Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 09 Septembre 2016
Dix ans déjà que la petite Yotsuba revient plus ou moins régulièrement nous apporter quelques 200 pages de bonheur (le tome 1 de la série est paru en France en août 2006). Dix années pendant lesquelles, même si elle n'a que trèèès peu grandi, elle a pu expérimenter et découvrir énormément de choses en ne manquant pas de nous faire rire... et ce n'est pas fini, même si l'on ne peut pas dire que le rythme de parution au Japon et en France se soit accéléré. Loin de là. Ainsi, quasiment trois ans se sont écoulés depuis la sortie du tome 12 chez nous (le public japonais, de son côté, avait dû patienter un peu plus de 2 ans et demi), et l'heure est enfin venue de découvrir de nouvelles aventures de la gamine aux quatre couettes aussi vertes qu'un trèfle porte-bonheur.
Avec un tel temps d'attente, on peut dire qu'heureusement que la série est une tranche de vie, et pas un récit à fort suspense. Mais ça ne l'empêche pas d'avoir une logique dans le déroulement des choses. Ainsi, dès le début de ce tome, la petite fille rappelle à notre mémoire le camping qu'elle a vécu dans la très belle dernière partie du tome 12, puisqu'à son retour elle est bien décidée à offrir de jolis souvenirs à Asagi ! Enfin, tout dépend de votre notion du mot "joli"... Dans tous les cas, le quotidien reprend pour la fillette : passage avec Fuka au bac à sable où elle retrouve une jeune copine, peurs tout à fait enfantines en pleine nuit... Mais c'est bien un autre événement qui va dynamiser tout le reste du tome.
Cet événement, c'est l'arrivée d'un nouveau personnage, et pas n'importe lequel : la maman de Koiwai, et donc la grand-mère adoptive de Yotsuba ! Il faut bien le dire, avec ses bagages, sa posture et sa mine sévère, la vieille dame en impose d'emblée sur le quai de la gare, et c'est avec plaisir que nous allons la découvrir petit à petit au fil des pages. Sous ses airs stricts, on découvre une femme qui certes ne rit pas beaucoup, mais prend plaisir à taquiner sa petite-fille à sa façon, et va s'avérer bénéfique sur bien des points : la joie de Yotsuba de la voir débarquer à la maison, ce qu'elle va lui apprendre pour son éducation (comme le ménage, ce qui vaudra à Yotsuba une nouvelle tenue adorable) que Koiwai a tendance à ne pas faire... et, même, ce qu'elle va nous apprendre de nouveau sur le cher papa de Yotsuba ! Tout ceci couplé à un parler de l'ouest joliment rendu par la traductrice Eve Chauviré (via des mots et expressions assez typiques), on se retrouve avec une mamie que l'on espère vivement revoir plus tard, qui trouve sans mal sa place dans la série en se faisant à la fois expérimentée, bienveillante malgré son sérieux, et paisible.
Forcément, l'impact de sa grand-mère sur Yotsuba est fort pendant tout le volume ! Quand on est un enfant, voir sa grand-mère qu'on adore (ou tout autre proche de la famille qu'on ne voit pas tous les jours) venir chez soi, c'est un grand événement, et observer toutes les réactions de la fillette est un régal : son impatience dès qu'elle apprend que mamie va venir, son espoir permanent d'avoir un cadeau de sa part, sa fierté de lui montrer ce qu'elle sait faire toute seule, son envie d'apprendre ce que la vieille dame a à lui enseigner... Evidemment, avec la palette folle d'expressions faciales de Yotsuba qui peut vite passer de la curiosité à l'incompréhension en passant par la joie, l'agacement et bien d'autres, le tout s'avère aussi amusant que positif. Et cela même si, à l'heure du départ, ce sont des larmes beaucoup plus attendrissantes qu'amusantes qui coulent, le génie de Kiyohiko Azuma étant de nous laisser deviner cela, ne pas nous le montrer directement.
Au-delà de la venue de la grand-mère et de ce que ça implique sur Yotsuba, Azuma reste maître dans l'art de capter les comportements enfantins : la façon de tenter de replacer des choses apprises en faisant des erreurs, de partir dans des délires enfantins parfois à la limite du compréhensible pour Koiwai et sa mère... Pour cette fillette, tout reste un possible jeu, et le monde qui l'entoure reste un merveilleux laboratoire où elle ne cesse de découvrir et d'apprendre de nouvelles choses.
Enfin, il faut une nouvelle fois saluer la richesse, la précision et le réalisme des omniprésents décors intérieurs et extérieurs.
Au bout de son treizième volume, Yotsuba&! reste la lecture de haute qualité, le manga rayon de soleil que l'on connaît, et ici l'oeuvre peut bien compter sur l'entrée en scène très réussie de son nouveau personnage, en plus d'être toujours aussi excellente dans l'utilisation de sa jeune héroïne. Chaque tome de la série est un plaisir d'autant plus délectable qu'il est rare... même si l'on espère vivement ne plus avoir à attendre trois ans pour revoir ces quatre couettes vertes !
Ah, et n'oubliez surtout pas de soulever la jaquette du tome : en-dessous, vous découvrirez les hilarantes conséquences de la grosse bêtise que Yotsuba est sur le point de commettre sur l'illustration du volume !
Avec un tel temps d'attente, on peut dire qu'heureusement que la série est une tranche de vie, et pas un récit à fort suspense. Mais ça ne l'empêche pas d'avoir une logique dans le déroulement des choses. Ainsi, dès le début de ce tome, la petite fille rappelle à notre mémoire le camping qu'elle a vécu dans la très belle dernière partie du tome 12, puisqu'à son retour elle est bien décidée à offrir de jolis souvenirs à Asagi ! Enfin, tout dépend de votre notion du mot "joli"... Dans tous les cas, le quotidien reprend pour la fillette : passage avec Fuka au bac à sable où elle retrouve une jeune copine, peurs tout à fait enfantines en pleine nuit... Mais c'est bien un autre événement qui va dynamiser tout le reste du tome.
Cet événement, c'est l'arrivée d'un nouveau personnage, et pas n'importe lequel : la maman de Koiwai, et donc la grand-mère adoptive de Yotsuba ! Il faut bien le dire, avec ses bagages, sa posture et sa mine sévère, la vieille dame en impose d'emblée sur le quai de la gare, et c'est avec plaisir que nous allons la découvrir petit à petit au fil des pages. Sous ses airs stricts, on découvre une femme qui certes ne rit pas beaucoup, mais prend plaisir à taquiner sa petite-fille à sa façon, et va s'avérer bénéfique sur bien des points : la joie de Yotsuba de la voir débarquer à la maison, ce qu'elle va lui apprendre pour son éducation (comme le ménage, ce qui vaudra à Yotsuba une nouvelle tenue adorable) que Koiwai a tendance à ne pas faire... et, même, ce qu'elle va nous apprendre de nouveau sur le cher papa de Yotsuba ! Tout ceci couplé à un parler de l'ouest joliment rendu par la traductrice Eve Chauviré (via des mots et expressions assez typiques), on se retrouve avec une mamie que l'on espère vivement revoir plus tard, qui trouve sans mal sa place dans la série en se faisant à la fois expérimentée, bienveillante malgré son sérieux, et paisible.
Forcément, l'impact de sa grand-mère sur Yotsuba est fort pendant tout le volume ! Quand on est un enfant, voir sa grand-mère qu'on adore (ou tout autre proche de la famille qu'on ne voit pas tous les jours) venir chez soi, c'est un grand événement, et observer toutes les réactions de la fillette est un régal : son impatience dès qu'elle apprend que mamie va venir, son espoir permanent d'avoir un cadeau de sa part, sa fierté de lui montrer ce qu'elle sait faire toute seule, son envie d'apprendre ce que la vieille dame a à lui enseigner... Evidemment, avec la palette folle d'expressions faciales de Yotsuba qui peut vite passer de la curiosité à l'incompréhension en passant par la joie, l'agacement et bien d'autres, le tout s'avère aussi amusant que positif. Et cela même si, à l'heure du départ, ce sont des larmes beaucoup plus attendrissantes qu'amusantes qui coulent, le génie de Kiyohiko Azuma étant de nous laisser deviner cela, ne pas nous le montrer directement.
Au-delà de la venue de la grand-mère et de ce que ça implique sur Yotsuba, Azuma reste maître dans l'art de capter les comportements enfantins : la façon de tenter de replacer des choses apprises en faisant des erreurs, de partir dans des délires enfantins parfois à la limite du compréhensible pour Koiwai et sa mère... Pour cette fillette, tout reste un possible jeu, et le monde qui l'entoure reste un merveilleux laboratoire où elle ne cesse de découvrir et d'apprendre de nouvelles choses.
Enfin, il faut une nouvelle fois saluer la richesse, la précision et le réalisme des omniprésents décors intérieurs et extérieurs.
Au bout de son treizième volume, Yotsuba&! reste la lecture de haute qualité, le manga rayon de soleil que l'on connaît, et ici l'oeuvre peut bien compter sur l'entrée en scène très réussie de son nouveau personnage, en plus d'être toujours aussi excellente dans l'utilisation de sa jeune héroïne. Chaque tome de la série est un plaisir d'autant plus délectable qu'il est rare... même si l'on espère vivement ne plus avoir à attendre trois ans pour revoir ces quatre couettes vertes !
Ah, et n'oubliez surtout pas de soulever la jaquette du tome : en-dessous, vous découvrirez les hilarantes conséquences de la grosse bêtise que Yotsuba est sur le point de commettre sur l'illustration du volume !
12/10/2023 