Manga Interview de Mari Yamazaki
Tandis que Thermae Romae était lancé en grandes pompes au Salon du Livre, les éditions Casterman en profitaient pour inviter son auteure, Mari Yamazaki, que nous avons eu la chance de rencontrer. Avant de débuter le compte-rendu de notre interview, nous vous proposons de découvrir le parcours atypique de cette grande dame. Jugez vous-mêmes.
Mari Yamazaki est née en 1967 à Tokyo de parents musiciens très ouverts, si bien qu'à seulement 14 ans, sa mère l'envoie visiter d'autres horizons que le Japon à grands coups de pied au derrière. Ainsi, elle voyage seule en Europe, visite la France, l'Allemagne, rendant visite aux amis musiciens de sa mère. Alors qu’elle se dirige vers Lille, elle rencontre à la gare de Bruxelles un potier italien avec lequel elle garde contact, et dont elle épousera le petit-fils des années plus tard.
En 1984, alors qu’elle a 17 ans et vient de finir le lycée, le potier l’invite à venir en Italie, une opportunité pour elle qui souhaitait se lancer dans le dessin. Elle étudie donc aux Beaux-Arts de Florence, pendant des années parfois difficiles où elle entretient une relation avec un poète sans le sou et doit travailler dur pour rembourser dette et factures d'électricité. Ainsi, elle multiplie les petits boulots, restaure des œuvres, réalise des portraits de rue, joue les guides touristiques (elle organise notamment une rencontre entre un chorale japonaise et le Pape !)... Elle considérera plus tard ces années comme très formatrices.
Après dix années en Italie, elle est devenue mère d'un petit garçon, est un peu lasse, retourne au Japon où elle devient journaliste pour la télévision, lectrice dans une université, puis se tourne vers le manga. Elle participe au concours de mangaka débutants d’une maison d’édition dans le but de remporter une somme d’argent, elle est sélectionnée et c’est comme ça qu’elle fera ses débuts dans le monde du manga.
Elle s’installe à Lisbonne en 2003 après avoir résidé au Japon, au Moyen-Orient ainsi qu’en Italie. A partir de janvier 2008, elle publie dans le magazine mensuel Comic Beam (Enterbrain) la série Thermae Romae. Le premier tome sort en novembre 2009 et connaît un succès immédiat. En mars 2010, Thermae Romae est lauréat du grand prix du manga et reçoit en avril le 14e prix de la culture Osamu Tezuka.
Elle réside actuellement à Chicago avec son fils et son mari, l’Italien rencontré à Bruxelles.
Manga-News: Mari Yamazaki, bonjour et merci d'avoir accepté cet entretien.
Mari Yamazaki: Merci à vous.
Comment a germé en vous l’idée de Thermae Romae, où se mélangent voyages dans le temps, parallèle entre différentes cultures, et votre amour des bains ?
Il y a eu beaucoup d'éléments qui m'ont donné l'idée de ce manga.
Tout d'abord, il ne faut pas le prendre comme un manga de science-fiction : il s'agit moins de parler de voyages dans le temps que d'évoquer les points communs qu'il peut y avoir entre les cultures japonaises contemporaines et la Rome Antique. Pour ce comparatif, j'ai ensuite eu l'idée de prendre le thème des bains, car moi-même, j'adore ça. L'idée des voyages temporels n'est là que pour permettre plus facilement de faire ce comparatif. Il s'agit d'un artifice me permettant à moi, ayant un intérêt pour la culture japonaise contemporaine et pour la Rome Antique, de relier ces deux thèmes.
En outre, mon objectif est de faire découvrir, toutes proportions gardées, la culture romaine des bains, tout autant que la japonaise.
Comment est né votre héros, Lucius Modestus, homme caractère assez orgueilleux et opportuniste ?
A l'origine, je voulais que mon héros soit un employé de bureau japonais, un salaryman, version Rome Antique : il délaisse sa femme, sa famille, pour se concentrer uniquement sur son travail .
Pourquoi le nom de Lucius Modestus ? Modestus, est-ce un clin d’œil ironique à son orgueil ?
Pour ce qui est du prénom, Lucius, j'ai été inspirée par la série télévisée Rome, que j'adore, et dont l'un des principaux personnages se nomme Lucius Borenus.
En ce qui concerne son nom de famille, Modestus, il connote effectivement son côté un peu orgueilleux, mais également son aspect sérieux, mesuré. Il s'agit de l'une des définitions latines du mot.
Dans votre série, en plus du sujet des bains, on sent une certaine peinture historique, par exemple avec Hadrien, son amour tragique avec Antinoos, son envie de consolider l’intérieur du pays plutôt que d’étendre les frontières. Est-ce un aspect que vous continuerez de développer au-delà des 2 premiers tomes ?
Le quatrième volume vient de sortir au Japon, et on en est à un point de l'histoire qui ne me permet pas de continuer à développer cela. Mais je vais pouvoir reprendre ça dans le volume 5.
Hormis ceci, j'ai effectivement un grand attachement pour la figure d'Hadrien, et je souhaite donc que mon récit, parallèlement aux aventures de Lucius, suive le règne de cet Empereur jusqu'à son terme.
Quelle documentation utilisez-vous pour vos références historiques ?
Je me documente énormément, bien sûr. Je me réfère à des ouvrages japonais, mais ce n'est pas suffisant, la Rome Antique n'étant pas le sujet le plus courant là-bas. Je me procure donc également beaucoup de livres anglais, parfois français.
Des titres en particulier ?
Les ouvrages d'Edward Gibbon restent pour moi une référence. Sinon, les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar, un livre que j'ai lu il y a très longtemps et que j'aime toujours autant, et qui est également l'une des origines de mon envie de placer Thermae Romae à l'époque d'Hadrien.
Votre coup de crayon est très imprégné de culture occidentale. Lucius, par exemple, possède un vrai physique de sculpture romaine...
C'est vrai (rires). L'objectif était de rendre en manga l'esthétique romaine. En film ça n'aurait pas été possible, d'ailleurs ça ne l'a pas été, mais en manga c'était tout à fait faisable.
Avez-vous participé à l’adaptation animée de votre manga ? Que pensez-vous du résultat ?
Je n'ai absolument pas participé à l'adaptation animée. On me montre les épisodes quand ils sortent, mais je laisse faire le studio.
La principale différence avec l'animation japonaise habituelle, c'est que les épisodes sont faits en flash. IL y a un sens de l'humour très subtil, également très japonais, et c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup.
Votre manga contient lui-même beaucoup d'humour.
Effectivement, mais il y a certaines situations comiques qui sont plus faciles à expliciter en dessin animé. En tout cas, le résultat de l'adaptation animée m'a beaucoup plu.
On sait désormais que la fin de Thermae Romae arrivera au tome 6. Est-ce une volonté de vous arrêter en pleine gloire, ou avant de ne plus avoir d’idées ?
En réalité, dès le début du manga, nous nous sommes dit, avec mon éditeur, que ce n'était pas un manga fait pour s'éterniser.
Bien sûr, c'est une chose que je regrette un peu, car ça ne m'aurait pas déplu de continuer à dessiner les aventures de Lucius, mais le plus important, c'est qu'en s'arrêtant au volume 6, mon manga prendra normalement fin à un moment où les lecteurs aimeront encore Lucius.
Du coup, avez-vous déjà en tête un autre projet ?
Oui, mais je ne peux pas trop vous en dire. Tout ce que je peux dire, c'est que ça parlera encore de Rome, et qu'il n'y aura pas de voyages dans le temps, ni dans l'espace jusqu'au Japon.
A votre avis, quelles sont les plus grandes vertus d'un bon bain ?
Un bon bain, c'est avant tout un bain qu'on ne prend pas seul, mais avec beaucoup de gens, dans un espace plus vaste. C'est quelque chose de convivial, où l'on est tous dans le plus simple appareil, et où il faut beaucoup de personnes âgées. Dans cette configuration, les différences de statut social, de travail... disparaissent, car dans la nudité, nous sommes tous pareils, et c'est quelque chose que je trouve formidable. C'est comme si, en étant nus, tous les critères disparaissaient, de même que la violence que l'on a en nous, les bains étant des espaces paisibles.
Des sources d'eau boueuse aux Îles Eoliennes, des bains japonais, des bains chez soi, des hammams, des spa européens... Vous avez expérimenté beaucoup de sortes de bain. Quelle est l'expérience qui vous a laissé le plus fort souvenir ?
Je garde une préférence pour les bains japonais, mais mon plus fort souvenir reste sûrement à Alep, en Syrie, dans un hammam très très ancien, qui me donnait l'impression d'être dans la Rome Antique.
Remerciements à Mari Yamazaki, au traducteur Vladimir Labaere, aux éditions Casterman, et au Salon du Livre.
Mari Yamazaki est née en 1967 à Tokyo de parents musiciens très ouverts, si bien qu'à seulement 14 ans, sa mère l'envoie visiter d'autres horizons que le Japon à grands coups de pied au derrière. Ainsi, elle voyage seule en Europe, visite la France, l'Allemagne, rendant visite aux amis musiciens de sa mère. Alors qu’elle se dirige vers Lille, elle rencontre à la gare de Bruxelles un potier italien avec lequel elle garde contact, et dont elle épousera le petit-fils des années plus tard.
En 1984, alors qu’elle a 17 ans et vient de finir le lycée, le potier l’invite à venir en Italie, une opportunité pour elle qui souhaitait se lancer dans le dessin. Elle étudie donc aux Beaux-Arts de Florence, pendant des années parfois difficiles où elle entretient une relation avec un poète sans le sou et doit travailler dur pour rembourser dette et factures d'électricité. Ainsi, elle multiplie les petits boulots, restaure des œuvres, réalise des portraits de rue, joue les guides touristiques (elle organise notamment une rencontre entre un chorale japonaise et le Pape !)... Elle considérera plus tard ces années comme très formatrices.
Après dix années en Italie, elle est devenue mère d'un petit garçon, est un peu lasse, retourne au Japon où elle devient journaliste pour la télévision, lectrice dans une université, puis se tourne vers le manga. Elle participe au concours de mangaka débutants d’une maison d’édition dans le but de remporter une somme d’argent, elle est sélectionnée et c’est comme ça qu’elle fera ses débuts dans le monde du manga.
Elle s’installe à Lisbonne en 2003 après avoir résidé au Japon, au Moyen-Orient ainsi qu’en Italie. A partir de janvier 2008, elle publie dans le magazine mensuel Comic Beam (Enterbrain) la série Thermae Romae. Le premier tome sort en novembre 2009 et connaît un succès immédiat. En mars 2010, Thermae Romae est lauréat du grand prix du manga et reçoit en avril le 14e prix de la culture Osamu Tezuka.
Elle réside actuellement à Chicago avec son fils et son mari, l’Italien rencontré à Bruxelles.
Manga-News: Mari Yamazaki, bonjour et merci d'avoir accepté cet entretien.
Mari Yamazaki: Merci à vous.
Comment a germé en vous l’idée de Thermae Romae, où se mélangent voyages dans le temps, parallèle entre différentes cultures, et votre amour des bains ?
Il y a eu beaucoup d'éléments qui m'ont donné l'idée de ce manga.
Tout d'abord, il ne faut pas le prendre comme un manga de science-fiction : il s'agit moins de parler de voyages dans le temps que d'évoquer les points communs qu'il peut y avoir entre les cultures japonaises contemporaines et la Rome Antique. Pour ce comparatif, j'ai ensuite eu l'idée de prendre le thème des bains, car moi-même, j'adore ça. L'idée des voyages temporels n'est là que pour permettre plus facilement de faire ce comparatif. Il s'agit d'un artifice me permettant à moi, ayant un intérêt pour la culture japonaise contemporaine et pour la Rome Antique, de relier ces deux thèmes.
En outre, mon objectif est de faire découvrir, toutes proportions gardées, la culture romaine des bains, tout autant que la japonaise.
Comment est né votre héros, Lucius Modestus, homme caractère assez orgueilleux et opportuniste ?
A l'origine, je voulais que mon héros soit un employé de bureau japonais, un salaryman, version Rome Antique : il délaisse sa femme, sa famille, pour se concentrer uniquement sur son travail .
Pourquoi le nom de Lucius Modestus ? Modestus, est-ce un clin d’œil ironique à son orgueil ?
Pour ce qui est du prénom, Lucius, j'ai été inspirée par la série télévisée Rome, que j'adore, et dont l'un des principaux personnages se nomme Lucius Borenus.
En ce qui concerne son nom de famille, Modestus, il connote effectivement son côté un peu orgueilleux, mais également son aspect sérieux, mesuré. Il s'agit de l'une des définitions latines du mot.
Dans votre série, en plus du sujet des bains, on sent une certaine peinture historique, par exemple avec Hadrien, son amour tragique avec Antinoos, son envie de consolider l’intérieur du pays plutôt que d’étendre les frontières. Est-ce un aspect que vous continuerez de développer au-delà des 2 premiers tomes ?
Le quatrième volume vient de sortir au Japon, et on en est à un point de l'histoire qui ne me permet pas de continuer à développer cela. Mais je vais pouvoir reprendre ça dans le volume 5.
Hormis ceci, j'ai effectivement un grand attachement pour la figure d'Hadrien, et je souhaite donc que mon récit, parallèlement aux aventures de Lucius, suive le règne de cet Empereur jusqu'à son terme.
Quelle documentation utilisez-vous pour vos références historiques ?
Je me documente énormément, bien sûr. Je me réfère à des ouvrages japonais, mais ce n'est pas suffisant, la Rome Antique n'étant pas le sujet le plus courant là-bas. Je me procure donc également beaucoup de livres anglais, parfois français.
Des titres en particulier ?
Les ouvrages d'Edward Gibbon restent pour moi une référence. Sinon, les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar, un livre que j'ai lu il y a très longtemps et que j'aime toujours autant, et qui est également l'une des origines de mon envie de placer Thermae Romae à l'époque d'Hadrien.
Votre coup de crayon est très imprégné de culture occidentale. Lucius, par exemple, possède un vrai physique de sculpture romaine...
C'est vrai (rires). L'objectif était de rendre en manga l'esthétique romaine. En film ça n'aurait pas été possible, d'ailleurs ça ne l'a pas été, mais en manga c'était tout à fait faisable.
Avez-vous participé à l’adaptation animée de votre manga ? Que pensez-vous du résultat ?
Je n'ai absolument pas participé à l'adaptation animée. On me montre les épisodes quand ils sortent, mais je laisse faire le studio.
La principale différence avec l'animation japonaise habituelle, c'est que les épisodes sont faits en flash. IL y a un sens de l'humour très subtil, également très japonais, et c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup.
Votre manga contient lui-même beaucoup d'humour.
Effectivement, mais il y a certaines situations comiques qui sont plus faciles à expliciter en dessin animé. En tout cas, le résultat de l'adaptation animée m'a beaucoup plu.
On sait désormais que la fin de Thermae Romae arrivera au tome 6. Est-ce une volonté de vous arrêter en pleine gloire, ou avant de ne plus avoir d’idées ?
En réalité, dès le début du manga, nous nous sommes dit, avec mon éditeur, que ce n'était pas un manga fait pour s'éterniser.
Bien sûr, c'est une chose que je regrette un peu, car ça ne m'aurait pas déplu de continuer à dessiner les aventures de Lucius, mais le plus important, c'est qu'en s'arrêtant au volume 6, mon manga prendra normalement fin à un moment où les lecteurs aimeront encore Lucius.
Du coup, avez-vous déjà en tête un autre projet ?
Oui, mais je ne peux pas trop vous en dire. Tout ce que je peux dire, c'est que ça parlera encore de Rome, et qu'il n'y aura pas de voyages dans le temps, ni dans l'espace jusqu'au Japon.
A votre avis, quelles sont les plus grandes vertus d'un bon bain ?
Un bon bain, c'est avant tout un bain qu'on ne prend pas seul, mais avec beaucoup de gens, dans un espace plus vaste. C'est quelque chose de convivial, où l'on est tous dans le plus simple appareil, et où il faut beaucoup de personnes âgées. Dans cette configuration, les différences de statut social, de travail... disparaissent, car dans la nudité, nous sommes tous pareils, et c'est quelque chose que je trouve formidable. C'est comme si, en étant nus, tous les critères disparaissaient, de même que la violence que l'on a en nous, les bains étant des espaces paisibles.
Des sources d'eau boueuse aux Îles Eoliennes, des bains japonais, des bains chez soi, des hammams, des spa européens... Vous avez expérimenté beaucoup de sortes de bain. Quelle est l'expérience qui vous a laissé le plus fort souvenir ?
Je garde une préférence pour les bains japonais, mais mon plus fort souvenir reste sûrement à Alep, en Syrie, dans un hammam très très ancien, qui me donnait l'impression d'être dans la Rome Antique.
Remerciements à Mari Yamazaki, au traducteur Vladimir Labaere, aux éditions Casterman, et au Salon du Livre.
De IchigoSan [998 Pts], le 30 Avril 2012 à 17h36
Excellent ^^
De goldtime9 [1426 Pts], le 29 Avril 2012 à 17h25
Chouette interview de l'auteure d'une de mes séries préférées de cette année . Dédicase superbe avec une vidéo de très bonne qualité .
De Karakuri [3256 Pts], le 28 Avril 2012 à 01h36
Belle interview ! J'ai vu l'auteur au sdl, la quarantaine passée mais charmante ^^ Bien content d'avoir ma dédicace !!
De Bl3wt [163 Pts], le 24 Avril 2012 à 18h07
De kata013 [206 Pts], le 24 Avril 2012 à 10h57
Superbe dédicace, un manga simplement genial, original, un peux surpris d'apprendre qu'il n'y auras que 6 tomes.
De Tsukinohime [1101 Pts], le 23 Avril 2012 à 23h35
Intervieuw très intéressante ! sa me donne bien envie de m'y mettre à ce manga :)
De Kai [1150 Pts], le 23 Avril 2012 à 22h36
Merci MN pour cette super interview *^*
De Squalex [3831 Pts], le 23 Avril 2012 à 21h48
Merci pour cette interview! Je ne savais qu'ils compatient arrêter la série au tome 6.
En tout cas la réalisation de la dédicasse est assez bluffante!
De Droukleazher, le 23 Avril 2012 à 21h34
Interview très intéressante, j'aime beaucoup ce que donne ce manga, et je trouve que c'est une bonne nouvelle qu'il ne s'éternise pas ! Elle saura je pense s'arréter au bon moment. J'ai hate d'avoir la suite entre les mains *-*
De Hairi [1961 Pts], le 23 Avril 2012 à 20h58
Ouah ! Jolie dédicace ! *O*
De Macadam [1075 Pts], le 23 Avril 2012 à 18h00
La dédicace est impressionante !
De manga666 [1710 Pts], le 23 Avril 2012 à 17h51
qu'elle belle dédicasse !!!
op dans ma liste d' achat ^^
De Theranlove2 [4038 Pts], le 23 Avril 2012 à 17h39
Jolie dédicace *O*