Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 10 Février 2025
"Quelque part, nous savons tous que la gentillesse et la bonne volonté ne suffisent pas toujours à se faire accepter."
C'est sur cette phrase que s'ouvre le troisième volume de Vies d'ensemble -Au-delà des mots-, et celle-ci semble parfaitement représenter la situation de notre cher Takeda, gentil professeur toujours prompt à essayer d'aider autrui, mais dont cette fameuse gentillesse pourrait parfois tendre à être mal accueillie. Ici, le jeune homme souhaite aider la mère d'un de ses élèves, qui s'inquiète naturellement pour son enfant car il n'a plus l'envie d'aller à l'école, mais la bienveillance de ses mots risque d'être mal perçue. Là, en choisissant de rester avec un enfant perdu en attendant que sa mère le retrouve, il ne reçoit que des regards suspicieux en retour. Et en allant naturellement aider un homme a priori mal en point et que tout le monde ignore lors d'un typhon, il risque d'avoir une mauvaise surprise. Pourtant, il ne s'en offusque jamais, reste tel qu'il est malgré les reproches qu'on peut lui faire sur sa naïveté ou sur son insensibilité... Et tout ça, ça a le don de frustrer Arita, qui voit bien, jour après jour, à quel point son colocataire est un gars bien.
Vous l'aurez sûrement compris, les notions de gentillesse, de bienveillance et de tolérance sont au coeur de ce troisième volume, au fil duquel Fumiya Hayashi va encore démontrer toute la qualité de son écriture subtile, en plus de s'appuyer sur son dessin toujours aussi doux et rythmé par les petits instants anodins du quotidien (ne serait-ce que des moineaux se promenant dans une flaque après le passage du typhon). Cette qualité d'écriture, on la doit beaucoup aux différentes interactions entre les personnages qui, de nos deux héros à Ryûji, en passant par messieurs Tahira et Otani, la collègue de Takeda en fin de volume et bien d'autres, ont tous quelque chose à véhiculer sur la complexité des rapports humains et sur l'acceptation des petites différences de chacun, car chacun d'eux a ses points de vue, ses ressentis et ses convictions qui lui sont propres.
Alors face à ça, même s'il est impossible de se comprendre sur tout, il est toujours possible de partager des choses avec les autres en s'exprimant avec des mots, comme c'est si bien dit en fin de tome. Et ce désir de compréhension malgré tout continue de très bien passer en particulier par nos deux personnages principaux qui, en prenant peu à peu en compte leurs différences respectives, évoluent encore dans leur rapport l'un à l'autre... Un rapport qui continue d'être au-delà des mots, ça va de soi.