The Promised Neverland Vol.15 - Actualité manga
The Promised Neverland Vol.15 - Manga

The Promised Neverland Vol.15 : Critiques

Yakusoku no Neverland

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 05 Octobre 2020

Chronique 2 :

C'est une surprise aussi belle qu'inattendue qui est tombée sur Emma, Ray et les autres en arrivant au repaire de la rébellion humaine, puisqu'il s'avère que le boss des lieux, celui qui se faisait passer pour William Minerva, n'est autre que leur précieux ami Norman qu'ils pensaient mort ! Une fois les émouvantes retrouvailles passées, le jeune garçon a pris soin de leur expliquer tout son parcours depuis qu'il a quitté Grace Field: son expérience horrible à Lambda, sa fuite de ce lieu sordide en compagnie d'autres alliés, la façon dont il a pris la tête de la rébellion, et ses plans pour éliminer tous les démons, consistant à détruire les fermes, à les affaiblir pour qu'ils reviennent à l'état sauvage, et à les monter les uns contre les autres pour qu'ils s'entretuent. Pour ça, Norman est prêt à tout, même à nouer une alliance impensable ! Mais est-ce vraiment la seule solution ? Depuis qu'elle a appris certaines choses sur les démons via son ami, Emma est dans le doute: les démons ne sont sans doute pas tous mauvais, eux aussi luttent pour leur survie... Et c'est ainsi que naît en elle le désir d'une alternative pacifique où personne ne mourrait. Et cette alternative, peut-être pourrait-elle être rendue possible par ce qu'elle apprend de la nature d'une amie à part qui, il n'y a pas si longtemps qua ça, l'a sauvée...

Si le quatorzième volume de The Promised Neverland s'avérait souvent passionnant pour ses différentes révélations qui chamboulaient considérablement les perspectives de la série en vue de la dernière ligne droite, ce quinzième opus n'a rien à lui envier en concrétisant comme il se doit lesdites perspectives, ce qui passe essentiellement pas une chose: l'opposition d'Emma à son ami Norman dans la manière de régler les problèmes.

Ainsi le volume commence-t-il sur une alliance assez impensable du blondinet avec Lord Geelan, un démon paria, qui faisait autrefois partie de la noblesse démoniaque mais qui a été déchu injustement et est désireux de prendre sa vengeance envers ses semblables hauts placés... mais il est évident qu'entre les deux alliés, les mensonges sont de mise, et qu'une fois que l'un des deux camps n'aura plus besoin de l'autre il s'en débarrassera ! Tandis que ce stratagème entretenant encore la haine et la violence se met en place sous le joug d'un Norman désireux de pousser les démons à s'entredétruire, Emma ne l'entend donc pas forcément ainsi, fait part du fait qu'il y a des démons loin d'être mauvais, ce qui est même sans doute le cas de ceux qui vivent simplement dans les villes avec leurs familles... et ses incertitudes risquent fort de devenir des convictions dès lors que Norman lui fait part du destin hors du commun d'un démon en particulier, que la jeune fille connaît bien.

En effet, si Mujika s'affiche sur la jaquette, ce n'est pas pour rien, car la bienveillante démone nomade ayant auparavant sauvé Emma devient ici un enjeu de première importance, dès lors que l'on apprend son passé et sa nature unique, une nature qui en fait précisément la solution alternative qu'Emma voudrait... et, aux yeux de Norman, la pire menace possible. C'est alors à cet instant précis que, pour arriver à un but à peu près similaire (stopper l'exploitation des fermes et libérer les humains), deux voies divergent bel et bien entre nos deux héros. Un choix scénaristique particulièrement haletant, tant il sera sans nul doute prenant de les suivre en parallèle dans la suite de la série.

Et puisque l'on parle de choix scénaristiques, on reste à nouveau admiratifs face à la cohérence de l'histoire de Kaiu Shirai, puisque, une nouvelle fois, ses révélations font référence avec clarté à nombre de petites choses s'étant déroulées au fil des précédents volumes. On pense bien sûr au cas de Mujika qui fut installé il y a déjà un paquet de tomes et qui n'a jamais été oublié jusqu'à prendre enfin toute son importance. Mais aussi à la découverte du système de castes de la société des démons (rappelant grandement des systèmes humains et confirmant encore que démons et humains ne sont pas si différents), et à la découverte des principales familles régentes démoniaques faisant bien écho aux antagonistes de Goldy Pond. Ou encore, bien sûr, aux découvertes effectuées précédemment sur les Sept Murs.

De même, on appréciera facilement la manière dont certains enjeux du récit peuvent plus que jamais faire écho à certains sujets de société. Les inégalités entre d'un côté le Roi et la noblesse s'accaparant le pouvoir et faisant tout pour garder son influence en éliminant toute menace hypothétique, et de l'autre la population qui n'a qu'à se plier. Ou encore les interrogations autour de la nourriture qui peuvent avoir une résonance dans nos sociétés: même si l'on apprenait que le bétail (ici, les humains) ne nous était pas indispensable pour survivre, est-ce que tout le monde (ici, les démons) accepterait pour autant de se priver de viande simplement s'ils aiment ça ?

Enfin, le récit continue de très bien exploiter ses personnages, en tête desquels Emma bien sûr, tant elle affiche avec charisme ses nouvelles convictions et son désir de ne pas s'enfoncer dans une haine destructrice. Mais aussi Norman, tant on devine le poids qui pèse sur lui, quand bien même il ne veut pas le montrer... Bien que tiraillé entre les attentes des autres à son égard et son amitié pour Emma, se sacrifiera-t-il à nouveau pour les autres, comme il l'a fait à Grace Field ? Enfin, ce sont les principaux sbires de Norman, en tête Barbara, qui sont également bien abordés: ils vouent envers les démons une haine totale les poussant à vouloir tous les éradiquer, ce qui est violent et radical, mais commet ne pas les comprendre après les atrocités qu'ils ont vécues à Lambda ?

Au bout du compte, on a un volume bien complet, à la fois riches en nouvelles donnes, assez intense, cohérent, exploitant efficacement nombre de personnages... le tout aboutissant en fin de tome sur le vrai lancement d'une nouvelle partie, qui ne semble plus très loin de nous faire atteindre un événement longtemps évoqué, longtemps attendu... The Promised Neverland reste alors une lecture addictive et passionnante, et on espère bien qu'elle le restera jusqu'au bout, jusqu'à sa conclusion dans désormais 5 volumes !


Chronique 1 :

Emma, Ray et les leurs ont découvert que Norman a survécu. En prenant l'identité de William Minerva, ce dernier a établi une véritable armée, pillant les fermes et préparant une offensive sur les démons dont la finalité s'avère radicale : Les exterminer. Pour cela, le voilà sur le point de pactiser avec un clan de démons déchu. Opposée à un plan aussi radical, Emma cherche à trouver une alternative...

Le volume précédent, particulièrement prenant, a largement chamboulé les enjeux de la série, à tel point que la quête d'Emma ne paraissait plus si linéaires. Était-il encore question de passer au-delà des sept murs quand Norman propose un plan différent et plus rationnel pour sauver les humains ?

La réponse nous est donnée dans une première longue partie qui développe en long et en large l'amorce du nouvel (et dernier ?) arc de The Promised Neverland. Beaucoup de discussions entre différents acteurs de l'intrigue viennent garantir le parcours des protagonistes, qui n'aura rien de très simple. Le récit évolue alors sur deux plan différents du côté des personnages principaux, une belle astuce scénaristique pour garantir une certaine dynamique, mais aussi aborder l'univers sous des angles différents. Car c'est quelque chose qu'il serait impossible de reprocher à la série, et tout particulièrement à ce tome : Le binôme derrière l'oeuvre maîtrise ce monde imaginaire à la perfection que ce soit Kaiu Shirai dans son scénario ou Posuka Demizu dans sa mise en place graphique.
Car si le volume s'avère bavard, il est aussi riche en informations qui renvoient à de nombreux moments clés des quatorze premiers volumes. Toute la politique du monde des démons est minutieusement établie, tandis que certains points qui pouvaient sembler anodins prennent une dimension différente. Pas ces quelques surprises, on se rend compte que le scénario était bien pensé depuis le départ, au moins dans ses grandes lignes, rien n'étant laissé au hasard. On apprécie aussi l'aspect politique largement étoffé, et qui évite quelques facilités. Tout n'est pas du blanc ou tout noir, les compromis sont difficiles à mettre en place et les intérêts de certains camps priment sur le reste. C'est particulièrement intéressant, surtout dans la manière d'opposer les humains et les démons qui ne semblent finalement pas si différents, si on exclu leurs physiques...

Entrer dans le détail serait difficile, tant le tome propose certaines évolutions importances qui installent cinq derniers volumes qui seront certainement très intenses. Reste que la montée en puissance de l'ensemble est des plus admirable : Les derniers chapitres donnent clairement l'impression de la naissance d'un arc final aux enjeux forts, et qui seront développés sur plusieurs fronts. Et bien que le récit prenne une telle direction, Kaiu Shirai n'en oublie pas l'aspect voyage de son récit, notamment sur la toute fin qui aborde un événement attendu depuis un moment...

On le comprend donc au fil des pages : Le final de The Promised Neverland semble être engagé, une évidence quand on sait aujourd'hui que le manga se terminera avec son vingtième opus. Alors, c'est un tome de transition riche et prenant qui nous est proposé, tant il pause les bases d'un possible dernier arc palpitant et passionnant. On ne peut qu'espérer que le final de la série soit mené aussi bien que les derniers tomes, ce qui garantirait une conclusion de qualité. A voir ce qu'il en sera, mais l'impatience de découvrir la suite est bien là.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs