Fûka Vol.1 - Actualité manga
Fûka Vol.1 - Manga

Fûka Vol.1 : Critiques

Fuka

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 09 Avril 2018

Critique 2


Yû Haruna, lycéen, est accro aux réseaux sociaux et à son portable. Suite au déménagement de ses parents à l’étranger, il commence une nouvelle vie avec ses trois sœurs à Tokyo. Fraichement arrivé dans cette nouvelle ville, il fait connaissance avec une jeune fille un peu spéciale prénommée Fûka. Pleine de vie et accro à la musique, elle a toujours ses écouteurs sur les oreilles. Très vite, une amitié s’amorce bouleversant complètement le quotidien de Yû.


Ce nouveau titre de Kouji Seo mêle romance et fraicheur avec des personnages pleins de dynamisme. D’ailleurs, quel plaisir de voir que l’un des personnages principaux, Fûka, n’est autre que la fille de Yamato et Suzuka, personnages de la série Suzuka.


Le héros de cette comédie romantique à la sauce shonen est Yû, un jeune adolescent assez taciturne. Complètement scotché à son téléphone, il passe la majeure partie de son temps sur les réseaux sociaux. Les relations amicales sont pour lui difficiles à établir et partage peu avec ses sœurs. Pour combler ce manque, il se crée une vie virtuelle à travers son compte twitter en allant jusqu’à mentir pour se rendre intéressant et se faire aimer des autres. Lorsqu’il intègre son nouveau lycée, établir des nouveaux contacts est pour lui une véritable épreuve surtout qu’il a oublié, le jour de sa rentrée, son bien le plus précieux : son portable. Un événement si anodin devient pour Yû une source d’angoisse, car la peur de ne pas s’intégrer l’envahit.


L’auteur pointe du doigt un phénomène de société. Combien de jeunes se réfugient dans le virtuel accessible par les réseaux sociaux pour se sentir aimer, essayant de combler un manque affectif ? Arrivons-nous encore à échanger et partager sans être rivés continuellement sur ces fameux téléphones portables ? Or, rien ne peut remplacer la chaleur de la réalité de l’amitié et des véritables échanges. Et c’est ainsi à travers Fûka que l’auteur nous souffle ce vent d’espoir et de fraicheur.


Fûka est une jeune fille un peu à part qui ne s’arrête pas sur les « que dira-t-on ». Avoir un portable ne l’intéresse pas, ce qui est important pour elle c’est sa liberté et son plaisir à faire ce qu’elle aime et surtout écouter continuellement sa musique. Remplie de fraicheur, elle souffle un vent de dynamisme sur la vie de Yû quand leurs chemins se croisent. L’auteur réussit parfaitement bien à opposer ces deux êtres d’apparence si différente. L’authenticité et la spontanéité de Fûka touchent et déstabilisent l’introverti Yû qui commence à découvrir le bien-être ressenti grâce à la chaleur humaine.


Par contre qui dit comédie romantique dans l’univers shonen, dit hélas tous les stéréotypes du genre. Ainsi Yû en se retrouvant à vivre avec ces trois sœurs, les voit défiler sous ses yeux au quotidien en petites tenues, toutes biens en chair évidemment. Des poitrines rebondies ou des fesses ou des dessous pulpeux l’auteur en use et en abuse un peu trop.  Heureusement qu’une touche d’humour y est à chaque fois apportée pour alléger le tout.


Concernant les graphismes, l’auteur a un bon coup de crayon. Les personnages ont de beaux visages et il arrive à bien retranscrire la fraicheur et le dynamisme sur le visage et la manière d’être de Fûka. L’auteur étoffe aussi tout son univers en prenant soit d’utiliser nombreux décors et trames rendant la lecture riche et prenante. Quant à l’édition, elle est de bonne facture.


Tout en dénonçant les travers de la société actuelle où les jeunes privilégient le virtuel à la réalité, l’auteur nous souffle un vent de fraicheur avec une héroïne remplie de dynamisme et d’authenticité. Grâce à Fûka, Yû s’ouvre au monde réel et nous avons hâte de voir jusqu’où leur rencontre les emmènera.


Critique 1


Tandis que le très mitigé A town where you live se poursuit difficilement en France, Pika Edition a choisi de déjà nous faire découvrir la dernière oeuvre en date de Kouji Seo : Fûka. Même si "déjà" est un bien grand mot, puisque l'oeuvre accumule déjà 15 tomes depuis le début de sa parution japonaise en 2014. Peut-être l'éditeur a-t-il souhaité profiter du lancement en cet hiver 2017 de l'adaptation animée de Fûka, mais malheureusement celle-ci n'a pas eu la chance de finir en simulcast sur l'une des plateformes françaises... 


Quoi qu'il en soit, après un Suzuka globalement sympathique et un A town where you live de plus en plus raté (sans oublier la petite bêtise Princesse Lucia chez Soleil Manga), on attendait clairement Kouji Seo au tournant. L'auteur s'est désormais bien installé comme une figure phare du Shônen Magazine de Kôdansha dans le registre de la comédie romantique, alors qu'il a tendance à noyer ses bonnes idées et son trait agréable dans une succession de choix lourds et de rallonges inutiles... La pétillante Fûka sera-t-elle celle qui nous redonnera confiance dans les talents du mangaka ?

Une chose est sûre : tout commence de façon assez musclée ! Alors qu'il marche dans la rue, les yeux greffés sur son portable, le jeune Yû Haruna, qui s'apprête à entamer sa vie de lycéen à Tokyo, fait la rencontre fracassante d'une jeune fille qui, en sautant au-dessus d'une barrière, lui rentre dedans. Persuadée qu'il la prend en photo en le voyant avec son téléphone, elle n'hésite pas à lui mettre une bonne grosse beigne avant de partir ! Seulement, en plus de lui avoir frappé la figure, la dénommée Fûka lui a aussi tapé dans l'oeil : l'ayant vu comme s'envolant dans les airs sous la lumière du soleil en imposant un certain charisme, il a eu le coup de foudre... et ne sait pas encore à quel point cette demoiselle ne va pas tarder à bousculer sa vie.

Les lecteurs de longue date de Kouji Seo auront peut-être un petit sourire devant cette intro : avec cette fille s'envolant dans les airs, ce coup de foudre et cette première rencontre plutôt musclée et pas idéale, on repense très facilement aux tout débuts de Suzuka ! Et l'on peut se dire que ce clin d'oeil de l'auteur n'est pas anodin, dès lors qu'on apprend que Fûka n'est autre que la fille de Yamato et Suzuka, les deux héros du premier grand succès de Kouji Seo. A de vagues reprises, A town where you live nous laissait déjà brièvement revoir ces deux personnages, et le mangaka continue donc ici d'offrir une continuité à son univers global au fil de ses séries (du coup, peut-être que plus tard, les personnages d'A town where you live apparaîtront aussi, même brièvement ?). Le lecteur pourra donc apprendre tranquillement ce que sont devenus le couple-vedette de Suzuka dans leur carrière d'athlètes et de parents, mais aussi savoir ce que fait désormais Honoka, ou réentendre parler de Miho... Mine de rien, c'est plutôt agréable. Mais notez bien que ce n'est que du "bonus" : aucunement besoin de connaître Suzuka pour apprécier Fûka, qui peut se lire totalement indépendamment.

Dans ce volume d'introduction, on semble régulièrement retrouver un peu certaines tares de l'auteur, notamment une tendance à mal placer les petites scènes fan-service de façon lourde et forcée (mon Dieu, ces trois soeurs impudiques...), et surtout à enchaîner les bonnes grosses coïncidences et les clichés du genre. Comme par hasard Yû découvre que Fûka est dans son lycée et sa classe, comme par hasard il la recroise très vite sur le toit, comme par hasard notre héros a une amie d'enfance qui est la nouvelle chanteuse à la mode, comme par hasard Fûka en est totalement fan, comme par hasard c'est à ce concert-là qu'elle veut aller... Et pourtant, globalement, ça marche, car derrière ces événements un peu simplistes, on ressent dans l'oeuvre un potentiel qui doit beaucoup à certains personnages et à son côté bien ancré dans la modernité.

Ainsi, on a un héros complètement adepte d'un réseau social bien connu, Twitter, où il met de nombreuses photos, expose sa vie, garde le contact avec son amie d'enfance "Tama", et tente de se rendre intéressant en en rajoutant un peu, alors que dans la réalité il est un adolescent très effacé et assez taciturne. Il faut aussi dire qu'il vient juste d'entamer une colocation mouvementée avec ses trois soeurs suite à un autre événement assez typique de la société moderne : son père a été muté aux Etats-Unis, sa mère l'a suivi, les voici donc livrés à eux-mêmes, lui, ses deux grandes soeurs et sa plus jeune frangine encore collégienne, et il va devoir s'adapter à cette nouvelle vie tokyoïte.
Certains autres personnages secondaires commencent déjà à tirer leur épingle du jeu. Certainement pas les trois soeurs, pour l'instant agaçantes, ni Nachi, le relou du club d'athlétisme qui veut à tout prix que Fûka s'inscrive (ses deux parents étant athlètes) alors que ça ne l'intéresse pas, mais plutôt la fameuse amie d'enfance de Yû qui aura sans nul doute un rôle important, ainsi que Makoto Mikasa, un beau camarade de classe plaisant dans sa perspicacité, dans son amitié pour Fûka puis Yû, et dans son choix de vivre sans la moindre gêne ses penchants amoureux, ce qui lui a permis de bien s'intégrer (espérons désormais que l'auteur n'en fera pas n'importe quoi par la suite).
Reste que le plus gros point fort est évidemment Fûka ! La première impression pourrait pourtant être négative, avec sa façon de frapper avant de parler. Mais en même temps que Yû, on découvre derrière ce joli minois une personnalité réellement prometteuse. Contrairement à nombre de jeunes d'aujourd'hui, elle n'a pas du tout de téléphone portable et n'en veut pas ! Du coup, pour écouter sa musique, elle utilise toujours son bon vieux baladeur CD, ce qui lui vaut quelques remarques étonnées. Derrière son caractère, on découvre également une adolescente très franche et facilement sociable, et qui n'a pas peur de s'afficher (comme quand elle crie en pleine rue pour interpeller Yû et monte sur une barrière). Mais d'un autre côté, ses écouteurs vissés sur ses oreilles, son amour pour la musique, ou sa tendance à aller souvent seule sur le toit vertigineux pour l'écouter, laissent deviner chez cette demoiselle une nonchalance un peu triste qui ne fera que se confirmer, comme s'il manquait quelque chose dans sa vie... Yû sera-t-il un déclic qui lui fera comprendre ce qui lui manque ? Cela se pourrait bien !

Dès lors, la série promet de nous emmener plus concrètement dans l'univers de la musique, mais pour l'instant ça n'est qu'esquissé, et les références musicales sont même étonnamment absentes. Une chose est pourtant sûre : on a là une introduction prometteuse, qui au-delà des poncifs a tout pour nous réconcilier avec l'auteur, essentiellement grâce à l'énergie que le récit dégage, à sa modernité, et à son héroïne mignonne à souhait, assez forte de caractère, mais ayant aussi ses parts plus étonnantes et fragiles.

On retrouve le dessin habituel de Seo, pas de surprise de ce côté-là. C'est expressif, certaines scènes sont très jolies (notamment celle où Yû surprend pour la première fois Fûka sur le toit, debout, les écouteurs sur les oreilles, le regard vers l'horizon), les décors urbains font le job quand il faut... L'auteur offre une narration soignée qui s'écoule très clairement, et nous invite à suivre d'assez près les pensées de Yû.

L'édition française n'est pas mauvaise. Le papier et l'impression chez Jouve sont plutôt corrects malgré une très légère transparence (que l'on retrouve aussi sur la jaquette), la traduction de Julien Favereau est claire et suffisamment vivante, les choix de lettrage sont très convaincants. Sur la jaquette, le logo-titre reprend les couleurs du japonais, le résultat est plaisant en se démarquant juste comme il faut.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Einah

13 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs