Magie interieure - Actualité manga

Magie interieure : Critiques

Cosmo na Bokura!

Critique de la série manga

Publiée le Lundi, 15 Novembre 2010

Saki Hiwatari est connue pour ses excellents mangas tels que Please save my earth ou Global Garden, et avec Magie Intérieure elle surprend, bien que ce soit uniquement dans le mauvais sens. L’histoire est des plus simplette, avec un scénario assez classique. Haruko a hérité de sa défunte mère d’un nom de sorcière, des pouvoirs qui vont avec et du messager des dieux qui la protège. Cynthia -puisque c’est son nom de magicienne- va alors, aux côtés de son messager-chat Silk avec lequel elle ne peut réellement discuter que dans ses rêves, tenter d’apprivoiser sa magie et les conséquences qu’elle peut avoir sur son entourage. Grâce à sa mère, profondément gentille, aimante et protectrice, Haruko a appris le courage, la détermination et les sorts qui rendent service aux gens qu’elle connait. Mais la petite fille n’en reste pas moins bien seule, avec une mère au paradis et un père parti à L.A. en Amérique. Elle vit désormais chez sa tante, et va expérimenter une nouvelle école en tentant de se faire des amis dans le même temps. La tâche ne semble pas aisée, mais un concours organisé dans le cadre de son école lui permet, une fois de l’avoir gagné, de mieux connaitre ses camarades. Seulement, le revers de la médaille de cette histoire est les lettres anonymes qu’Haruko trouve un peu partout. Ces étranges écrits lui demandent de chasser une sorcière qui se serait installée dans l’école, tout en livrant des informations qui la renvoient étrangement à elle-même. Ainsi, la sorcière deviendrait aussi le chasseur, et tout cela bouleverse la jeune fille qui va trouver réconfort chez un garçon de deuxième année, bien décidé à la protéger …

Les personnages sont alors très fades, avec l’héroïne un peu naïve et pleurnicharde, un prince charmant du nom de Kinosaki qui va voler à son secours sous de bonnes raisons … Ne manque plus que Takioka, le lâche ami toujours souriant qui aidera l’instigatrice de l’ijime dressé contre Haruko. Sans oublier la meilleure amie Chika, toujours là en cas de problème … L’ijime est un grand classique, d’autant plus qu’il ne se passe strictement rien d’autres dans ce manga plat et sans saveur. On devine rapidement qui en est l’auteur, et pire encore on voit venir le dénouement à des kilomètres à la ronde. Les sentiments ne passent pas, bien que l’ensemble gagne un peu de punch vers la fin de la série. On ne s’apitoie pas sur Haruko, pas plus qu’on ne l’apprécie. Ses compagnons sont du même acabit, avec leurs discours creux et leurs sentiments tirés par les cheveux. On aurait apprécié beaucoup plus de mystère et de force, comme on peut en trouver dans les autres œuvres de l’auteur. Ici, saki Hiwatari déçoit grandement son public en se perdant dans un shojo lycéen banal et évident, qui fait plus bailler que briller les regards. Dommage, puisque l’on sait que le thème a pourtant déjà été magistralement utilisé, de le réduire à une narration aussi fade. L’ijime est quelque chose de bien plus fort, de beaucoup plus important et fracassant pour la victime. Et Haruko ne nous montre pas ce désespoir qu’auraient du faire naitre en elle de réelles pratiques relevant de l’ijime.

Les qualités graphiques de l’auteur sont de tout temps discutables, par la grande instabilité dont elles font preuve. Dans un scénario assez maladroit et bancal, on ressent d’autant plus les défauts inhérents au trait de la mangaka. Déjà, ses personnages se ressemblent tous et si ce n’est pas à l’intérieur de ce manga, c’est entre ses œuvres. Un certain manque d’originalité est donc à noter, dans les codes graphiques utilisés : blonde au cheveux courts comme héroïne, brun ténébreux pour compagnon, blond un peu décalé en guise d’adversaire … Le vide également, en n’offrant qu’un environnement très limité et en focalisant notre attention sur les vices du scénario. Les visages sont souvent asymétriques, rarement vraiment beaux, les expressions exagérées à l’extrême et le tout laisse une impression assez fade. Au niveau de l’adaptation, on ne saurait lister toutes les erreurs de traduction, d’inattention ou même de français. Delcourt rend ici un travail pour le moins assez mauvais, avec des polices de caractère parfois difficiles à lire, et dont la seule qualité sera au niveau des onomatopées, traduites et adaptées. En tous les cas, l’éditeur ne porte pas en gloire le travail plutôt médiocre de l’auteur. Très difficilement sympathique, on connait la mangaka en plus grande forme et on passe facilement notre chemin sur cette série, heureusement terminée en quatre tomes.


NiDNiM


Note de la rédaction

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

11.00,12.00,13.00,13.00

Les critiques des volumes de la série