Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 15 Mai 2023
Chronique 2 :
Transporté au Valhalla au moment de sa mort, le samourai Tetsujiro accepte de prendre part au combat opposant les armées de guerriers des Valkyries! Dans sa lutte contre une nouvelle armée Romaine il va s'associer à Guan Yu Yunchang, un légendaire général Chinois, mais il va surtout devoir s'associer à Kubilai Khan, l'empereur Mongol, celui là même contre lequel il a lutté de son vivant...
Suite à un premier opus vraiment séduisant, il était logique que ce deuxième tome se fasse attendre, afin de vérifier tout le bien qu'on a pu penser de ce titre ou au contraire constater une amère déception... Et bien force est de constater que pour ma part je n'arrive pas à trancher, je me situe entre les deux; pour moi on a ici un second opus qui prolonge le concept mais ne l'exploite pas totalement...
On l'a vu avec le premier opus, ce concept de faire revenir des guerriers ne date pas d'hier, on le retrouve dans d'autres titres mais également dans d'autres médias comme des jeux notamment. On s'attendait donc à croiser pléthore de personnages historiques, plus ou moins connus en fonction des cultures...mais on a le sentiment que l'auteur est sur la réserve!
On ouvre le bal ici avec Tetsujiro qui vient de terrasser un oiseau gigantesque qui effrayait les autres guerriers et qui vient de prouver à tous sa valeur. Au passage il libère une victime qui sera appelé à revenir plus tard (nous ne connaissons pas encore son nom...mais peut être que cela sera sans importance).
A partir de là il sera accueilli auprès des guerriers de Hrist qui possède déjà sa petite armée de Einjerhars. Ici naîtra une rivalité intéressante qui va permettre de développer davantage le personnage: il va devoir combattre aux cotés de celui qu'il considère comme l'ennemi du Japon: Kubilai Khan. Ici plusieurs choses sont à noter, à commencer par le fait que l'auteur a choisi de mettre en scène un autre membre de la lignée que le célèbre Genghis Khan...cela peut apparaître comme un détail, mais cela apporte un peu de fraîcheur. Ensuite il nous prend à contre pied en nous présentant un colosse avant de nous faire comprendre que le colosse en question n'est que le garde du corps du grand Khan qui s'est réincarné...en enfant! Est ce qu'on aura une explication ou est ce uniquement pour la blague? Impossible à dire pour le moment. L'armée de Hrist va donc s'articuler autour des trois guerriers que sont Tetsujiro, Kubilai et Guan Yu, tous trois ayant des interactions intéressantes et pertinentes.
Ils seront confrontés à un champion adverse, un romain possédant un pouvoir divin...et le problème à mon sens vient de là! Il se fera appeler Ares, le dieu de la guerre Grecque mais il s'agit d'un guerrier (plus précisément d'un gladiateur) random! Avec la multitude de personnages historiques auxquels l'auteur pouvait faire appel, il n'a pas été capable d'en trouver un seul pour ce personnage, Romain ou pas? Je trouve ça terriblement dommage et c'est en ce sens que cela me laisse le désagréable sentiment que l'auteur n'exploite pas totalement son idée (et qui pourrait potentiellement expliquer que la série ne dépasse pas six tomes)
La série est prenante, les scènes d'action percutantes mais on ressent un manque d'approfondissement, voire un manque d'ambition de l'auteur qui aurait pu partir beaucoup plus loin. Ceci dit ce n'est que le deuxième tome, le troisième nous éclairera davantage...mais nous serons déjà à la moitié du titre!
Chronique 1 :
Tetsujiro honore le test imposé par Guan Yu, qui ne peut que reconnaître la valeur du samouraï. Le vétéran guide alors Tetsu et Hrist au groupe de guerriers errants, dans lequel se trouve Kubilai Khan, le petit-fils de Genghis Khan. Pour Tetsu, qui a combattu les armées mongoles de son vivant, c'est un ennemi juré qui lui fait désormais office d'allié. Tous deux doivent néanmoins mettre leurs querelles de côté quand apparaît devant eux un puissant soldat romain, marqué d'un sceau de bénédiction qui lui confère des pouvoirs hors norme...
Le premier tome de la dernière série en date de Toshimitsu Matsubara offrait une agréable mise en bouche, mais le tout devait encore se confirmer, notamment parce que la série n'aura qu'une durée de vie courte : 6 opus au total.
Et force est de constater que le mangaka sait apporter de la densité à son récit de fantasy aux élans historiques, tant le fil rouge continue de se consolider, en menant notamment Tetsujiro sur des horizons nouveaux. Pas question de faire du samouraï un cavalier solitaire, aussi les nouveaux personnages sont nombreux dans cette suite. Matsubara en profite notamment pour exploiter davantage les possibilités historiques de son concept, amenant des guerriers d'horizons variés, que ce soit de l'Empire romain ou du peuple mongol d'autrefois. Tant de représentants de civilisations diverses que le mangaka rassemble, unit et confronte, par un message certes un peu naïf, mais qui amène son lot de bonnes alchimies, que ce soit dans la fraternité ou dans la dualité.
Mais c'est aussi la dimension fantasy qui gagne en épaisseur, avec l'idée du sceau de bénédiction qui fait un bon levier pour intégrer quelques pouvoirs dans la suite de l'histoire. Un ingrédient bien dosé, surtout là pour créer des barrières aux redoutables combattants que sont Tetsu et Guan Yu (pour ne citer qu'eux), mais qui permet des confrontations aussi nerveuses que volontairement exagérées, une surenchère que le mangaka exploite efficacement graphiquement, avec un style qui n'a pas perdu de sa superbe depuis Rikudo. Si on retrouve un peu moins d'inventivité dans la composition par rapport à son œuvre précédente, Valhallian reste une série maîtrisée graphiquement, et qui apporte sa dose de spectacle.
Alors, en mettant de côté toute crainte vis-à-vis de la fin de l'histoire au sixième volume, on passe un très bon moment sur la série de l'œuvre, ne serait-ce parce que l'auteur sait pousser un peu plus loin les mécaniques de sa série de fantasy. Un deuxième tome haletant, non avare en péripéties, avec quelques moments forts, pour une lecture de bonne facture d'un bout à l'autre.