King of bandit Jing - Actualité manga

King of bandit Jing : Critiques

Oudorobou Jing!

Critique de la série manga

Publiée le Mardi, 10 Avril 2012

De par son allure frêle et juvénile, qui pourrait penser que Jing est le roi des voleurs ? Jeune garçon intrépide, et accompagné de son fidèle corbeau Kir, il vagabonde de lieu en lieu pour s’emparer des trésors les plus légendaires qu’abrite ce monde. Contrairement aux autres voleurs, il n’est pas intéressé ni par la gloire ni par l’argent, mais aime simplement se lancer dans les défis les plus fous. Arriverez-vous à suivre les aventures féériques de King of Bandit Jing ?

Série ayant fait l’objet d’une prépublication française dans le Shonen Magazine de l’éditeur Pika, King of Bandit Jing a commencé sa carrière en France en mai 2004. Très rapidement, la série se distingue par son originalité pour un shonen, constituant sa principale qualité… mais aussi un de ses défauts majeurs ! Là ou les autres séries se basent sur une trame scénaristique classique mais solide pour faire avancer et progresser leurs personnages, Yuichi Kumakura opte pour un héros vagabondant, offrant alors une succession d’aventures indépendantes (chacune se déroulant sur un volume en moyenne), et n’ayant en commun que cette paire d’aventuriers. Si l’on peut avoir encore quelques espoirs à la fin du premier volume et l’apparition d’un rival à la hauteur, ils seront vite dissipés par la suite. De même, le personnage de Jing se veut très caricatural et peu recherché. Le héros ne semble tenir qu’à une seule chose, un pendentif représentant sa mère… mais on ne saura rien de plus là-dessus au fil de l’aventure ! Insouciant, il parcourt le monde sans jamais craindre nul danger, et semble toujours avoir un coup d’avance par rapport au reste du monde… et il est bien le seul !

En effet, les univers décrits par l’auteur sont certes riches et ne manquent pas d’inventivité… mais sont aussi énormément surchargés ! La narration est particulièrement bordélique et les différents scénarii partent eux aussi dans tous les sens. On ne sait jamais où veut en venir l’auteur, et au final le lecteur subit plus l’histoire plutôt que d’être invité à explorer les différents décors par lui-même… On tourne alors très vite soit à l’indigestion, soit à l’assoupissement. Il y a pourtant des trouvailles intéressantes, et des idées qui mériteraient d’être reprises ailleurs… mais elles sont noyées dans un tel flot d’action brouillonne, qu’on n’arrive plus vraiment à les distinguer.

La richesse de la série est également visuelle, et les différents décors fourmillent de détails qui font certes vivre les différents mondes, mais qui généralement nous éloignent du fil de l’action principale. Chaque histoire possède néanmoins son univers propre, oscillant entre le baroque, le gothique, le steampunk, et se basant sur des thématiques approfondies comme le temps, la ruée vers l’or, le progrès industriel,… Ainsi, chaque histoire sera laissée à l’appréciation de chacun. Ma préférence va sans doute à l’épisode du volume 5, faisant preuve d’une trame scénaristique plus classique, mais plus reposante !

Cependant, dès lors que l’on comprend qu’il n’y aura aucune continuité scénaristique, il est très difficile de continuer à s’intéresser à l’œuvre et à ses héros qui ne progressent pas d’un pouce au cours de la lecture. King of Bandit Jing est donc une déception à de nombreux niveaux, et aurait pu être une série autrement plus rafraichissante et contemplative si elle n’était pas noyée sous un flot narratif épuisant et un personnage principal agaçant. Le manga se destinera donc à une mince poignée de lecteurs, et on comprend aisément la décision de Pika d’arrêter la commercialisation de la série, et de ne pas éditer la seconde saison en France. King of Bandit Jing peut-être une série très insouciante, mais… plus personne ne se soucie d’elle !


Tianjun


Note de la rédaction

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

13.00,9.00,10.00,12.00,15.00,14.00,13.00

Les critiques des volumes de la série