Comte Cain Vol.4 : Critiques

Avec cet avant dernier volume du prélude à God Child, on entre dans une réelle histoire, complexe et lourde de sens. Le prochain et dernier tome conclura toute cette affaire qui commence à peine. Ici, Kaori Yuki se base sur la macabre légende de Jack l’Eventreur, dans un Londres déjà souillé de sang. Les bases de ce récit débutent dans la famille des Lauderdale, chez qui Cain ira séjourner quelques jours afin de régler les détails du mariage avec sa fiancée, Emeline Lauderdale. Ne l’ayant pas vue durant de longues années, le jeune homme retrouve une femme bien différente de la gamine de ses souvenirs, mais Cain arrive apparemment à point nommé. Car la prestigieuse famille est embêtée par la maladie mentale de leur fils, Gilford, et pour sauver leur honneur il faut qu’Emeline épouse le comte Hargreaves. Mais les nouveaux personnages n’ont pas fini d’affluer au cours de ce tome : entre Emeline, Gilford, Oscar et Merediana le lecteur est servi. Cette dernière parviendra d'ailleurs à séduire Cain plus que de raison, qui ne pensera plus qu’à elle et au mystérieux secret qui l’entoure : n’est-elle pas censée être morte ? Et c'est un peu dommage que ce soit aussi facile, puisque Cain est un séducteur nonchalant et briseur de cœurs ...

L’amourette entre Cain et la jeune femme aux longs cheveux blonds (stéréotype évident de la poupée à la peau de porcelaine) n’est pas aussi prenante qu’elle le devrait, et Emeline ne prend pas assez d’importance jusqu’aux dernières pages, quand il est trop tard. Car le caractère de la jeune lady est bien plus intéressant et dynamique que celui de notre morte vivante entourée de mystère. Mêlons à tout ça Delilah, Jack l’Eventreur et quelques comptines, et voilà que l’on retrouve l’ambiance si appréciée du monde de Kaori Yuki, qui n’hésite pas à se servir des tous les personnages mis à sa disposition. L’auteur leur donne un rôle à chacun, bien qu’une part d’ombre subsiste encore sur tout ce petit monde. Il est amusant de voir Cain un peu perdu au milieu de tout cela, sans savoir vraiment que faire. D’ailleurs il n’agira pas dans l’intérêt de tous puisqu’il réussira à perdre Emeline, à passer à côté des sentiments de sa jeune sœur et du danger qu’elle encoure sans le savoir. Dernier point, on remercie la mangaka de jouer si habilement entre le récit principal et les apartés au sujet de Delilah, même si certains d’entre eux manquent un peu de précision. Pour qui aura déjà lu les God Child, on apprécie tout ce qu’on lit à sa juste valeur puisque l’on comprend la naissance de beaucoup de détails … Une lecture toujours aussi savoureuse, et qui arrive bientôt à sa fin sans avoir jamais faibli.

NiDNiM