Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 11 Mars 2013

Allons droit au but : derrière la première de couverture de ce cinquième tome teintée de couleur violette et représentant à merveille le côté cavaleur de Guriko Hanaki se trouve le meilleur volume de la série jusqu’à présent.

À la fin de la dernière lecture, nous avions laissé les petits gars d’Hôsen en difficulté face à leur éternel rival : Suzuran. Après avoir essuyé trois cuisantes défaites (Matsuo face à Hana Tsukishima, Kazuya Mashima contre Kazumitsu Kurosawa et Mitsuyoshi devant Yoshikatsu Kambe dit "le Boucher"), Hôsen est bien décidé à ne pas se laisser aplatir par son adversaire et prépare ses deux derniers combattants. L’arrivée d’un homme considéré par beaucoup de personnes comme la personne la plus forte de la ville vient se joindre à la partie. Il serait donc peu probable que le tournoi ne s’écarte pas des limites imposées par Shinsuke Nakajima, l’ancien boss de l’alliance Kurotaki.

Le tournoi entamé dans le tome précédent prendra donc fin dans celui-ci et il se terminera de la façon la plus épique qui soit. Les coups continueront de pleuvoir et ce, malgré une pluie battante, qui ne cessera sur la forêt du Tengu. Chaque élève fera preuve de mutisme dès lors qu’un duel s’engagera, seuls les coups portés et les corps retombant avec fracas à même le sol résonneront dans la forêt. Le quatrième duel, aussi court soit-il, laisse place au dernier affrontement du tournoi sans pitié opposant Hôsen à Suzuran. Et quel face-à-face… King Joe décide enfin de montrer au reste du monde, ses performances en tant que combattant en affrontant l’un des aînés de Suzuran : Hideyoshi Kato. Faisons simple : ce duel est le meilleur affrontement depuis le début de la série. L’affrontement entre ces deux entités est, d’un bout à l’autre dantesque. Les cris de rage de la part des deux adversaires sonnant le début du combat sont monstrueux et expriment parfaitement la détermination des deux opposants. Leurs coups sont incisifs, tranchants comme une lame de rasoir et les hématomes qui se forment peu à peu sur les visages témoignent de la violence des uppercuts assénés en pleine figure de chaque adversaire. Malgré les coups encaissés, les adversaires à terre se relèvent, tant bien que mal, prêts à tout pour défendre leur honneur et se lance à nouveau dans un affrontement acharné. Le lecteur tremblera tout au long de ce duel, ressentant toutes les émotions des deux combattants et tournant les pages à grande vitesse pour découvrir l’issue de cette confrontation sanglante.

La fin de l’affront entre les deux lycées, quant à elle, est très chaotique et permet à l’auteur de se projeter dans le futur en ce qui concerne le devenir d’Hana Tsukishima. Du début à la fin, ce tournoi aura été passionnant, intense et mené d’une main de maître par le mangaka.

Pour contrecarrer tout de déchaînement de violence s’étalant durant presque un tome et demi, Hiroshi Takahashi laisse parler librement son côté humoriste par le biais de petites scénettes mettant sur le devant de la scène Guriko Hanaki ainsi que ses multiples conquêtes, créant ainsi nombre de jalousies dans son entourage. La pension Umehoshi fait également l’objet de tout un chapitre très décalé et hilarant à souhait. Le lecteur s’amusera en voyant les situations cocasses qui lui seront présentées et constatera qu’Hana a beau être un as de la bagarre, il n’en reste pas moins un fardeau dans un tout autre domaine… On remarquera le don qu’a Hiroshi Takahashi pour narrer les péripéties principales et secondaires de son récit. Le tout est très homogène, clair et se lit très facilement.

Ce cinquième volume de Worst est le volume de tous les changements. Des bouleversements, il y en a du côté de Suzuran, Hôsen mais pas que. Le Front de l’Armement n’est pas écarté et la seconde partie de la lecture est consacré au futur de l’organisation à la tête de mort. Avenir très incertain et indécis étant donné que le Front devra gérer, non seulement, des problèmes à l’intérieur même de leur organisation mais à l’extérieur également.

Pour terminer, Hiroshi Takahashi dresse une synthèse détaillée du contexte actuel et des relations entre les différents lycées et organisations de la région. Les informations ne manquent pas et le lecteur sera étonné que, malgré le flot d’informations assez importantes, le mangaka arrive à rendre le tout clair comme de l’eau de roche. Une époque se termine, une autre commence et cette dernière promet d’être passionnante !

Si les références de la part d'Hiroshi Takahashi était atténuées dans les précédents volumes, le lecteur attentif et assidu en ce qui concerne les travaux de l’auteur pourra remarquer nombre de références appréciables au sein de cette cinquième lecture. La mention « Sunday Diver » inscrite sur un mur correspond au titre d’une chanson du groupe japonais Daizy Stripper, en activité à l’heure actuelle. Les logos de différents gangs présents en ville sont également disséminés dans le volume, on pourra citer celui des Cents Démons et des Black Marked Tigers (gangs qui apparaitront plus tard lors de la lecture), où celui de Back-Teria, organisation importante qui s’est dissoute en trois autres gangs beaucoup plus petits. Les rares courbes féminines seront également de la partie dans ce cinquième tome, Tora ayant des posters pour le moins suspects dans sa chambre… Quel filou ce Toranosuke ! Si vous avez l’œil, vous aurez remarqué qu’il n’existe pas de chambre n°4 au sein de la pension Umehoshi. Pourquoi me direz-vous ? Pour la simple et bonne raison qu’au Japon, le chiffre quatre peut se prononcer « Shi », ce qui signifie donc la mort. Le chiffre quatre est donc un chiffre porte-malheur comme l’est le treize par chez nous, c’est donc pour cela qu’il n’y a pas de chambre n°4 dans la pension Umehoshi.

Avec ce cinquième volume, Hiroshi Takahashi arrive à trouver le juste équilibre entre action survoltée et humour ravageur. Alliant des gags truculents à un humour gaillard et des combats très dynamiques à des rebondissements inattendus, l’auteur nous offre le meilleur volume de la série jusqu’à maintenant. Cette lecture marque un tournant décisif dans Worst et le prochain volume promet d’être très intéressant. C’est donc un grand tome que nous avons là : un must have ni plus, ni moins !


Kimi


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Kimi
18 20
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Note des lecteurs