Comte Cain - Actualité manga

Comte Cain : Critiques

Hakushaku Cain

Critique de la série manga

Publiée le Mardi, 09 Novembre 2010

Comte Cain est la première véritable série de la mangaka, autrement bien connue pour Angel Sanctuary, sa plus grande œuvre. Il est donc intéressant, car il pose les bases du style de Kaori Yuki, qui s’essaye à plusieurs choses avant de démarrer une histoire plus suivie. Car, si la série tourne globalement autour de Cain Hargreaves, la mise en place est surtout basée sur plusieurs nouvelles indépendantes dans lesquelles le comte n’a souvent qu’un rôle secondaire. C’est ainsi que se succèdent les histoires d’expérimentations de jeunes garçons, d’une amitié qui renait malgré la distance, d’une anecdote autour du pudding … toutes teintées d’un style gothique, ces nouvelles sont sanglantes, tout en restant dans le presque "poétisme". On trouve néanmoins aussi des extraits de l’enfance de Cain, notamment tout ce qu’il lui est arrivé vis-à-vis de son père et de sa disparition, ainsi que de sa mère. Les cinq tomes mêlent ainsi les récits coupés de tout suivi et ceux ancrés dans une logique qu’est l’avenir de Cain. On appréciera tout particulièrement cette alternance entre légèreté et sérieux, l’un cédant peu à peu sa place à l’autre au fur et à mesure des tomes, jusqu’à une apogée sur une histoire s'étalant sur deux volumes, « la marque du bélier rouge », qui frôle le futur génie de God Child.

Originalité ? Certes. La vie dans Londres dans un cadre un peu gothique et mystérieux avec un beau dandy déchu pour héros n’est en soi pas très marquante, mais le style de Kaori Yuki s’impose immédiatement comme une réussite. L’auteur jongle avec les sujets abordés, tous présentant une partie de la déchéance humaine à cette époque particulièrement difficile, tous sont cruels et parfois sans solution, à travers un personnage principal apparemment sans morale ni raison, doté d’un passé plus sombre encore que prévu. L’enfance de ce petit prince fascine tant il rassemble les tabous les plus forts de la culture actuelle, à savoir l’inceste, le suicide et le parricide. Alors, si l’on admet que la série n’est pas un chef d’œuvre, elle reste d’une certaine trempe face aux shojos que l’on peut trouver sur le marché. De par son âge, elle a le mérite de surprendre et de plaire le temps de quelques pages. Et pour les amateurs, la suite des aventures de Cain est présentée dans les 8 tomes de God Child que la mangaka a repris après avoir publié les vingt tomes d’Angel Sanctuary. On se laisse facilement séduire par les mystères, le détail surnaturel qui intervient de temps en temps, et le charisme d’un anti héros absolument divin. Kaori Yuki est une grande mangaka, dont le principal atout est de réussir à combler ses défauts par son imagination, et l’ambiance toujours très particulière qui se dégage de titres comme Comte Cain qui, malgré un graphisme pas toujours très plaisant, parvient à surprendre et à plaire plus que prévu.

Le principal obstacle au succès de la série sera donc dans les graphismes et l’édition. C’est de l’ancien Yuki et, même si l’on y trouve beaucoup de bases de son futur esthétisme, Cain n’est pas encore ce qu’il est dans God Child et perd un peu de son charisme, surtout dans les premiers tomes de la série, où il apparait de plus assez rarement. Les personnages secondaires se ressemblent d’ailleurs tous d’une histoire à l’autre, tant ils ne sont pas assez travaillés de par leur statut provisoire. On regrettera alors la sensation brouillonne qui demeure après la lecture du titre. Les traits restent primaires, bien que l’on apprécie d’ores et déjà le style un peu noir, mais élégant, les yeux qui ne sont pas démesurés et l'ensemble assez cohérent. L’édition ne soutient pas plus le scénario, puisque le petit format oblige à se concentrer d’avantage sur les détails de l’histoire et des dessins, la traduction souffre de quelques faiblesses et la qualité du papier est très précaire. Bref, Comte Cain reste le prémice de God Child, bien méconnu et absolument indispensable pour comprendre les subtilités de la série qui reprend ce « héros » au passé si riche. Un très bon shojo, qui pose les bases d’un style bientôt idolâtré par de nombreux et nombreuses fans.


NiDNiM


Note de la rédaction
Note des lecteurs
16/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

15.00,16.00,16.00,17.00,18.00

Les critiques des volumes de la série