World War Demons Vol.3 - Actualité manga
World War Demons Vol.3 - Manga

World War Demons Vol.3 : Critiques

Sekai Oni

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 29 Novembre 2017

Choquée par la découverte du cruel sacrifice à faire à chaque mort d'un démon, affaiblie par la mort de sa plus chère amie Mika dont elle se sent coupable, Saki s'est laissée avoir par le démon parasite, qui lui fait miroiter de bien belles choses utopiques en visions... Face à ce démon de l'univers qui a pris possession de l'une des leurs, les autres Alice vont alors devoir s'interroger sur jusqu'où ils peuvent aller pour accomplir leur mission. Face à eux se dresse un cas de conscience, car abattre le démon, cela signifie désormais s'attaquer à leur partenaire parasitée... Le problème est d'autant plus épineux pour Utô, qui se sent coupable en ayant demandé à Saki d'abattre le précédent démon, et qui est alors déterminé à sauver la jeune fille. Mais parmi les Alice, deux cas suscitent l'inquiétude. Deux cas qui pourraient mettre fin aux doutes et aux cas de conscience des autres, de la manière la plus radicale qui soit...


Il y a tout d'abord la petite Azuma, qui s'est littéralement métamorphosée depuis le tome précédent, à partir du moment où elle a compris qu'en tuant elle-même les démons elle pourrait obtenir sa vengeance sur son immonde famille adoptive. Elle a déjà provoqué la mort du fils aîné, et boue d'impatience à l'idée de réserver au plus vite le même sort à son oncle, à sa tante et à leur fils cadet... Plus que jamais ici, on ressent bien la folie vengeresse qui s'est emparée de la collégienne. Une folie meurtrière si intense qu'elle n'imagine même pas la possibilité de se laisser dix minutes de répit, car ça signifierait laisser un sursis de 10 minutes supplémentaires aux gens qu'elle hait. Une folie telle qu'elle pourrait la consumer entièrement et la faire disparaître sans qu'elle en fasse grand cas...


Il y a ensuite celle qui, jusqu'à présent, semblait complètement en marge de ses partenaires dans le combat. Cherchant désespérément à assouvir ses besoins sexuels pendant que les autres affrontent le démon, la lycéenne nymphomane Minori Kuroe prend soudainement conscience de l'avantage qu'elle pourrait tirer de la situation. On découvre alors, dans un court flashback-choc, le parcours assez dérangeant qui a fait d'elle ce qu'elle est, l'auteur en profitant pour évoquer sa situation familiale marquée notamment par la pauvreté. Un flashback qui offre une vision assez critique du sexe à tout prix, car même si elle s'est enfoncée dans cette voie pour échapper à la dure réalité, la jeune fille a reçu un gros retour de bâton, via une conséquence assez grave. Tout ceci explique assez bien le changement qui s'opère alors en elle, et c'est une Kuroe à son tour prise de folie meurtrière que l'on découvre...


Concrètement, le style narratif et visuel d'Uru Okabe reste parfois très confus, il y a encore des progrès à faire de ce côté-là. Mais au-delà de ça, quelle ambiance ! Avec ses développements dérangeants, ses expressions faciales souvent tarées, et ses idées qui vont parfois loin (entre autres, un charmant arrachage de pénis), l'auteur ne se fixe pas vraiment de limites (au moins au niveau des idées, car visuellement, même si les choses sont bien représentées, il sait quand même se poser les barrières quand il faut pour ne pas tomber dans la gratuité) et dépeint avec beaucoup de réussite la folie pure qui s'empare de certains personnages et des événements. Si bien qu'à partir du moment où l'on est bien plongé dans la lecture, il est assez difficile d'en décrocher, les choses allant non-stop, tenant en haleine, et donnant vraiment envie de savoir comment le combat va se finir.


En filigranes, Okabe continue de distiller quelques éléments de fond sur ce monde, notamment concernant Cheshire (qui ne s'implique pas dans les combats, observe, et a lui aussi des choses à apprendre sur cet univers en regardant ses "cobayes"), ou au sujet des armes matérialisées (qui, a priori, ne blessent pas les Alice). Mais au-delà des événements, du rythme intense et des petites informations, on retient aussi beaucoup la découverte plus ou moins approfondie des problèmes des personnages, qui se poursuit. On connaissait déjà bien le cas de la pauvre Azuma brisée par sa famille adoptive, on découvre ici en Kuroe le besoin de fuite dans le sexe pour oublier la réalité et se rebeller contre elle, mais on peut aussi souligner l'attachante Saki, qui est simplement une fille hyperdépendante, car elle a une peur profonde de la solitude, ou encore le militaire Ôkura tombée dans la surdose de drogue pour échapper aux horreurs de la guerre ou aux aberrations d'après le séisme... Mais on reste également très attentif devant Seki (on a envie d'en savoir plus sur sa volonté de protéger Azuma), et devant Utô, qui évolue beaucoup depuis l'arrivée de son sentiment de culpabilité envers Saki.


Comme prévu, et à condition d'adhérer au style atypique, World War Demons continue petit à petit de se bonifier et pique vraiment la curiosité avec ses nombreuses idées et ses développements.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs