The Ancient Magus Bride - Le bleu du magicien Vol.1 - Actualité manga

The Ancient Magus Bride - Le bleu du magicien Vol.1 : Critiques

Mahô Tsukai no Yome Shihen.108 - Majutsushi no Ao

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 22 Juillet 2020

Le manga The Ancient Magus Bride de Kore Yamazaki jouit d'un joli petit succès, engouement qui s'est naturellement renforcé grâce à l'adaptation animée diffusée entre octobre 2017 et mars 2018. Il n'est donc pas étonnant que le récit ait eu droit à des ouvrages dérivés, qu'il s'agisse de guide-books ou de spin-offs officiels. Il en existe actuellement deux, lancés la même année d'ailleurs. Komikku, très attaché à l'une des séries phares de son catalogue, a choisit de proposer ces enrichissements de l'univers dès cet été 2020 avec le premier de ces spin-offs.

Lancé sur la plateforme Manga Door (ou Manga Doa) l'année dernière sous le titre Mahô Tsukai no Yome Shihen.108 : Majutsushi no Ao, le manga est scénarisé par Makoto Sanda, Kore Yamazaki gardant un droit de regard sur le projet. Au dessin, c'est un tout jeune mangaka récompensé pour un seul travail auparavant que nous découvrons : Isuo Tsukumo. Le manga compte actuellement deux volumes, le second opus étant sorti au mois de mars chez nos confrères japonais.

Orphelin, Ao a grandi en France, à Paris. Souvent souvent été rejeté et méprisé pour ses origines japonaises, il consacre son temps et son talent à la peinture, développement des toiles au sein des Catacombes. Son prénom signifie « bleu », une identité qu'il regrette puisqu'il est incapable d'utiliser cette couleur dans ces peintures. A chaque tentative, c'est sa magie qui s'active, chose que ses tuteurs voient d'un mauvais œil. Il croise un jour la route de Gisèle, une puissante et ancienne entité qui doit choisir un mari parmi les différentes communautés de magie. Mais lorsqu'elle rencontre Ao et aperçoit son énigmatique pouvoir, son choix est vite fait : Son époux sera le jeune garçon, et Gisèle lui fera découvrir les richesses de ce monde.

A la lecture du synopsis, difficile de nier que le postulat de départ de ce « Psaume 108 » reprend exactement celui de la série originale de Kore Yamazaki. Chose totalement voulue, puisque les notes au sein de ce premier volume nous apprennent que l'idée était justement de prendre le parti opposé à l'aventure d'Elias et Chise, avec une mage et un humain cette fois. On pouvait donc craindre un côté réchauffé et un récit qui se servirait de son support initial exclusivement, afin de briller. Mais il n'en n'est finalement rien, et ce tome de lancement nous rassure totalement sur l'aventure qu'on s’apprête à suivre.

Car si les bases reprennent un couple formé par une entité surnaturelle et un simple humain, le couple profite d'une alchimie totalement différente de celui formé par les deux protagonistes de l'oeuvre originale. Ao est un garçon qui a déjà un petit pied dans le monde magique, tandis que Gisèle inspire une aura totalement différente ce celle d'Elias, à savoir douce et rassurante. Les auteurs proposent ainsi une complémentarité plus immédiate, et une harmonie qui s'installe très rapidement entre les deux personnages. De plus, Gisèle a un côté plus moderne qu'Elias, ce qui la rend plus évidente à nos yeux, et attachante d'une manière différente.

Quant au début d'aventure proposé, on apprécie grandement que Le bleu du magicien cherche à développer son propre univers. Les références à l'oeuvre originale sont vraiment peu nombreuses pour ne pas dire inexistante, et ce premier tome existe par son simple contenu. C'est simple : Le titre pourrait totalement exister sans la présence du Magus Bride d'origine, et sa richesse n'en serait pas spécialement altérée. Alors, place à une France teintée de magie en guise de contexte, et d'un Ao qui sera amené à découvrir cette facette qu'il ignore d'un monde qu'il a pourtant toujours côtoyé, et apprendra à utiliser ses pouvoirs dans des affaires qui prendront de plus en plus d'ampleur, petit à petit.

Car une trame se met en place dès la seconde moitié du tome. Les deux premiers chapitres servent à l'introduction et sont tout à fait prenants en tant que tels, mais la fin du volume se paie le luxe de développer un groupe opposé à nos héros, ce contre quoi ils devront peut-être lutter sur l'ensemble de l'histoire. C'est assez simple dans la formule, mais permet au récit d'établir un fil rouge et de s'enrichir de sa propre histoire. Ce premier spin-off de The Anciant Magus Bride a des choses à proposer, un récit à raconter et des personnages à exploiter, et il ne profite finalement que de l'atmosphère et des codes de la série initiale pour le faire. En ce sens, c'est une très bonne proposition pour quiconque aime l'intrigue de Kore Yamazaki, puisque les auteurs nous offrent un récit dans sa droite lignée, mais qui ne cherche jamais à le copier.

Et puisqu'on parle des artistes derrière le titre, difficile de ne pas parler du coup de crayon plutôt splendide de Makoto Sanda. Pourtant débutant, le dessinateur offre un trait dense et expressif. On sent que le mangaka a cerné l'univers de base, et il se l'approprie avec des planches déjà fouillées et sincères, son art prenant une dimension encore plus détonante lors des quelques moments d'action. Un artiste particulièrement bien choisi pour ce titre, aussi on espère le voir pleinement s'épanouir au fil de la série.

Ceux qui ont aimé The Ancient Magus Bride auraient donc tort de bouder ce spin-off, sou prétexte que sa base scénaristique semble similaire. Puisant dans le ton de l'original, « Psaume 108 » parvient à proposer son propre univers et planter des personnages déjà attachants. Un bien bon premier volume donc, pour une série qu'on prendra plaisir à suivre sur le long terme.

Côté édition, Komikku livre une bonne copie, comme à son habitude. Le papier est de qualité et l'ouvrage bénéficie d'une jolie page couleur. On salue, au passage, la très bonne adaptation graphique du studio Charon, et la traduction vivante et cohérente d'Aline Kukor.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs