Tokyo Boy Meets Country - Actualité manga

Tokyo Boy Meets Country : Critiques

Tokyo Boy Meets Country

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 09 Juillet 2018

Critique 2


Chiaki travaille dans l’entreprise familiale. Pour comprendre le fonctionnement de l’entreprise, il doit commencer au bas de l’échelle. Mais Chiaki ne le voit pas de cet œil-là et préfère passer son temps dans les toilettes pour parfaire son apparence. Quant aux tâches ingrates, elles sont pour les autres salariés. Tout ce qui l’intéresse, c'est de travailler de suite sur des gros dossiers. Or son grand-père, PDG de l’entreprise, n’accepte pas le comportement de son petit-fils. Il décide donc de l’envoyer à la campagne pour le former en lui faisant croire qu’il allait travailler sur un très gros projet. Quand Chiaki découvre le pot aux roses, il tombe des nus…


Yuri Takayoshi est une nouvelle auteure arrivant dans nos contrées et qui compte quelques titres au Japon. Son domaine de prédilection est le genre yaoi. Dans ce titre, elle joue la confrontation du monde agricole à celui de la ville.


Chiaki est un homme de la vie moderne. Tout lui a réussi et malgré une situation familiale compliquée, il a réussi à grandir sans trop de heurts. Mais en faisant partie des privilégiés, il est devenu très arrogant et imbu de lui-même ce qui ne plait guère à son grand-père. S’il veut lui succéder, il devra faire ses preuves. Le voilà donc débarquer en pleine campagne où il devra gagner son argent en travaillant la terre. Il ne sera pas seul, car un certain Sôchirô sera là pour le former dans la vie à la campagne. Fini donc pour Chiaki d’être servi tel un prince, s’il veut manger, il faut qu’il aille travailler la terre. Bien sûr très vite l’auteur nous fait entrevoir l’histoire sentimentale naissante entre les deux personnages principaux. Mais ce qui est intéressant dans ce titre est tout d’abord l’évolution de Chiaki. Alors qu’il fait tout le temps le coquet, il n’hésitera pas à se salir pour prouver qu’il peut réussir à son grand-père. Même ses goûts alimentaires vont changer, car tout prend un autre sens quand on mange ce l’on cultive. Le deuxième élément, que l’auteure traite et qui aurait pu être mis plus en avant, est la place de l’homosexualité dans le monde agricole. Pas facile d’avoir sa place en tant qu’homme gay dans ce monde et Sôchirô en souffre, mais en silence. Finalement une petite idylle avec Chiaki lui apportera du baume au cœur.


Concernant le style de l’auteure, les traits même s’ils peuvent être hésitants par moment, restent harmonieux. Les trames et les décors sont également utilisés à bon escient. Quant à l’édition, elle est toujours de bonne qualité avec sa première page en couleur.


Même si le scénario est assez classique, l’auteure a le mérite de réussir à nous faire passer un bon moment de lecture. Voir l’évolution de Chiaki est intéressant surtout quand il retourne à la fin dans l’entreprise familiale. « Tokyo Boy meets Country » est une petite histoire à découvrir.


Critique 1


Bien qu'elle exerce depuis le début des années 2010 et qu'elle compte déjà plusieurs mangas à son actif dans le registre du boy's love, Yuri Takayoshi était jusqu'à présent une artiste inédite en France, et ce sont donc les éditions Taifu Comics qui nous proposent de la découvrir avec Tokyo Boy Meets Country, un récit en 5 chapitres (plus un petit bonus inédit) qui fut prépublié au Japon en 2016 dans le magazine Comic Fleur des éditions Media Factory. A noter que c'est la première fois qu'est publié dans notre pays un titre issu de ce jeune magazine lancé en février 2015.


Chiaki est un citadin pur jus. Il aime la ville, où il est né et a grandi, et il ne pourrait se passer de ses boutiques raffinées et élégantes, et du fait que tout soit facilement à disposition. La surpopulation ? L'anonymat ? Des choses qui ne le dérangent absolument pas, car lui sait parfaitement se faire sa carrière dans le labyrinthe urbain. Il faut dire qu'en tant que petit-fils du PDG de l'entreprise où il travaille, il est déjà en odeur de sainteté. Il ne cache d'ailleurs pas du tout son ambition et est déjà considéré comme le futur héritier de l'entreprise. Mais à force d'avoir grandi sans contrainte et avec tout qui lui tombait tout cuit dans les mains, le jeune homme a oublié des valeurs essentielles, à commencer par l'égard envers ses collègues. Et c'est suite à une parole malheureuse de sa part que son grand-père décide de changer ça... Prétextant lui confier un "grand projet", le PDG envoie son petit-fils en pleine campagne de Hokkaidô, et sans un sou pour rentrer ! Sur place, il devra coopérer aux tâches, notamment agricoles, de sa famille d'accueil, se salir les mains (et ses beaux vêtements de ville) jour après jour en respectant des horaires stricts (lever à 5h !), afin de prend conscience de certaines choses et de devenir un homme responsable et descendu de son piédestal. Mais il ne s'attendait pas à être tant changé par cette expérience qui le laisse d'abord très amer, car il fait vite le rencontre de Sôichirô, un jeune fermier du coin au physique imposant, qui va le prendre sous son aile...


Le titre joue avant tout sur la classique opposition entre ville et campagne, et le fait assez bien en opposant clairement deux modes de vie complètement différents. Pour Chiaki, adieu les restaurants huppés, les grands immeubles, le luxe des boutiques, et bonjour les plats plus simples, les tâches manuelles éreintantes, la boue et les bouses de vache... Mais est-ce que ce sera vraiment un mal ? En effet, le fait est que le jeune citadin découvrira bien vite les vertus d'un autre mode de vie, bien loin du stress qu'il connaissait jusque-là dans une ville où toutes ses relations étaient faussées par l'intérêt de gens pour son argent. A Hokkaido, il découvre une vie plus authentique, plus paisible au-delà du travail ardu, et avec son lot de choses charmantes, à commencer par la nourriture qu'il trouve d'abord si simple et qui est pourtant si bonne. Dans le fond, c'est totalement classique, mais c'est plutôt bien mené. Mais hélas, le récit souffre tout de même de sa brièveté, dans la mesure où les évolutions de Chiaki se font vraiment très vite, un peu du tout au tout, et sans rentrer dans les détails. Voir un peu plus de choses de la vie agricole, par exemple, aurait été sympathique et aurait renforcé l'immersion.


De même, le travail sur les amours des deux personnages principaux est tout aussi rapide. On découvre pourtant avec intérêt certains éléments du passé de Chiaki (l'absence de ses parents, son traitement à l'école, les raisons faisant qu'il détestait la campagne), ainsi que de celui de Soîchirô, qui n'est pas devenu fermier par hasard et qui montre à nouveau certaines difficultés auxquelles les gays sont confrontés. Mais ça reste en surface, et l'évolution sentimentale est un peu rushée en se contentant de quelques grandes étapes un peu faciles.


Pourtant, difficile de ne pas rester assez séduit par ce titre, qui peut aussi compter sur ses dessins vraiment réussis. L'autrice a un très beau trait, ses personnages sont fins, expressifs et bien variés, et les décors (campagnards comme urbains) sont suffisamment présents et bien travaillés (notamment avec certaines trames qui les renforcent bien) pour nous immerger sans souci.


Tokyo Boy Meets Country est donc un récit vraiment agréable à parcourir, mais qui pêche un peu par sa brièveté. On passe facilement un bon moment de lecture, mais quelques chapitres supplémentaires (quitte à avoir un 2e tome) auraient clairement permis de développer plus en profondeur un univers, des personnages et des thèmes qui restent un peu trop en surface.


Rien à redire concernant l'édition, qui est très soignée. Le papier et l'impression sont convaincants, la première page en couleur est un bonus sympathique, et la traduction d'Isabelle Eloy est soignée, notamment en jouant à quelques reprises sur des petites différences de langage discrètes.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Einah

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction