Pour trois jours de bonheur

L'intrigue de Pour trois jours de bonheur, j'ai vendu le reste de ma vie nous amène à suivre, à travers ses propres yeux, plusieurs semaines de la vie de Kusunoki. Cet étudiant d'une vingtaine d'années, à la fois convaincu de sa supériorité et décidé - suite à une promesse - à rester une sorte de marginal, se résout, un peu sur un coup de tête, à vendre une partie de sa vie (comme l'indiquent le titre et le résumé de ce roman).

Autant le préciser tout de suite, s'il est possible dans l'univers du roman de vendre sa vie et si d'autres éléments plus ou moins fantastiques interviennent, le récit ne se focalise pas là-dessus. C'est un fait, évoquant une légende urbaine mais parfaitement réel malgré tout, point. Le véritable postulat (de mon point de vue) serait plutôt : une fois qu'on a vendu une partie de son existence et qu'on a pris pleinement conscience qu'il ne nous reste plus qu'un temps donné à vivre, que faire ? Comment s'occuper ? Comment vivre le temps qui nous reste sans avoir de regrets ?

C'est en tout cas ainsi que Kusunoki semble envisager les choses, nous donnant à lire un roman tranche-de-vie, retraçant un moment-charnière de son existence. Suite à sa décision, ce jeune homme au départ peu sympathique (mais dans lequel je me suis malgré tout reconnue sur plusieurs points) fait un peu le bilan, se remémore certains souvenirs, essaye (ou non) de régler certaines choses et, enfin, évolue.

L'ambiance générale est plutôt paisible, comme je l'écrivais, on se situe dans un récit tranche-de-vie, exempt de violents retournements de situation (même si plusieurs péripéties nous amènent à reconsidérer les événements antérieurs sous un autre angle). Ceci est encore accentué par le fait qu'on suive toujours le point de vue de Kusunoki, ce qui a également pour effet de faciliter notre immersion. L'ensemble se lit très bien, nous fait différentes impressions et, dans une certaine mesure, nous pousse à réfléchir.