Critique de la série manga
Publiée le Vendredi, 27 Avril 2012
L'univers de .Hack est surement l'un de ceux dans lequel il peut se passer le plus de choses et étant porteur de possibilités presque infinies. Cependant, trop souvent les adaptations liées à la série, adaptations papier précisons-le, se sont cantonnées à de petites histoires fort peu reluisantes et sans réelle envergure. Avec G.U.+, on a cru à un moment tenir enfin quelque chose de nettement supérieur à ce que l'on avait pu trouver dans //Alcor ou encore dans Le bracelet du crépuscule. C'était sans compter sur une volonté de tirer davantage que de raison sur la corde...
L'histoire de G.U. suit Roots, l'anime, et l'on retrouve du coup son personnage principal : Haseo. Haseo qui est cela dit séparé d'Ovan et de Shino qu'il souhaite absolument retrouver. Pour se faire, il cherche bien entendu le célèbre Tri-Edge, responsable de tous ses maux. Pendant ce temps, de nouvelles créatures font leur apparition dans The World, le jeu où prend place l'action. Il s'agit des epitaphs. Ces entités sont associées à quelques rares personnages et possèdent un pouvoir destructeur inouï. Un pouvoir qui pourrait bien avoir raison de Tri-Edge et ça, Haseo l'a bien compris. Malheureusement, il n'est pas le seul à s'y intéresser.
Dès le départ, on sent donc que le scenario tend vers quelque chose de plus sérieux et de plus sombre que ce à quoi on avait été habitué jusque là. Haseo est animé par le désir de vengeance et se montre désagréable avec la plupart des gens qu'il croise. De même, l'action est bien présente et on ne tombe pas dans le ridicule lors des affrontements qui sont même fort sympathiques bien que parfois un peu brouillons. Par contre, tout commence à s'effriter à partir du moment où la série essaye d'être plus compliquée qu'elle n'y parait. Explications incompréhensibles à rallonge, développement de l'intrigue très rapide en parallèle. On a vu mieux pour pouvoir pleinement profiter de l'histoire. Néanmoins, cela reste tout à fait convenable jusqu'à la fin du 3ème tome. C'est même très bon par moments. Mais passé ce troisième opus, celui qui aurait du marquer la fin de G.U.+ et lui permettre de rester à son état de divertissement de qualité, tout part en vrille. Oui mais voila, les auteurs n'ont pas voulu en rester là et se sont lancés dans deux volumes supplémentaires. Deux volumes qui, en plus de faire plonger l'intrigue dans le ridicule en donnant trop d'importance au monde réel, auront droit à une parution pour le moins chaotique ce qui n'arrange rien aux problèmes de compréhension mentionnés un peu plus haut.
En parallèle au déclin de l'histoire, Haseo déçoit lui aussi petit à petit. Faisant passer son statut de « héros charismatique » à celui de « héros banal », il n'est pas non plus aidé par ses compagnons d'aventures qui peinaient déjà dès le départ à suivre la cadence imposée par le premier cité. En outre, au niveau du chara-design, on regrettera fortement de retrouver quelques clones. Atolie qui possède pratiquement exactement la même apparence que Shino par exemple. Oui, c'est pour rester dans l'univers MMO, mais quand même, il y a moyen de se montrer un peu plus original. Par contre, c'est l'une des seules faiblesses graphiques dont fait preuve la série. Pour le reste, c'est d'un très bon niveau. Loin au dessus des deux autres adaptations que je citais en introduction. C'est fluide, maitrisé, efficace. Sauf dans les deux derniers volumes qui s'enfoncent vraiment sur tous les points. Pire, si la qualité du dessin reste très bonne, il arrive que l'on ne comprenne plus rien du tout à ce qu'il se passe sous nos yeux. La faute à des pages bien trop chargées.
.Hack//G.U.+ est sans doute la plus réussie des adaptations de .Hack que l'on aura jusqu'à présent eu l'occasion de découvrir dans nos contrées. Elle aurait sans doute put être une très bonne petite surprise si elle avait pris fin après trois tomes comme il aurait initialement dû être le cas. Malheureusement, les auteurs ont choisi de continuer et se sont plantés en beauté. Dommage. Cela dit, pour les amateurs du genre, la première partie de la série vaut largement la peine que l'on s'y intéresse.
