Princesse Saphir - Actualité manga

Princesse Saphir

Ribbon no kishi

Manga - Princesse Saphir
Age conseillé

Résumé

A sa naissance, la princesse Saphir, victime d’un ange taquin, n’a de féminin que le corps... Éduquée comme un garçon, elle devra accomplir sa destinée : assurer la succession de la couronne. Mais saura-t-elle déjouer les pièges que lui tendront le duc Duralmine et son sbire afin de la démasquer et ainsi asseoir Plastic, le fils du duc, sur le trône ?

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DemiCercle

De DemiCercle, le 17 Novembre 2015 à 00h35

15/20

Princesse Saphir est un manga à lire, si on s'intéresse à l'histoire du médium (je répète beaucoup cette phrase mais avec Tezuka, c'est souvent le cas).
D'une part il s'agit d'un Tezuka, ce qui est une justification en soit, et d'autre part il s'agit là du proto-shojo (rajoutez des flammes et des explosions à votre convenance), entendez par là que même si bien sur les jeunes filles lisait des manga avant ce titre, très peu, si ce n'est aucun, ne leur était directement adressés.

Pour le reste, ceux qui connaissent Tezuka ne seront pas surpris une seule seconde, ni par le style graphique extrêmement Disney, ni par le découpage assez cinématographique, ni par le chara-design identique ou presque à celui de Metropolis ou Astro-Boy, ni par l'histoire mêlant merveilleusement bien humour anachronique et burlesque à une histoire très dramatique !

Parce que mine de rien, même si le titre est orienté pour les petites filles, Tezuka est loin de prendre son public pour une masse décérébrée, féminine ou non, et encore moins une masse fragile. Ici, même si le ton du manga est dans l'ensemble légers, et si les scènes dramatiques sont peu appuyées, elles n'en sont pas moins présentes !
Ainsi, assez tôt dans le titre, le roi, père de Saphir, souhaite monter à cheval, celui ci se cabre de façon cartoonesque, cela dit, le roi se prend une ruade et meurt, et ce genre de scènes revient assez souvent, on regrettera presque qu'elles ne soit pas assez accentuées (la mort du roi est étirée sur quelques pages, ce n'est pas le cas de toutes les autres morts). Enfin, tout cela est vite compensé par des enjeux plus que satisfaisant (trouver l'amour, établir l'égalité homme-femme, partir en quête de son identité, survivre, ce genre de choses ^^') et une très grande subtilité dans certaines résolutions, même si l'ambiance conte, qui domine le récit à tendance à rapidement désamorcer les problèmes.

En écrivant cette phrase je me rend compte que Tezuka s'est simplement inspiré des contes disney, en gardant et leur côté merveilleux et magique (avec tout ce que cela implique de deus ex machina et autres facilitées scénaristiques) et aussi leur côté sombre (les contes de Perrault sont loin d'être réjouissants ^^). Parvenant ainsi à une alchimie pas parfaite certes mais diablement efficace ... Si efficace qu'elle m'aura fait passer une nuit blanche, rien que pour connaitre la suite (et fin) de l'intrigue !

Cycylavachedellespace

De Cycylavachedellespace [820 Pts], le 17 Novembre 2014 à 12h13

20/20

(Attention, cette critique globale des deux mangas et de la série animée contient du spoil)

Si beaucoup de spécialistes considèrent que ce grand classique d’Osamu Tezuka, publié une première fois entre 1953 et 1956, puis réécrit entre 1963 et 1966 est le tout premier manga de type « shojo » de l’histoire, c’est aussi à mon sens le tout premier shojo traitant de thèmes fantastiques, surnaturels et ésotériques.

Outre les personnages typiques de conte de fées que constituent les rois, les reines , les princes, les princesses ou encore les ducs ou les chevaliers, on peut aussi y croiser des sorciers et des sorcières, un alchimiste, un fantôme, un elfe, l’Eternel, un ange, une fée, une divinatrice, une biche capable de se transformer en jeune femme, un type qui se ballade en mecha (je ne vois pas d’autres définition XD) et même la reine des neiges en personne. La vraie, pas la parodie ridicule de Disney qui fait saigner les oreilles en hurlant « Let it go » du haut de sa montagne. Pourtant grand fan des œuvres « Disneyennes » de l’époque, Tezuka ne manque pas de s’en inspirer. La tenue de Saphir elle-même se veut une version plus pratique et chevaleresque de celle du long-métrage de Blanche-Neige, sortit en 1937.

Saphir est un être surnaturel à elle seule. Dotée à sa naissance de deux cœurs de couleurs différentes, l’un de garçon et l’autre de fille, son androgynie (voire hermaphrodisme ?) est le centre du récit.

Androgynie qui finalement glisse mine de rien aussi le thème de la bisexualité. Qu’elle soit une fille ou un garçon, le Prince Thibault et l’elfe Pan sont sous son charme (Pauvre Pan d’ailleurs, qui sous la forme avec laquelle il a été envoyé sur Terre, ne peut pas toucher Saphir !) Le triangle amoureux est injustement désavantagé, mais Saphir n’a pas que des prétendants masculins. Certaines filles semblent aussi sensibles à ses attraits. (voir dans la série animée) Et loin de les repousser, Saphir se comporte avec elles comme le plus galant des chevaliers.

Les qualités humaines de Saphir sont elles aussi au-delà de l’entendement. Elle est la plus courageuse, la plus douce, la plus généreuse, la plus pure, la plus humble…. N’en jetez plus.

Il est d’ailleurs fort regrettable que Saphir, si intrépide dans ses aventures, devienne passive et quelque peu pleurnicharde et résignée après le mariage, dans la suite de la saga, « Les enfants de Saphir ». Comme si devenir une « femme » à part entière , porter et mettre deux enfants au monde avait dissipé toute forme de « qualités dites masculines» en elle. Quand on a connu Saphir si flamboyante et ingénieuse, on a peine à croire qu’elle ne parvienne pas à éviter à son fils de se faire kidnapper, et à sa fille de porter le même lourd secret qu’elle, celui d’une double identité. Fort heureusement Tezuka a de la suite dans les idées. Copier coller de sa mère, Violetta (non toujours aucun rapport avec Disney XD) sera une nouvelle héroïne forte et déterminée. C’est aussi là que Saphir se réveille un peu en apprenant l’escrime à sa fille…

Notons par ailleurs que le jumeau de Violetta, Daisy, qui n’était déjà pas gâté par son prénom, a quand à lui un caractère plutôt doux, sensible et passif (oserais-je un « neuneu » ? XD) au point qu’il serait perdu sans ses trois protectrices : Papi la biche, Emeraude la reine des gitans et Violetta sa sœur. Tezuka était finalement peut-être aussi le premier des mangakas masculins féministe, à une époque où la condition de la femme japonaise n’était pas des plus enviables.

Comme je l’ai dit plus haut, Saphir a connu les honneurs de l’adaptation animée. Celle-ci date de 1967 mais n’est arrivée en France qu’en 1974 dans une émission présentée par Guy Lux ( !) , « La Une est à vous », ce qui fait aussi certainement d’elle le premier anime diffusé à la télévision française, puisque Goldorak , dont l’anime date de 1975, n’est arrivé en France qu’en 1978. Mange ça, Actarus ! XD Notons d’ailleurs que cette première apparition de Saphir fut en noir et blanc, car l’ORTF ne diffusait pas encore en couleurs !

Son premier titre VF est « Prince Saphir », mais il sera changé en « Princesse Saphir » et la série connaîtra un second doublage à l’occasion de sa rediffusion en 1989. C’est cette version qui est restée est demeure disponible en France à ce jour.

L’anime reprend les grandes lignes du manga, en changeant les noms de certains personnages, mais, vu le grand nombre d’épisodes à meubler et que l’histoire originelle est finalement plutôt courte, beaucoup de HS sera imaginé à cette occasion. Malgré son grand âge aujourd’hui, cet anime reste à voir pour la beauté de ses graphismes, la qualité de son animation (c’est la grande époque des cellulos peints à la main !) et son scénario, qui, tout en gardant l’esprit un peu « naïf » et sentimental de l’œuvre de Tezuka, reste un bon divertissement ponctué de surnaturel et d’aventure.

En 1994 sera sortit un « film d’animation », qui n’est en réalité qu’un montage des épisodes 22 à 29.

La dernière édition DVD de Saphir en France date de 2005 chez Déclic Images. A cette occasion, des épisodes qui demeuraient inédits à la télévision furent également doublés. Les box ne sont actuellement plus édités mais en fouillant bien les boutiques il reste encore possible de se les procurer.

(Avis aux éditeurs DVD qui liraient cet article : un nouveau box ne serait pas du luxe ! ;) )

Les trois tomes du manga « Princesse Saphir » ont été publiés chez Soleil en 2005. Mais là encore, il reste possible de se les procurer, neuf ou d’occasion, pour peu qu’on se donne la peine de chercher.

En ce qui concerne le manga « Les enfants de Saphir », il s’agit d’un one shot publié lui aussi chez Soleil en 2006. Même combat que pour les autres recherches, mais sachez qu’elles restent vraiment de l’ordre du possible. Pour ma part je l’ai même eu à un euro quand la médiathèque en face de chez moi s’en est séparée !

Quoi qu’il en soit, Saphir, comme l’ensemble de l’œuvre de Tezuka, reste un titre intemporel, et qui plait à tous les publics. Les plus jeunes seront peut-être déstabilisés par son design d’une autre époque, mais l’éducation artistique passe aussi par la transmission. Saphir est la grand-mère de tous les dark shojos qui font fureur actuellement. Et elle n’a pas pris une ride !

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