Don't worry, Be happy Vol.1 - Actualité manga
Don't worry, Be happy Vol.1 - Manga

Don't worry, Be happy Vol.1 : Critiques

Hoshi to Kuzu - Don't Worry, Be Happy

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 09 Avril 2018

Critique 2


Après Plus jeune que moi, Don't worry, Be happy ! est la deuxième série à être venue enrichir, à partir d'août 2017, le label "Shôjo Feel Good" des éditions Akata, une sorte de sous-collection regroupant des récits plus légers et rafraichissants, notamment dans le registre de la romance scolaire. Lancée en 2015 au Japon par les éditions Shûeisha dans le magazine Bessatsu Margaret Sister (une sorte de hors-série du Bessatsu Margaret), l'oeuvre était, à l'origine, prévue pour ne compter que 3 chapitres. Mais finalement, elle a pu se poursuivre plus longtemps, en étant transférée dans le Bessatsu Margaret, avant de s'achever début 2017 après 4 volumes. A l'heure où cette chronique est écrite, tous les volumes sont sortis en France, le tome 4 étant arrivé en février 2018.


Don't Worry, Be happy ! narre les années de lycée d'une adolescente qui semble avoir beaucoup d'ambition: ayant gardé à l'esprit des paroles de sa mère quand elle était toute petite, Anzu Mamenoki a choisi de grandir en étant toujours sérieuse dans les études, pour pouvoir plus tard tenir la promesse faite à sa maman et gagner beaucoup d'argent! Elle veut réussir dans la vie, gagner un excellent salaire, et donc réussir parfaitement sa scolarité en premier lieu. Alors quand elle arrive au lycée, en plus d'être toujours aussi rigoureuse dans les études, elle décide de devenir dès sa première année la président du BDE, le bureau des élèves du lycée. Cela lui vaudrait à coup sûr une excellente appréciation finale du corps enseignant, et donc une jolie ligne de plus sur son CV. Sauf que les choses ne vont pas tout à fait se passer comme elle le veut... Après les votes, la voici simplement vice-présidente du BDE, et même si beaucoup de monde est admiratif et vante ses mérites devant elle qui occupe déjà ce poste en première année, elle ne s'en satisfait pas du tout, d'autant que celui qui lui a "grillé" le poste de président est le beau gosse du lycée, Seiji Yamabuki, qui semble parfait en tout, plaît à quasiment toutes les filles, mais semble surtout adorer être au-dessus des autres. Comment un type pareil peut-il être au-dessus d'elle ? La popularité et l'apparence font-elles tout ? Anzu fulmine un peu intérieurement, mais la situation risque bien de la faire évoluer: en plus de devoir s'appliquer quotidiennement dans sa tâche au BDE, de poursuivre assidûment ses études et de soutenir sa mère, elle va  peut-être voir changer peu à peu son petit monde et sa vision des choses, et Seiji ne sera peut-être pas étranger à tout ça.


Les premières pages de la série sont assez malignes, dans la mesure où Anzu peut d'abord diviser, tant elle se montre très ambitieuse, pas forcément amicale, ne pesant qu'à sa réussite et n'ayant visiblement aucune considération pour les autres, même si elle ne les déteste pas pour autant (hormis Seiji a début, vu qu'il lui a pris "sa" place au BDE !). Elle suit simplement les hauts objectifs qu'elle s'est fixés sans jamais s'en écarter et en restant indépendante. Mais on comprend ensuite très vite que ses grandes ambitions trouvent des raisons assez profondes: son père a quitté le foyer familial quand elle était petite en laissant des dettes derrière lui, et depuis, la jeune fille et sa mère ont toujours vécu dans la pauvreté, d'où le désir d'Anzu de réussir dans la vie, autant pour elle que pour sa mère. Il n'en faut pas plus pour mieux cerner une adolescente courageuse et devenant rapidement beaucoup plus attachante... Mais à force de ne se concentrer que sur ses objectifs, ne passe-t-elle pas à côté d'autres choses ? C'est là que son immersion aux côtés des 3 autres membres du BDE pourrait avoir un fort impact sur elle.


Les membres du BDE, on les découvre dès le début, et au premier abord ils ne peuvent qu'agacer Anzu, à cause de leurs ambitions qui lui apparaissent complètement futiles! Jugez vous-même: entre le secrétaire Masaki Kowatari, une première année qui est juste là dans l'espoir de pouvoir pécho des filles plus facilement (alors qu'il n'a aucun succès), et la trésorière Karen Yukizono, une deuxième année un peu "fashion" qui veut qu'on la remarque, voici Anzu servie ! Cela dit, ces deux-là n'ont pour l'instant qu'un rôle très secondaire, tout au plus amusent-ils de temps à autre (surtout Masaki via quelques "plans de drague" débiles), et la principale déception de ce premier tome vient peut-être de là. Espérons que tous deux seront un peu plus en vue par la suite et qu'ils sortiront un peu plus de leurs quelques clichés comiques. En attendant, sans surprise, c'est donc le beau président Seiji qui est largement sur le devant. La star du lycée, qui a à ses pieds la majorité des filles, semble bien sous tous rapports: beau, bon en sport et en cours, toujours souriant, toujours serviable... mais son premier contact avec Anzu au BDE montre une tout autre image de lui, puisqu'il semble tout calculer pour qu'on l'adore et qu'on se prosterne devant lui, car visiblement il adore se sentir au-dessus de la populace! Un gars insupportable ? C'est clairement ce qu'Anzu pense au départ, mais aussi à plusieurs reprises par la suite, tant il aime se montrer, et même la taquiner en cherchant a exemple ses faiblesses. Et pourtant, Seiji pourrait en être plus étonnant et déstabilisant que prévu. A priori, il n'est pas le beau gosse parfait sur qui tout le monde craque, ça, Anzu le voit très vite. Mais est-il pour autant aussi imbu, calculateur et "dangereux" qu'elle le pense au début ? A priori, ni l'u ni l'autre, et la découverte un peu plus approfondie de Seiji au fil des pages est l'un des enjeux plaisants de la lecture. Quand il découvre le secret et l'un des points faibles de la jeune fille, il n'en fait rien de méchant, tout au plus quelques gentilles taquineries. Quand elle est embêtée par deux filles jalouses, il l'aide à sa manière. Régulièrement, i émet des petites réflexions loin d'être bête...


C'est alors souvent au contact de Seiji, mais pas que, qu'Anzu va commencer à évoluer un peu. Bien sûr, Seiji est à plusieurs reprises un élément déclencheur, comme quand il affirme à la jeune fille qu'elle se met beaucoup trop de pression à elle-même (au point d'oublier de vraiment vivre sa jeunesse et les joies qu'elle peut avoir ?), mais il n'y a pas que lui: les activités et obligations au sein du BDE auront aussi leur importance, notamment en l'obligeant à se frotter aux autres. La soirée au lycée permet vite de voir que notre héroïne a elle aussi des petits points faibles que, pour la première fois, elle est amenée à montrer à d'autres personnes (ce qui, forcément, la rend n peu plus humaine et attachante). Le cas du problème au club du journal la pousse à montrer de l'intérêt envers quelqu'un d'autre (pour la première fois, elle s'intéresse aux problèmes d'une autre, ce qui montre qu'elle a déjà commencé à ouvrir son petit monde), voire à peut-être se faire une amie (Yuri, une gentille maladroite plutôt adorable). Le cas du responsable des préparatifs de la fête culturelle la montre à nouveau mêlée aux tourments de quelqu'un d'autre qu'elle...


Et bien sûr, à force de s'interroger sur Seiji et de se confronter aux autres qui élargissent un petit peu son horizon, Anzu pourrait bien voir petit à petit l'amour s'en mêler... mais encore faut-il qu'elle en ait conscience et qu'elle l'accepte, ce qui ne s'annonce pas de tout repos pour elle. Pour l'instant, l'aspect romance est ben dosé, présent, mais pas envahissant, juste là en filigranes, en laissant le temps à Anzu d'évoluer.


Malgré quelques thèmes qui peuvent apparaître assez sérieux sur le papier, le ton de la mangaka Kaori Hoshiya a le mérite de toujours rester léger, avec pas mal de notes d'humour et de moments de fraîcheur qui apportent à l'ambiance générale un côté positif (la série ne vole donc pas sa mention "feel good"). Quant aux dessins, ils s'avèrent vraiment maîtrisés, surtout quand on sait qu'il s'agit de la première série longue de l'autrice. C'est clair à la fois expressif, doux et un peu pop (grâce surtout à certaines trames)... Les lectrices et lecteurs des séries orange et Dreamin's Sun remarqueront sûrement pas mal de points communs avec la mangaka Ichigo Takano, surtout dans la manière de dessiner les silhouettes, les cheveux, les visages, les yeux. Quant au cadre scolaire, il est très bien rendu, avec des uniformes et des décors intérieurs soignés quand il le faut.


Concernant l'édition, Akata livre son format shôjo habituel, avec une bonne qualité de papier et d'impression, et surtout une excellente traduction de Yuki Kakiichi qui apparaît très naturelle. Le travail de lettrage et d'adaptation est tout aussi convaincant, et la jaquette s'est trouvé un joli logo-titre, à la fois coloré et discret.


Critique 1


Fort de son envie de renouveler son catalogue shôjo, les éditions Akata ne cessent de renouveler ses réflexions, notamment sur les œuvres à proposer. Après l’inauguration d’un label de romans, c’est la catégorie « Shôjo Feel Good » que l’éditeur lance en cet été 2017. Le concept ? Offrir aux lecteurs des titres légers, mais qui savent tirer leur épingle du jeu. La première œuvre à intégrer cette collection est Don’t worry, be happy, première série reliée de la mangaka Kaori Hoshiya, et achevée en quatre volumes au Japon.


Anzu Mamenoki vit seule avec sa mère, depuis que son père est parti en laissant derrière lui de fortes dettes. Vivant dans la pauvreté, elle s’est promis de faire de brillantes études qui lui permettraient d’obtenir un emploi rémunéré à 10 millions de yens par an ! Arrivée au lycée, la prochaine étape dans le parcours d’Anzu est de devenir la présidente du Bureau des Elèves, mais la place lui est chipée par Seiji Yamabuki, un jeune homme séduisant et cordial dont l’aspiration est d’être admiré et de se situer en haut de la hiérarchie. Et les deux autres membres du BDE ne sont pas en reste : l’une voulant juste être une starlette tandis que le second aimerait simplement séduire le plus de filles possibles… L’ascension sociétale et scolaire d’Anzu ne s’annonce pas simple, notamment parce qu’elle voit en Seiji un tyran. Pourtant, son quotidien au BDE va s’annoncer beaucoup plus agréable que prévu…


Avec ce premier tome de Don’t worry, be happy, Kaori Hoshiya nous offre un manga exclusivement scolaire et pour cause : l’action se situe au sein même du Bureau des Elèves d’un établissement, cœur même de la série. Pourtant, au synopsis, on peut s’attendre à une romance assez clichée entre un beau ténébreux imbu de lui-même et une jeune fille droite dans ses bottes. Et pourtant, c’est tout l’inverse d’un shôjo stéréotypé que nous offre ce premier volet.


Dans cette introduction, la mangaka plante vite son ton : la série gravitera autour de personnages aux caractères bien trempés, sans pour autant que ces derniers soient des clichés du genre. La recette principale de la série est bien simple : les figures phares du récit sont très rapidement dépeintes avec nuance, aussi Seiji n’a rien d’un banal beau brun taciturne, au contraire, son côté mégalo est tellement discret et le jeune homme si sociable qu’on en viendrait vite à oublier ses propos hautains du premier chapitre. Et chaque personnage va suivre ce schéma, par exemple Anzu qui ne correspond pas à la classique chef de BDE autoritaire et qui, bien que droite dans sa morale, s’émancipe de tout aspect caricatural pour rapidement évoluer au contact d’autrui. Ainsi, ces traits de caractère un poil grotesques présentés au début servent plus de ressort comique qu’autre chose et au-delà de l’histoire d’une lycéenne qui cherche à gagner dix millions de yens par an, c’est bien le quotidien d’une petite troupe endossant certaines responsabilités scolaires que Kaori Hoshiya nous propose de suivre.


Il règne alors une atmosphère on ne peut plus conviviale et apaisante dans ce premier opus. A commencer par les différentes péripéties vécues par Anzu qui s’enchainent plutôt bien, tant elles sont habilement renouvelées et ne sont jamais traitées sous un angle convenu. On assiste alors aussi bien à une petite soirée au sein du BDE qu’à la mise en œuvre du groupe de ses responsabilités, tout en passant par différentes interactions avec d’autres élèves du lycée. Chaque situation est traitée sous un angle tout à faire crédible, sans excès qui ferait tomber la série dans une dimension dramatique classique. Au contraire, l’exagération n’est jamais présente, même quand il s’agit de traiter l’incontournable sujet de la lycéenne brimée par ses camarades, un simple aspect qui permet de symboliser la bouffée d’air frais que constitue Dont worry, be happy. Toute cette tonalité fait donc un bien fou, et la série n’a pas besoin de narrer des chapitres aux enjeux extraordinaires pour nous happer. Les personnages, eux, sont à l’image de cette dimension : tous s’avèrent attachants et, ensemble, forment une petite troupe qu’on prend plaisir à suivre, une bande de camarades qui s’apparente progressivement à une bande d’amis tel qu’on peut en voir dans tout établissement scolaire.


Quant à la dimension romantique de l’œuvre, celle-ci est pour le moment très légère et n’est jamais située en premier plan dans ce premier tome. C’était incontournable, mais des sentiments commencent à être présentés chez notre chère Anzu, sentiments qu’elle aura évidemment du mal à assumer. L’originalité vient plutôt dans la manière de représenter cette héroïne : celle-ci n’a jamais eu de vrais amis, sans pour autant être une marginale, et encore moins de petit-ami. L’amitié comme l’amour sont donc deux notions abstraites pour cette, une idée de l’intrigue intéressante tant elle donne de la densité à l’héroïne, tout en lui permettant une évolution qui ne met pas beaucoup de temps à être lancée. Alors, une seule hâte pour le lecteur : découvrir de quelle manière notre protagoniste parviendra à s’assumer et s’épanouir.


Visuellement, ce premier tome démontre une aura graphique envoutante chez Kaori Hoshiya. Ses personnages sont mignons sans pour auteur être archétypale dans leur représentation, une aura qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler le style d’Ichigo Takano, l’autrice d’Orange. Le point est si marquant que certains personnages rappelleront peut-être à certains les protagonistes de la romance fantastique de mme Takano… Un lien entre les deux artistes, peut-être ? Apprendre que Kaori Hoshiya a été l’assistante d’Ichigo Takano n’aurait donc rien de surprenant.


Côté édition, Akata nous propose un format shôjo classique, mais toujours aussi efficace en mains.Le papier est fin, mais de bonne qualité, et la traduction de Yuki Kakiichi aide sans mal à se plonger dans cette ambiance lycéenne souvent conviviale.


Alors, Don’t worry, be happy se présente comme une excellente surprise qui pourrait remonter le moral aux lecteurs lycéens à l’idée de la rentrée scolaire. Car les études, ce n’est pas seulement l’ennui et les responsabilités, c’est aussi une manière de s’épanouir auprès d’individus qui, derrière leurs caractères particuliers, cachent parfois des valeurs fortes. Une lecture fraîche, conviviale et happante, si bien qu’on regrette déjà que l’aventure s’achève dans trois volumes.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs