Alice 19th - Actualité manga

Critique de la série manga

Publiée le Mercredi, 24 Décembre 2014


Le pitch de ce manga est assez simple : Alice et Mayura Séno sont sœurs, et convoitent le même garçon. Alice est très effacée face à sa populaire de sœur, c’est donc évidemment cette dernière qui mettra la première le grappin sur Kyô. Cependant, le jeune homme fait l’objet d’une dispute entre les deux adolescentes, et Alice envoie paître Mayura avec violence. Seulement voilà, les mots de la douce et renfermée Alice font véritablement disparaitre Mayura, l’envoyant dans l’inner heart, monde se trouvant à l’intérieur du cœur de chacun et mettant en valeur leur part de ténèbres que tout le monde possède. Parce que, ce qu’on ne savait pas, c’est qu’Alice est une Lotis master. Elle a donc la capacité de maîtriser tour à tour les 24 lotis, ou mots sacrés, ayant chacun un pouvoir spécifique permettant entre autre de purifier le cœur des hommes. Très manichéen, tout ça. Et par-dessus, il faut bien rajouter un univers de magical girl poussé à l’extrême. Donc tenues de combat adéquates, guide spirituel sous forme de fille lapine, formules spécifiques, bref de quoi séduire les plus jeunes. Notre jeune héroïne décide donc de suivre Nyozéka (la lapine) dans la recherche des lotis, et accessoirement des Losts Words, héritage suprême de Lotsan créateur de cet étrange alphabet. Tout ça pour se débarrasser de sa culpabilité et libérer sa sœur des griffes des ténèbres, y compris les siens. Et pendant, ce temps, il est parfaitement impossible de tomber dans les méandres de l’amour … Ce serait trahir Mayura ! Même si Kyo et Frey sont eux aussi tous deux des lotis masters (quel hasard, franchement ! On en trouve à tous les coins de rue ?), ce qui il faut bien l'avouer, à tendance à rapprocher les cœurs (qui a dit que le lieu de travail était un formidable club de rencontres ?).

A propos d’amour … Que serait un Yuu Watase sans une bonne situation sentimentale ? Résumons donc. On a le bellâtre dont Alice est amoureuse et avec qui elle va terminer ses jours (on sait bien que dans ce genre de shojo, les sentiments sont éternels, fixés depuis le départ et résistants à toute épreuve, sans jamais que l’un ou l’autre des partis ne se pose la moindre question), on a le deuxième beau gosse, Frey, amoureux transi qui ne veut que le bonheur de l’héroïne cruche … Et enfin, le concept même de l’amour impossible entre les deux personnages principaux. Car avec Mayura, hors de question de céder même lorsqu’Alice se rend compte que Kyo partage ses sentiments (sans blague !?). Et si jamais il lui venait l’envie de céder, une intervention qui tombe à point nommé permet de maudire Kyo et de l’empêcher de recevoir des mots d’amour de la part d’Alice. Finement joué, si le principal intéressé ne devinait pas la raison du silence de sa promise, et surtout s’il ne faisait pas mine de l’ignorer par la suite pour mieux l'apprendre de sa bouche. Niveau sentiments, c’en est si pauvre que l’on a fait le tour en quelques lignes. Est-il besoin de préciser que toutes ces mièvreries passent au premier plan dans le manga, loin devant les bonnes idées de départ ? Et pourtant, Yuu Watase aurait pu faire quelque chose de bien avec cette notion de mots si importants, parfois blessants ou au contraire protecteurs. La parole a une influence certaine sur le cœur des gens, et développer d’avantage cette notion aurait été une bonne idée. Au lieu de ça, on se concentre d’avantage sur les passionnants retournements de situations amoureuses.

D’un point de vue graphique, et mis à part l’habituel héros brun au regard de braise que l’on retrouve partout, Yuu Watase s’en sort comme à son habitude : bien. Les proportions sont très agréables à l’œil (pas de maigreur cadavérique ni de grands yeux larmoyants), le trait est esthétique et, si les décors ne sont pas légions, le tout est très agréable, dans la catégorie enfantine. Car il ne faut pas se leurrer, le style est adapté au contenu : doux, sucré et faussement tragique par moments. Ceci dit, l’héroïne aux cheveux courts et le blond à la chevelure asymétrique sont autant de bonnes initiatives graphiques. Qui ne suffisent pas pour faire de ce manga une lecture agréable : à réserver aux plus jeunes ou à celles qui ne sont pas encore totalement lassées du genre 100% shojo. Et encore, il faut passer outre l’accélération malvenue des derniers tomes, la théâtralité de la fin et le côté bâclé de l’ensemble. A peine divertissant, ce titre partait sur de bonnes bases mais déçoit sans ménagement.


Chroniqueur: NiDNiM

Note de la rédaction
Note des lecteurs
17/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

15.00,14.00,14.00,14.00,15.00,13.00,11.00

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