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Ankama Editions

Interview

Interview n°2

A l'occasion de Japan Expo, nous avons eu le plaisir de rencontrer Elise Storme et Marion Amirganian des éditions Ankama. Compte-rendu !
 


 

Manga-News: Pour commencez, pouvez-vous présenter aux lecteurs votre rôle au sein des éditions Ankama ?
Elise Storme (ES): Je m'occupe des publications "Krosmoz", c'est à dire ce qui regroupe les 2 univers DOFUS ou WAKFU. Je suis en charge de collection de manga comme celle du DOFUS Manga ou DOFUS Monster mais aussi de collections de B.D. (WAKFU Heroes par exemple) ou d’artbook (Les Making of de la série animée WAKFU).

Marion Amirganian (MA): Je suis en charge de plusieurs types d'ouvrages chez Ankama. Je m'occupe principalement de bandes dessinées type Tu mourras moins bête, Angus, les BD de différents formats et aussi en grande partie des mangas puisque j'ai fait ma formation, entre autres, à Tonkam avant de venir à Ankama et, du coup, étant lectrice et ayant déjà travaillé sur les mangas, je me suis retrouvée assez naturellement avec Elise à travailler sur les mangas de la collection Kuri. Je suis également en charge des mangas de création comme Appartement 44, par exemple.
 
 
 
  
  
Depuis plusieurs mois, on a vu assez peu de nouveautés d'auteurs japonais dans votre collection. Où en est votre label manga actuellement ?
MA: Le label Kuri a été effectivement créé pour les achats de droits qu'on avait fait sur 5 mangas et qui font partie de nos réflexions globales autour de ce qu'on veut proposer en terme de publications. Les achats de droits, c'est un univers un peu compliqué quand on est nouveau puisque c'est tout ce qui se travaille sur le long terme. On a signé ces mangas, on les a traduit, suivi et, aujourd'hui, c'est vrai que l'on se pose un peu la question de "Est ce qu'on continue ou pas à faire des achats de droits ?"
Pour l'instant, on a absolument rien décidé et ni oui ni non n'est acté, mais je peux vous confirmer qu'aucun autre achat de droits n'est prévu pour l'instant et dans les mois à venir.
 
 
Et pour les séries en cours, iront-elles jusqu'à leur terme ?
MA:  Pour les séries en cours, c'est pareil. Là, pour le moment, on a été jusqu'au bout de nos engagements contractuels avec les maisons d'édition japonaises. Soil est terminé en septembre en 11 tomes donc là on approche du dénouement hallucinant de cette série. Et pour le reste ça dépend, c'est un peu du cas par cas. Comme je vous le disais, on est en train de réfléchir à tout ça et pour le moment on a pas encore de réponse. On sait que La paire et le sabre s'arrête au Japon donc là, forcement, on va la finir. Pour le reste, on y réfléchit et l'on fera, par contre, une communication officielle très prochainement, dès que ce sera décidé.


Soil est une série alternative, adressée à un lectorat assez restreint tout en étant encensée par la critique. A-t-elle su trouver son public ?
MA: Oui, je trouve.

ES: Comme vous dites, c'est un manga un peu underground, alternatif et oui, elle a trouvé son public. Les fans nous suivent et sont impatients de connaitre la fin et nous aussi d'ailleurs ! (rires)

MA: C'est vrai que c'est intéressant parce que ce n'est pas du tout un public manga "classique". Atsushi Kaneko, c'est un auteur plutôt catalogué "indé" de par son trait et son univers assez spécial, alors qu'il a des millions d'exemplaires vendus au Japon à son compteur. Et c'est ça qui était intéressant aussi pour nous car, chez Ankama, c'est vrai qu'on a peu cette culture de l'auteur maison et de l'auteur un peu spécifique avec son univers particulier et Atsushi Kaneko, pour ça, il nous correspondait très bien et c'est extrêmement logique finalement qu'on ait fait Soil, même si c'est un univers qui est un peu dur, un peu angoissant.
On a effectivement trouvé un public qui est d'ailleurs venu en nombre à Angoulême quand on a invité Atsushi Kaneko, on a fait tout un évènement autour de Soil et Atsushi Kaneko n'a pas arrêté, que ce soit en interview, en dédicaces. On a vraiment senti que les gens l'attendaient au tournant et qu'ils étaient ravis de connaitre son travail qu'ils connaissaient déjà de par son autre publication, en l’occurrence Bambi. Et le public de Bambi a, je pense, suivi assez naturellement sur Soil et on a pu toucher d'autres gens parce qu'on proposait ça en même temps que d'autres choses. C'est intéressant pour nous d'avoir des mangas pour différents publics.
 
 
   
 
 
 
La base de fans est donc en extension et a pu encenser le titre...
MA: Oui, voila. Je pense que les gens qui achètent Soil et qui l'aiment et qui le suivent ne sont pas forcement les mêmes qui lisent DOFUS, Appartement 44 ou Debaser et c'est donc bien d'avoir un auteur avec un univers aussi riche et particulier.


Vous publiez également Black Joke, de l'auteur de Battle Royale. Est-ce que cela a contribué à la réussite de la série ?
MA: Je pense que c'était un point d'accroche important et à ne pas louper parce que Battle Royale et Black Joke sont un peu liées avec un univers un petit peu "trash" et assez proche. Après, est-ce que ça a contribué au succès ? Je ne pense pas, parce que Black Joke est une super série qui, dans son style, est extrêmement bien réalisée avec énormément d'humour en même temps que de l'action et des scènes plus violentes et c'est vrai que c'est quelque chose qui, à mon avis, a accroché les gens peut-être au début mais ce n'est pas ça qui fait son succès.
 
 
   
 
 
Vous proposez également Hitman qui est encore en cours au Japon et compte un certain nombre de volumes. N'est-ce pas risqué de publier ce genre de série "fleuve" ?
MA: C'est sûr que, quand on s'engage sur une série comme Hitman qui en est à des dizaines de tomes au Japon, c'est forcément un engagement sur le long terme et c'est pour ça que je vous disais qu'on réfléchissait à savoir ce que l'on allait faire avec une série comme celle-là. C'est une série qui a su trouver son public, donc on sait que chaque manga... mais tu connais peut-être mieux Hitman que moi, Elise ?

ES: En fait ça correspond, on peut dire, à un manga un peu plus années 90 et les fans sont là et impatients de connaitre la suite. Ils sont bien accrochés au couple d'Hitman "double flingues", de Chinatsu et de Misako. Ils sont impatients de suivre les aventures de ce triangle amoureux et de savoir si "double flingues" va toujours s'en sortir. Il y a en tout cas toujours un public pour connaitre la suite même si c’est vrai que c’est un style moins dans la veine de Black Joke. On a vraiment des styles différents que ce soit Soil, Black Joke, La paire et le sabre, Hitman.
 
 
   
 
  
Ces dernières années, on parle du phénomène "global manga" et votre catalogue s'inscrit plutôt bien dans cette lignée. Pourquoi avoir choisi cette orientation ?
MA: L'orientation "global manga" d'Ankama est logique dans le sens où l'édition a commencé avec le manga DOFUS et c'est aussi ça qui a lancé Ankama Editions, donc on estime être assez légitime sur ce créneau là. Ankama est finalement le premier créateur en terme de volume de vente, DOFUS étant le premier manga français à ce niveau-là. On se sent donc légitime parce qu'on a un public qui est là et qui nous attend au tournant et étant hyper réceptif face à tout ce qu'on peut créer en terme de manga et c'est pour ça que, plus que pour l'achat de droits, c'est quelque chose où l'on peut se positionner et être créatif et réactif.
Là, on vient de sortir City Hall qui commence sur un train d'enfer, WAKFU qui est, on va dire, le relais de DOFUS. Et pour l'année prochaine on vous réserve quelques surprises avec, personnellement, un titre que je suis en train de travailler avec Tony Valente qui est un shonen super vitaminé avec de l'humour et de l'action... Une réalisation extrêmement belle avec un peu de Ghibli aussi dans l'univers. C'est plus des choses comme ça qu'on voudrait proposer maintenant et se positionner comme créateurs de mangas parce qu'on a des auteurs qui viennent vers nous assez naturellement. J'ai encore reçu deux projets de jeunes auteurs par mail ce matin et c'est vrai qu'Ankama, pour eux, est logique.

ES: C'est aussi une jeune génération d'auteurs qui a digéré la production japonaise et ils sont capables maintenant de dessiner aussi bien que des japonais. On a vraiment la volonté de mettre en avant des jeunes auteurs français.


Pour rester sur les jeunes auteurs, comment cela se passe lorsqu'ils viennent vers vous pour publier une série ?

MA: Cela se passe classiquement. Ils présentent des planches, un synopsis et cetera et en général ce qui est pas mal aussi, et on en parlait justement tout à l'heure avec la difficulté de s'engager sur des séries longues, c'est qu'avec les projets de créateurs on peut dès le début s'imaginer si on va partir sur un cycle de 3 tomes, 5 tomes, ou sur un one shot et on voit comment ça se passe. Je trouve ça assez intéressant de pouvoir voir un peu plus loin et d'envisager les choses dès le départ avec l'auteur sur l'organisation, son scenario,... Je sais par exemple que sur les salons c'est souvent beaucoup de discussions, sans même tout de suite parler de publication. "Qu'est-ce que tu penses de mon univers ? Est-ce que tu trouves que c'est cohérent ? Est-ce que le dessin, ça va ?" Ce qui est encore un peu compliqué pour un dessinateur français, c'est d'intégrer un style manga, un genre manga, un format et un découpage spécifique. C'est vrai que je vois beaucoup d'auteurs, et c'est assez intéressant, qui proposent des choses très mixtes avec un découpage plutôt classique franco-belge et un dessin plutôt manga et moi ce qui m'intéresse c'est de discuter avec eux pour savoir pourquoi est-ce qu'ils font ça. Qu'ils soient conscient des outils qu'ils manipulent et des codes et que ce n'est pas anodin le découpage d'un manga, que c'est lié à un format, à un chapitrage... J'essaie de voir s'ils ont pensé à tout ça ou si finalement ils partiraient sur de la BD plus classique. J'aime beaucoup les jeunes auteurs qui bossent dans le manga parce que, justement, il y a cette idée de "j'aime ce style, j'ai envie d'en faire quelque chose à moi, jusqu'où je peux aller, qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce que tu penses que ça tiendrait la route de faire ci, ça..."


Comme vous le dites, de nombreux jeunes auteurs viennent vers vous. Vous êtes donc obligés de faire une sélection.
ES: Oui, pour tout projet, que ce soit BD ou manga.


Sur quels critères se base votre sélection ?
ES: Pour moi, c'est un petit peu particulier puisque je me base sur un univers déjà pré-existant, celui de Krosmoz. Je procède presque comme Marion sauf que moi, je vais voir si le dessin et le scénario vont pouvoir s’appliquer à l’univers. Nous avons un service qui s’occupe de la cohérence de l’histoire et de la charte graphique et je travaille en étroite collaboration avec eux. Par exemple, pour WAKFU, le choix de Said a été fait parce qu'il avait effectué des tests sur des personnages de la série. Pour moi il y a aussi une sélection qui est faite par rapport à l'univers qui existe déjà.

MA: Je suis assez exigeante en terme de qualité de dessin parce qu'après avoir travaillé avec des auteurs comme Dara qui dessinent extrêmement bien, qui ont totalement digéré les codes du manga avec un style particulier et qui font des planches absolument sublimes, le tri se fait effectivement sur la qualité et sur ce qu'un auteur peut proposer de nouveau. Le scenario, c'est justement ce qu'on travaille avec Tony Valente pour sa future série, on a vraiment travaillé une bible de l'univers. Celui-ci est dense et on va essayer d'affiner le truc pour que ce ne soit pas le shonen de plus mais qu'il y ait vraiment quelque chose de particulier dans ce qu'il peut proposer au niveau de l'histoire. Le tri se fait donc beaucoup sur ça aussi, la qualité de ce qu'il y a à raconter avant même le dessin. Mais, évidemment, le dessin est très important lui aussi.


Pour rester sur le thème du "global manga", on a pu voir sur le salon que votre nouvelle série, City hall, était très bien représentée. Comptez-vous procéder également de la sorte pour vos prochaines séries en misant beaucoup sur la communication et la présence sur les salons ?
MA: City Hall c'était effectivement l'un des enjeux de la Japan Expo pour Ankama puisque nouveau manga, français, avec deux mecs à la tête de ce manga absolument incroyables qui dessinent vraiment bien et qui écrivent une histoire qui a accroché tout le monde et du coup il y a, effectivement, l'idée de représenter l'univers dans un stand à part. Là, la chance qu'on a eu c'est qu'on a rencontré la Steam Rocket qui est une association qui fait la promotion du steam punk en France. L'univers steam punk étant dans le manga City Hall forcément ça a marché et ils ont, avec Ankama, créé un stand incroyable. Sur la prochaine série dont je vous parlais avec Tony Valente, c'est effectivement ce genre de choses qu'on aimerait faire. C'est évident que pour un évènement comme Japan Expo, on va particulièrement faire des efforts sur des sorties comme celles-là et sur leur univers.
 
 
 
 
Parlons un petit peu de DOFUS et WAKFU dont on connait le succès. Est-ce que celui-ci se maintient d'années en années ?
ES: Le succès se maintient à tel point que je peux déjà vous annoncer que, l'année prochaine, le tome 1 de DOFUS va ressortir mais revu et corrigé dans une nouvelle édition. Forcément, le style évolue, que ce soit dans le scenario ou dans le dessin et on a vraiment une volonté d'accrocher un nouveau public tout en continuant de plaire aux fidèles lecteurs.


Outre cette réédition, comptez-vous proposer DOFUS et WAKFU sur d'autres supports ?
ES: Le principe de Krosmoz, c'est que c'est un univers transmédia. C'est-à-dire que tout va être basé sur une histoire qui va être développée sur différents supports. Il y a eu l'anime WAKFU, une suite a été développée en manga. Il y a eu aussi WAKFU Série, des BD de 48 pages qui relatent des épisodes interstitiels des épisodes de la série anime, on suit ce que font les héros en dehors des épisodes de la série. Pour ce qui concerne DOFUS, on va développer une collection qui va être le pendant de WAKFU Heroes, qui va concerner les personnages secondaires de la série. On va donc y retrouver des personnages emblématique mais, là, en format BD.


On retrouve sur le salon le jeu video Fly'n. Peut-on également s'attendre à le voir se décliner sur plusieurs supports ?
ES: Fly'n est un jeu sur PC qui sortira à l'automne mais qui est hors Krosmoz, contrairement à d'autres jeux comme DOFUS Arena. Pour le moment, il n'est donc pas prévu de faire du transmédia avec.


Dernière question. Vous présentez également Krosmaster Arena, pouvez-vous nous en parler ?
ES: Krosmaster Arena est un jeu de plateau qui se joue à 2 ou en solo, où chaque joueur joue à son tour. A l'intérieur, il y a 41 figurines qui sont basées sur l'univers Krosmoz. On va donc retrouver toutes les classes mais aussi des héros comme Goultard ou Yugo. Ca se joue sur un plateau avec ces petites figurines et, à l'intérieur, il y a aura également une petite carte qui permettra même de jouer en dehors du jeu de plateau.
 
 

 
 
Remerciements à Marion Amirganian, Elise Storm, Marie Fabbri et à Ankama Editions
 

Interview n°1

C'est à l'occasion de L' Ankama Convention qui se déroulait à Lille les 20 et 21 décembre dernier que nous avons eu le plaisir d'interviewer Alix Lepinay responsable presse et communication pour Ankama Éditions.

Bonjour Alix! Peux-tu me donner une première impression sur le déroulement de cette troisième Ankama Convention? Le succès est-il au rendez-vous?
Nous sommes plus que satisfaits. Nous avons eu une affluence de plus de 10000 personnes. Nos objectifs sont donc atteints pour le moment. Les fans ont été au rendez-vous, les cosplayers ont été également présents... Les stands de dédicace et notre stand boutique ont été pris d’assaut!
 
Et concernant le catch révolution V?
Cet événement qui se tenait en parallèle à la convention Ankama a également connu un franc succès! Le hall Londres (ou se tenait l'évènement, ndlr) a accueilli plus de 2000 personnes! Beaucoup de stars du catch avaient fait le déplacement, c'était de la folie!
 
Les éditions Ankama sont composées de plusieurs labels. Peux-tu nous présenter le concept de chacun d'entre eux?
Déjà il faut savoir que nous avons des labels et des hors label. Les titres hors label ne sont pas soumis aux règles et aux conditions d'un label. Tout d'abord, il y a le label 619, qui regroupe des titres à l'univers urbain, décalé et explosif...


 
Il y a également le label Araignée...
Ce label incarne un esprit intimiste, on y retrouve des bandes dessinées qui ont un rapport avec le quotidien, la vie de tous les jours... Les personnages nous ressemblent et on peut facilement s'identifier à eux. Enfin, il faut noter la présence d'une part de fantastique.


D'autres labels sont-ils prévus prochainement?
Nous allons prochainement déployer notre ligne éditoriale vers un public que nous ne touchons pas encore. Surprise!
 
Revenons au label 619. Ce dernier regroupe des titres qui ne sont pas tous des bandes dessinées à proprement parler. Certains sont en effet des ouvrages d'Art, comme "Los Tigres del Ring". N'est-ce pas risqué de publier ce genre de livres, qui s'éloignent de ce que vous faites habituellement?
Chez Ankama Éditions, nous sommes toujours en quête d'innovation. En ce sens, nous expérimentons beaucoup de choses et nos lecteurs doivent s'attendre à être surpris! Ankama est ouvert à tous les formats et à tous les types de livre. Nous éditons avant tout les projets qui nous plaisent et qui correspondent à l'esprit de l'un de nos labels: c'était par exemple le cas pour le livre sur la lucha libre «Los Tigres del Ring»...


Le manga DOFUS est aujourd'hui un succès phénoménal. Qui a eu l'idée d'adapter l'univers du jeu vidéo en manga?
Vers 2004/2005, lorsque le jeu DOFUS commençait à très bien marcher, Tot, l'un des créateurs, a eu l'idée d'avoir un outil de communication supplémentaire pour promouvoir le jeu vidéo, car hors du net, DOFUS n'avait aucune visibilité matérielle. Ankama Éditions a donc édité un magnifique artbook du jeu au lieu de dépenser dans de la publicité. Par la suite le manga DOFUS est né de l’envie de réaliser une adaptation du jeu, ce fut la première BD de la toute jeune maison d’édition. C'est Tot qui a eu l'idée du format manga, à la fois intéressant et économique, qui nous permet de fabriquer une bande dessinée rapidement.

 
Le format manga n'a donc pas été choisi pour coller à l'univers graphique du jeu vidéo?
Nous avons eu beaucoup d’axes de réflexion: adaptation fidèle, style manga, style franco-belge... Nous avons souhaité avoir un autre regard, une autre perspective sur l’univers du jeu. C’est alors que Tot a rencontré Ancestral Z, le character designer principal du manga DOFUS. Leur rencontre a donné lieu à des compromis artistiques et graphiques sur le style de DOFUS, très «cartoon» et humoristique et qui colle bien à l'ambiance barrée et loufoque du manga. Il va même parfois jusqu'à parodier le jeu vidéo! Le but est de s’amuser, et le style choisi colle bien à cet esprit.
 
DOFUS Monster, Pandala et DOFUS Arena sont aussi des séries dérivées du jeu vidéo et complètent DOFUS, la série mère. D'autres séries du même genre sont-elles prévues?
Pour l'instant non. Nous continuons de travailler sur les prochains volumes du manga DOFUS, DOFUS Monster, DOFUS Arena et Pandala.

 
Ankama Presse et Ankama Editions publient également le Dofus Mag, qui en est à son septième numéro. L'accueil du public est-il toujours aussi bon dans ce contexte de publication difficile?
Il faut savoir que le Dofus Mag est un peu en marge du contexte économique actuel. Notre magazine se vend très bien, la progression des ventes est fantastique! Nous sommes très chanceux à ce niveau là car la communauté DOFUS nous suit énormément. C’est en effet le meilleur lancement de l’année 2008 pour toute la presse jeux vidéo.

 
Les raisons de ce succès?
Je pense que c'est dû à nos lecteurs, très fidèles malgré ce contexte où le lectorat de magazines tend à se disperser au gré du temps. Nous donnons également beaucoup d'importance à la parole de nos lecteurs dans le Dofus Mag, pour créer une sorte d'émulation au sein de notre communauté.
 
Peux-tu présenter le jeu vidéo DOFUS en quelques chiffres? Combien de personnes travaillent à sa conception? Combien y a-t-il de joueurs aujourd'hui?
Ankama compte environ 300 salariés. Il y a dix millions de joueurs de DOFUS dans le monde. En terme de communauté, nous sommes passés en France devant les meilleurs MMORPG, ce qui nous fait énormément plaisir et nous donne envie de faire encore mieux pour les joueurs!
 
Le jeu vidéo s'est internationalisé?
En effet, le jeu est disponible en plusieurs langues: français bien sûr, mais aussi anglais, allemand, espagnol, portugais, bientôt en italien et en japonais. Le jeu s'installe à un rythme différent selon les pays: nous sommes très concurrencés dans les pays anglophones par d'autres jeux online. En Espagne et au Portugal le jeu marche très bien justement car il se joue dans la langue de ces pays, alors que les autres MMORPG se jouent en anglais.
 
Quelles qualités un auteur doit-il avoir pour espérer signer chez Ankama?
Il faut déjà avoir beaucoup de hargne et croire en son projet! Nous recevons chaque jour énormément de projets, donc il faut savoir se démarquer! Chez Ankama, nous n'avons pas vraiment de règles et sommes ouverts à tous les types de format, en conséquence un auteur qui veut travailler chez nous doit s'affranchir de toutes les règles éditoriales imposées par les maisons d'édition classiques. Il faut que l'auteur arrive à nous communiquer sa passion, tout en nous proposant un projet atypique.

 
Quels arguments utiliserais-tu pour donner envie à quelqu'un de découvrir les productions Ankama?
Au sein des éditions Ankama, nous travaillons avec coeur dans tous nos projets. Nous essayons de proposer des ouvrages de qualité destinés à tous les âges et de renouveler les styles grâce à notre esprit d'innovation. Ankama Éditions ce n’est pas que DOFUS ou WAKFU, c’est aussi d’autres univers tous très différents.
Le jeu vidéo DOFUS développe quant à lui un univers coloré, ludique et prenant à la frontière entre le manga et des influences plus européennes. Et son humour ravageur amusera les plus grands sans perturber les plus jeunes.
 
Pour conclure, un petit mot sur WAKFU?
WAKFU est notre nouveau projet Cross Média développé en parallèle sur différents supports. Il y a tout d'abord la série animée, avec 4 épisodes diffusés à ce jour sur France 3 et que vous pouvez revoir gratuitement sur serie.wakfu.com. La diffusion régulière de la série à la télé commence dans quelques jours! Tout est réalisé à 100% en France, du script jusqu’au montage, c’est du jamais vu! On utilise les techniques d’animations traditionnelles et les techniques les plus pointues pour arriver au meilleur résultat. On y retrouve les influences Manga, et bien sur, tout l’esprit Ankama.
Nous développons également le jeu vidéo WAKFU, dont l'histoire se situera 1000 ans après le jeu vidéo DOFUS. Ces deux jeux vont continuer à exister en parallèle. Prochainement, le projet Cross Média WAKFU fera l’objet d’une adaptation spéciale sur console Xbox, aura ses propres bandes dessinées/mangas mais aussi son jeu de cartes, qui était disponible en test lors de notre convention. 2009 sera l’année WAKFU!       


Entretien réalisé par Shinob (décembre 2008)