Virginité passé 30 ans (la) - Souffrances et désirs au quotidien - Actualité manga
Virginité passé 30 ans (la) - Souffrances et désirs au quotidien - Manga

Avis sur Virginité passé 30 ans (la) - Souffrances et désirs au quotidien

Manga rupo chûnen dôtei

wARRiba

De wARRiba, le 15 Juin 2019 à 16h27

12/20

SAKURAI Toshifumi  = *Prout* *Sueur* *Bave*

Heuresement qu'à la fin de chaque récit, un texte du journaliste complète la partie dessinée de SAKURAI Toshifumi.

 

le_gritche

De le_gritche, le 20 Avril 2019 à 14h27

15/20

Voilà un one-shot que j'étais décidé à lire, avec une certaine apréhension.
Sa lecture m'a appris des choses en plus de me proposer des portraits édifiants. Certes, quiconque s'intéresse au Japon même à travers la culture manga/anime/articles/vlogs d'expatriés finira par être sensibilisé aux problématiques rencontrées dans le manga et liées à la virginité des personnages (je n'emploierai volontairement pas le terme personne vu l'aspect caricatural), leurs problèmes psychiques et leur exclusion. Toutefois, j'ignorais comment les établissements de soin aux personnes agés recrutent leur personnel et les conséquences que ça peut entrainer, entre autres. Les histoires proposées sont très variées et corsées afin d'explorer des pans différents du sujet et sans doute d'accrocher le lecteur de cette suite d'articles parus au départ sur site web. Le one-shot est consistant en terme de volume et n'apparait pas superficiel sur un sujet aussi délicat, malgré un dessin pouvant laisser craindre un angle uniquement sensationaliste ou féroce (les deux sont malgré tout présents sporadiquement).

L'intro, les épilogues inter-chapitres et la dernière partie revenant sur le projet initial sont indispensables, mais clairement insuffisants à mon sens. En premier soucis, sur lequel on pourrait si aisément passer à côté, on peut se demander quid de la virginité féminnie.
Selon l'Institut national japonais de la population et de la sécurité sociale, 42% des hommes et 44% des femmes dans cette tranche d'âge [18-35 ans]avouent être vierges peut-on lire sur le site d'une célèbre chaine d'info en continu. Le reportage a ciblé un sujet, d'accord, et le traite d'une manière haute en couleur et terriblement évocatrice que des portraits féminins n'auraient peut-être pas pu égaler, mais ça n'est que spéculation. La virginité tardive, la souffrance liée à la solitude affective et sexuelle des femmes n'est en rien évoquée, même au détour d'une phrase. C'est peut-être révélateur d'une façon de voir les choses déjà problématique à la base, même si on peut subodorer que les hommes souffrent plus de cette condition, cela pouvant aboutir à des écarts de comportements sociaux plus...impactants (je sèche sur le vocabulaire visiblement !). Bref où sont les femmes ?


Cela nous mène à une autre considération, pourtant mise en évidence dans l'intro qui mentionne l'importance de la virginité tardive au Japon. Ce phénomène fait de celle-ci, et sans doute par corollaire du célibat prolongé, un phénomène très important et tristement...banal, le mot est laché.
Il y a comme un chaînon manquant traversant toute cette adaptation du reportage, cet écart entre les différents personnages très typés et indentifiables et la réalité voulant que la virginité tardive (cette expression a-t-elle seulement un sens ?) du quotidien soit sans visage ni signe distinctif. C'est déjà un des écueils possibles quand on catalogue plusieurs types de puceaux, ce terme peu agréable revenant constamment dans la traduction: donner l'impresion qu'on peut les décrire tels des pokémon à collectionner, ou qu'ils se rangent dans quelques catégories.
D'autre part, ces portraits malgré leurs thématiques singulières, sont ceux de personnages parfois devenus célèbres (l'acteur porno, le facho de twitter). Inutile de rappeler l'intérêt évident du procédé. Par contre, il manque l'évocation des gens du quotidien ne faisant pas de vague: les étudiants passant à côté de leur adolescence, les travailleurs harassés n'ayant plus d'énergie à consacrer ailleurs (on pense aux mesures gouvernementales censées y remédier), les herbivores qui ne sont pas que des geek emportant leur waifu sous le bras, les femmes embrassant une carrière professionnelle les privant de fonder une famille, voire les décourageant peut-être de chercher l'amour, ceux qui ne savent pas comment s'y prendre pour moult raisons. La fin du mariage arrangé, le changement du paradigme de l'employé à vie sont évoqués, mais cela ressort de manière diffuse dans le manga, où on préfère représenter les cas extrêmes certes tout à faits réels mais qui finissent par nous éloigner du sujet, n'en donner que le pire des résultats.

Le sous-titre souffrances et désirs au quotidien ne trouve finalement pas l'écho qu'on aurait pu attendre, même si les situations sont volontiers poignantes. La gente féminnie est souvent aliénée dans le regard de ces hommes, avec une importance récurente donnée à la virginité de la femme idéale pour un hypothétique premier rapport. La frustration sentimentale (et sexuelle, mais les deux ne sont pas forcément liées) est peu abordée ou bien moins marquante, alors qu'elle est une conséquence essentielle de la virginité ! Ce ne sont pas des scènes de matsurbations frénétiques qui pourraient en rendre compte, ni le terrible ressentiment et la misogynie qui en découlent. Les phobies évoquées à la seule proximité d'une femme sont si fortes qu'il peut être difficle de compatir. On pourrait ajouter que cette carrence touche bien au-delà de la population concernée, qu'elle gangrène les célibataires au long cours...On rate quelque chose de touchant et fédérateur qui nous aurait élevé du bourbier auquel nous cloisonne chacun des portraits (ou témoignages remaniés).

Je peux sembler m'égarer en évoquant un projet aux dimensions sociologiques bien plus larges pour être contenu dans un seul tome. Pour pallier cette représentation déséquilibrée de la virginité qui a du mal à faire jonction avec les causes évoquées (y compris celles à consonance porno ou geek) un autre volume abordant la virginité/le célibat au Japon autrement serait bienvenu: des parcours moins rocambolesques seraient tout aussi passionnants, voire une touche slice of life plus proche du quotidien pour montrer les choses sans les nommer, et comparer ce vécu avec l'expérience de personnes agées. Des interviews aussi afin d'accéder à la parole des gens insérés dans la vie active ou stables dans leur vie personnelle et psychique, mais vivant ou subissant une absence de chaleur humaine tout court.

Je suis partagé sur la façon dont on nous a présenté tout ça: on sent chez l'auteur des articles le besoin de dynamiter un tabou et de provoquer le débat, sans doute aussi l'idée de faire un gros coup, mais sans cynisme. Les textes et remarques de l'auteur sont empreints de pitié, de consternation et de dénonciation, mais j'ai senti quelquefois l'usage de raccourcis et de mauvaises tournures, le sempiternel puceau n'étant pas la seule à m'avoir fait tiquer. C'est particulièrmeent regrettable de ressentir un dégout assez fréquent, que le style du dessinateur pourtant si raffraichissant dans l'absolu, favorise inconsidérément, au risque de troubler la clarté du message à faire passer. L'amalgame entre virginité et anormalité/personne répugnante/aliénation/ n'est jamais loin: de simples précisions et notes en bas de page auraient été précieuses. 

Ce manque de nuance, de précision et de subtilité sera toujours plus visible dans un sujet aussi sensible, concernant tant d'individus pleinement adultes et responsables pouvant se sentir animalisés ou rabaissés à leur absence d'expérience sexuelle. Relier pleinement ce phénomène de l'explosion de la virginité passé 30 ans à l'ensemble de la vie sentimentale, psychologique, sociale et ce que vous voulez des hommes ET des femmes, leur rendront justice. Ca permettrait de mieux se forger une opinion sur la part de pression apportée par la société, et la part résultant de la personnalité de l'individu et de son histoire personnelle.

Si le seul titre de ce one-shot fait tilt en vous, vous vous devez de le lire. Il est possible de se sentir visé si l'on est soi-même vierge et qu'on le vit mal, mais l'entreprise commencée ici est utile, en partie courageuse mais maladroite et très lacunaire, appelant d'autres développements pour mieux accepter que ce phénomène concerne les sociétés au sens large. La culture du divertissement japonais en fait rarement écho, du moins avec sérieux, allant jusqu'à promouvoir ou glorifier des comportements favorisant le repli social et le refuge dans l'imaginaire d'une niche de consommateur qui l'a fait vivre...ce que le manga montre, encore heureux !

Korom

De Korom [495 Pts], le 09 Mars 2019 à 14h54

15/20

Pourquoi ai-je acheté ce manga? Je n'en sais trop rien.

En tous cas ce dernier est très intéressant et se penche sur un problème largement méconnu (surtout en occident), le dessin , peut être un peu déroutant mais dessert parfaitement les différentes histoires qu'on nous présente.

Une successions de petis dossiers d'histoire vraies drôle et touchante ou agaçante, mais une chose est sûre, vous aurez autant de dégout que d'empathie pour ces messieurs, et vous parrendrez des choses!

VOTRE AVIS



Si vous voulez créer un compte, c'est ICI et c'est gratuit!

> Conditions d'utilisation