Alice 19th Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 14 Avril 2009

« Na sadaru lotis ran »

Le manga Alice 19th tient son nom de l’héroïne, Alice Séno, et du premier mot du lotis qu’elle découvrira, qui est le 19ème de cet alphabet étrange : rang, le courage. Lycéenne timide, renfermée et effacée, Alice est amoureuse en secret de Kyô Wakamiya, qu’elle a toujours admiré sans rien dire. N’ayant aucune confiance en elle, Alice privilégie les messages par téléphone ou, plus souvent, le silence. A l’opposée, nous avons sa sœur Mayura, qui elle est extravertie, populaire et pleine d’assurance. Le problème ? Ces deux sœurs si différentes voient leurs cœurs respectifs battrent pour le même garçon. Alors le jour où Kyô sauve Alice tandis qu’elle-même sauvait un lapin abandonné sur la chaussée, ses sentiments s’emballent. Surtout que le lapin n’en est pas vraiment un, mais plutôt une mystérieuse créature du nom de Nyozéka qui fait basculer la vie d’Alice dans un conte, pas toujours très rose. C’est là qu’elle reçoit le bracelet des lotis master, ces humains capables de maîtriser les mots sacrés. Mais avec ce pouvoir vient le drame : de par le pouvoir qu’elle insuffle dans ses paroles, Alice propulse sa sœur dans les ténèbres après une altercation entre sœur, suite à la découverte de Mayura des sentiments de sa sœur vis-à-vis du garçon qu’elle convoite. Cet exil de Mayura rapprochera Alice et Kyô, mais jusqu’à quel point ? Comment Alice réussira t’elle à sauver sa sœur, en combattant la noirceur du cœur de chacun ?

Mis à part les triangles amoureux qui pointent sous le scénario, l’idée de parler de l’importance de la communication dans notre société est véritablement intéressante. Le pouvoir des mots est un thème souvent populaire, et très instructif. Donc oui mais … non. L’histoire d’amour est décelée dès les premières pages, et même la chute de ce premier volume ne nous trompe pas : dans le shojo, notamment celui de Yuu Watase, l’amour est unique et tout finit toujours bien pour le couple principal, constitué du premier bellâtre et de l’héroïne un peu cruche. Aucune nouveauté de ce côté-là, donc … L’intérêt du lecteur se reporte automatiquement sur l’idée de base du scénario, qui elle est prometteuse et constitue le seul pôle attractif de l’histoire. Cet attachement aux mots peut en effet développer de réelles évolutions des personnages, une introspection permanente. Cela ne ferait pas de mal à Alice, d’évoluer. On n’y croit que peu, mais après tout les surprises existent, les miracles aussi … L’humour est certes présent, mais peu différent de ce que l’on connaît déjà chez l’auteur, qui ne se renouvelle absolument pas. Alice est aussi pure, amoureuse, courageuse et niaise que les autres, et Kyô tout aussi benêt, indécis et beau que d’ordinaire. Et cela amène des quiproquos ou scènes comiques déjà vues … Qui a dit que le comique de répétition marchait à tous les coups ?

Les graphismes sont par ailleurs excellents et émotifs, comme toujours chez la mangaka, qui exploite ce filon pour plaire au lectorat féminin. A part une mise en page encore un peu brouillonne, et les évidentes ressemblances physiques entre les héros de ce manga et d’un autre, Alice 19th présente un attrait esthétique indéniable, servi par une édition de qualité. Une fois n’est pas coutume, c’est Glénat qui reprend ce titre et agrandit sa collection shojo de manière satisfaisante : des couvertures fidèles aux originales, un papier et une texture agréables, une traduction et une adaptation correctes, bref du bon travail pour un début de série un peu léger, qui peut néanmoins bien continuer si les sentiments sont un peu oubliés au profit d’une très bonne idée de base. A suivre, avec beaucoup d’espoirs cependant peu réalistes … On se donne deux tomes, trois maximum, pour juger !


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs