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Cagaster : Critiques

Mushikago no Kagaster

Critique de la série manga

Publiée le Lundi, 21 Septembre 2015

Débarqué chez nous à l'aune de l'été 2014, Cagaster a surpris tout le monde par son dynamisme et son univers. Alors que tout le monde s'attendait à un nouveau shonen se noyant dans la masse du genre, le titre, qui ne payait pas de mine en apparence, a su séduire et démontrer tout au long de ses six volumes qu'il avait toutes les qualités pour plaire aux amateurs du genre, ainsi cette série en apparence sympathique s'est avérée cacher une richesse incroyable ! !



Sans réellement sortir des sentiers battus, le titre possède une réelle personnalité et un univers extrêmement accrocheur.

Et cela on le doit sans nul doute à son auteur, Kachou Hashimoto, jeune mangaka qui publia son titre au Japon de manière indépendante, sans passer par les grosses machines éditoriales. Une liberté lui donnant une marge de manœuvre relative (qui a malheureusement des contreparties) qui se ressent à la lecture de ce premier tome !



Plongeons dans l'univers post apocalyptique de Cagaster !

L'humanité est au bord du gouffre ! Une étrange maladie s'est abattue sur la planète : le Cagaster. Ce mal incurable transforme les victimes qui en souffrent en insectes géants, baptisés également Cagasters en référence à la maladie qui leur donne vie. Dans un premier temps ce fléau a pu être contenu, mais les hommes se sont rendu compte que les créatures nées de cette maladie pouvaient se reproduire entre elles facilitant ainsi leur prolifération.



L'humanité s'est enfin décidée à réagir au niveau mondial, mais trop tard, les deux tiers de l'humanité ont été exterminés !

Dans ce nouveau monde de nouvelles règles s'imposent, l’organisation des survivants se fait en fonction des insectes qui dominent désormais la planète. Les survivants se sont regroupés dans de petites cités où la technologie est bien loin de ce qu'on a pu connaître, abandonnant des zones entières, les villes le plus souvent, aux insectes, zones désormais appelées « les cages ».



Pour lutter contre ce fléau, l'humanité s'organise comme elle peu. Désormais l'armée ne s'occupe plus que des insectes, mais cela ne suffit pas. C'est dans ce contexte que les exterminateurs voient le jour, des mercenaires dont la tache est d'éliminer les insectes ou de protéger certaines personnes, notamment lors de convois entre les cités humaines.
Kidow est de ceux-là. Bien que n'ayant que dix-sept ans il a largement démontré qu'il faisait partie des meilleurs exterminateurs.



Un jour lors d'une mission il tombe sur un père et sa fille. L'homme est sur le point de mourir, mais dans son dernier souffle il demande à Kidow de ramener sa fille Ilie à sa mère. Deux personnalités que tout oppose vont devoir s'apprivoiser et apprendre à vivre ensemble.
Mais alors qu'il pensait simplement avoir à protéger une jeune fille, Kidow va vite se rendre compte qu'une incroyable machination est en marche et qu'ils en sont les principales cibles !
Nous entrons donc dans un titre relativement sombre, où la vie se fait rare, un monde détruit où survie rime parfois avec égoïsme et cruauté.



L'univers que nous offre Hashimoto est tout de suite attractif, et même si on a déjà vu à de multiples reprises des mondes post apocalyptique, ici l'auteur arrive à donner une identité propre à son titre. La première référence à laquelle on pense est Psyren, justement pour ce monde dévasté empli de créatures meurtrières autrefois humaines, mais la comparaison s’arrête là.



On plonge immédiatement dans un univers séduisant recelant de nombreuses choses, et dès le départ l'intrigue s'avère intéressante. L'auteur va immédiatement développer son univers, nous présentant un monde froid et violent, dur et impitoyable… Et si au fil des tomes ce dernier s'enrichi et prend une ampleur insoupçonnée, la grande force de ce titre vient encore d'ailleurs ! A commencer par sa maturité, chose relativement rare pour un shonen, le titre est dur, violent, surtout psychologiquement, on traverse de nombreux moments tragiques qui apportent une force incroyable à la série. Ainsi on suit des personnages à peine sortis de l'adolescence qui doivent faire face à un monde qui les oblige à tuer. Kidow par exemple se présente comme un héros fort que rien ne peut atteindre. On en a vu des dizaines comme lui dans d'autres titres, mais c'est sa jeunesse qui fascine d'autant plus ici. Il est immédiatement perçu comme un jeune garçon qui a été obligé de se blinder pour mieux se protéger d'un monde n'épargnant personne. Et pour mieux se protéger, il est devenu un tueur sans scrupules lorsque la situation l'exige. Ici l'enfance n'a pas sa place…

Vient ensuite le travail sur les personnages, qui, s'ils n'échappent pas à tous les clichés du genre, n'en demeurent pas moins remarquables et contribuent à la richesse et à la maturité du titre ! Kidow en tête, mais pas uniquement. Elie est également un personnage très intéressant. Se présentant dans un premier temps comme une jeune fille sans défense, devant apprendre à survivre en se renforçant, cette dernière est la clé de voûte de la série et nous réserve bien des surprises.
On trouve également nombre de personnages secondaires à la forte personnalité et essentiel pour la mise en place du récit. On pourrait citer Qasim un militaire froid en apparence qui se veut être le protecteur des enfants, un personnage fort qui marquera le titre. On pense également à Acht, l'antagoniste de Kidow, lui aussi jeune homme ayant eu un parcours de vie totalement différente et dont les épreuves l'ont amené à devenir un tueur…
On trouve tout une galerie de personnages passionnants et attachants qui portent le titre sur leurs épaules !



Malgré cette violence et cette noirceur si présente, en particulier dans les derniers moments, le titre peut aussi se montrer léger, amusant et touchant. L'auteur jouant avec nos émotions pour mieux nous entraîner dans son titre, ce qu'elle fait avec brio !
On a ainsi un titre riche aux multiples qualités, présentant un univers fort et séduisant.

Graphiquement, sans être un sommet du genre, le trait est agréable, plutôt simple, mais efficace. Il se veut dynamique et vivant. Rappelons que l'auteur n'a pas d'assistant, un des inconvénients justement de ne pas se faire publier par un éditeur classique. Mais le trait est vivant, et avec une telle mise en scène on ne peut qu'être absorbé par le titre.

Cagaster est une série forte, maîtrisée et touchante, qui mériterait de trôner parmi les meilleurs titres du genre !


Chroniqueur: Erkael

Note de la rédaction
Note des lecteurs
17.5/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

16.00,17.00,17.00,17.00,17.00,17.00

Les critiques des volumes de la série