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Pochi & Kuro : Critiques

Pochi Kuro

Critique de la série manga

Publiée le Mercredi, 29 Novembre 2017

Manga sorti au Japon en 2014 et dessiné par Matsumoto Naoya, Pochi & Kuro (Pochikuro en vo) nous plonge dans un royaume démoniaque totalement loufoque. Les quatre tomes qui composent la série ont été sortis par deux en début et fin d'année 2017 en France, par Kazé.



Kuro et Léo sont deux démons qui flânent au bord d'un lac, pêchant tranquillement au son de leur ventre gargouillant. Les deux compères rêvent de goûter à ce fameux mets tant convoité : l'humain. Et comme si le destin leur accordait un souhait, voilà qu'ils sortent de l'eau une étrange créature. Pas de doute, il s'agit bien d'un humain. Une humaine, même. Ni une ni deux, ils commencent à la préparer pour la déguster, lorsqu'ils se rendent compte qu'elle est immunisée contre la magie. A son réveil, mécontente de se découvrir au milieu d'un repas, elle parvient à sauver sa peau en leur préparant de bons petits plats. Bien qu'ils ne parlent pas la même langue, ils parviennent à nouer des liens.



Kuro, touché par la jeune fille qu'il surnomme Pochi (ce qui correspond à Médor chez nous), décide de la ramener chez elle. Débute alors une grande aventure où ils devront affronter mille dangers, et notamment la famille royale qui rêve de s'emparer de la puissance que peut apporter la chair humaine.



Une petite pépite ! Ce manga est un véritable condensé de shounen pur et de loufoquerie, cela en seulement quatre tomes. Matsumoto Naoya est l'épouse de Sawai Yoshio, le papa de Bobobo-bo Bo-bobo. On comprend donc un peu mieux d'où lui vient cet humour absurde que l'on pourrait presque qualifier de japonais, mais qui nous parle pourtant. Elle réussit la prouesse de nous emmener dans son univers complètement barré où les fruits parlent, où les chats sont des majordomes ou des sortes de monstres de Frankenstein, ou encore les jours et mois de naissance portent des noms peu ragoutants. On passe par toutes les émotions avec des personnages réellement attachants. Et le fait que Pochi ne prononce pas un seul mot compréhensible pour nous, et pour les autres personnages, tout en parvenant à se faire comprendre, est une véritable prouesse scénaristique.


Bien que la plupart soit de vrais stéréotypes, avec le héros loubard au grand coeur et son pote minable, la fille faible avec du caractère, le perso qui va se sacrifier, les ennemis qui deviennent des alliés, ils sont tous légitimes et aucun ne paraît ridicule. Enfin dans les faits, si, mais le monde dans lequel ils évoluent est tellement farfelu que ça passe. Leur évolution est fulgurante, sans que ça paraisse soudain. Et aucun ne change radicalement de caractère. Il se trouve juste qu'ils subissent des épreuves et rencontrent des gens qui vont les mener à changer.




Le dessin est énergique et le trait épais. Elle maîtrise parfaitement son style et on ne peut pas parler de défauts anatomiques puisque les personnages sont à la fois détaillés et simples dans leur apparence. Il y a un côté cartoonesque dans son approche. On peut même noter une certaine influence de son mari, un des personnages ressemblant fortement à Don Pachi. Parfois les batailles peuvent sembler fouillis, mais elles sont intenses. Tout est parfaitement calibré pour supporter le genre du shounen. On aurait d'ailleurs du mal à imaginer ce style pour du shoujo.


Pourtant, les forts sentiments que partagent les héros peuvent très bien orienter le scénario dans un genre moins « bagarreur ». Certes, l'importance de l'amitié et du sacrifice de soi pour ce en quoi on croit est puissante. Mais on a se rend compte, notamment par des petites choses, qu'il y a une certaine féminité. Pourtant, quand on se fit à sa caricature, on est loin de se douter que l'auteur est une femme.



Pour ce qui est de l'édition, le design du titre et le choix graphique de la jaquette correspondent très bien à ce que renferme le manga. Il y a même un petit côté L'étrange Noël de Monsieur Jack. Les couleurs sont mises en valeur. Et ce qui est surtout génial, c'est ce qui est caché sous la jaquette, les personnages étant mis en scène différemment pour notre plus grand plaisir. Les adaptations de certaines blagues sont bien trouvées.

On pourrait juste regretter ce qui arrive souvent dans les mangas en général : l'obligation d'ouvrir un peu plus le volume pour découvrir les deux ou trois lettres cachées par la tranche. Heureusement, ce n'est plus comme il y a 20 ans, on ne risque plus de décoller les pages.


Souhaitons qu'avec ce manga Matsumoto Naoya rejoigne les grands noms du shounen ou simplement du manga en général, car avec Pochi & Kuro elle nous offre une série que l'ont regrette par sa brièveté, voire qui nous frustre, tout en laissant une grande marque d'affection pour cet univers dingue d'un bout à l'autre. A lire absolument, à défaut de le posséder...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Persmegas

18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs
19/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

17.00,17.00,17.00,17.00

Les critiques des volumes de la série