous notamment au retour d'un(e) personnage culte de la série, dans un rôle franchement incongru dont je ne me suis, à titre personnel, toujours pas remis. Le côté film d'action américain ne passe pas, et ce n'est pas le chara-design, à côté de la plaque, qui prouvera le contraire. Regardez Chris... Grand et svelte dans le remake de Resident Evil sur GameCube, il prend pour son passage à la HD le look badass sorti de la gonflette, n'ayant rien à envier aux boeufs de Gears of War. Ce cinquième volet tue littéralement les efforts faits par les premiers épisodes pour instaurer une mythologie intéressante à suivre. Voilà pour le scénario.
   
Sur tout le reste, RE5 souffre de la comparaison avec le premier Dead space d'EA, sorti quelques mois plus tôt, un vrai survival horror-action, proposant un gameplay aux petits oignons, des dizaines d'idées ingénieuses... et qui foutait vraiment la frousse. Dans le jeu de Capcom, il n'y a rien de tout ça. Ce cinquième volet est paresseux, et ce, pratiquement sur tous les tableaux.
  
Les idées évoquées pendant le développement ont tout simplement disparu. Le système d'insolations initialement prévu, profitant du décor africain, est absent. Ne comptez pas davantage sur un système de contamination progressive, inspiré des Resident Evil Outbreak. Les ennemis sont sous l'influence des plagas, directement issues du précédent volet, et lorsqu'ils vous attaquent, c'est pour faire diminuer votre barre de vie... et pis, c'est tout ! 
   
Le plus effarant, c'est que RE5 plagie ouvertement l'épisode précédent, reprenant la plupart de ses scènes cultes et de ses éléments-clefs. Un tel copier-coller ne saurait convaincre. Vous voulez des exemples ? La cinématique ultraviolente avec le guide décapité sur la place publique ? Même chose que le chauffeur policier dans le village de Resident 4. Les habitations assiégées par les ennemis ? Toujours là. Les ennemis terrifiants à la tronçonneuse ? De retour, et autant vous dire que cette fois-ci, l'effet de surprise tombe complètement à l'eau. Les Gigantes ? De retour, également, par gros paquets. Resident Evil 5 innove peu, voire pas du tout. C'est regrettable. Les quelques surprises proviennent de séquences de bourrinage, proches d'un Gears of War, mais ne profitant pas d'un système de couverture aussi bien pensé. Ce cinquième opus n'a plus rien d'un survival horror, a contrario du quatrième épisode qui avait encore pour lui une ambiance très particulière et avait su distiller habilement quelques soupçons de terreur. Ici, la seule peur ressentie ne peut provenir que de quelques cinématiques ultraviolentes, mais pas des séquences de jeu. RE5 est devenu un jeu d'action pur et dur... mais qui n'est même pas à la hauteur de ses ambitions ! 
   
En effet, le gameplay, calqué sur celui de RE4, s'avère totalement inadéquat pour coller à la nouvelle orientation 100% action souhaitée... un peu comme si un jeu de course arcade restait sur une maniabilité simulation hyper-exigente. La première cause de cette inadéquation évidente ? L'impossibilité pour les personnages jouables de se déplacer ET de tirer en même temps. Ce sera toujours la même routine pour vous débarrasser des ennemis : courir, retournement à 180°, viser, tirer. Vous avez dit poussif ? Et encore, vous êtes gentils. Et ce n'est pas le choix inventé par Capcom qui arrange tout ça. En effet, le développeur nippon propose deux types de maniabilité : celle inspirée de RE4 (stick gauche pour se déplacer, maintenir un bouton pour courir) et une nouvelle utilisant les 2 sticks (droit pour se déplacer, gauche pour tourner) permettant de straffer. Enfin bon, ça ressemble à du straff, mais ça n'en est pas vraiment... Quelle que soit la maniabilité choisie, attendez-vous à vous énerver et vous lasser. On imagine ce qu'aurait pu être le plaisir de jeu avec une maniabilité à la Dead space.
   
Les deux autres composantes qui vous donneront souvent envie de lâcher tout simplement le jeu, c'est l'IA, plus particulièrement celle de votre collègue, Sheva, et le partner system, nouvelle base de gameplay de ce RE5. Sheva est un véritable boulet qui vous gâchera l'expérience. Oui, rien que ça. Elle n'est même pas inutile, ne se contente pas d'un rôle passif : elle vous gêne constamment. Si, en mode Facile, on peut passer l'éponge sur cette IA, supporter les écarts de votre partenaire réclamera une patience absolue dans les modes plus difficiles. Beaucoup de séquences vous obligeront à couvrir l'autre tronche de cake, ou à faire des choix en rapport avec ce problème plutôt qu'avec le plaisir de jeu (à l'entrée d'une mine, surtout, filez-lui la torche !). IA pourrie et partner system au rabais sont intimement liés, il faut donc vous exposer les particularités de ce dernier. A peine plus évolué que le switchage de Resident Evil 0, le partner system vous permet notamment de donner deux types d'ordres à votre camarade (attaque ou soutien, oui c'est peu), d'échanger des objets (puisque le personnage non joué ramasse de façon autonome ce qui lui tombe sous la main et gère lui-même son inventaire) et de faire face aux ennemis en duo. Or, Sheva a trop tendance à foncer tel un phacochère face aux ennemis les plus coriaces capables de vous éliminer en un coup (ô, combien de décapitations à la tronçonneuse !), entraînant automatiquement le Game over. Le gaspillage des produits de soins est également une de ses spécialités. Concernant les balles, ça ira, puisque la donzelle est aussi efficace (au détriment du réalisme) avec une mitrailleuse lourde qu'avec une arme de précision. Tant mieux d'ailleurs, puisque le partner system ne permet pas de choisir un nombre précis de balles à donner au personnage non joué. Le système de Resident Evil Zero, lui, le permettait, ce qui prouve bien que Capcom est passé à autre chose : l'absence d'un tel choix montre implicitement qu'il n'y a plus besoin de faire attention à la moindre balle... Fini le survival horror, voilà le 100% action. Le partner system est de même répétitif à utiliser, l'interface est peu inspirée. Les quelques changements opérés par Capcom consacrent donc des retours en arrière : gestion de l'inventaire désastreuse, mais aussi achat d'armes se faisant entre les niveaux etc... 
   
Pour pallier le défaut d'IA, rien ne vaut de jouer à Resident 5 en coop. 3 modes sont disponibles : online, multiconsoles ou en écran splitté. Les deux premiers sont réussis et le plaisir de jeu est décuplé puisqu'on n'a plus à supporter l'IA assez déplorable du mode solo (bon, après, vous pouvez tomber sur le sous-doué de service). Le mode en écran splitté est beaucoup plus critiquable, en ce que l'écran de jeu n'est pas suffisamment grand pour pouvoir en profiter, s'encombrant de multiples fioritures.
Côté bestiaire, RE5 profite insuffisamment de son incursion sur le continent africain. Certes, vous serez confrontés à des hyènes et des crocodiles, mais on aurait apprécié des séquences cultes à coup d'éléphants, rhinos, girafes ou hippopotames contaminés. Les plagas constituent toujours l'essentiel des ennemis, tandis que les lickers reviennent.
   
  
    
Graphismes : 
Heureusement, l'aspect technique est l'un des rares points du jeu à peu près réussi. Les décors africains sont détaillés et lumineux, l'ambiance pesante sous une chaleur accablante est bel et bien présente (jouez en plein été !). Néanmoins, les autres décors, notamment industriels, sont bien moins marquants. De même, la gestion des ombres laisse à désirer, surtout après un Dead space époustouflant en la matière. Quant aux animations, elles font redite, puisque les habitants du village des premiers chapitres reprennent les mouvements de ceux de RE4. A peine sorti, RE5 était donc plus ou moins obsolète sur certains détails, mais impressionnant sur d'autres... Enfin, est-il besoin de réitérer le coup de gueule sur le chara-design, devenu cliché au possible ?
   
Sons : 
Le doublage anglais est sans fautes. Ce cinquième épisode se permet quelques folies en introduisant des musiques composées à partir de cuivres et de percussions lors des séquences épiques, pour une OST 100% action qui n'a plus rien à voir avec la froideur envoûtante de celles des précédents volets.
   
Maniabilité : 
Une horreur, résumée en trois points : impossibilité de tirer en se déplaçant + IA au rabais + gameplay sans saveur. Pour un jeu d'action, et non plus un survival horror, ça la fout mal. Je n'ose plus compter les Game over dûs, au choix : 1.à la lenteur et la maniabilité archaïque ; 2.à l'IA de Sheva (et là, j'ai envie d'écrire : « Alomar m'a tuer ! »); 3.à une mauvaise gestion de l'inventaire réalisée dans l'urgence.
   
Durée de vie : 
15h de jeu environ, c'est moins que RE4. S'il vous prend l'envie de rejouer, ce sera pour améliorer votre rang et débloquer tous les modes de jeu ou des bonus comme des dossiers ou figurines de chaque ennemi rencontré. Le principal intérêt de ce cinquième volet réside dans son mode coop.
   
Scénario : 
Le retour de Wesker manque clairement d'impact, idem pour l'introduction d'Ozwell E. Spencer qui est quand même un personnage central de la mythologie. Les personnages secondaires ne sont pas travaillés, aussi agaçants que ceux de RE4. Le duo Chris-Sheva n'amène rien d'original, et la mise en scène sent le déjà vu à plein nez, notamment dans l'intervention des flash backs. RE5 n'est pas autre chose qu'une pâle copie de film d'action américain. Et ce ne sont pas les cinématiques, montées comme des clips MTV, qui rattrapent le tout. La plupart demeurent heureusement esthétiquement superbes, et celles des débuts dans le village africain restent excellentes pour poser l'ambiance, qui perdra hélas fortement de sa saveur par la suite.
   
En résumé : 
Resident Evil 5 nous prouve qu'il est capable d'effrayer sur un tout nouveau terrain : l'évolution de la série. Le parti-pris action s'avère désormais complètement inadapté avec le gameplay lent et archaïque. Portant l'étiquette moqueuse du seul jeu d'action AAA next gen comprenant des personnages qui ne peuvent tirer et se déplacer en même temps, en manque total d'idées sur tous les plans, techniquement pas au point, ce cinquième épisode inspire la pitié plus que le respect. Certes, il y a bien quelques séquences très agréables à jouer ou à regarder. Mais globalement, la (grosse) déception est là, vous l'aurez compris. On espère que Capcom redressera la barre avec Resident Evil 6, dont la sortie est prévue en octobre 2012... 100 fois hélas, les quelques séquences vues et jouées jusqu'à présent me laissent perplexe et confirment le sentiment de pessimisme vis-à-vis de l'évolution de la saga. Si Resident Evil 4 a été l'épisode du renouveau, produisant le même effet que le premier épisode à l'époque, Resident Evil 5 est l'épisode de la descente aux enfers. Quel gâchis.
   
L'avis du chroniqueur
RogueAerith

Lundi, 30 Juillet 2012
13 20

commentaires

Sunshishi

De Sunshishi [2411 Pts], le 31 Juillet 2012 à 11h37

Moi je l'ai adoré le RE 5, surtout le mode coop. J'espère qu'il y'en aura aussi un dans le 6 qui ets à venir.. =O

RogueAerith

De RogueAerith [395 Pts], le 30 Juillet 2012 à 17h12

Oui.

Ce n'est pas une erreur, mais un foutage de gueule : le gameplay de RE5 est tellement archaïque, que pour nous, c'est déjà du retro XD

BeatSupaHero

De BeatSupaHero [599 Pts], le 30 Juillet 2012 à 16h01

C'est du rétro pour vous ça ?!

dkrevenge

De dkrevenge [2696 Pts], le 30 Juillet 2012 à 10h50

ben en coop j'ai pris bcp de plaisir. J'ai vraiment adoré

donc je mettrais plus un 16/20 pour moi

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