Comte Cain Vol.3 - Actualité manga

Comte Cain Vol.3 : Critiques

Hakushaku Cain

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 21 Septembre 2009

« Penses-tu que quelqu’un qui ne peut vivre sans toi … est un démon ? »

A l’exception du chapitre final, tout le tome se concentre sur une seule et même histoire. Ce qui rend la lecture très agréable, car beaucoup plus approfondie. L’auteur peut alors complexifier sa narration, faire entrer un nouveau personnage sans que cela paraisse précipité et approfondir le scénario en même temps que les protagonistes déjà présents. Jezabel est d’ailleurs prometteur, mais pas encore passionnant. Il prend ici le rôle du nouveau venu, un peu naïf, qui se laisse faire par Cain jusqu’à ce qu’il révèle son identité, mais surtout qu’il informe le jeune comte d’un détail : son père est toujours en vie. Pour dire à quel point les relations sont au cœur des habitudes de Kaori Yuki, on en vient même à douter de Riff pour un temps, puisque l’on est plus observateur qu’autre chose. Pas de confidences entre le lecteur et la mangaka, juste une magie qui s’opère quand on croit aux soupçons de Cain concernant son majordome si fidèle … Non, Riff ne peut pas être ainsi, n’est ce pas ? En parallèle, l’auteur nous sert sur un plateau une histoire de vampire. Une jeune femme semble sévir au château de campagne près duquel la petite troupe va sommeiller. Evidemment, il n’en faut pas plus pour éveiller Cain, que le trouble et la mort accompagnent où qu’il aille.

Ici, pas de comptines de la mère l’Oye, pas de poème ni de rêve. Juste une touche de surnaturel, qui va inquiéter et titiller notre esprit logique. Mais comme à l’ordinaire, Kaori Yuki se sert de cette ambiance de croyances et de rites pour faire croire à la magie, alors qu’une explication rationnelle est toujours au rendez vous. Et, encore pour répondre à ses habitudes, Yuki nous met en face de tabous et nous pose la question à l’envers : y’a-t-il quelque chose de mal ? L’auteur nous fait voir le revers de la médaille, les dessous de la scène. Tout dépend du point de vue, n’est ce pas ? Et il est bien connu que la fiction aide à faire passer certaines idées, même les plus choquantes. Entre humour, romantisme grâce au personnage de Cain et violent mystère, ce tome se trouve être dynamique en dépit de son unique histoire. Néanmoins, l’ensemble est parfois un peu flou même s’il est bien combiné. Les révélations se succèdent un peu trop pour que tout soit parfaitement compréhensible, et les graphismes encore un peu brouillons -à la Angel Sanctuary- du tome n’aident pas à s’y retrouver. Et pour finir, même si la traduction est très fidèle à l’ambiance du titre (vocabulaire approprié), les textes sont un peu lourds. On se languit de ses œuvres postérieures, bien plus aériennes et équilibrée dans la manière de présenter les choses. Un excellent moment cependant, pour un titre de qualité dans le genre.

L’histoire finale, « La tenue d’été d’Elie », est trop courte pour que l’on se fasse une idée complète d’une des premières œuvres de l’auteur, mais les dessins sont très largement décevants (normal pour l’ancienneté de l’histoire), les pages trop chargées et mal équilibrées, l’intrigue bien trop peu poussée pour autant d’envergure. On ne parle pas de réincarnations en quelques pages. Cette nouvelle a eu le mérite de combler le trou qui se trouvait là, et de se rendre compte de l’évolution phénoménale de l’auteur, ce qui nous permet d’apprécier plus largement le coup de crayon de Yuki dans cette série des Comte Cain.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs